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nature

<Fablebarge> Je sais, je suis un hêtre extraordinaire! ^^
<LuDaX> Un hêtre? Ta langue a fourché dans ta buche? :)
<Fablebarge> Arrête! Tu me chêne!
<LuDaX> Allons allons... tu es gland maintenant! Tu ne dois plus rougir de ce genre de choses
<Fablebarge> Tu sais bien que je m'écorce d'être drôle!
<LuDaX> Et tu fais du très bon bouleau pour ça!
<Fablebarge> Stop!!! Tu vas me faire pleureur! :D
<LuDaX> Je suis un peuplier de rire!
<Fablebarge> Sapinrlipopette!
<LuDaX> Mais quelle source inépuisable! Tes idées bourgeonnent à une vitesse incroyable!
<Fablebarge> Oui! A chaque fois je suis cyprès du but!
<LuDaX> Et tu y arrives très bien! Marron-nous encore quelques minutes avant mon départ!
<Fablebarge> Mélèze tomber frangin!!!
<LuDaX> Mais tu es connecté sur l'encyclopédie du bois ma parole! Tu es le saule que je connaisse avec qui je peux avoir un délire pareil!
<Fablebarge> Epicéa ça que tu sers au taff? A délirer sur les arbres?
<LuDaX> Boah tu sais, si je ne t'avais pas, je ne prendrais pas racines ici!
<Fablebarge> Il n'y a pas à dire, on tient le bambou! :-)
<LuDaX> Allez a+ vieille branche...

Auteur: Internet

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[ forêt ] [ jeu de mots ] [ dialogue-web ]

 

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mobilité

[...] nous allons vers un devenir nomade. On reconnaît le pas de Gilles Deleuze qui a consacré un certain nombre de cours aux nomades arabes, turcs et mongols en particulier et au nomadisme en général. Que voulait-il ? Certainement pas que nous partions chez les derniers nomades comme nombre de routards des années 1960 le faisaient. Mais que nous échappions aux formations étatiques et aux formes de pouvoir sédentaires. Que nous oubliions le pouvoir et que nous redécouvrions la puissance. Deleuze ne savait pas qu’il était en train de fournir un nouvel imaginaire au capitalisme libidinal qui avait si bien fonctionné depuis la guerre, mais qui devait impérieusement se renouveler à la fin de ces années-là pour cause d’usure. Ce nouveau marketing est contemporain de la nouvelle organisation du travail passant du taylorismo-fordisme à la théorie du capital humain. C’est ainsi que le deleuzianisme, en prise sur son époque, celle de 1968, fut utilisé par le marketing pour dessiner la figure du héros à venir : un individu en déplacement permanent, fluide, capable d’investissements multiples, schizophrène, insaisissable ; un individu qui, à force de se soumettre aux machines depuis des générations, était devenu lui-même une machine.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: "Le délire occidental", éditions Les liens qui libèrent, 2014, pages 202-203

[ psychogène ] [ déracinement ] [ philosophie moderne ] [ symptomatique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femme-par-homme

Elle s'est déshabillée dans le noir, puis elle a sauté sur moi, comme prise de panique, mais ce n'était pas de la panique, c'était une joie atrocement violente et sincère. Je connais pas mal de filles, mais elles m'embêtent souvent, parce qu'elles répriment souvent leur plaisir à cause d'une curieuse vanité, ou parce qu'elles calculent tranquillement pour elles-mêmes leur plaisir, elles expriment leur plaisir parcimonieusement comme des chats, elles traduisent le langage du sexe dans le langage sans intérêt de l'esprit, elles lancent des formules romantiques qui sont complètement à côté de la plaque.

Mais cette quadragénaire était la plus féminine de toutes mes rencontres. Elle s'était fondue dans l'obscurité, comme la Voie lactée dans le ciel d'une nuit d'été, en dégageant une vague lumière laiteuse. Au milieu des sanglots, elle a pris mon visage plusieurs fois, comme dans un délire. Quand elle s'est assurée que j'étais bien là, elle m'a chuchoté d'une voix à peine audible : "Ryôsuke..."

À cause de la dope, je m'en moquais et je la caressais encore plus intensément. Elle a peut-être répété ce prénom masculin quatre ou cinq fois. Puis, comme pour vérifier ce nom, elle vérifiait ma peau.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Une matinée d'amour pur. Nouvelle.

[ baise ] [ décomplexée ] [ désinhibée ] [ sexe ] [ sensualité ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

tue l'amour

Je ne sais plus par quel détour la conversation en vint à l’attentat contre les Twin Towers, mais quand j’entendis la jeune femme qui m’accompagnait au Café Romand soutenir que le Président Bush en était l’initiateur, je fus surpris. Quand elle tenta de nous prouver l’implication de la CIA et du Mossad dans ce complot, je pressentis que le pire allait venir et que cette soirée serait notre dernière soirée. […] Cette jeune femme, universitaire de surcroît, était d’ordinaire réservée. Je ne sais pas quel vent mauvais l’emportait, mais il me fut difficile de ne pas réagir, l’invitant à ne pas entrer dans un délire antisémite, ce qu’elle récusa aussitôt, prétendant que des experts australiens – rien n’est plus farfelu que l’arrivée d’experts australiens dans un débat – avaient établi les faits. Son visage s’empourprait et elle perdait tout charme à mes yeux. Je ne parvenais plus à comprendre la séduction que cette ravissante helléniste avait exercée sur moi.

Face aux objections qui fusaient, elle se réfugia derrière les films de Michael Moore. L’erreur dans le jugement s’accompagnait d’une faute esthétique. J’étais consterné. Jamais je n’aurais soupçonné que cette sylphide se gavait de la démagogie infecte de ce bateleur obèse.

Auteur: Jaccard Roland

Info: Dans "Ma vie et autres trahisons", éd. Grasset & Fasquelle, 2013, pages 175-176

[ femme-par-homme ] [ collapsus ] [ débandage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

anti-égalitarisme

Votre délire d’égalité était une attaque meurtrière contre l’être, contre toutes ses richesses et ses valeurs ; c’était la soif de piller le monde divin et d’anéantir toute grandeur ici-bas. L’esprit du néant vous anime, c’est lui qui vous a inspiré ces idées et ces passions égalitaires. La loi de l’entropie, qui mène à la mort par une diffusion égale de la chaleur, agit à travers vous dans la vie sociale […]

Exiger l’égalité absolue, c’est vouloir retourner à l’état originel, chaotique, ténébreux, au nivellement et à la non-différenciation ; c’est vouloir le néant. L’exigence révolutionnaire du retour à l’égalité dans le néant est née du refus d’assumer les sacrifices et les souffrances par lesquels passe la voie de la vie supérieure. Voilà la réaction la plus effrayante, la négation du sens de tout le processus créateur du monde. L’enthousiasme de la révolution est  un enthousiasme réactionnaire. L’exigence contraignante de l’égalisation qui procède de l’obscurité chaotique est une tentative pour détruire la structure hiérarchique du cosmos formé par la naissance créatrice de la lumière dans les ténèbres ; c’est un essai pour détruire la personne même de l’homme en tant que degré hiérarchique né dans l’inégalité ; c’est un attentat contre la place royale de l’homme dans l’ordre cosmique.

Auteur: Berdiaev Nicolas

Info: De l’inégalité, Éditions L’Âge d’homme, 2008

[ dénigrement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mai 68

J’ai assisté à une dizaine de séances au cirque d’en face, à l’Odéon. Au début, j’avais été séduit par le côté bordel métaphysique, par une mise en cause radicale de tout qui frisait quelquefois le délire ; puis la fatigue est vite venue : je ne connais rien de plus lassant que la rhétorique naïve des utopistes, jeunes ou vieux. Que l’essence de l’homme soit la parole, cela est plus ou moins vrai ; mettez à la place de l’homme le Français, et la définition est absolument exacte. Ce n’est pas au plaisir, c’est à la volupté, à l’orgasme de parler que j’ai assisté depuis trois semaines. Ce n’est pas un hasard que la Trappe* soit née au milieu de ce peuple : où ailleurs aurait-on inventé avec plus d’à-propos le supplice du silence ?

Ceci dit, le drame de ces étudiants est sans bornes : Dieu même ne pourrait trouver une solution aux problèmes que pose, rien qu’à Paris, l’existence de quarante mille “littéraires“ dont l’avenir est nécessairement bouché. Parmi eux, des milliers et des milliers “étudiant“ la sociologie, une science sans objet et qui a de plus le grand inconvénient de rendre arrogant quiconque en a acquis un vague vernis.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Lettre à Armel Guerne, 13 juin 1968 *ordre monastique cistercien

[ parlottes ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

orgie

Pourtant, j'en ai pas fait beaucoup, des études ! mariée à dix-sept ans, tu parles ! ton père, un drôle de pistolet, tu aurais du mal à t'imaginer! des nuits entières! le délire, les hurlements! partout sa bite il me la mettait! aucun orifice n'était épargné! il fallait que je m'ouvre de partout! il en est mort, il aimait trop l'amour, cet homme-là...[...] Oh, ces nuits! les giclées! tout ça, tu peux pas t'imaginer, t'as pas la moindre idée, mon pauvre vieux, nous on rigolait, oh la la, les jouissances, les z'appétits grossiers, les parties de trouducul, et je peux t'assurer qu'on pensait pas à toi ! [...] Mais les giclées, les morsures, les griffes dans le dos, les fesses qui se ratatinent, le trou du cul qui n'en peut plus et qui s'abandonne, tu peux pas imaginer, t'as pas la moindre idée, mon pauvre chéri... tu veux savoir, eh bien, je la sens encore remuer en moi, tu m'entends, espèce de crétin, je LA SENS! après plus de cinquante ans... la bête immonde continue à me dévorer le ventre ! c'est beau, l'amour, tu sais, fiston, c'est la seule chose qui vaille à peu près le coup dans cette saloperie de merde de putain d'existence !

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: Jérôme : L'enfance de Jérôme Bauche

[ couple ] [ sodomie ] [ misère ] [ obsédé ]

 

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langage

La langue est un instrument à penser. Les esprits que nous appelons paresseux, somnolents, inertes, sont vraisemblablement surtout incultes, et en se sens qu'ils n'ont qu'un petit nombre de mots et d'expressions ; et c'est un trait de vulgarité bien frappant que l'emploi d'un mot à tout faire. Cette pauvreté est encore bien riche, comme les bavardages et les querelles le font voir : toutefois la précipitation du débit et le retour des mêmes mots montrent bien que le mécanisme n'est nullement dominé. L'expression "ne pas savoir ce qu'on dit" prend alors tout son sens. On observera ce bavardage dans tous les genres d'ivresse et de délire. Et je ne crois même point qu'il arrive à un homme de déraisonner par d'autres causes ; l'emportement dans le discours fait de la folie avec des lieux communs. Aussi est-il vrai que le premier éclair de pensée, en tout homme et en tout enfant, est de trouver un sens à ce qu'il dit. Si étrange que cela soit, nous sommes dominés par la nécessité de parler sans savoir ce que nous allons dire ; et cet état sibyllin est originaire en chacun ; l'enfant parle naturellement avant de penser, et il est compris des autres bien avant qu'il se comprenne lui-même. Penser c'est donc parler à soi.

Auteur: Alain

Info: Les idées et les âges, Les Passions et la Sagesse/la Pléiade/Gallimard 1960 &lt;p.319&gt;

 

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domaines subtils

[Socrate] Cet infatigable questionneur, qui n’est pas un parleur, qui repousse la rhétorique, la métrique, la poétique, qui réduit la métaphore, qui vit tout entier dans le jeu non pas de la carte forcée, mais de la question forcée, et qui y voit toute sa subsistance – engendre devant nous, développe pendant tout le temps de sa vie que j’appellerai une formidable métonymie dont le résultat, également attesté historiquement, est ce désir qui s’incarne dans une affirmation d’immortalité. […]

Dans l’au-delà, en effet, s’il est sûr de pouvoir rejoindre les Immortels, il est aussi, dit-il, à peu près sûr de pouvoir continuer pendant l’éternité […] ses petits exercices. Avouez-le, cette conception, si satisfaisante qu’elle puisse être pour les gens qui aiment le tableau allégorique, est tout de même une imagination qui sent singulièrement le délire. […]

Un homme a vécu ainsi la question de l’immortalité de l’âme. Je dirai plus – l’âme, telle qu’encore nous la manipulons et telle qu’encore nous en sommes encombrés, la notion, la figure de l’âme que nous avons, et qui n’est pas encore celle fomentée au cours de toutes les vagues de l’héritage traditionnel, l’âme à laquelle nous avons affaire dans la tradition chrétienne, cette âme a comme appareil, comme armature, […] le sous-produit de ce délire d’immortalité de Socrate. Nous en vivons encore.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 125

[ influence ] [ précurseur religieux ] [ noyau psychotique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychotique

Il est violé, manipulé, transformé, parlé de toutes les manières et, je dirais, jacassé. Vous lirez en détail ce qu’il dit de ce qu’il appelle les oiseaux du ciel et leur pépiement. C’est bien de cela qu’il s’agit – il est le siège de toute une volière de phénomènes, et c’est ce fait qui lui a inspiré cette énorme communication qui est la sienne, ce livre de quelque cinq cents pages, résultat d’une longue construction qui a été pour lui la solution de son aventure intérieure.

Le doute porte au départ, et à tel moment, sur ce à quoi renvoie la signification, mais qu’elle renvoie à quelque chose, cela ne fait pour lui aucun doute. Chez un sujet comme Schreber, les choses vont si loin que le monde entier est pris dans ce délire de signification, de telle sorte qu’on peut dire que, loin qu’il soit seul, il n’est à peu près rien de tout ce qui l’entoure que d’une certaine façon, il ne soit.

Par contre, tout ce qu’il fait être dans ces significations, est en quelque sorte vide de lui-même. [...] Dieu, son interlocuteur imaginaire, ne comprend rien à tout ce qui est à l’intérieur, à tout ce qui est des êtres vivants, et [...] il n’a jamais affaire qu’à des ombres ou à des cadavres.

Auteur: Lacan Jacques

Info: A propos du cas du Président Schreber, étudié par Freud, dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 128

[ perception paranoïaque ] [ psychose ]

 

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