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obsession

L’activité débordante de la mélancolie, quelque peu hypnoïde, investit en secret la perversion dans ce que la loi a de plus implacable : dans la contrainte, le devoir, le destin, et jusque dans la fatalité de la mort.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 93

[ surmoi ] [ dépression ] [ imposition ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

loi de la jungle

J’aime à voir la nature si débordante de vie qu’elle peut se permettre de sacrifier des myriades d’êtres, d’accepter qu’ils servent de proies les uns aux autres – que de tendres organismes puissent être écrasés en toute sérénité, comme de la purée, et cesser d’exister, à l’instar des têtards gobés par les hérons, des tortues et des crapauds aplatis par une roue sur la route ; et qu’il pleuve parfois de la chair et du sang !

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Dans "Histoire de moi-même", page 213

[ destruction ] [ abondance ] [ champ de bataille ] [ gaspillage ] [ générosité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

manipulation

Souvent, elles [les tendances sadiques] sont complètement dissimulées sous des réactions composées de bienveillance et de sympathie débordante envers les autres. Voici quelques-unes des rationalisations que l’on retrouve le plus fréquemment : "Je te gouverne car je sais ce qui est le mieux pour toi et, dans ton propre intérêt, tu dois me suivre sans réticence" ; "Je suis si merveilleux et unique que j’ai le droit d’attendre que d’autres dépendent de moi". Une autre rationalisation qui masque souvent les tendances à exploiter peut-être : "J’ai tellement fait pour toi que maintenant j’ai le droit de te prendre ce que je veux". Le genre le plus agressif des impulsions sadiques trouve sa plus fréquente rationalisation sous deux formes : "J’ai été blessé par d’autres et mon désir de les blesser n’est rien d’autre que de la vengeance", ou encore "en frappant le premier, je me défends, ou je défends mes amis, contre le danger d’être blessé".

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", page 140

[ sadisme ] [ domination psychologique ] [ justifications ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

création thérapie

(Otto) Rank se demandait pourquoi l'artiste évite si souvent la névrose clinique, alors qu'il en est le candidat idéal en raison de son imagination débordante, de son ouverture aux aspects les plus fins et les plus larges de l'expérience et de sa séparation des visions culturelles du monde qui rassurent les gens. La réponse est qu'il absorbe le monde, mais qu'au lieu d'en être oppressé, il le retravaille intérieurement et le recrée via l'œuvre d'art. Le névrosé est précisément celui qui ne peut pas créer, l'"artiste-manqué", comme l'a si bien appelé Rank. Nous pourrions dire que l'artiste et le névrosé mordent plus qu'ils ne peuvent mâcher, cependant l'artiste recrache tout ce qu'il a avalé après l'avoir maché et ruminé de manière objectivée, comme un projet de travail externe et actif. Le névrosé ne parvient pas à synthétiser cette réponse créative incarnée par une œuvre spécifique, et il s'étouffe donc avec ses introversions. L'artiste a des introversions similaires à grande échelle, mais il les utilise comme matériau.

Auteur: Becker Ernest

Info: The Denial of Death

[ égocentrisme ] [ implication personnelle ] [ indépendance ] [ survie ] [ sublimation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

judéo-christianisme

Ah! S'il pouvait comprendre ces Juifs aussi aisement qu'il saisit presque d'emblée les intentions d'un paysan! Mais là, avec leurs tefillins, leurs chapeaux, leur langue si bizarre - et il voit d'un oeil d'autant plus favorable les efforts du père Pikulski pour l'apprendre - et leur religion suspecte! Pourquoi suspecte? Car trop proche! Les livres sont les mêmes, Moise, Abraham, Isaac sur un rocher menace par le couteau de son père, Noé et son arche, tout est pareil, mais comme placé dans un environnement différent. Noé n'a plus la même allure, il semble tordu; pareil pour son arche, qui est juive, décorée, orientale et débordante. Isaac, qui a toujours été un garconnet blond à la peau rose, y devient un enfant sauvage, renfermé et plus du tout si inoffensif. Chez nous, tout est plus léger, songe l'évêque, esquisse d'une main élégante, c'est subtil et expressif. Chez eux, c'est sombre et concret, maladroit et littéral. Leur Moise est un vieux type aux pieds osseux; le nôtre est un vieillard respectable à la barbe fleurie.

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Les livres de Jakob

[ conflictuel ] [ antagonique ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

devenir

[...] les événements n'ont été que rarement l'émanation des hommes, la plupart du temps ils ont dépendu de toutes sortes de circonstances, de l'humeur, de la vie et de la mort d'autres hommes, ils leur sont simplement tombés dessus à un moment donné. Dans leur jeunesse, la vie était encore devant eux comme un matin inépuisable, de toutes parts débordante de possibilités et de vide, et à midi déjà voici quelque chose devant vous qui est en droit d’être désormais votre vie, et c’est aussi surprenant que le jour où un homme est assis là tout à coup, avec qui l’on a correspondu pendant vingt ans sans le connaître, et qu’on s’était figuré tout différent. Mais le plus étrange est encore que la plupart des hommes ne s'en aperçoivent pas ; ils adoptent l'homme qui est venu à eux, dont la vie s'est acclimatée en eux, les événements de sa vie leur semblent désormais l'expression de leurs qualités, son destin est leur mérite ou leur malchance. Il leur est arrivé ce qui arrive aux mouches avec le papier tue-mouches : quelque chose s'est accroché à eux, ici agrippant un poil, là entravant leurs mouvements, quelque chose les a lentement emmaillotés jusqu'à ce qu'ils soient ensevelis dans une housse épaisse qui ne correspond plus que de très loin à leur forme primitive.

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, page 204

[ auto-trahison ] [ pantins ] [ circonstances maitresses ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

spiritualité

Dans cet énorme champ de vision nous ne pouvons que souligner que quelques points pratiques, d’ordre général, qui frapperont le chercheur au début de son enquête. Tout d’abord, il faut bien distinguer les rêves ordinaires du subconscient, des expériences. Les expériences ne sont pas des rêves, bien que nous ayons l’habitude de tout mélanger, ce sont des événements réels auxquels nous avons participé sur tel ou tel plan; ils se distinguent des rêves ordinaires par leur intensité particulière: tous les événements du monde physique, extérieur, si exceptionnels soient-ils, semblent pâles à côté de ces événements-là; ils laissent une impression profonde et un souvenir plus vivant que n’importe lequel de nos souvenirs terrestres, comme si nous avions soudain touché un mode de vie plus riche – pas nécessairement plus riche par la figuration extérieure ni par les couleurs, qui pourtant peuvent être d’un incroyable éclat (surtout dans le Vital), mais par le contenu. Quand le chercheur, au réveil, aura cette impression débordante, comme d’avoir baigné dans un monde chargé de signes, qui veulent dire plus d’une chose à la fois (nos événements du monde physique ne veulent dire qu’une chose à la fois, rarement plus) et devant lesquels on pourrait rester longtemps sans épuiser leur sens tant ils semblent chargés de ramifications invisibles et de profondeurs étagées; ou lorsqu’il aura assisté ou participé à certaines scènes qui semblent infiniment plus réelles que nos scènes physiques, toujours plates, comme si elles se cognaient tout de suite contre un fond dur et un peu photographique, il saura qu’il a eu une expérience véritable, non un rêve.

Auteur: Satprem Bernard Enginger

Info: "Sri Aurobindo Gose ou l'aventure de la conscience"

[ ouverture ] [ illuminations ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sacré-profane

Une œuvre d'art, pour avoir une portée spirituelle, n'a pas besoin d'être une "œuvre de génie" ; l'authenticité de l'art sacré est garantie par ses prototypes. Une certaine monotonie est de toute façon inséparable des méthodes traditionnelles ; au milieu de toute la jubilation et de l'apparat qui sont le privilège de l'art, cette monotonie préserve la pauvreté spirituelle - le non-attachement des "pauvres en esprit" (Mt 5,3) - et empêche le génie individuel de sombrer dans une sorte de monomanie hybride ; le génie est comme absorbé par le style collectif, avec sa norme dérivée de l'universel. C'est par les interprétations qualitatives, à quelque degré que ce soit, des modèles sacrés que le génie de l'artiste se manifeste dans un art particulier ; c'est-à-dire qu'au lieu de s'épuiser en "largeur", il s'affine et se développe en "profondeur". Il suffit de penser à un art comme celui de l'Égypte ancienne pour voir clairement comment la sévérité du style peut elle-même conduire à une extrême perfection.

Cela nous permet de comprendre comment, à l'époque de la Renaissance, des génies artistiques ont soudain surgi un peu partout, et avec une vitalité débordante. Le phénomène est analogue à ce qui se passe dans l'âme de celui qui abandonne une discipline spirituelle. Les tendances psychiques qui ont été maintenues à l'arrière-plan se manifestent soudainement, accompagnées d'une éruption étincelante de nouvelles sensations avec l'attrait compulsif de possibilités encore inépuisées ; mais elles perdent leur fascination dès que la pression initiale de l'âme se relâche. Néanmoins, l'émancipation du "moi" étant désormais le motif dominant, l'expansivité individualiste continuera à s'affirmer : elle conquerra de nouveaux plans, relativement plus bas que le premier, la différence de "niveaux" psychiques agissant comme source d'énergie potentielle. C'est tout le secret de la pulsion prométhéenne de la Renaissance.

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Fondements de l'art chrétien (L'art sacré dans la tradition)

[ historique ] [ beaux-arts ] [ artisanat ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

déclic

Un type de meurtrier que l'on rencontre assez fréquemment est le suivant : un homme vit tranquille et paisible ; son sort est dur, - il souffre. (C'est un paysan attaché à la glèbe, un serf domestique, un bourgeois ou un soldat.) Il sent tout à coup quelque chose se déchirer en lui : il n'y tient plus et plante son couteau dans la poitrine de son oppresseur ou de son ennemi. Alors sa conduite devient étrange, cet homme outrepasse toute mesure : il a tué son oppresseur, son ennemi : c'est un crime, mais qui s'explique ; il y avait là une cause ; plus tard il n'assassine plus ses ennemis seuls, mais n'importe qui, le premier venu ; il tue pour le plaisir de tuer, pour un mot déplaisant, pour un regard, pour faire un nombre pair ou tout simplement : "Gare ! ôtez-vous de mon chemin !" Il agit comme un homme ivre, dans un délire. Une fois qu'il a franchi la ligne fatale, il est lui-même ébahi de ce que rien de sacré n'existe plus pour lui ; il bondit par-dessus toute légalité, toute puissance, et jouit de la liberté sans bornes, débordante, qu'il s'est créée, il jouit du tremblement de son coeur, de l'effroi qu'il ressent. Il sait du reste qu'un châtiment effroyable l'attend. Ses sensations sont peut-être celles d'un homme qui se penche du haut d'une tour sur l'abîme béant à ses pieds, et qui serait heureux de s'y jeter la tête la première, pour en finir plus vite. Et cela arrive avec les individus les plus paisibles, les plus ordinaires. Il y en a même qui posent dans cette extrémité : plus ils étaient hébétés, ahuris auparavant, plus il leur tarde de parader, d'inspirer de l'effroi. Ce désespéré jouit de l'horreur qu'il cause, il se complaît dans le dégoût qu'il excite. Il fait des folies par désespoir, et le plus souvent il attend une punition prochaine, il est impatient qu'on résolve son sort, parce qu'il lui semble trop lourd de porter à lui tout seul le fardeau de ce désespoir.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Souvenirs de la maison des morts

[ serial killer ] [ tueur en série ]

 

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dernières paroles

Comme de nombreux artistes de cirque, Fabrice Champion (1972 - 2011) se retrouva enfant à l'école de la piste pour dompter une énergie débordante. A 8 ans il déboule pour la première fois sous un chapiteau à Grenoble. Huit ans plus tard, il réussit le concours d'entrée au Centre national des arts du cirque où il choisit sa spécialité : voltigeur au trapèze. Et le voilà, dès sa sortie de l'école, en 1992, à performer dans la rue sur un camion-trapèze avec ses amis. De 1993 à 2004 il est la vedette principale de la troupe des Arts Sauts. Le 22 mai 2004 il percute en plein vol un de ses partenaires. S'ensuit une longue rééducation, aidé en cela par la pratique du bouddhisme. Tétraplégique, il reste trapéziste dans l'âme "une technique qui est la seule à offrir cet espace immense, en longueur, comme en hauteur". En 2010, il met en scène, répète et joue le spectacle de fin d'études des élèves de l'Ecole nationale des arts du cirque de Rosny-sous-Bois. Intitulé, avec la complicité des élèves : "Totem de cirque" (Mourrez-vous d'être vivant?). Pour ses futurs professionnels de la piste, Fabrice a tiré une sagesse et une méthode de son expérience. L'envie de transmettre une relation subtile et profonde au corps virtuose. Mais, celui qui évoquait l'envol du trapèze comme "un cadeau, celui de s'envoyer en l'air avec une maîtrise de soi, une prise de risque et un rapport au corps fantastique" rêvait depuis longtemps de chamanisme. Il part pour le Pérou. Seul. Quatorze heures d'avion d'abord, un trajet en hélicoptère, puis en pirogue pour une semaine d'initiation aux médecines traditionnelles amazoniennes. Après avoir avalé les plantes destinées à la cérémonie, on le retrouve mort le lendemain matin de la cérémonie chamanique. En résidence de travail au Cent Quatre, à Paris, Fabrice Champion répétait depuis un an un nouveau spectacle intitulé Nos Limites avec deux jeunes acrobates-danseurs. Avec eux, il avait inventé la "tétradanse", autrement dit la danse en mode tétraplégique. La création était prévue pour février 2012. Dans le film Acrobat réalisé en 2011 par Olivier Meyrou, qui a suivi sa féroce rééducation et son travail depuis six ans, la vision de Fabrice Champion sur son fauteuil roulant pris d'assaut par ses deux complices avant de tenter des acrobaties par terre avec eux, est impressionnante de beauté et d'émotion. Il confiait "que s'il pouvait choisir aujourd'hui entre marcher de nouveau et avoir plus confiance en lui", il préférait la seconde option. "Pour avoir plus confiance dans mes intuitions, ma force, quoique j'aie à offrir". On l'a compris : le compilateur, ayant pris connaissance de ce parcours singulier, n'aura pas eu grands efforts à faire pour s'imaginer une mort par ingurgitation d'un breuvage à base d'Ayahuasca, c'est-à-dire par abus de DMT. Ce qui lui permet de ne pas classer cette mort dans la catégorie des suicides. Il y voit un terme plus idoine, celui de "quête".

Auteur: Internet

Info: mis en forme par Mg

[ quête ]

 

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