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songes

Ecoute : dans les rêves et surtout dans les cauchemars, enfin en cas de dérangement d’estomac ou de quelque chose, il arrive à l’homme de voir des rêves si artistiques, d’une réalité si complexe et si vraie, des événements ou même tout un monde d’événements reliés par une intrigue, avec des détails si inattendus, à commencer par vos manifestations les plus élevées et à finir par le dernier bouton de plastron, que, je te le jure, Léon Tolstoï lui-même ne les inventerait pas, et cependant ce ne sont parfois nullement des auteurs qui font ces rêves, mais les gens les plus banaux, des fonctionnaires, des feuilletonistes, des popes... Cela pose tout un problème : un ministre m’avouait même personnellement un jour que toutes ses meilleures idées lui viennent en dormant.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 400-401

[ autonomes ] [ géniaux ] [ créatifs ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

pollution

L’ennui avec la plupart des moyens de transport, songea-t-il, c’est quand certains ne valent pas le dérangement. Sur Terre (lorsque Terre il y avait encore, avant qu’on ne la démolisse pour laisser place à une nouvelle déviation hyperspatiale) le problème s’était posé avec les voitures : les inconvénients engendrés par l’extraction de quantités de pâte collante et noire du sous-sol où elle reposait tranquillement sans gêner personne, aux seules fins de la convertir en goudron pour recouvrir le terrain, le convertir en fumée pour emplir l’air et finalement déverser le reste dans l’océan, semblaient de loin dépasser l’avantage de pouvoir se rendre plus rapidement d’un point à un autre, surtout lorsque (conséquence prévisible de cet état de choses) votre point d’arrivée était devenu fort semblable à celui de départ, c’est-à-dire : recouvert de goudron, rempli de fumée, et cruellement dépourvu de poisson.

Auteur: Adams Douglas

Info: H2G2 - Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde

[ bêtise ] [ imprévoyance ] [ pétrole ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

formation

Mon travail reposait sur l'hypothèse que pour rédiger un bon résumé, il suffisait d'appliquer une méthode, et qu'il n'était pas vraiment nécessaire de comprendre le contenu (comme un ordinateur qui manipule la syntaxe sans être affecté par la sémantique). C'était -textuellement- ce que racontait ma formatrice Monica alors qu'elle me traçait le diagramme du résumé type sur un tableau blanc. Mais la simplicité de ces principes méthodologiques très généraux était trompeuse, et je me rendis vite compte que, pour accomplir correctement ma tâche, il me faudrait effectuer une immersion intégrale dans chaque texte. Monica était apparemment une personne parfaitement raisonnable et ne manifestait aucun signe extérieur de dérangement. Elle se garda toutefois de trop insister sur ses propos, et il fut vite assez clair qu'elle se trouvait dans une position analogue à celle d'un bureaucrate soviétique chevronné, qui doit fonctionner à deux niveaux à la fois, celui du réel et celui de l'idéologie officielle.

Auteur: Crawford Matthew B.

Info: Eloge du carburateur : Essai sur le sens et la valeur du travail

[ éducation ] [ normalisation ]

 

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romantisme

À ce moment-là, il satisfaisait une curiosité voluptueuse en connaissant les plaisirs des gens qui vivent par l’amour. Il avait cru qu’il pourrait s’en tenir là, qu’il ne serait pas obligé d’en apprendre les douleurs ; comme maintenant le charme d’Odette lui était peu de chose auprès de cette formidable terreur qui le prolongeait comme un trouble halo, cette immense angoisse de ne pas savoir à tous moments ce qu’elle avait fait, de ne pas la posséder partout et toujours ! Hélas, il se rappela l’accent dont elle s’était écriée : "Mais je pourrai toujours vous voir, je suis toujours libre !" elle qui ne l’était plus jamais ! l’intérêt, la curiosité qu’elle avait eu pour sa vie à lui, le désir passionné qu’il lui fît la faveur — redoutée au contraire par lui en ce temps-là comme une cause d’ennuyeux dérangements — de l’y laisser pénétrer ; comme elle avait été obligée de le prier pour qu’il se laissât mener chez les Verdurin ; et, quand il la faisait venir chez lui une fois par mois.

Auteur: Proust Marcel

Info: A la recherche du temps perdu, tome 1, 2ème partie : Du Côté de chez Swann II : Un amour de Swann

[ femmes-hommes ] [ théorie-pratique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fils-père

La poésie est quelque chose qui vient tout naturellement aux Panofsky. Tenez, mon père, par exemple. Le détective inspecteur Izzy Panofsky a quitté en état de grâce cette vallée de larmes. Ça fait aujourd'hui trente-six ans qu'il est mort d'un arrêt du cœur sur une table de massage, dans le nord de Montréal, tout de suite après avoir éjaculé. On m'a appelé pour venir chercher son corps, et, quand je suis arrivé, j'ai été pris à part par une jeune Haïtienne, visiblement secouée. Ce n'était pas pour me dire qu'elles avaient été ses dernières paroles, mais pour m'annoncer qu'il n'avait pas eu le temps de signer sa facture de carte bleue avant d'expirer. En fils attentionné, j'ai réglé ce dernier élan de passion de mon père, sans oublier d'ajouter un généreux pourboire et de formuler toutes mes excuses à l'établissement pour le dérangement. Et, cet après-midi, anniversaire de la mort de mon père, je me suis rendu comme tous les ans en pèlerinage au cimetière de Chevra Kadisha, et, comme tous les ans, j'ai versé sur sa tombe une bouteille entière de whisky de seigle Crown Royal ; et, au lieu de déposer un caillou comme c'est l'usage, j'ai laissé en partant sur la dalle funéraire un sandwich seigle-pastrami et un gros cornichon.

Auteur: Richler Mordecai

Info: Survivre, etc..., pp. 292-293

[ épectase ] [ deuil ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

consumérisme

Si un Bulgare me demandait de lui donner une idée de la vie quotidienne aux USA, je lui recommanderais sans hésitation de se procurer une pile des suppléments publicitaires du New York Times. Ils vous donnent une idée de la richesse et de la variété de la vie américaine qui dépasse tout ce que les étrangers peuvent imaginer dans leurs rêves les plus fous. Comme pour prouver ce que j'avance, mon numéro contenait un catalogue d'idées cadeaux, publié par la firme Zwingle de New York. Il offrait une gamme incroyable d'objets, de ceux dont on ne soupçonnait pas jusque-là qu'ils fussent indispensables : des embauchoirs musicaux, des parapluies avec radio incorporée dans le manche, des polissoirs à ongles électriques. Quel pays fabuleux ! Mon préféré était une petite plaque chauffante-à-poser-sur-son-bureau-pour-empêcher-son-café-de-refroidir. Une véritable aubaine pour ceux qui souffrent d'un dérangement cérébral qui les pousseraient à partir à l'aventure en oubliant leur boisson. J'imaginais les lettres d'épileptiques reconnaissants, venues du monde entier (Chère Zwingle compagnie, Je ne peux vous dire combien de fois je me suis retrouvé sur le plancher, saisi du grand mal, en train de me dire : "mon Dieu, mon café va encore être froid." ) Sérieusement, qui donc peut bien avoir l'idée d'acheter ces gadgets, cure-dents argentés, caleçons avec monogramme, miroirs ornés de l'inscription "homme de l'année" ? Si je dirigeais une de ces firmes, je produirais une petite planche d'acajou, avec une plaque de laiton où serait gravé : "les mecs, j'ai dépensé 22 dollars 95 pour cette merde absolument inutile." Je suis sûr que ça partirait comme des petits pains.

Auteur: Bryson Bill

Info: Motel Blues

[ absurde ] [ humour ]

 

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