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confrontation

Dans une lutte entre deux adversaires de force sensiblement égale, ce qui fait la différence entre le ciel et la terre ne peut provenir que de leur énergie morale, de leur combativité et de leur soif insatiable de se dépasser. Quand l’énergie est à son paroxysme, le corps de l’adversaire paraît tout petit. La durée du shikiri, ce rituel de préparation au combat, semble étrangement courte. Si, pendant ces préparatifs, on a conscience en fixant l’autre, de vouloir le dominer ou que l’on se sent troublé par son regard, l’état spirituel ne peut pas être qualifié de satisfaisant. Quant on se trouve au summum de sa force spirituelle, on ne fait que contempler l’adversaire en enveloppant du regard l’ensemble de son corps. À celui qui parvient à l’absorber en soi globalement, dans tout son être, comme faisant partie de soi-même, la victoire est acquise d’avance à cet instant précis.

Auteur: Kazumi Yoshinaga

Info: Mémoires d'un lutteur de sumô

[ duel ] [ lutte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vingtième siècle

Bien sûr ces changements de comportement culturel et l'invention de multiples diversions font partie d'un système économique qui me dépasse. J'envisage ce système comme un bain dans une piscine anémiée, stérile, bondée, puant le chlore, en comparaison d'une délicieuse baignade dans un lac au fond des bois, la berge du lac bordée de nénuphars en fleurs où sont perchées de petites tortues, un ou deux hérons dans les grands pins ou dans l'eau peu profonde, quelques serpents d'eau parmi les massifs d'ajoncs, et quand vous plongez vous voyez les poissons qui se reposent immobiles sous les bûches dressées. Même les profondeurs obscures semblent séduisantes en comparaison d'une piscine, comme une promenade printanière sous la pluie dans les bois en comparaison d'une série télévisée où des gens se font descendre ou tabasser à New York ou à Los Angeles tandis que des durs à cuire enchaînent d'insipides répliques soi-disant spirituelles.

Auteur: Harrison Jim

Info: En marge : Mémoires

[ progrès ] [ civilisation ] [ nature ] [ refus ]

 

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vision tronquée

A en entendre certains, la nature serait une autre Notre-Dame en feu… Mais, bon Dieu, de quoi parle-t-on ? Je crois que la nature n’est divinisable que parce qu’elle suinte l’irrationnel. Elle est incontrôlable, terrifiante, et nous dépasse. Tarkovski le montre dans ses films : elle reprend toujours le dessus. C’est une force qui nous englobe et que, si nous voulons survivre, nous devons perpétuellement maîtriser. Est-ce bien de cette nature qu’on nous parle aujourd’hui ? De cette nature dévoreuse et inaliénable, ce signe irréfragable de la puissance divine ? Je ne crois pas. Et je ne crois pas que ces gens qui nous la baillent si belle et innocente en perçoivent l’indéniable sacralité. Je ne crois pas qu’un homme qui ne croit pas à la sacralité de l’homme puisse concevoir la sacralité de la nature. Parce que la nature n’est sacrée, comme Notre-Dame n’est sacrée, que parce que l’Homme est sacré.

Auteur: Serey Paul

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/04/24/litterature-modernite-paul-serey/

[ naïveté ] [ anthropomorphisme écologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vivre

Je suis amoureuse de cette Terre sur laquelle j'ai mes pieds. Je l'aime avec tous ses défauts, toutes ses tares. Je l'aime à cause de ça. J'aime le trop froid et le trop chaud, la pluie, la boue, les embouteillages, les examens ratés, les cartes postales moches, les mensonges, les larmes, les blessures et la mort. J'aime ce qui manque et ce qui dépasse, j'aime le trop et le pas assez, je veux me brûler aux orties et aux casseroles, ça ne me dérange pas, je veux bien égarer mes clefs, avoir mal à la tête, être trompée (pas par Bran), être bousculée. Mais je prends aussi les bonnes choses. Je veux être caressée, je veux manger des banana split, je veux écouter de la bonne musique, recevoir des lettres, voir naître des bébés, faire la sieste, aller à Venise... je veux faire entrer l'air dans mes poumons, ... je veux respirer.

Auteur: Mourlevat Jean-Claude

Info: Terrienne

[ jouir ]

 

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sens-de-la-vie

Chez les sumériens, le thérapeute devait aider son patient à répondre à tout instant à la question que lui poserait son ange gardien au moment de sa mort, au nom de l'Absolu :

"Qu'as-tu fait de ma gloire ?" Celui qui ne peut pas répondre ne passe pas le seuil ! Autrement dit : avons-nous transformé les ténèbres rencontrées en nous-mêmes et autour de nous en plus de compassion, en plus d'amour, en tendresse, en écoute, en pardon, en tolérance, en joie ? A Sumer, le mot maladie n'existe pas, on dit : enténèbrement. Tomber malade, c'est perdre la "lumière de gloire". Et guérir (symbolisé par l'idéogramme du serpent) , c'est traverser les épreuves, acquérir une nouvelle force grâce à la maladie. Nous ne sommes pas sur terre pour ne pas tomber malade, mais peut-être pour apprendre à franchir des ponts, des épreuves, et à transformer, chacun à sa manière unique, l'obscurité en lumière.

Auteur: Tonnac Jean Philippe de

Info: Le cercle des guérisseuses. P. 36 Entretien avec Marguerite Kardos, praticienne en énergique chinoise traditionnelle

[ dépassement ] [ corps-esprit ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

cinéma hollywoodien

Paradoxalement, l’ours d’Annaud [dans L'Ours] ou le dauphin de Besson [dans Le Grand bleu], qui ont l’air de plaider pour les grands espaces de la Nature indomptable, sont parfaitement en phase, par exemple, avec cette mode du cocooning (on reste chez soi, dans son "cocon", pour mieux développer son karma) qui fait fureur en ce moment aux Etats-Unis. C’est donc très américain, tout ça. Très écologique. Très "Verts". Très Greenpeace. Très "forêt primitive". L’enjeu est toujours le même : il s’agit de vous intimider assez profondément, vous et votre foutue manie critique d’Occidental doutant, dissolvant, trop cérébral donc négatif, pour vous ramener dans la communauté approuvante par des effusions floues, et vous réconcilier avec la germination universelle en éternel retour. Sentiment contre raison. Et musique ! Les prétentions de l’individu ne sont-elles pas intolérables au regard des exigences de ce qui le dépasse de tous côtés, protoplasme germinatif, espèce, immensité, océans et le bataclan ? 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 405

[ greenwashing ] [ critique ] [ sentiments mièvres ] [ new age ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

espoirs

La jeunesse est créatrice parce qu’elle ne compte pas les heures, elle les gaspille apparemment en rires et beuveries ; sacrifiant à la fois le travail et le repos, elle erre dans les rues, escortée de son rêve ou de son ami. Elle participe ainsi d’un rythme plus vaste qui n’est pas celui de l’école ou du bureau, mais d’une nature ou d’un esprit qui nous dépasse. Ce temps qui semble alors perdu, est celui, décisif, où se posent les bases d’une vie.

Disponibilité du jeune homme. Tout est possible, croit-il : aller camper au Karnatic, apprendre la guitare. Il peut tout connaître, multiplier en se jouant les contacts humains : tout homme est alors notre prochain. Comme nous il est libre. Alors on se donne sans compter – parce que l’on croit pouvoir tout acquérir. Jusqu’au jour où il ne reste plus qu’un avare, fermé sur les derniers biens qui lui restent.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 92

[ prodigue ] [ éloge ] [ vieilllir ] [ vertes années ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

plaisir

L'homme dépasse toujours, par quelque côté, les définitions par lesquelles on prétend le cerner. Du moins, l'homme dont je parle. Celui-là ne veut pas son bonheur, comme il vous plaît de le dire, il veut sa Joie, et sa Joie n'est pas de ce monde, ou du moins elle n'y est pas tout entière. [...] Je ne dis pas que vos définitions soient absurdes, mais elles ne nous seront jamais communes. Car je puis utiliser les vôtres, et vous ne pouvez vous servir des miennes. Elles vous ont permis parfois d'atteindre un temps à la grandeur - un temps seulement - car vos civilisations s'effondrent au moment même où vous les croyez immortelles, comme ces enfants éblouissants qui portent en eux le germe fatal et ne dépassent pas l'adolescence. [...] Vous ne ferez rien de durable pour le bonheur des hommes parce que vous n'avez aucune idée de leur malheur.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Les grands cimetières sous la Lune

[ consumable ] [ ignorance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

source

Avant de savoir comment le yoga a vécu, il serait bon de savoir pourquoi l’Indien devient yogi.
Tout d’abord, et de quelque côté que l’on considère le mécanisme psychologique du yogi, on tombe sur une évidence : c’est un homme qui refuse, il refuse d’exister et de se survivre par automatisme.
Ce refus ne doit pas être pris pour une bouderie de l’existence. Ce n’est pas un blocage, une négation globale ou une fuite enfantine devant les réalités. C’est, à l’opposé, une volonté de prise de conscience, une empoignade dramatique avec sa réalité d’homme : l’insatisfaction que lui donne sa vie, l’inaptitude au bonheur.
Il va chercher les causes de ce malaise et trouver l’origine de sa souffrance : il la localisera dans le déséquilibre existant entre ses aspirations et ses possibilités. Il va donc donner le temps de sa vie à la mise en équilibre de ces deux propositions : potentiel intérieur et réalisation.

Auteur: Ruchpaul Eva

Info: Dans "Yoga, sources et variations", page 25

[ dépassement ] [ introspection ] [ ascète ]

 
Mis dans la chaine

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diversion

L’homme mûr s’absorbe dans son métier, la mère s’engloutit dans l’éducation de ses enfants ; mais cette "vie de sacrifice" n’est que le sacrifice d’une vie : un suicide, parfois presque conscient. En obéissant au "devoir" nous cédons souvent à la facilité, car l’être social est le fond de l’homme. Nous refusons l’impératif le plus dur : l’existence personnelle. Mais avec elle nous perdons la vertu qui les crée toutes : l’aptitude à se dépasser soi-même. La morale par excellence, celle qui ne va pas de soi, c’est d’accepter d’être seul. Ce n’est pas de donner mais de donner seul : quand tous donnent c’est parfois ne pas donner.

L’homme vertueux est sauvé par ses œuvres. Mais elles seront de plus en plus faciles, s’il est vrai que leur raison est dans le déchirement qu’elles nous évitent. La vertu dégénère en moralisme, mais le rite est encore plus commode : un simple geste et voici exorcisée l’angoisse de vivre.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 235

[ moralité refuge ] [ par-delà le bien et le mal ] [ souffrance ] [ solitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson