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philosophie indienne

La voie que prêche le tantrisme est, du moins en apparence, une "voie facile". L’un des premiers traités tantriques bouddhistes, le Guhyasamâja Tantra, affirme péremptoirement que "personne ne réussit à obtenir la perfection moyennant des opérations difficiles et ennuyeuses ; mais que la perfection peut facilement être acquise moyennant la satisfaction de tous les désirs" […]. Le même texte précise que la luxure est permise (par exemple le fait de manger n’importe quelle viande, y compris la chair humaine : p. 26, etc.), que le tantrique peut tuer n’importe quel animal, qu’il peut mentir, voler, commettre l’adultère, etc. (p. 120). N’oublions pas que le Guhyasamâja Tantra a pour but d’obtenir rapidement la condition de Bouddha ! […] Tous les contraires sont illusoires, l’extrême mal coïncide avec l’extrême bien, la condition de Bouddha peut – entre les limites de cette mer des apparences – coïncider avec la suprême immoralité ; tout cela pour le bon motif que seul le Vide universel est, tout le reste étant dépourvu de réalités ontologique.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 217-218

[ spiritualité hindoue ] [ principes ] [ conjonction des opposés ] [ coïncidence des contraires ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

moi

Tu changes, de chambre, de visage, de ville, d'amour, mais même quand tu te dépouilles de tout, il reste toujours quelque chose de permanent, qui réside en toi depuis que tu es doué de mémoire et depuis bien avant que tu aies atteint l'âge de raison, le noyau ou la moelle de ce que tu es, de ce qui jamais ne s'est éteint, non pas une conviction ni un désir, mais un sentiment, parfois amorti comme la braise du feu de la veille cachée sous les cendres, mais presque toujours très vif, qui palpite dans tes actions et qui colore les choses d'un éloignement durable dans le temps; tu as le sentiment d'être déraciné, étranger, de ne jamais être tout à fait nulle part, de ne pas partager les certitudes d'appartenance qui pour d'autres semblent si naturelles ou faciles, ni l'assurance avec laquelle beaucoup d'entre eux s'accommodent ou possèdent, ou bien tiennent pour acquises la solidité du sol où ils marchent, la fermeté de leurs idées, la durée future de leur vie.

Auteur: Muñoz Molina Antonio

Info: Séfarade

[ heimatlos ] [ ego ] [ auto-appréciation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

précipitation

Notre mode de vie actuel, l'omniprésence et le potentat des médias, le piège du matérialisme, l'accélération permanente de nos quotidiens nous ont peu à peu conduit à confondre vie et existence, vie et agitation, vie et frénésie. Cela s'est fait avec notre consentement implicite, voire même à notre demande. Toujours plus, toujours plus vite, voilà notre slogan, notre leitmotiv, mais pour faire quoi ? Pour se réveiller un jour, quel que soit l'âge, malade ou déprimé et faisant le triste constat d'être passé à côté de soi-même, à côté de sa vie ?

Notre société, notre éducation et aussi une certaine facilité, nous ont conduits à rechercher la satisfaction de nos désirs sur et vers l'extérieur. Nous apprenons donc à gérer, maîtriser, dominer, posséder ou communiquer avec cet extérieur. Cette course à l'échalote nous éloigne chaque jour un peu plus de nous-mêmes et nous vide de notre propre substance. Seules la mort ou la maladie nous ramènent, par obligation et par force, face à nous-mêmes. A ce moment-là, le désarroi est grand.

Auteur: Odoul Michel

Info: Dis-moi où tu as mal : Je te dirai pourquoi

[ emballement ] [ fuite en avant ] [ folie ] [ inconséquence ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

auscultation

Aujourd'hui, pourtant, lorsqu'elles sont enceintes ou ne désirent pas l'être, lorsqu'elle veulent pratiquer un dépistage du cancer du col ou faire soigner un symptôme gynécologique, les femmes sont encore systématiquement contraintes de s'allonger sur le dos, cuisses écartées, sexe exposé, dans une position humiliante imposée par les médecins sans aucune nécessité médicale.

La posture dite "à l'anglaise" (sur le côté, ou "en décubitus latéral") permet tous les gestes gynécologiques courants ; elle permet également de procéder à des accouchements en toute sécurité, si la femme le désire ; dans de nombreux pays du monde, c'est dans cette position que les femmes sont examinées, soignées ou accouchées. Et dans cette même position, elles peuvent choisir de voir, ou non, ce que les médecins leur font.

Nous exigeons que les médecins français proposent à toutes leurs patientes d'adopter, si elles le désirent, le décubitus latéral, en lieu et place de la position gynécologique machiste et archaïque qui leur est encore imposée en ce début de XXIe siècle.

Auteur: Winckler Martin

Info: Le choeur des femmes, pp. 458-459

[ tocologie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

sagesse

Lorsque l'ombre de la voûte atteignit les rideaux, on était entre sept et huit heures et je fus alors ré-intégré dans le temps par le bruit de la pendule. C'était celle de Grand-père et quand Père me l'avait donnée, il avait dit, je t'offre la tombe de tous les espoirs et de tous les désirs, c'est un peu atroce - mais tout à fait approprié - que tu l'utilise pour rapporter ce réducto ab absurdum de toute expérience humaine à tes besoins individuels tout comme ce fut le cas pour moi ou pour mon père. Je te l'offre non pour que tu te souvienne du temps, mais pour que tu puisse à l'occasion  l'oublier un court instant afin de ne pas dépenser tout ton souffle à tenter de le conquérir. Parce qu'aucune bataille ne se gagne en aucun cas dit-il. Elles n'ont même jamais existé. Le terrain des combats ne fait que révéler à l'homme sa propre folie et son propre désespoir, et la victoire une illusion pour crétins et philosophes. 

Auteur: Faulkner William

Info: The Sound and the Fury. Trad Mg

[ cadeau familial ] [ abandon ] [ lâcher prise ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

relativité

Les imprévus de l'existence, souvent des choses très banales, un mot d'enfant, une histoire que ma mère m'a racontée pour voir mes yeux quand elle me peignait, les mots d'accueil d'un homme, une phrase, toujours une phrase : voilà que cela cristallise et génère un bout de savoir d'un autre ordre, quelque chose comme un concept, une idée philosophique. Comment procède-t-on parfois, de manière imprévue et précise, comme autoritaire, de la vie à la pensée ? Un souvenir m'a suffi pour comprendre ce que je voulais capter. Passant à côté de Samuel, mon fils tout petit qui s'accrochait au radiateur pour tenir debout devant le mur en miroirs, je lui dis : "Toi, tu pues, tu as fait dans ta culotte." Il me répond distinctement : "Non, maman." Puis il se tourne face aux miroirs et dit : "Menteur !" Qu'est ce qui s'invente là de la vérité, qui fait qu'elle ne sera plus unique ni majuscule ? La Vérité avec un grand V ? Très peu pour moi. Comment l'exiger ou même la désirer ?

Auteur: Cassin Barbara

Info: Le bonheur, sa dent douce à la mort : Autobiographie philosophique

[ mémoire sélective ] [ quête ] [ enracinée curiosité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

inquiétude diffuse

Mais que veille-t-elle, cette âme inquiète pour ne pas pouvoir s’abandonner au repos ? Quel désir au-delà du désir se rappelle ainsi à elle ? Soudain vous êtes éveillés en pleine nuit, pour rien. Pas envie de lire ni de faire l’amour, et plus vous cherchez la manne réparatrice du sommeil, plus elle semble se détacher de vous. Vous avez peur comme des écoliers d’être épuisés demain alors que vous êtes seulement dans la fatigue de vivre. Peu d’insomnies en temps de guerre ou dans les affres de la passion (des nuits blanches, oui), ni dans l’extrême tristesse d’un deuil ou d’une épreuve, non l’insomnie appartient plutôt à l’entre-vie, ces moments où l’on n’habite pas sa propre existence sans pouvoir pour autant se déprendre du "souci de soi". Est-ce le souvenir d’une terreur ancienne ? Là, seul dans la nuit, je retrouve ce face-à-face dont tout, dans la vie quotidienne, me détourne. […] L’insomnie est faite de cette solitude : c’est notre veille d’être vivant, loin de ces loyautés multiples auxquelles nous obéissons depuis l’enfance.

Auteur: Dufourmantelle Anne

Info: Dans "En cas d'amour", pages 151-152

[ lucidité ] [ autres règles ] [ explication ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

poète

Lorsqu'il souriait, il lui semblait que pour amener ce sourire sur ses lèvres, il lui avait fallu au préalable, péniblement, l'extraire du plus profond d'une caverne rocheuse. (...) Alors qu'en lui l'homme désespérait, que son être saignait de mille blessures douloureuses, son art s'élevait comme un danseur richement paré, très haut, et là où Hölderlin sentait qu'il sombrait, sa musique et ses vers enchantaient. Il chantait la destruction et l'anéantissement de sa vie sur l'instrument de la langue qu'il parlait, dans de merveilleuses mélodies dorées. Il demandait justice pour son droit et son bonheur en miettes comme seuls demandent les rois, avec une fierté, une hauteur sans égale dans toute la littérature.

Les mains d'un pouvoir fatal l'arrachèrent au monde et à ses dimensions trop étriqués pour lui, et le jetèrent par-dessus le bord du saisissable, dans la folie, et il sombra comme un géant dans ses abîmes désirables et bienfaisantes, inondés de lumière, riche en feux follets, afin d'y somnoler pour toujours, dans une douce distraction et dans l'opaque.

Auteur: Walser Robert

Info: Hölderlin

[ éloge ] [ contraste ] [ portrait ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

procrastination

Je désire méditer. Puis j’oublie purement et simplement cette velléité.

Je désire méditer. Mais des doutes se lèvent sur l’utilité de la méditation ou sur mon aptitude à la pratiquer. De fait, je remets à plus tard.

On voit ici le rôle stérilisant du doute et tout particulièrement de ce doute fondamental sur soi-même qu’on peut traduire caricaturalement par "c’est beaucoup trop beau et trop difficile pour moi". Il y a dans cette sous-estimation une méconnaissance de ce que chaque être possède la nature de Bouddha.

Je désire méditer. Hélas, mon appartement est trop bruyant ; le soir tard ou le matin de bonne heure, ne serait-il pas meilleur pour ma santé de me reposer ? je dors.

J’avais résolu de méditer. Mais, à l’heure dite, je me souviens soudain que je dois écrire une lettre, ce que je fais. A posteriori, je réalise que j’aurais bien pu l’écrire plus tard. Etc…

Et chaque lecteur, en s’observant, pourra enrichie cette liste de ses exemples vécus.

Auteur: Schnetzler Jean-Pierre

Info: La Méditation bouddhique : Une voie de libération

[ bonnes excuses ] [ appréhension ]

 

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ineffable

Le diable est donc le dévoreur car comprendre = compredenhere […] c’est aussi engloutir. La compréhension avale […]. Le désir de comprendre qui paraît si moral et si universellement humain, dissimule une volonté diabolique. […] Au cœur de tout individu est un mystère de vie qui s’éteint lorsqu’il est "saisi". C’est pourquoi les symboles aussi demandent à garder leur mystère ; s’ils sont mystérieux, ce n’est pas seulement parce que la réalité qui les sous-tend ne peut être clairement comprise, c’est parce que le symbole est là pour prévenir les interprétations freudiennes qui sont en effet si mensongères qu’elles ne manquent jamais leur effet. […] C’est pourquoi nous devons, au dernier stade de l’analyse, […] qu’il ne doit vraiment pas y avoir compréhension […]. C’est là que réside le caractère menaçant et dangereux de l’analyse, dans le fait même qu’apparemment l’homme est compris : le diable dévore son âme qui est nue et découverte […].
La véritable compréhension cependant paraît être ce que l’on ne comprend pas, et qui pourtant existe et agit.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Le divin dans l'homme, page 423

[ conclure ] [ impossible ] [ curiosité prédatrice ] [ rapports humains ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson