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religion

Pour les Navajo, les êtres surnaturels, dans le sens conventionnel du terme, n'existent pas. Ils entretiennent des relations très variées avec des phénomènes humains qui ne sont pas visibles, y compris avec ce que les Occidentaux désignent sous le terme de "fantômes". Mais dans l'esprit des Navajo, ces êtres sont des humains (ancêtres) qui ont pu, un jour, être visibles, mais qui ne le sont plus. De même, les Navajo n'ont pas de dieux. Ils ont ce qui a été traduit par cette expression d' "Êtres sacrés" (diyin dine'é) mais là encore, ceux-ci sont des individus qui ont un jour côtoyé les gens ordinaires (nihookaa dine'é) mais qui maintenant occupent de manière invisible les sites sacrés et autres parties éloignées de la terre Navajo. Il n'y a certainement pas, chez les Navajo, de dieu unique et primordial ou de grand Esprit qui serait la cause de tout. De même, il n'y a ni paradis ni enfer, et les récompenses d'une bonne vie sont dans sa longévité et sa beauté (sa'ah naaghai bikeh hozho). Une courte vie laide est une vie remplie de maux et de maladies. Aux yeux des Navajo, c'est la manifestation d'une vie qui n'aurait pas été suffisamment attentive à l'ordre local.
Chez les Navajo, la causalité est entre les mains des individus.

Auteur: Crossman Sylvie

Info: Hozho, peintures de guérison des Indiens Navajo p. 45 et 46

[ animisme ] [ amérindien ]

 

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limitation

Dans une vieille blague de la défunte République démocratique d'Allemagne, un ouvrier allemand trouve du travail en Sibérie. Sachant que tout son courrier sera lu par la censure, il dit à ses amis : "Mettons-nous d'accord sur un code. Si vous recevez de moi une lettre écrite à l'encre bleue ordinaire, elle est vraie ; si elle est écrite à l'encre rouge, elle est fausse." Au bout d'un mois, ses amis reçoivent la première lettre, à l'encre bleue : "Tout est formidable ici, les magasins sont pleins, la nourriture est abondante, les appartements sont grands et bien chauffés, les cinémas projettent des films occidentaux, il y a plein de belles filles prêtes à tout, la seule chose qui est introuvable, c'est l'encre rouge."
N'est-ce pas encore notre situation ? Nous avons toutes les libertés possibles, la seule chose qui nous manque, c'est l'"encre rouge" : nous nous "sentons libres" parce qu'il nous manque le langage même qui nous permettrait d'exprimer notre absence de liberté. Ce que signifie ce manque d'encre rouge, c'est qu'aujourd'hui tous les principaux termes employés pour désigner le conflit actuel - "guerre contre la terreur", "démocratie et liberté", "droits de l'homme", etc.- sont des termes faux, qui embrument notre perception de la situation au lieu de nous permettre de la penser.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Mes blagues, ma philosophie

[ langage ]

 

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ragots

[Bobard] C'est le terme venu des armées qui sert aujourd'hui dans la société parisienne – celle de Paris comme celle des provinces – pour désigner des nouvelles à sensation. Inutile d'ajouter, que ces nouvelles ne s’appuient d'aucune garantie officielle. Leur prix et leur saveur consistent, au contraire, dans leur caractère confidentiel et privé. Pourtant, il ne faudrait pas confondre le bobard avec les ersatz de vérité qui l'ont précédé : le racontar, le tuyau, le canard. Le racontar pâtissait toujours de l'humilité, de ses origines, qu'il avait le tort d'avouer. Issu de chez l'épicier ou de chez la crémière, il était généralement rejeté avec méfiance et dérision par les gens de bonne compagnie. Le tuyau présentait la faiblesse opposée. Comme il s'autorisait de documents censément puisés en haut lieu ou fournis par une personnalité en vue, on n'avait qu'à remonter jusqu'à sa source pour le voir crever incontinent. Quant au canard, troublé dans son vol par les hammerless de la censure, s'il parvenait cependant à gagner une gazette, l’étrangeté et l'extravagance de son plumage ne tardaient pas à le dénoncer. Parmi les communiqués et les nouvelles des agences, il détonnait comme le mensonge dans la réalité. Le contraste entraînait aussitôt sa ruine que consacrait dès le lendemain, un démenti du journal même qui lui avait fait accueil…

Auteur: Vanderem Fernand

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[ nuances ] [ champ lexical ] [ historique ] [ potins ] [ salades ]

 

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vocabulaire

Toute la différence entre le langage animal et le langage humain se situe dans le passage de l'usage de stimuli-signaux à celui de signes-symboles. Alors qu'un signal fait réagir, un signe fait penser. Le signal est en effet quelque chose qui désigne quelque chose d'autre qu'il indique ou demande. C'est un stimulus, càd quelque chose de sensible qui a pour fonction de provoquer une réaction, de faire faire. En présence d'un feu rouge, l'automobiliste s'arrête : il ne se met pas à évoquer des considérations sur la rougeur du feu !

Les stimuli-signaux et, avec eux le "langage" animal, sont des "instruments d'action immédiate". Le signe-symbole est "un instrument de pensée et non seulement d'action immédiate". Il permet l'évocation inactuelle! C'est précisément le jour où Helen Keller cesse de réagir aux stimuli-signaux, auxquels sa gouvernante l'a conditionnée, qu'elle comprend que les mots ont un sens et qu'elle devient capable de "parler" (avec le langage tactile des sourds-muets). 

Ainsi, jusque-là elle n'avait fait que réagir au mot eau. A présent ce mot évoquait pour elle l'eau elle-même, "ce quelque chose de merveilleux qui était en train de couler sur sa main". Le langage est ainsi ce par quoi se réalise en l'être humain l'ouverture de son moi hors de l'immédiateté de l'instant, donc à l'universel.

Auteur: Ruyer Raymond

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[ parole ] [ représentation ] [ sémiose ] [ déclic ] [ abstraction ] [ saut qualitatif ]

 
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hindouisme

Le Bouddhisme a aussi pénétré fort avant dans l’Inde au cours du haut Moyen Age. Or Bouddha condamnait les castes. [...]

Les brahmanes opposèrent d’abord au Bouddhisme envahissant le culte sensuel et joyeux de Vishnou, déjà très répandu et le rendirent plus populaire encore en identifiant le dieu avec le héros fameux des grandes guerres, Krishna. Dans le Rig-Veda, Krishna signifie "noir" et désigne les démons, ennemis d’Indra (le Zeus indien). Puis Krishna fut représenté comme le héros de grandes guerres pour symboliser de nouveau et rendre populaire la religion des brahmanes, menacée par l’invasion du Bouddhisme. Par ce choix, les brahmanes essayèrent de gagner à leur caste la caste des Kshatriyas, les guerriers et les rois. Plus tard, pour ramener à eux les bouddhistes, ils admirent Bouddha dans le Panthéon hindou comme un dernier avatara de Vischnou.

Puis ils envoyèrent leurs sages en Occident étudier la doctrine chrétienne, ainsi que le note le Mahâbharata. Cette connaissance du Christianisme leur fournit de nouvelles conceptions religieuses qui leur parurent bonnes pour enrayer le progrès du Bouddhisme et du Christianisme. Utilisant la ressemblance des noms Krishna et du Christ, ils composèrent la Baghavad-Gita. Ce mythe de Krishna prit tout son développement au cours du Moyen Age, depuis le XIIIe siècle et jusqu’au XVIIIe siècle de notre ère.

Auteur: Couvert Etienne

Info: "La Gnose universelle", éditions de Chiré, 1983, page 29

[ influences ] [ historique ]

 

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relativité

Pour décider si c'est "Bien" ou "Pas bien", nous avons une règle très simple: la composition doit être vraie. Nous devons décrire ce qui est, ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous faisons. Par exemple, il est interdit d'écrire: "Grand-Mère ressemble à une sorcière" ; mais il est permis d'écrire: "Les gens appellent Grand-Mère la Sorcière."

Il est interdit d'écrire: "La Petite Ville est belle", car la Petite Ville peut être belle pour nous et laide pour quelqu'un d'autre.

De même, si nous écrivons: "L'ordonnance est gentil", cela n'est pas une vérité, parce que l'ordonnance est peut-être capable de méchancetés que nous ignorons. Nous écrirons donc simplement: "L'ordonnance nous donne des couvertures."

Nous écrirons: "Nous mangeons beaucoup de noix", et non pas: "Nous aimons les noix", car le mot "aimer" n'est pas un mot sûr, il manque de précision et d'objectivité. "Aimer les noix" et "aimer notre Mère", cela ne peut pas vouloir dire la même chose. La première formule désigne un goût agréable dans la bouche, et la deuxième un sentiment.

Les mots qui définissent les sentiments sont très vagues ; il vaut mieux éviter leur emploi et s'en tenir à la description des objets, des êtres humains et de soi-même, c'est-à-dire à la description fidèle des faits.

Auteur: Agota Kristof

Info: Le Grand Cahier, premier tome de la "Trilogie des jumeaux", 1986

[ vérités relatives ] [ jugement ] [ bien-mal ] [ prudence locutoire ] [ distanciation ]

 
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stade développemental psychique

Il y a deux acceptions du terme castration anale. La première, qui se désigne comme un second sevrage, est synonyme de la séparation entre l’enfant, devenu capable de motricité volontaire et agile, et l’assistance auxiliaire de sa mère pour tout ce qui est le "faire" nécessaire à la vie dans le groupe familial : c’est l’acquisition de l’autonomie, "moi tout seul", "moi, pas toi". [...]

L’autre acception du terme castration anale, c’est – entre ces deux personnes que sont l’enfant devenu autonome dans son agir et l’adulte éducateur – l’interdit signifié à l’enfant de tout "agir" nuisible, de "faire" à un autre ce qu’il n’aimerait pas qu’un autre lui fasse. C’est l’accession au dire qui valorise le commerce relationnel entre les personnes reconnues maîtresses de leurs agissements, et dont le plaisir se doit d’être réciproque et libre. [...]

C’est [la castration anale], en fait et à sa racine, l’interdit du meurtre et du vandalisme au nom de la saine harmonie du groupe ; en même temps que l’initiation aux libertés du plaisir moteur partagé avec autrui, dans une communication langagière et gestuelle où chacun prend plaisir à s’accorder avec les autres. [...]

Les êtres humains, quel que soit leur âge, sont capables de donner cette castration anale aux plus jeunes, tant par l’exemple que par la parole.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, pages 107-109

[ concept psychanalytique ] [ définition ]

 

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finances

Mammon est l'ange de la richesse et le démon de l'avarice. Mot appartenant à la langue juive et judéo-chrétienne, il est la transcription européenne, hébraïque ou araméenne du mot grec mamônas, probablement dérivé de la racine hébraïque amên (ce qui est fidèle, sûr). Dans l'Ancien Testament, on ne le rencontre que dans l'Ecclésiastique (XXXI, 8). On trouve Mammon à Qumrân, en hébreu, dans la Règle de la communauté (VI, 2) et dans l'Écrit de Damas (XIV, 20), où il désigne l'argent. Dans le Nouveau Testament, il apparaît en Matthieu (VI, 24) et en Luc (XVI, 9, 11 et 13). Dans le judaïsme tardif, en hébreu mishnaïque ou en araméen targumique, Mammon désigne la richesse ou le gain, souvent mal acquis. Il apparaît dans le Talmud de Babylone et dans les targums, où il a le sens de profit ou d'argent. Dans le targum palestinien du Pentateuque, il sert à rendre (Genèse, XXXIV, 23) le mot original, hébraïque, "bétail" (la richesse du fermier). On le trouve fréquemment dans le Talmud de Palestine. On le rencontre aussi dans la littérature apocalyptique, notamment dans l'Énoch éthiopien, où il signifie les sécurités illusoires de ce monde. Dans l'Évangile de Matthieu (VI, 24, "Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon"), le terme est, dans la bouche de Jésus, presque personnifié et identifié à une puissance démoniaque.

Auteur: Internet

Info: encyclopedia universalis

[ égoïsme ] [ cupidité ] [ bourses ]

 

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lèche-cul

Un prof, c'est lâche. Ça s'arrête pas de lécher. Ça lèche les élèves, ça lèche le dirlo, ça lèche l'inspecteur. Ça a la trouille, au lieu d'avoir le trac. Un prof digne de ce nom devrait avoir tué au moins une fois dans sa vie. Un inspecteur par exemple, le jour de l'inspection. Quand on voit arriver ce malade mental, ce cocu du réel, ce petit flic, cet assassin propre, couvert par la Loi, on devrait sortir son colt Python 357 Magnum. Au lieu de ça, on le reçoit en grande pompe. On a sorti la cravate, la jupette bleu marine, on est passé au nettoyage à sec, on a demandé à Ossi une salle propre, bien éclairée, on a demandé à Bernard Bernardini d'empêcher les élèves d'y fumer pendant la récréation...
On le reçoit l'inspecteur, on lui désigne la jolie table qu'on lui a réservée, avec la jolie chaise, on l'a entouré des meilleurs élèves, on lui porte soi-même le cahier de textes de la classe... On est lamentable, larvesque. Au lieu de lui loger une bastos dans les entrailles, on le reçoit, tapis rouge, trouille au cul, et on se chie dessus pendant une heure, devant les élèves! La honte! Un prof, c'est lâche, ça ne tirera jamais sur un inspecteur. L'inspecteur le sait. C'est pour ça qu'il vient...

Auteur: Laborde Christian

Info: L'Os de Dionysos

[ école publique ]

 

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États-Unis

Je crois que les civilisations sont faites pour les hommes et non pas les hommes pour les civilisations. Encore dois-je m’excuser d’employer ici le mot de civilisation, faute d’un autre, car il me paraît d’une signification beaucoup trop vaste, trop universelle pour désigner une expérience dont on n’ose pas encore dire qu’elle est manquée, parce que son échec total serait une catastrophe sans retour. C’est bien une expérience en effet. Cette prétendue civilisation ne prétend pas être un refuge pour l’homme, elle risque l’homme, elle se sert de lui comme d’un enjeu.  [...] Des millions et des millions d’hommes se demandent avec angoisse quel sera demain le sort d’une civilisation mécanique qui de mécanique en mécanique vient d’aboutir à l’invention ahurissante d’une mécanique à détruire toutes les mécaniques – d’une civilisation qui se dit civilisation de masse, et qui possède maintenant, avec la bombe atomique, le plus formidable moyen de destruction des masses que l’esprit humain ait jamais osé rêver. Une démocratie atomique, laissez-moi rire ! Pourquoi pas la bombe atomique remise à chaque électeur, en même temps que son bulletin de vote ?

Je me demande pourquoi la France devrait aujourd’hui se solidariser avec une telle civilisation, engager dans cette expérience insensée – insensée parce qu’irréversible – une tradition et une culture qui, précisément, s’opposent absolument, totalement, à une pareille conception de la vie.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, pages 60-61

[ puissance occidentale ] [ résistance ]

 

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