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déclaration d'amour

Tout, j'aime tout de toi, même ce que tu n'aimes pas de toi, je l'aime... Je désespérais de rencontrer une femme comme toi, avant toi j'étais mort, j'étais en train de mourir, c'est une femme comme... toi que je veux, avec toi tout est différent, je t'attendais, je t'aime, j'ai envie de toi, j'ai besoin de toi, j'ai besoin de toi pour toujours, c'est fou la force que tu dégages, tu rayonnes, tu rayonnes littéralement, aucune femme avant toi ne m'avait fait cet effet-là, avec toi, c'est incroyable, je m'aime, j'ai tellement de mal à croire qu'on puisse m'aimer, il y a de la lumière, de la grandeur en toi, tu me plais, tu me rends à moi-même, je n'imaginais pas que tu pouvais être aussi douce, avec toi je suis moi, avec toi, je peux être moi, j'ai toujours cru que je n'étais pas aimable, personne n'a su, comme toi, accéder à mon intimité, une seule, une fois, peut-être, mais je ne l'aimais pas, c'est une comme toi que j'espérais, je ne veux pas passer à côté d'une femme telle que toi, je ne veux jamais te perdre, je t'aime partout, je t'aime en entier et pour toujours, tu peux faire de moi ce que tu veux, tu es une grande dame, rien ne pourra entamer un amour comme celui que je ressens, je me connais, c'est la première fois que j'aime vraiment, je n'ai jamais aimé quelqu'un comme ça, je t'aime, je suis à toi.

Auteur: Billetdoux Raphaële

Info: C'est fou, une fille...

[ passion ]

 

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providence divine

La personnalité d'un homme dérive essentiellement d'une idée, ou plus précisément d'un ensemble d'idées groupées autour d'une idée centrale et déterminante.
De ces idées dérivent des comportements qui les manifestent ou les mettent en pratique ; pour l'homme, qui est un être agissant, l'idée comporte essentiellement des conséquences. C'est cela qui détermine la personnalité, abstraction faite de facteurs subjectifs tels que les tendances et les qualifications, lesquels confèrent à la personnalité sa forme ou son style. En tout état de cause, on ne saurait tirer la personnalité du vide, et d'ailleurs elle n'a aucun sens en dehors de ses contenus fondamentaux ; la manie moderne de "chercher sa personnalité" est une perversion pure et simple ; c'est "atteler la charrue devant les bœufs". La première condition d'une personnalité légitime, c'est ne pas désirer en avoir une ; nous devons vouloir être ce qui est, et non ce qui n'est pas. Sans doute, les expériences contribuent à former la personnalité ; à lui donner une forme, mais non une substance, car celle-ci est fonction de la Vérité et non de tels accidents.
Les expériences peuvent nous aider à devenir ce que nous devrions être, c'est-à-dire, précisément, à dégager notre véritable personnalité ; et celle-ci ne saurait être qu'un reflet — ou qu'un prolongement — de la Personnalité principielle et céleste, la seule qui soit. Que nul ne dise "je suis tel, il faut me prendre comme je suis" ; car nous ne sommes rien en dehors de la Volonté de Dieu.

Auteur: Schuon Frithjof

Info:

[ anti développement personnel ] [ individuation ] [ moi supérieur ] [ identité singulière ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pur esprit

Maintenant il était... poussière. Pour un observateur extérieur, ces dix secondes avaient été décomposées en dix mille instants, non corrélés et dispersés en temps réel - et en temps modélisé le monde extérieur avait subi un sort équivalent. Pourtant, le schéma de sa conscience restait parfaitement intact : d'une manière ou d'une autre, il se retrouvait, "reconstitué lui-même" à partir de ces fragments brisés. Il avait été démonté comme un puzzle, mais cette dissoution et son brassage restaient transparents pour lui. D'une manière ou d'une autre - selon leurs propres termes - les parties demeuraient reliées. Imaginez un univers entièrement sans structure, ni forme ou connexions. Un nuage d'événements microscopiques, comme des fragments d'espace-temps... sauf qu'il n'y a ni espace ni temps. Qu'est-ce qui caractérise un point dans l'espace, pour un instant ? Juste les valeurs des champs de particules fondamentales, juste une poignée de chiffres. Maintenant, enlevez toutes les notions de position, de configuration et  d'ordre, qu'est-ce qu'il en reste ? Un nuage de nombres aléatoires. Mais si le modèle qui est le mien pouvait se dégager de tous les autres événements qui se déroulent sur cette planète, pourquoi le modèle que nous considérons comme "l'univers" ne pourrait-il pas s'assembler, voire se définir, exactement de la même manière ? Si je peux reconstituer mon propre arrangement espace et temps cohérent à partir de données tellement dispersées qu'elles pourraient tout aussi bien faire partie d'un nuage géant de nombres aléatoires, qu'est-ce qui vous fait penser que vous n'êtes pas constitué de la même manière ? 

Auteur: Egan Greg

Info: Permutation City. Trad Mg

[ assemblage quantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

indifférence

Un jour, une petite cabane située sur la plage, brûla. Dans cette cabane, autrefois, on rapportait le sel, on le faisait sécher et on le préparait à la vente. On ne sait pas si Ryôkan l’avait habitée mais voici ce qui arriva :
Dès que les villageois apprirent que la cabane à sel avait disparu dans les flammes, ils cherchèrent le responsable. Avisant le moine à l’aspect mystérieux, ils l’attrapèrent et décidèrent de le punir. Ils creusèrent un trou dans le sable, y jetèrent Ryôkan puis commencèrent à l’ensevelir. Ryôkan avait presque disparu sous le sable quand, bienheureusement, passa juste à ce moment-là, monsieur Ogoshi Chumin, le médecin des villageois, le médecin s’interposa en faveur de l’enseveli et pour les calmer leur offrit du saké et du poisson.
Puis il vint en aide à Ryôkan qui se dégageait comme si rien ne s’était passé, et le ramena chez lui pour le réconforter. Monsieur Ogoshi Chumin regardait silencieusement et respectueusement Ryôkan en se demandant : "Pourquoi n’a-t-il pas protesté? Pourquoi s’est-il laissé faire sans rien dire?"
Ryôkan dit :
 - Quand les gens sont persuadés d’avoir raison il est inutile d’essayer de les convaincre, même des arguments logiques sont inutiles. Ils n’écoutent pas. C’est pourquoi j’ai laissé faire.
- Oui, reconnut le médecin; Peut-être que Ryôkan, en suivant le cours des choses tel qu’il se présente, montre ici une grande sagesse, un véritable détachement. Parfois dans ce monde, plus on se débat, plus se produisent des faits contraires alors que si l’on laisse les événements aller selon leur courant, une meilleure direction apparaît.

Auteur: Ryokan Taïgu

Info: Contes zen : Ryôkan, le moine au coeur d'enfant, La cabane de sel

[ impassibilité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

anti-poésie

Frege mit au point une écriture symbolique nouvelle, qu’il baptisa "idéographie", avec l’objectif affiché qu’aucun signe ne pût posséder plusieurs sens. Ce faisant, l’arithmétique devint une extension, ou un point d’application, de la logique élevée au rang de discipline universelle : "Le langage par formules de l’arithmétique est une idéographie puisqu’il exprime immédiatement la chose sans passer par les sons"*. D’où le corollaire suivant : les sujets et les prédicats sont évacués et laissent place à la fonction et à son argument ; ainsi "Socrate est mortel" devient f(Socrate) dont le résultat, binaire, est soit vrai soit faux. S’ensuivent la définition d’opérateurs logiques (comme le conditionnel ou la négation) puis l’introduction de quantificateurs (universel et existentiel) qui dépouillent la langue de toutes ses scories pour édifier un calcul propositionnel fondé sur une syntaxe rigoureuse. L’ambition de Frege fut ainsi d’édifier un symbolisme parfait et d’en dégager les lois internes, que l’auteur nomme "fondamentales", qui dictent les procédés de transformation, de déduction et d’inférence des propositions. Son objectif fut de parvenir à une sémantique fondée sur l’univocité : à chaque proposition une seule et unique référence. C’est bien là que réside la raison d’être de son entreprise : en effet, si Frege se lance dans ce gigantesque projet de l’idéographie, c’est bien pour pallier les lacunes du langage : "[…] le langage se révèle défectueux lorsqu’il s’agit de prévenir les fautes de pensée. Il ne satisfait pas à la condition ici primordiale, celle d’univocité"**. D’où la nécessité, ajoute le philosophe un peu plus loin, de recourir à "un ensemble de signes, purifiés de toute ambiguïté, et dont la forme strictement logique ne laisse pas échapper le contenu".

Auteur: Rappin Baptiste

Info: Sur https://journals.openedition.org/. Référence : Frege Friedrich "Écrits logiques et philosophiques". Paris : Éditions du Seuil, "Essais". 1971. *p. 68 **p 64

[ onomasiologie booléenne ] [ anti-métaphore ] [ anti-polysémie ] [ impasse ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

religieux-civil

Stimulés par leurs victoires dans l’intérieur du sanctuaire, les ultras, les théoriciens de l’absolutisme religieux et politique se sont retournés contre la société moderne, et, par un étonnant égarement, plus elle s’écarte d’eux, plus ils se croient assurés de la ressaisir et de la dompter. La grande tourmente de 1870, leurs défaites répétées des dernières années, ne les ont pas éclairés. Ils n’ont pas vu que, si la troisième république les a traités d’une manière si différente de la seconde, cela tenait en grande partie au changement d’attitude du clergé et des catholiques vis-à-vis de la république et vis-à-vis des libertés modernes. Loin de là, leurs organes les plus écoutés, les moniteurs attitrés du clergé, n’ont eu de satisfaction qu’en accentuant ce revirement, qu’en fournissant des aliments aux haines et aux préventions populaires, qu’en se jetant inconsidérément au travers des vœux et des sympathies du pays. Oublieux de la recommandation de Montalembert de dégager la religion de toute solidarité politique, oubliant que "l’alliance de l’Eglise avec les partis, à plus forte raison avec les coteries, est le pire des régimes qu’on lui puisse souhaiter", ils se sont plu à confondre les intérêts spirituels avec les intérêts temporels, ils n’ont rien épargné pour enchaîner le catholicisme à un parti politique, et, dans ce parti, à la fraction la plus exaltée, la plus impopulaire, la plus chimérique. Par leurs bravades téméraires et leurs fols défis, ils n’ont cessé d’attirer sur le clergé, avec les rancunes de la démocratie, les représailles des vainqueurs du jour, et, ce qui est plus grave, l’antipathie des masses, l’aversion du peuple. Auxiliaires inconscients du radicalisme révolutionnaire, ils ont contribué de toutes leurs forces à discréditer la religion et à déchristianiser la France.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 276 à 278

[ passions mauvaises ] [ conséquences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vacherie

Nietzsche est mâtiné de Slave et d'Allemand - il descendait des Nietski - et il a subi fortement l'influence des lettres françaises. J'ai étudié son cas ailleurs. Jules de Goncourt affirmait que "ce qui entend le plus de bêtise, c'est un tableau". Néanmoins, les oeuvres de cet énervé de Germanie et en particulier Zarathoustra ont déchaîné un flot d'insanités. Il fut un temps ou chaque revue française, chaque périodique contenait une apologie ou un abattage du "retour éternel", de la "morale des maîtres", du "oui encore une fois" de la "reclassification des valeurs". L'âne joue un grand rôle dans Zarathoustra, un plus grand rôle encore dans la bibliographie du nietzschéisme. Les uns lui ont reproché d'être un thuriféraire de la force, ce qui n'a positivement aucun sens ; car une application de la force est nécessaire à toutes les opérations salutaires ici-bas, et le dédain de la force mène tout bonnement les dédaigneux à l'esclavage. Il faut que la force de ceux qui ont raison l'emporte sur la force de ceux qui ont tort, voilà tout. L'imbécile, le libéral, qui croit que personne n'a tout à fait raison ni tout à fait tort, peuvent seuls se permettre de mépriser la force outil du droit. D'autres ont exalté Nietzsche à cause de ses blasphèmes et de son anticatholicisme, qui sont ce qu'il y a de plus niais, de plus inopérant dans son oeuvre. Sur ce point, il est Homais II. Sa conception de la Rome papale est dérivée de celle de Fischart et des pamphlétaires allemands de la Réforme. Sa Généalogie de la morale est bête à pleurer. Sans compter le mortel ennui qui se dégage de ses plaisanteries épaisses, à la lisière de la paralysie générale.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.342>

[ philosophie ]

 

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lecture FLP

Ces quelques lignes sont pour ceux - peu nombreux - qui trouvent plaisir à approfondir leur réflexion d'étiqueteur. Et qui n'ont pas peur de prendre le temps.

Les autres pourront éviter ces lignes et participer tout aussi utilement au projet.

Une fois qu'il est séléctionné pour les "Fils de La Pensée" lire et relire un texte afin de l'étiqueter implique une forme de " verticalité ". Chaque terme important pour la classification étant d'abord sorti de son contexte pour analyse et vérification de son sens/pertinence. Ensuite, si on a choisi plusieurs mots/tags, il ne faudra pas hésiter à les utiliser pour une recherche FLP combinée afin de voir le résultat rétroactif de cette recherche et le comparer avec ses idées propres. 

Il s'agit vraiment de  s'arrêter sur quelques phrases à fin d'analyse. Un peu comme en musique on stoppe, ou ralentit, un passage particulier pour mieux intégrer/comprendre/percevoir une situation donnée, par exemple le détail du rythme et de ses intervalles, son contrepoint, ou l'harmonie (les accords) qui s'en dégagent. On sort de la continuité mélodique pour examiner la verticalité d'un agencement.

Une partition, un texte, voire même un film, permettent pareils arrêts sur image. Pour un footbaleur - qui voudrait exercer une reprise de volée au ralenti - c'est beaucoup plus difficile. 

Ainsi, via le langage, le grand carrousel des existences dans lequel nous sommes embringué, peut pareillement être stoppé, en tous cas freiné, même si c'est de façon vicariale, et ainsi être examiné, décomposé, disséqué. 

Alors que faire un arrêt sur image pour sonder la danse des particules élémentaires, qui couplent-miroitisent nos esprits-corps cognitifs avec un réel qui semble les avoir créés, parait encore bien aventuré.

Auteur: Mg

Info: 1 août 2021

[ analogie ] [ méthodologie ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ intelligence non-séquentielle ]

 

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ratio

La raison pure est une abstraction, légitime seulement dans la mesure où l’on est tenu de la considérer en elle-même, à son titre d’instance cognitive (par exemple dans certains débats logico-philosophiques), et non dans son fonctionnement réel. De ce dernier point de vue, qui est celui qu’impose l’existence de philosophies historiquement considérées, la raison naturelle est aussi bien une raison culturelle, c’est-à-dire que les œuvres dont on lui attribue la paternité sont le produit, rationnellement élaboré, d’une culture déterminée. Dans son essence, la raison est toujours la même, et si l’on dégage les règles formelles de son fonctionnement – ce qu’on appelle la logique – on constate qu’elles sont partout identiques. Mais la raison n’est pure et identique à elle-même dans son intemporelle universalité qu’en tant qu’elle ne s’applique à rien et ne sert à rien. Dès qu’elle entre en contact avec les matières qu’elle traite, elle doit composer avec elles et se soumettre à leurs déterminations naturelles. En outre, en accomplissant sa tâche au sein d'une certaine culture, elle en reçoit des suggestions, des précompréhensions intuitives, des inspirations instinctives qui confèrent à la raison en exercice une forme particulière et définissent un régime spécifique de rationalité. C’est pourquoi il y a aussi une histoire de la raison, spécialement en Occident. 

S’agissant de cette histoire, nous nous risquerions volontiers à distinguer, très approximativement, quatre régimes différents de rationalité. On aurait ainsi : 1 – le régime platonicien d’une raison intellective hiérarchiquement ordonnée au divin ; 2- le régime aristotélico-thomiste d’une raison logique soumise à la révélation, mais encore pénétrée d’intellectivité ; 3 – le régime kantien d’une raison scientifico-critique horizontalement contreposée aux croyances religieuses ; 4 – le régime cybernétique ou combinatoire d’une raison déconstruite et décentrée, livrée au pouvoir de ses déterminations économiques, sociales ou ethnologiques.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 60-61

[ historique ]

 
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historique

Le livre imprimé se détache de ses origines, il s'aère, il multiplie les blancs avec la baisse du prix du papier. L'objet précieux et rare prend l'aspect robuste et simple d'un objet courant accessible aux échelles intermédiaires d'une élite de l'intelligence et de l'aisance.
Il faudra poursuivre une histoire quantitative du livre. Henri-Jean Martin l'a entreprise au niveau de la production. On peut la concevoir également à l'arrivée. Les inventaires après décès, le contenu des bibliothèques, ce que nous entrevoyons nous permet de de supposer, entre 1680 et 1780, dans l'Europe de l'Ouest, où l'implantation est ancienne, un décuplement du stock existant. Cette multiplication se fait par deux voies. Dans le milieu aisé et qui lit, là où l'on trouvait avant cinquante livres, on en trouve facilement deux cent cinquante. Le livre est un objet qui s'use peu et qui se conserve facilement. Avec l'extension et la modification du contenu de l'alphabétisation, le livre franchit pour la première fois des portes closes. Les bibliothèques bleues, les contes, qui foisonnent fin XVIIe, sont le signe de conquête culturelle et sociale. La lecture qui est ainsi diffusée à travers les bibliothèques populaires est une culture de rêve, archaïsante et rétrograde. On regrette le livre de la piété populaire du XVIe, qui s'adressait, il est vrai, à une autre couche. Et pourtant, même la bibliothèque bleue est un instrument de progrès ; elle contribue au perfectionnement de la lecture par récompense immédiate, elle dégage peu à peu, parmi les lisants déchiffrant, des lisants capables d'une utilisation difficile du langage écrit, dans la catégorie des lecteurs à haute voix, notamment à la veillée collective au coin du feu, éclairée par les cosses de haricots, chandelle du pauvre. Pour cela, il fallait un outil abondant, bon marché. Voyez les coûts. L'étude, pour l'essentiel reste à faire.

Auteur: Chaunu Pierre

Info: , Les grandes Civilisations, t. 11 : La Civilisation de l'Europe des Lumières, p. 243-247

[ imprimerie ] [ occident ]

 
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