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psychose

Le travail psychanalytique avec un enfant psychotique, c’est la remise en circuit d’une communication entre les trois personnes – père, mère, enfant – de sa scène primitive. Le transfert du psychanalyste sur leur enfant aide les parents. Son mode de travail, la recherche de l’interlocuteur enfermé dans la prison que leur enfant s’est construite modifie, parfois sous leurs yeux, l’habitus stéréotypé de l’enfant. [...]

Pour l’enfant psychotique lui-même, c’est autour des premières relations retrouvées comme celles d’un tout petit nourrisson avec ses parents, que le traitement commence à montrer ses fruits. La difficulté vient de ce que les enfants psychotiques ont à passer par des peurs paniques de vivre autrement, pour sortir d’une angoisse généralement colmatée. Ils passent, au début de traitement psychanalytique, et surtout dès que ce traitement est agissant, par des périodes agressives et déréglées dans leur comportement et dans leurs habitus viscéraux qui, très souvent, font suspendre le traitement, parce que ces troubles sont pris pour une contre-indication au traitement psychologique ou pour une maladie organique. Hôpital, examens, etc., le cycle angoissé des adultes reprend. De nouveau, on isole l’enfant, au lieu de continuer le traitement malgré les perturbations fonctionnelles ou somatiques, que le psychanalyste doit chercher à comprendre avec l’enfant comme un langage réactionnel à son angoisse de guérir.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, pages 228-229

[ psychanalyse ] [ déroulement ] [ étapes ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

De fait, l’expérience de la lecture des Méditations peut largement être décrite comme celle d’un certain théâtre intellectuel, ce qui suppose à la fois que le décor soit soigneusement planté, et que l’on sache à peu près ce qu’on va y voir.

[…] Et sur ce théâtre, le lecteur cultivé appréhendera le Cogito lui-même moins comme une découverte que comme une scène rejouée, dans un déroulement inédit, mais qu’on peut comparer avec des modèles augustiniens. […]

Dans ce théâtre intellectuel, le sujet des Méditations peut faire un moment comme s’il était seul au monde, et il le peut parce que la certitude d’être au monde avec d’autres hommes est en fait fondée sur des raisons complexes et difficiles à préciser. Mais lorsqu’il formule ses pensées, il sait fort bien qu’elles ne sont pas purement à son propre usage, et qu’elles ont des destinataires. Le point essentiel, c’est peut-être ici que ces destinataires ne sont pas et n’ont jamais été des objets – entendons : de cette catégorie d’objets qu’il y a un sens à mettre en doute. […] Mais qu’autrui ne soit pas un objet veut dire aussi qu’il n’est pas un objet pour la métaphysique (dont les objets sont, d’une part, moi-même ou mon esprit, Dieu et le corps, et de l’autre, les formes de la connaissance et les conditions de la certitude). Aussi ne fallait-il pas s’étonner de ne pas l’y trouver.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 95-96

[ explication ] [ clé de lecture ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

individuation

J’ai toujours été profondément impressionné par le fait que la nouveauté qui est un destin ne correspond que rarement, ou même jamais, à ce que la conscience attendait ; il est encore plus surprenant qu’elle contredise les instincts les plus enracinés que nous connaissions et soit cependant une expression étrangement précise de la personnalité totale ; une expression que l’on ne pouvait absolument pas s’imaginer.
Si nous résumons ce que les hommes peuvent et savent raconter de leur expérience de la totalité nous pouvons le formuler à peu près ainsi : ces êtres, à ce moment d’élection, se sentirent devenir conformes à eux-mêmes, purent s’accepter eux-mêmes, furent en mesure de se réconcilier avec eux-mêmes et, grâce à cela, ils furent réconciliés avec les circonstances cruelles et des événements marqués au cœur d’une adversité qui leur semblait inacceptable jusque-là. Cela rappelle beaucoup ce qu’on exprimait jadis par ces mots : "Il a fait sa paix avec Dieu, il a fait le sacrifice de sa volonté en se soumettant à la volonté de Dieu."
Quand je considère la marche du développement de ceux qui, en silence, comme inconsciemment, se sont dépassés eux-mêmes, je remarque que leurs destins ont eu tous un point commun : le nouveau s’approcha d’eux, sortant du champ obscur des possibilités de l’extérieur ou de l’intérieur ; ils l’acceptèrent et ils grandirent à cause de cela. Il me semblait typique que les uns l’aient reçu du dehors, les autres du dedans ou plutôt que la croissance de l’un se fît du dehors et celle de l’autre, du dedans. Mais jamais la nouveauté n’émanait du seul dedans ou du seul dehors. Venait-elle du dehors ? elle se transformait en l’expérience la plus intime ; venait-elle du dedans ? elle se transformait en événement extérieur. Mais jamais elle n’avait été amenée intentionnellement ni voulue consciemment ; elle coulait plutôt vers nous sur le flot du temps.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "L'âme et la vie"

[ intégration ] [ déroulement du temps ] [ inattendu ] [ rencontres ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

insomnie

Le "cauchemar" se manifeste durant la phase de sommeil paradoxal.
Les cauchemars et mauvais rêves sont généralement le signe chez le rêveur d'une angoisse liée à une peur récente. Ils peuvent être aussi causés par une maladie ponctuelle, par des douleurs chroniques ou plus simplement par une mauvaise digestion ; ils parlent alors, dans la majorité des cas, d'un événement (presque) anodin et récent ou plus lointain.
Dans d'autres cas, cauchemars et mauvais rêves sont en lien avec une tension psychique présente dans la vie quotidienne, ou encore sont attachés au souvenir d'un événement traumatisant (accident, rupture, perte d'un être cher ...) : ils sont alors généralement récurrents et répétitifs.
Mais dans tous les cas, le rêveur se réveille mal à l'aise, souvent le coeur battant, parfois en nage, apeuré, voire désorienté.
Il est aujourd'hui prouvé, nous disent les pédiatres, que les enfants font plus de cauchemars que les adultes. La raison en est simple : le bébé ou le jeune enfant est dans une phase d'apprentissage de la vie et rencontre tous les jours de nouveaux sons, images, sensations, odeurs, émotions plus ou moins fortes.
La période de sommeil lui permet alors de "gérer" et/ou "d'éliminer" ce trop-plein d'information accumulé quotidiennement par son cerveau. (...)
Les cauchemars perturbent le fonctionnement psychologique pendant la journée. Les affronter permettra une évolution vers des rêves moins menaçants et donc, un sommeil plus serein.
Certains psys n'hésitent pas à dire même que c'est là un très bon moyen de dépasser ses peurs et de faciliter sa propre évolution spirituelle.
La méthode la plus simple demande de prendre quelques minutes, tous les soirs avant de s'endormir, de se placer dans une ambiance olfactive favorable en choisissant une ou deux huiles essentielles aux vertus apaisantes pour le psychisme, et de visualiser ou d'écrire le scénario du cauchemar récurrent, mais en changeant son déroulement ; ainsi, en réinventant l'histoire soir après soir, l'inconscient enregistre le nouveau scénario plus positif.

Auteur: Gérault Guillaume

Info: Retrouver le sommeil

[ thérapie ] [ songe ]

 

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anticipation

Cette anticipation démentie de notre auteur conduit à s'interroger sur la dimension prospective de la Science-Fiction, et sur la persistance de son intérêt même lorsque la vision est démentie par le déroulement de l'histoire. C'est une vieille question posée dès les premiers romans de Wells et ses essais prospectifs. Elle a été profondément renouvelée par les romans “réalistes” de John Brunner, l'Orbite déchiquetée, Tous à Zanzibar, Sur l'onde de choc et Le troupeau aveugle .

En plus d'un sens, le public y a répondu en continuant à lire avec enthousiasme des œuvres qui avaient, apparemment, perdu leur actualité. Le Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne a toujours des lecteurs, tout comme les Premiers hommes dans la Lune de Wells. Sous certaines conditions de présentation, une intrigue spéculative demeure passionnante comme si son lecteur pouvait se remettre dans les conditions d'ignorance qui rendaient possible l'énigme originelle. Peut-être s'agit-il même là d'un des traits importants de la Science-Fiction. Elle ne serait pas spéculation à partir d'un savoir, un au-delà du savoir positif en somme, comme affectent de s'en indigner certains scientifiques à propos de ses facilités, ou une ébauche de métaphysique comme s'en félicitent quelques philosophes. Mais elle serait un problème soulevé dans un cadre à peu près consistant et à laquelle l'auteur donne une ou plusieurs réponses à peu près logiques dans ce cadre. Sa vraisemblance est plus interne que contextuelle. Si le lecteur admet le problème, il va s'intéresser à la démarche de l'auteur dans l'exposition de ses propositions de réponse, allant jusqu'à faire abstraction de ses connaissances antérieures et admettant ce qui, en temps normal, lui aurait paru absolument inadmissible. Dans le cas d'un problème simple comme celui du voyage interstellaire, la question n'est donc pas de savoir si la solution proposée par l'auteur respecte ou non les limitations relativistes ni comment il les tourne ; elle n'est pas non plus tellement d'accepter que le voyage interstellaire soit possible sans trop s'inquiéter de ses moyens et d'explorer quelles en seraient les conséquences, ce qui est la définition la plus souvent donnée de la Science-Fiction ; mais elle est de voir quelle dramaturgie, quel style, l'auteur va adopter pour faire accepter sa solution.

Auteur: Klein Gérard

Info: In Préface d'Eon de Greg Bear

[ futur-ancien ] [ littérature ] [ être bon public ] [ lecteur docile ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

humanité solipsiste

L’homme sait aujourd’hui que la terre n’est qu’une boule animée d’un mouvement multiforme et vertigineux qui court sur un abîme insondable, attirée et dominée par les forces qu’exercent sur elle d’autres corps célestes, incomparablement plus grands et situés à des distances inimaginables ; il sait que la terre où il vit n’est qu’un grain de poussière par rapport au soleil, et que le soleil lui-même n’est qu’un grain au milieu de myriades d’autres astres incandescents ; il sait aussi que tout cela bouge. Une simple irrégularité dans cet enchaînement de mouvements sidéraux, l’interférence d’un astre étranger dans le système planétaire, une déviation de la trajectoire normale du soleil, ou tout autre incident cosmique, suffirait pour faire vaciller la terre au cours de sa révolution, pour troubler la succession des saisons, modifier l’atmosphère et détruire l’humanité. L’homme aujourd’hui sait par ailleurs que le moindre atome renferme des forces qui, si elles étaient déchaînées, pourraient provoquer sur terre une conflagration planétaire presque instantanée. Tout cela, l’“infiniment petit” et l’“infiniment grand”, apparaît, du point de vue de la science moderne, comme un mécanisme d’une complexité inimaginable, dont le fonctionnement est dû à des forces aveugles.

Et pourtant, l’homme d’aujourd’hui vit et agit comme si le déroulement normal et habituel des rythmes de la nature lui était garanti. Il ne pense, en effet, ni aux abîmes du monde intersidéral, ni aux forces terribles que renferme chaque corpuscule de matière. Avec des yeux d’enfant, il regarde au-dessus de lui la voûte céleste avec le soleil et les étoiles, mais le souvenir des théories astronomiques l’empêche d’y voir des signes de Dieu. Le ciel a cessé de représenter pour lui la manifestation naturelle de l’esprit qui englobe le monde et l’éclaire. Le savoir universitaire s’est substitué en lui à cette vision “naïve” et profonde des choses. Non qu’il ait maintenant conscience d’un ordre cosmique supérieur, dont l’homme serait aussi partie intégrante. Non. Il se sent comme abandonné, privé d’appui solide face à ces abîmes qui n’ont plus aucune commune mesure avec lui-même. Car rien ne lui rappelle plus désormais que tout l’univers, en définitive, est contenu en lui-même, non pas dans son être individuel, certes, mais dans l’esprit qui est en lui et qui, en même temps, le dépasse, lui et tout l’univers visible.

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Science moderne et Sagesse traditionnelle

[ rationalisme déspiritualisant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théorie

La musique, seul domaine que j'ai vraiment approfondi, m'a beaucoup appris sur les aspects d'une réalité, les facettes d'un monde comme celui-ci donnent une idée infiniment vertigineuse sur les complexités de l'univers et, par effet rétroactif, de notre cerveau humain. Tenez, s'il se focalise sur un mode, c'est à dire une gamme (découpe des "étages" que les musiques ont établi entre les redoublements de fréquences), un musicien cérébral dans mon genre saura l'appréhender de plein de manières : verticales (accord) et horizontales (mélodie). Deux branches qu'il pourra décliner via les degrés de la gamme et leurs renversements, tous renversements où verticalité et horizontalité s'appliquent. Ensuite ce grand jeu mathématique sonore correspond à quelque chose de concret - si l'on peut dire - puisqu'un bon musicien "entend" beaucoup de tout ça et, s'il l'a appris, saura aussi le verbaliser de maintes manières. Par exemple, le premier renversement de la dominante correspond à un son (couleur sonore) très mineur, à un mode (locrien), à une fonction harmonique (dominante)... accord "dominant" qui offre quatre appuis possible pour la basse selon quel renversement on utilise, etc... Tout cela est aussi, pour certains musiciens, visuel (Bach vient ici à l'esprit).  En voyant la partition le professionnel de la lecture "entend" la musique avant de la jouer...

Et il n'a pas été question de timbres, des instruments utilisés, ce qui démultiplie encore les possibilités. Sans parler du fait que chaque instrument appréhende différemment ce monde sonore mathématisé. Ainsi n'importe quelle musique donnée présente un vrai univers, virtuel certes, mais qui lui ressemble vraiment parce que  vivant, au sens où il a besoin du temps (pour son déroulement), qu'il peut être vu, entendu, décrit, commenté, mis sur partition, transposé, accéléré, ralenti, arrêté (et ainsi permettre d'en examiner certains détails...) Réorganisé... Presque à l'infini. 

Nous avons là une des probable raison qui fait que beaucoup de mathématiciens/physiciens sont férus de musique, (plutôt classique il me semble), peut-être bien parce qu'ils ont affaire à un système de codage du réel anthropique.

En ce sens ils se complaisent au sein d'un système fermé, verrouillé par les habitudes de la tonalité, probablement parce que cela les rassure. Ils sont conservateurs. Alors que les jazzmen/chercheurs s'y trouvent à l'étroit. Cette insatisfaction est une ouverture vers quelque chose de passionnant. Mais c'est une autre histoire.

Auteur: Mg

Info: 24 déc. 2015

[ solfège ] [ perspectivisme ] [ ondes ] [ simultanéïté ] [ points de vue ]

 

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transhumanisme masqué

"Sapiens" de Yuval Noah Harari a été vendu à plus de huit millions d’exemplaires, les bouquins qui s’en sont suivis, sans atteindre encore ces sommets, s’en approchent (déjà quatre millions pour Homo deus...) Encensé par Bill Gates, Mark Zuckerberg, Barack Obama, Carlos Ghosn, Damien Hirst, etc. Harari est aujourd’hui adoubé comme un maître-penseur, et comment s’étonner dès lors qu’il ait été convié avec le statut de "guest star" au Forum économique de Davos?

Ses ouvrages se présentent à la fois comme une entreprise de vulgarisation portant sur l’histoire de notre espèce et comme une méditation sur le sens de cette histoire. La volonté pédagogique du prof de l’université de Jérusalem se double ainsi de considérations qui, sous couvert de science, ne font que déplier un métarécit pseudo-savant qui permettrait de justifier de façon éhontée une allégeance sans borne à l’idéologie de l’époque (ce qui explique son formidable succès), tout en faisant preuve à chaque page d’un illettrisme consternant doublé d'une stupidité effarante...

L’œuvre trousse en quelques chapitres l’histoire de l’univers telle qu’elle n’a plus de secrets pour lui, comme s’il avait assisté en personne au déroulement des opérations, de l’explosion originelle à l’apparition de l'Homo sapiens, et il n’hésite pas, bien sûr, à prédire notre avenir, faisant état d’une scission de l’humanité en deux groupes: les laissés pour compte d’un côté.et les ..."dieux" (promis à l’immortalité) de l’autre, ces derniers parvenant aux félicités de la richesse et la célébrité pour avoir été fondus dans le moule des "nouvelles technologies" numériques, et parmi tous les poncifs du discours dominant, avoir pigé toute l’histoire de l’évolution biologique à partir de la seule notion ...d’algorithme.

Avec pour capitonner ce tissu d’âneries fantastiques, l’inévitable refrain sur la tolérance, la passementerie pseudo-humaniste qui permet à l’auteur (et à ses lecteurs) de se situer à coup sûr du côté du Bien, les autorisant ainsi à l’évocation de l’eugénisme comme si cela ne soulevait plus de problème...

Peut-être que pour certains ces propos paraîtront exagérés, surtout à notre époque désenchantée où "la science" semble encore en mesure de faire "rêver les gens"... En admettant que ce soit l’une de ses prérogatives — ce dont il est permis de douter — que dire des étudiants en histoire, qu’un professeur est censé instruire, que ce dernier s’autorise de son statut pour raconter à ce point n’importe quoi...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 28.11.2020

[ critique ] [ possession par le discours ] [ discours scientifique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

catholicisme

Les adversaires de la définition eussent voulu qu’à l’exemple de Trente, aucune résolution, en matière dogmatique du moins, ne fût prise qu’à l’unanimité morale, sinon à l’unanimité absolue. A cette prétention, le Vatican, qui, malgré les précédents, avait seul dressé les règlements du concile, répondit en édictant que toutes les décisions seraient prises à la simple majorité. Plus de cent évêques protestèrent en vain contre cet article d’un règlement qui avait déjà soulevé leurs stériles réclamations, sans oser revendiquer le droit de statuer eux-mêmes, ainsi que les Pères de Trente, sur l’ordre et les conditions de leurs travaux. La session s’avançant et les chaleurs de l’été menaçant de suspendre le concile avant que l’infaillibilité fût venue en discussion, les légats pontificaux, en dépit des représentations d’un grand nombre de Pères des deux partis, intervertirent l’ordre du jour de l’assemblée, renversant l’ordre logique et traditionnel des canons sur les droits de l’Eglise, sans s’arrêter à l’objection qu’avant d’aborder l’infaillibilité pontificale, il eût été bon de définir en quelles matières l’Eglise elle-même est infaillible. La question venue enfin au concile, les débats, déjà fort longs, il est vrai, furent écourtés, et ainsi le dernier espoir enlevé à l’opposition, réduite pour toute tactique à ne rien attendre que d’une prorogation.

La majorité, ardente, impatiente de délais, obtint des chefs de la minorité, de Mgr Haynald notamment, qu’ils renonçassent à la parole. Cette concession, traitée au premier moment de trahison par l’évêque d’Orléans, n’était pas du goût de tous. Quelques-uns, Mgr Dupanloup entre autres, eussent voulu maintenir leur droit à la parole ; l’attitude de l’assemblée les contraignit à se résigner également au silence. On accusait déjà l’opposition de s’être entendue pour prolonger indéfiniment la discussion en la faisant reprendre tour à tour par chacun de ses membres.

Des évêques dans un concile ne pouvaient, comme des Irlandais à la Chambre des Communes, s’exposer volontairement au reproche d’obstruction. Ils préférèrent se taire. Aussi vit-on, en une seule séance, vingt-deux orateurs de la minorité renoncer successivement à monter à l’ambon. Ce spectacle se renouvela deux jours de suite. A l’appel des secrétaires : Dominus episcopus accédai ad ambonem, les évêques ne se levaient plus. Enfin, le 13 juillet, la définition était votée en congrégation, autrement dit en comité secret, par 451 voix sur 601 votants ; 88 Pères avaient répondu Non placet ; 62 n’avaient donné qu’un oui conditionnel (Placet juxta tnodum).

Quelques jours après avait lieu, en séance publique, le scrutin définitif sous les yeux mêmes du Souverain Pontife, qui avait enfin attaché à la tiare cette couronne si longtemps contestée. La minorité, sentant toute résistance inutile, s’était résolue à ne pas affliger Pie IX en renouvelant publiquement ses votes dissidents à la face du Saint-Père. Qu’elle l’ait fait ou non de propos délibéré, le dogme récemment inscrit au Credo catholique a, de cette façon, comme elle le réclamait d’avance, obtenu du concile la presque unanimité. Deux voix seulement contre 533, la majorité ayant grossi d’un scrutin à l’autre, s’obstinèrent à la négative.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 254 à 256

[ déroulement ] [ historique ]

 

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songe

Des scientifiques ont découvert que les "rêveurs lucides" - les personnes qui ont conscience d'être en train de rêver - sont capables d'apprendre des choses et d'acquérir de nouvelles compétences en contrôlant leurs rêves.
Vous rêvez que vous êtes poursuivi par un monomaniaque qui veut vous tuer à coup de baguette de pain parce que vous portez le pull-over rouge tricoté par mémé? Vous n'avez qu'une seule option : attendre de vous réveiller. Une des principales différences entre le rêve et la réalité est le manquer de contrôle : on ne peut décider de faire un rêve, et lorsqu'on rêve, on est passif face aux événements. Une théorie, largement répandue, mais qui pourrait bien être mise à mal par les récents travaux d'un groupe de chercheurs de l'université de Yale.
Ce groupe de scientifiques a découvert que les "rêveurs lucides" - les personnes qui ont conscience d'être en train de rêver - sont capables d'acquérir de mémoriser des données et d'apprendre des choses à travers leurs rêves.
On savait jusqu'à présent que ce type de rêveurs parvenait à exercer un contrôle délibéré, non seulement sur le contenu, mais aussi sur le déroulement de leurs rêves. Tout en dormant, ils gardent leur libre arbitre. Dans un ouvrage intitulé Exploring the world of lucid dreaming, publié en 1997, Stephen LaBerge et Howard Rheingold détaillaient déjà une méthode pour parvenir à "se réveiller dans son rêve", et à en contrôler certains aspects. De nombreux "rêveurs lucides" ont racontent pouvoir voler à volonté. D'autres décrivent une sensation d'euphorie et de bien-être. Une femme a affirmé que son premier rêve lucide lui avait procuré "la sensation délicieuse de se fondre dans les couleurs et la lumière, avec un final digne du meilleur orgasme". Rien de moins.
Le grand défi des chercheurs est désormais de parvenir à "entraîner" ces personnes en leur disant de quoi rêver. Être le maître de ses rêves, permettrait de les manipuler dans le but d'apprendre et d'acquérir de nouvelles connaissances - bien qu'il soit impossible d'apprendre à jouer au violon de cette façon.
Les chercheurs ont aussi découvert que les "rêveurs lucides" ont un autre avantage sur les rêveurs "normaux" : ils sont en effet meilleurs pour tous les jeux d'argent et de hasard. Ces activités font en effet appel à des zones du cerveau - très bien maîtrisées par les "rêveurs lucides" - qui contrôlent les prises de décisions qui reposent sur l'émotion et les interactions sociales.
Les sceptiques avancent que la seule manière de connaître le contenu d'un rêve est à travers ce que le rêveur rapporte à son réveil, et qu'il est donc très difficile de savoir si quelqu'un maîtrise vraiment son rêve. Lorsque nous sommes éveillés, des techniques d'imagerie permettent dans une certaine mesure de savoir à quoi on pense. En théorie, il est possible de faire la même chose pendant le sommeil, car c'est un état où les pensées ont un contenu déterminé. Problème : les rêves font appel à l'inconscient, il est donc plus compliqué de décoder les pensées qui y sont liées, et de les contrôler.

Auteur: Internet

Info:

[ onirisme ]

 

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