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perdu

En de telles conjonctures, chacun cherche refuge dans une habitude solidement enracinée, une manie: le buveur boit, l'écrivain écrit, le sculpteur sculpte, bref, chacun a recours, pour mettre fin à son tourment, au mobile le plus puissant de sa vie, et c'est alors qu'un véritable artiste peut tirer de lui-même des chefs-d'oeuvre. Mais moi, moi qui n'avais aucun talent, moi, misérable décorateur de cuirs d'écritoires, que pouvais-je faire ?

Auteur: Hedayat Sadegh

Info: La Chouette aveugle, p.50-51

[ cul-de-sac ] [ impasse ]

 

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rétablissement psy

On me demande souvent : "Mary est-elle guérie, son traitement est-il terminé ?" 

En fait, comme le souligne David Edgar dans sa pièce, on "traite" les cuirs et les peaux. Il serait donc plus raisonnable de formuler ainsi les interrogations : "Mary peut-elle se faire facilement des amis et lier connaissance ?", "Peut-elle vivre et travailler d’une manière créatrice ?", "Peut-elle trouver un sens et une satisfaction à sa vie ?". 

Je pense qu’elle le peut.

Auteur: Barnes Mary

Info: Mary Barnes, un voyage à travers la folie de Mary Barnes

[ réintégration ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

croquis

Je voulais dessiner tranquillement, d'après nature, ce visage condamné à se décomposer très doucement et à se résorber dans le néant, ce visage qui semblait immobile et immuable, en fixer sur le papier les lignes essentielles, choisir ceux de ses traits qui m'avaient frappé. Un croquis, si sobre soit-il, doit éveiller une impression, avoir une âme. Moi qui m'étais accoutumé à exécuter des dessins de série sur des cuirs d'écritoire, je me voyais contraint de mettre mon intelligence en oeuvre pour exprimer mon idéal, c'est-à-dire pour rendre ce que mon imagination prêtait d'obsédant à sa physionomie.

Auteur: Hedayat Sadegh

Info: La Chouette aveugle, p.52

[ restituer ] [ caricature ]

 

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brouhaha

- Les Alsaciens, dit Cauvin.
Des voix nouvelles s'enroulaient soudain à celle du passeur, dans les crissements des cuirs et des harnais, les grincements de bois d'une voiture attelée, le bruit de meule de ses roues sur le sol, un cheval s'ébroua, ses sabots ferrés piaffèrent brièvement, on lui cria des ordres, plusieurs personnes parlaient en même temps et sur différents tons dans une langue qu'Esdeline aussi bien que Cauvin reconnurent aussitôt, sans pour autant l'avoir jamais comprise ni parlée que par quelques bribes et quelques expressions reprises et souvenues pour la moquerie - des Alsaciens, à n'en pas douter.

Auteur: Pelot Pierre

Info: L'ombre des voyageuses, Héloïse d'Ormesson, p.203

[ décor ] [ sonore ]

 

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linguistique

Byzance tomba aux mains des Turcs tout en discutant du sexe des anges.

Le français achèvera de se décomposer dans l’illettrisme pendant que nous discuterons du sexe des mots.

La querelle actuelle découle de ce fait très simple qu’il n’existe pas en français de genre neutre comme en possèdent le grec, le latin et l’allemand. D’où ce résultat que, chez nous, quantité de noms, de fonctions, métiers et titres, sémantiquement neutres, sont grammaticalement féminins ou masculins. Leur genre n’a rien à voir avec le sexe de la personne qu’ils concernent, laquelle peut être un homme.

Homme, d’ailleurs, s’emploie tantôt en valeur neutre, quand il signifie l’espèce humaine, tantôt en valeur masculine quand il désigne le mâle. Confondre les deux relève d’une incompétence qui condamne à l’embrouillamini sur la féminisation du vocabulaire. Un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue, une vedette, une canaille, une fripouille ou une andouille.

De sexe féminin, il lui arrive d’être un mannequin, un tyran ou un génie. Le respect de la personne humaine est-il réservé aux femmes, et celui des droits de l’homme aux hommes ?

Absurde!

Ces féminins et masculins sont purement grammaticaux, nullement sexuels.

Certains mots sont précédés d’articles féminins ou masculins sans que ces genres impliquent que les qualités, charges ou talents correspondants appartiennent à un sexe plutôt qu’à l’autre. On dit: "Madame de Sévigné est un grand écrivain" et "Rémy de Goumont est une plume brillante". On dit le garde des Sceaux, même quand c’est une femme, et la sentinelle, qui est presque toujours un homme.

Tous ces termes sont, je le répète, sémantiquement neutres. Accoler à un substantif un article d’un genre opposé au sien ne le fait pas changer de sexe. Ce n’est qu’une banale faute d’accord.

Certains substantifs se féminisent tout naturellement: une pianiste, avocate, chanteuse, directrice, actrice, papesse, doctoresse. Mais une dame ministresse, proviseuse, médecine, gardienne des Sceaux, officière ou commandeuse de la Légion d’Honneur contrevient soit à la clarté, soit à l’esthétique, sans que remarquer cet inconvénient puisse être imputé à l’antiféminisme. Un ambassadeur est un ambassadeur, même quand c’est une femme. Il est aussi une excellence, même quand c’est un homme. L’usage est le maître suprême.

Une langue bouge de par le mariage de la logique et du tâtonnement, qu’accompagne en sourdine une mélodie originale. Le tout est fruit de la lenteur des siècles, non de l’opportunisme des politiques. L’Etat n’a aucune légitimité pour décider du vocabulaire et de la grammaire. Il tombe en outre dans l’abus de pouvoir quand il utilise l’école publique pour imposer ses oukases langagiers à toute une jeunesse.

J’ai entendu objecter: "Vaugelas, au XVIIe siècle, n’a-t-il pas édicté des normes dans ses remarques sur la langue française ?". Certes. Mais Vaugelas n’était pas ministre. Ce n’était qu’un auteur, dont chacun était libre de suivre ou non les avis. Il n’avait pas les moyens d’imposer ses lubies aux enfants. Il n’était pas Richelieu, lequel n’a jamais tranché personnellement de questions de langues.

Si notre gouvernement veut servir le français, il ferait mieux de veiller d’abord à ce qu’on l’enseigne en classe, ensuite à ce que l’audiovisuel public, placé sous sa coupe, n’accumule pas à longueur de soirées les faux sens, solécismes, impropriétés, barbarismes et cuirs qui, pénétrant dans le crâne des gosses, achèvent de rendre impossible la tâche des enseignants. La société française a progressé vers l’égalité des sexes dans tous les métiers, sauf le métier politique. Les coupables de cette honte croient s’amnistier (ils en ont l’habitude) en torturant la grammaire.

Ils ont trouvé le sésame démagogique de cette opération magique: faire avancer le féminin faute d’avoir fait avancer les femmes.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Fin du siècle des ombres, Fayard, 1999

[ vocables sexués ]

 
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Ajouté à la BD par miguel