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première impression

La nuit dernière, je suis encore restée éveillée toute la nuit. Parfois je me demande à quoi sert le temps de la nuit. Pour moi, il n’existe presque pas, et tout me semble n’être qu'un long et affreux jour sans fin. Enfin, j’ai essayé de profiter de mon insomnie pour être constructive et j'ai commencé à lire la correspondance de Sigmund Freud. En ouvrant le livre pour la première fois, j’ai vu la photographie de Freud et j’ai éclaté en sanglots : il avait l'air très déprimé (cette photo a dû être prise peu de temps avant sa mort), comme s'il était mort en homme désabusé… Mais le Dr Kris m'a dit qu'il souffrait énormément physiquement, ce que j’avais appris dans le livre de Jones. Mais je pense avoir raison aussi, je fais confiance à mon intuition car je sens une triste lassitude sur son doux visage. Le livre prouve (même si je ne suis pas sûre que l'on doive publier les lettres d'amour de quelqu'un) qu'il était loin d'être coincé ! J'aime son humour doux et un peu triste, son esprit combatif qui ne l’a jamais quitté. 

Auteur: Monroe Marilyn

Info: Lettre du 10 février 1965 à son psychiatre

[ rencontre imaginaire ] [ empathie ] [ lecture ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éducation

L'exaltation de l'enfant-roi, mode actuelle s'il en est, rend impossible une action véritable sur les jeunes délinquants. Notons que cette croyance postmoderne est absolument sans précédent historique... Le nazisme hitlérien fut, historiquement, la première idéologie à exalter l'adolescence, à donner l'adolescence comme modèle de référence. Les jeunesses hitlériennes "Hitlerjugend" n'admiraient pas les adultes, elles s'auto célébraient. On comprend cette dérive. Le nazisme déteste la culture et magnifie l'instinct ; or l'instinct est adolescent. Les jeunesses hitlériennes apprenaient à détester l'ordre adulte... Le culte de la jeunesse reste au milieu de nous comme un héritage caché du nazisme. Et pas seulement sous la forme un peu ridicule d'un "jeunisme" de pub... La relation maître-élève existait depuis l'antiquité... L'idée que nous aurions plus à apprendre des jeunes qu'à leur enseigner pulvérise la relation éducative de base. Or cette relation est constitutive de la civilisation... L'idéologie de l'"enfant-roi" mine les fondements de la société... Les jeunes de la rue ont besoin d'adultes à imiter. Ils ont besoin de maîtres... Quand ils n'en trouvent pas les adolescents constituent, au mieux, des bandes de loubards (ceux-là au moins ont de la vitalité); au pire, des pseudo-bandes tout aussi infantiles, affaissées et déprimées des "Loft Story".

Auteur: Barreau Jean-Claude

Info: Bandes à part

[ enfant-roi ]

 

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intégration

La sublimation a vécu. La pulsion a trouvé un regain de toute-puissance dans un monde qui ne supporte aucune limite pour la satisfaire. Immédiateté, vitesse, fluidité appellent une société sans frustration ni délai. Que ce soit dans l’espace public (les actualités, les faits divers, la pornographie normative, les attitudes "décomplexées") ou sur le divan (patient déprimé, désaxé), la société post-industrielle et post-traumatique de l’après-guerre admet mal qu’on "sublime". Il faut au sujet narcissique un champ opératoire simple et direct à ses pulsions, sinon, il se déprime. La frustration n’est plus supportable, trouvons-lui donc sans cesse de nouveaux objets à ses appétits. L’abstraction, le style, la précision sont passés à l’ennemi, toutes ces choses nous "ralentissent". On ne possède pas un livre, ce n’est ni un investissement ni un instrument ; la lecture prend du temps, et ne produit rien d’autre qu’une capacité accrue à rêver et à penser. L’absence de style dans les productions culturelles est aussi préoccupante que le sont les vies sous pression, moroses et fonctionnelles - tellement plus nombreuses que des vies habitées, voulues.Un monde qui parvient à sublimer est un monde qui prend une forme, qui n’est pas informe comme l’actuelle confusion générale destine le nôtre à l’être.

Auteur: Dufourmantelle Anne

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[ fond-forme ] [ prendre son temps ] [ zapping ] [ nourriture de l'âme ] [ facilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Justification pour absence

J'ai été déprimé récemment. Ma mère et père, ont presque dû me mettre dans une unité psychiatrique pour avoir essayé de me suicider. Au lieu de cela, heureusement, on a dit à mes parents que j'étais suffisamment sain pour ne pas y être admis. Quand je suis revenu à la maison, il était vraiment tard, puisqu'il y avait un grand nombre de gens dans la salle d'attente, et même avec ma famille, il y avait beaucoup trop de stress, je n'ai donc pas pu finir mon devoir. Cela sera un long processus et ils m'ont mis sous médicaments anti-psychotique pour la maladie mentale que j'ai, mais que je ne révélerai pas. Quoi qu'il en soit, la médecine m'a rendu irritable, agité, et un peu faible récemment. Je fais vraiment de mon mieux, et mes parents sont aussi considérablement concernés. En ce moment, je me sens déprimé, tout en essayant de faire le travail au mieux. Je ne sais juste pas si je vais pouvoir assumer cette charge, tout en ayant une pareille maladie mentale. Je suis vraiment désolé de n'avoir pas fait ce devoir. Je promets que je l'apporterai demain. Y a-t 'il quelque chose que je peux faire pour compenser ceci ? Merci de me dire

Auteur: Internet

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[ dépression ] [ enfumage ]

 

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autodestruction

La personne dite "psychotiquement déprimée" qui tente de se suicider ne le fait pas par désespoir ou par conviction abstraite qu'avoirs et dettes de la vie ne correspondent pas. Et certainement pas parce que la mort semble soudainement séduisante. La personne dont l'invisible agonie atteint un certain niveau insupportable se suicidera de la même manière qu'une personne piégée finit par sauter de la fenêtre d'un gratte-ciel en feu. Ne vous méprenez pas sur les personnes qui se jettent par la fenêtre d'un immeuble en feu. Leur terreur de tomber d'une grande hauteur est pareillement grande à celle que vous ou moi ressentons en nous tenant spéculativement à la même fenêtre pour regarder la vue ;  la peur de tomber reste une constante. La variable ici est l'autre terreur, les flammes du brasier : lorsqu'elles s'approchent suffisamment, tomber vers la mort devient la moins terrible des deux terreurs. Ce n'est pas le désir de tomber, c'est la terreur des flammes. Et pourtant, personne au sol, sur le trottoir, ceux qui regardent vers le haut et crient "Non !" et "Tenez bon !", ne peut comprendre le saut. Pas vraiment. Il faudrait pourvoir être personnellement piégé et sentir les flammes pour comprendre vraiment la terreur qui va bien au-delà de la chute.

Auteur: Wallace David Foster

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[ causes-effets ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

L’aïeul interrogea le chien. Il dit, l’aveugle, quand tu étais jeune, combien de chiennes as-tu connues ?

Le chien le regardait sans comprendre.

Il dit, dis la vérité, l’aveugle, il n’y a personne d’autre que toi et moi ici, tout est tranquille.

Le chien continuait à le regarder sans comprendre.

Tu ne veux pas parler, tant pis. L’homme poussa un soupir. Un peu déprimé, il alluma sa pipe. Face à l’obscurité, il dit, comme c’est bon d’être jeune, d’avoir un corps fort et une femme la nuit. Si la femme est intelligente, au retour du champ, elle t’apporte de l’eau, et si ton visage est en sueur, elle te passe un éventail. Les jours de neige, elle te chauffe le lit. Si durant la nuit vous vous êtes retrouvés, et que tu te lèves tôt le matin pour aller au champ, elle te dit de te reposer encore un moment. Vivre de cette façon, il inspira énergiquement une bouffée de sa pipe, puis expira longuement, caressa le chien et poursuivit, vivre de cette façon, c’est vivre comme les immortels.

Il demanda, tu as eu ce genre de vie toi, l’aveugle ?

Le chien demeura silencieux.

Il dit, qu’en dis-tu, l’aveugle, est-ce que ce n’est pas pour ce genre de vie que les hommes viennent au monde ?

Auteur: Lianke Yan

Info: Les jours, les mois, les années

[ vie à deux ] [ couple ] [ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

constitutif

D'après Fédida, la plainte du déprimé traduit dans sa répétition incoercible, une véritable "dépendance au psychique". Même si, formulée de cette façon à votre intention, cette expression n'a l'air de rien, elle nous rappelle cette vérité : au même titre que bien des déprimés, nous savons que nous pensons. C'est seulement, en vous découvrant vous-mêmes à ce point dépendant de votre propre pensée pour exister, qu'il vous arrive de ressentir, vis-à-vis d'elle, une amertume parfois terrible. On pourrait d'ailleurs comparer cette amertume à celle que l'on vouerait à toute personne qui prétendrait nous asservir autant. Fédida suggère qu'il n'est donc pas mauvais signe, en soi, qu'un humain se préoccupe de sa pensée, même à l'excès, puisqu'il lui doit de se savoir humain. Il y a mieux encore. Le malheur de penser succédant au plaisir de se savoir penser : voilà le destin de tous les humains. La conséquence se déduit d'elle-même : prétendre stopper radicalement une telle dynamique est insensé. Affirmant que par nature, la dépressivité "appartient à la vie psychique", Fédida en fait également "la maladie de l'humain", au sens où il est impossible d'être humain sans l'avoir éprouvée. Non seulement vous n'êtes pas un malade pour le psychanalyste, mais à ses yeux, votre plainte témoigne au contraire de ce qui fait de nous des êtres humains : être en mesure de savoir et de dire, à soi-même comme à autrui, que nous pensons.

Auteur: Keller Pascal-Henri

Info: Dans "Lettre ouverte au déprimé"

[ inévitable ] [ dédramatiser ] [ condition humaine ] [ déséquilibre chair-esprit ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

thérapie

Chez les Grecs l'oniromancie, l'art d'interpréter les songes, était pratiquée par des prêtres dont c'était la principale étude. Asklépios, dont les Latins ont fait Esculape, était fils d'Apollon et de la princesse Coronis. Il présidait à la santé par l'entremise des songes. C'est pourquoi les temples à lui consacrés se doublaient de cliniques, de maisons de repos pour les gens angoissés et déprimés. J'ai vu l'Asklépieion de Pergame en Turquie. Ce qui en subsiste permet d'imaginer comment il se présentait au temps de sa splendeur : gymnases, piscines, théâtre, salles de musique et de danse. Par miracle existent encore intactes la galerie et la rotonde où se trouvait la statue du dieu guérisseur. La statue a disparu, mais non le socle où elle était dressée. C'est là que venaient dormir ceux qui souffraient. Ils passaient la nuit la tête appuyée sur le socle de l'effigie divine et rêvaient. Le lendemain ils confiaient aux prêtres ce qu'ils avaient vu en songe et ceux-ci interprétaient leurs rêves, en tiraient des diagnostics, prescrivaient des remèdes : cure d'eaux thermales, danses rituelles, actions théâtrales, sommeils prolongés, détente et repos... Freud et ses disciples n'ont eu qu'à restaurer leur système pour établir leurs méthodes curatives. Comme à travers les médecins de l'Islam, Joachim de Flore et Paracelse il existe une tradition ininterrompue depuis l'Antiquité, on peut dire que le traitement des troubles psychiques par l'interprétation des rêves n'a cessé d'être en vigueur.

Auteur: Schneider Marcel

Info: Le Labyrinthe de l'Arioste : Essai sur l'allégorique, le légendaire et le stupéfiant

[ historique ]

 

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indépendance

Je ne me suis jamais senti seul. J'ai été dans une pièce, me suis senti suicidaire. J'ai été déprimé. Je me suis senti très mal, très mal au-delà de tout, mais je n'ai jamais ressenti que quelqu'un d'autre puisse entrer dans cette pièce et guérir ce qui me tourmente... ou plus de gens même qui viendraient dans cette pièce. En d'autres termes la solitude est un truc qui ne m'a jamais dérangé, parce que j'ai toujours eu cette terrible envie de solitude. C'est en étant à une fête, ou dans un stade rempli de gens qui acclament je ne sais quoi, que je peux me sentir seul. Je cite Ibsen : "Les hommes les plus forts sont les plus seuls." Je n'ai jamais pensé : "Une belle blonde va venir me faire une branlette, me caresser les couilles, et je me sentirai bien." Non, ça n'aidera pas. Vous connaissez la foule typique, "Wow, c'est vendredi soir, que vas-tu faire ? Rester assis là ?" Eh ben oui. Parce qu'il n'y a rien dehors. De la stupidité. Des gens stupides qui se mêlent à des gens stupides. Qu'ils se stupidifient eux-mêmes. Je n'ai jamais été dérangé par le besoin de me précipiter dans la nuit. Je me suis caché dans les bars, parce que je ne voulais pas me cacher dans les usines. C'est tout. Désolé pour ces millions de gens, mais je n'ai jamais été seul. Je m'aime bien. Je suis la meilleure forme de divertissement que j'ai. Allez, buvons encore !

Auteur: Bukowski Charles

Info:

[ monde intérieur ] [ refuge ] [ isolement ]

 
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attitude borderline

[Dans la pratique de la psychiatrie infantile, un enfant paraît particulièrement vivant, charmant, créatif.] Néanmoins, à l’arrière-plan, il y a une dépression ou une sorte de paralysie ou d’impuissance qui, à la maison, est la symptomatologie principale, ce qui dénote qu’il y a quelque chose qui ne va pas quelque part du point de vue de la mère.
Il a fallu plusieurs années pour réaliser que ces enfants me divertissaient, tout comme ils avaient le sentiment qu’il fallait qu’ils divertissent leur mère pour prendre soin de l’humeur dépressive de celle-ci. Ils prenaient soin de ma dépression […] ou l’empêchaient d’advenir, en m’attendant, ils faisaient des dessins charmants et coloriés ou même écrivaient des poèmes pour que je les ajoute à ma collection. Je me suis souvent laissé prendre avant de réaliser finalement que les enfants étaient malades et me montraient une organisation de faux-Self […].
[En contrepartie] la mère devait supporter la haine qui fait partie du sentiment qu’a l’enfant d’être exploité et d’avoir perdu son identité. [Chez le garçon, ce sentiment se traduit par la régression.] Dans tous les cas il y a une organisation du faux-Self : c’est le mieux que puisse faire l’enfant pour garder le contact avec une mère susceptible de souffrir d’humeur dépressive. […]
Ces enfants sont toujours en train d’essayer de parvenir au point de départ ; quand finalement ils l’atteignent, c’est-à-dire quand ils atteignent le lieu où la mère n’est pas déprimée, ils sont toujours épuisés et ont besoin de repos si bien qu’ils ne peuvent pas en venir à leur vie à eux. […]
Pour ces enfants, s’accomplir c’est parvenir à réparer quelque chose qui ne va pas chez la mère et, par conséquent, cela ne les avance personnellement à rien. […] Dans l’analyse de ces enfants, il est nécessaire de parvenir à quelque chose de nouveau, qui est la destructivité dans la réalité psychique interne, la destructivité qui appartient effectivement à l’enfant et non pas à la mère.

Auteur: Winnicott Donald W. Woods

Info: Dans "La crainte de l'effondrement" page 190

[ étiologie ] [ faux moi ] [ état-limite ] [ épuisement psychique ] [ mère-enfant ]

 

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