Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 29
Temps de recherche: 0.0319s

dépression

Elle s'était mise à porter des lunettes noires. Mais les couleurs étaient dans sa tête. La nuit, elle se bouchaient les oreilles avec un coussin, mais c'étaient dans son coeur que les hurlements nichaient. Elle ne mangeait presque plus, mais les poisons qui envahissaient sa bouche étaient enfouis en elle. Elle tentait de se tenir à l'écart des choses et des gens, mais le doigt amputé par Bill semblait lui parler sans cesse de cet enfer à la fois de feu et de glace qu'était le monde.

Auteur: Le gang des rêves

Info: Di Fulvio Luca

[ psychose ]

 

Commentaires: 0

dépression

Moi, Martin Luther, je suis né sous les astres les plus défavorables, probablement sous Saturne. Où se trouve un mélancolique, le diable a préparé le bain [...]. J’ai appris par expérience comment on doit se conduire dans les tentations. Qui est assailli de tristesse, de désespoir et d’autres peines du cœur, qui a un ver dans la conscience, il doit d’abord se tenir à la consolation de la Parole divine, pour manger et boire, et rechercher la compagnie et la conversation de gens heureux en Dieu et chrétiens. Ainsi ça ira mieux.

Auteur: Luther Martin

Info: Tischreden in der Mathesischen Sammlung, t.I, n°122, page 51

[ auto-analyse ] [ remède ] [ religion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

dépression

Ecoutez à nouveau quelques instants la parole dépressive, répétitive, monotone, ou bien vidée de sens, inaudible même pour celui qui la dit, avant qu’il ne s’abîme dans le mutisme. Vous constaterez que le sens chez le mélancolique paraît... arbitraire, ou bien qu’il se bâtit à grands renfort de savoir et de volonté de maîtrise, mais semble secondaire, figé un peu à côté de la tête et du corps de la personne qui vous parle. Ou encore qu’il est d’emblée évasif, incertain, lacunaire, quasi mutique : "on" vous parle déjà persuadé que la parole est fausse et donc "on" vous parle négligemment, "on" parle sans y croire.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, pages 54-55

[ absurde ] [ incrédule ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

dépression

C'est la nuit, la nuit d'avant ce jour attendu malgré elle, il est quatre heures du matin. Mathilde sait qu'elle ne se rendormira pas, elle connaît le scénario par coeur, les positions qu'elle va adopter l'une après l'autre, la respiration qu'elle tentera d'apaiser, l'oreiller qu'elle calera sous sa nuque. Et puis elle finira par allumer la lumière, prendra un livre auquel elle ne parviendra pas à s'intéresser, elle regardera les dessins de ses enfants accrochés aux murs, pour ne pas penser, ne pas anticiper la journée,

ne pas se voir descendre du train,

ne pas se voir dire bonjour avec l'envie de hurler,

ne pas se voir rentrer dans l'ascenseur,

ne pas se voir avancer à pas feutrés sur la moquette grise,

ne pas se voir assise derrière ce bureau.

Auteur: Vigan Delphine de

Info: Les heures souterraines

 

Commentaires: 0

dépression

En analysant – c’est-à-dire en dissolvant – le mécanisme du déni dans lequel le dépressif s’est immobilisé, la cure analytique peut opérer une véritable "greffe" de potentiel symbolique, et mettre à la disposition du sujet des stratégies discursives mixtes opérant au croisement des inscriptions affectives et des inscriptions linguistiques, du sémiotique et du symbolique. De telles stratégies sont de véritables réserves contre-dépressives que l’interprétation optimale au sein de l’analyse met à la disposition du patient dépressif. Parallèlement, une grande empathie est requise entre l’analyste et le patient déprimé. A partir d’elle, les voyelles, consonnes ou syllabes peuvent être extraites de la chaîne signifiante et recomposées selon le sens global du discours que l’identification de l’analyste avec le patient lui a permis de repérer. C’est un registre infra- et trans-linguistique qu’il faut souvent prendre en considération en le référant au "secret" et à l’affect innommé du dépressif.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 64

[ psychanalyse ] [ mode d'action ] [ efficacité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

dépression

[...] le dépressif a l’impression d’être déshérité d’un suprême bien innommable, de quelque chose d’irreprésentable, que seule peut-être une dévoration pourrait figurer, une invocation pourrait indiquer, mais qu’aucun mot ne saurait signifier. Aussi, aucun objet érotique ne saura-t-il remplacer pour lui l’irremplaçable aperception d’un lieu ou d’un pré-objet emprisonnant la libido et coupant les liens du désir. De se savoir déshérité de sa Chose, le dépressif fugue à la poursuite d’aventures et d’amours toujours décevants, ou bien s’enferme, inconsolable et aphasique, en tête à tête avec la Chose innommée. L’ "identification primaire" avec le "père de la préhistoire personnelle" serait le moyen, le trait d’union qui lui permettrait de faire le deuil de la Chose. L’identification primaire amorce la compensation de la Chose, en même temps que l’arrimage du sujet à une autre dimension, celle de l’adhésion imaginaire, qui n’est pas sans rappeler le lien de la foi, lequel précisément s’écroule chez le dépressif.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 23

[ manque ] [ indicible ] [ asymbolie ] [ nom-du-père ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

dépression

Les conséquences du chômage sur la santé de ceux qui en sont victimes voire sur leur vie.
Michel Debout, médecin psychiatre engagé en politique démontre fort bien les conséquences économiques et psychologiques d'une perte d'emploi dans un contexte où l'appât de l'argent réduit les plus démunis à être victimes des moins scrupuleux et peut pousser jusqu'au suicide ceux qui se sentent exclus, humiliés, honteux, souvent en se culpabilisant parfois en se révoltant. (...) Ce livre très court remet en question la société ultralibérale et la mondialisation dans lesquelles nous vivons mêlant le côté médical au côté sociologique par le biais du psychologique d'une façon qui m'a laissée un sentiment de malaise diffus. Dans l'ensemble j'ai trouvé la démarche de l'auteur assez superficielle et un peu décevante dans ce livre très (trop?) court. Ceci dit les problèmes abordés sont bien réels et c'est le grand mérite de ce livre que d'en parler, dans une société où les chômeurs sont plus considérés sous forme de chiffres que d'êtres humains.

Auteur: Internet

Info: sur Babelio critique de Cath36 du bouquin de Michel Debout, Le traumatisme du chômage

[ inactivité ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

dépression

L’homme moderne manque de vitalité, d’audace et d’imagination. Il pourrait se cultiver, s’enrichir, s’amuser, se perfectionner, mais il tourne en rond sans savoir ce qu’il veut. Il s’ennuie et ne s’intéresse plus à ce qu’il fait, son énergie décline, son enthousiasme s’éteint. Il ne souffre pas vraiment, mais il est engourdi, morose, inquiet, insatisfait. Il se sclérose ou devient irritable. Il croit que jouer, grandir, apprendre sont des activités réservées aux enfants, et qu’à quarante ans, on est déjà trop vieux pour cela.
Pourtant, la vie est passionnante, et les occasions de se réjouir ne manquent pas ! Où sont passées sa fantaisie, sa spontanéité, sa simplicité, sa sensibilité ? Il se noie dans un océan de mots quand il parle de ses problèmes et ne fait rien pour les résoudre. Sa vie se réduit à des jeux intellectuels et à un verbiage stérile. Au lieu de jouir de la vie ou de saisir la réalité à bras-le-corps, il cherche dans la psychiatrie ou dans une pseudo-psychiatrie la raison de son mal-être.

Auteur: Perls Frederick "Fritz"

Info: Manuel de Gestalt-thérapie, page 19

[ oeillère ] [ névrose ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

dépression

Aristote associe en effet exposé scientifique et références mythiques en liant la mélancolie à l’écume spermatique et à l’érotisme et en se référant explicitement à Dionysos et à Aphrodite (953b31-32)[Problemata]. La mélancolie qu’il évoque n’est pas une maladie du philosophe, mais sa nature même, son éthos. [...] Avec Aristote, la mélancolie, équilibrée par le génie, est coextensive à l’inquiétude de l’homme dans l’Être. On a pu y voir l’annonce de l’angoisse heideggerienne comme Stimmung de la pensée. Schelling y découvrait, de manière similaire, l’ "essence de la liberté humaine", l’indice de la "sympathie de l’homme avec la nature". Ainsi le philosophe serait-il "mélancolique par surabondance d’humanité".

Cette vision de la mélancolie, comme état limite et comme exceptionnalité révélatrice de la véritable nature de l’Être, subit une profonde mutation au Moyen Age. D’une part, la pensée médiévale revient aux cosmologies de l’Antiquité tardive et lie le mélancolique à Saturne, planète de l’esprit et de la pensée. La Mélancolie (1514) de Dürer saura magistralement transposer dans l’art plastique ces spéculations théoriques qui trouvaient leur apogée chez Marsile Ficin. La théologie chrétienne, d’autre part, fait de la tristesse un péché. [...] Avoir un "cœur morne" signifie avoir perdu Dieu, et les mélancoliques forment "une secte des chétifs fâcheux à Dieu et à ses ennemis" : leur punition est de n’avoir "point d’espérance de mort" [Dante, La divine comédie].

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, pages 17-18

[ historique ] [ littérature ] [ religion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson