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dissolubilité du mariage

Le divorce est plus destructif de la société naturelle ou de la famille que la polygamie, puisqu’il sépare nécessairement les enfants du père ou de la mère : ce que ne fait pas la polygamie.

Il est plus destructif de la société politique, puisqu’il exalte dans les deux sexes l’amour déréglé de soi ou la passion, en lui offrant des voies légales de se satisfaire ; et qu’en même temps il ôte tout prix à la force de l’homme, il laisse sans défense la faiblesse de la femme qu’il opprime, en l’arrachant à la famille dans l’âge où la nature lui permet de remplir sa fin sociale, la propagation de l’espèce humaine, et plus encore lorsqu’elle est dans l’âge auquel la nature lui refuse cette faculté, et qu’elle n’a de protection que dans son époux, ni d’existence que par ses enfants.

Il est plus destructif de la société religieuse, puisqu’il permet de désirer la femme d’autrui, en donnant la facilité de l’obtenir.

Il est plus funeste à la tranquillité publique, puisque la polygamie se pratique sans trouble, et que le divorce ne peut s’exercer sans division.

Il est plus funeste pour les mœurs, car il permet la polyandrie à la femme en même temps qu’il permet à l’homme la polygamie.

Auteur: Bonald Louis-Ambroise de

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[ critique ] [ moindre mal ] [ comparaison ] [ conséquences ]

 

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classique et poncif

Là-dessus ils découvrirent trente ou quarante moulins à vent qu'il y a en cette plaine, et, dès que don Quichotte les vit, il dit à son écuyer : "- La fortune conduit nos affaires mieux que nous n'eussions su désirer, car voilà, ami Sancho Pança, où se découvrent trente ou quelque peu plus de démesurés géants, avec lesquels je pense avoir combat et leur ôter la vie à tous, et de leurs dépouilles nous commencerons à nous enrichir : car c'est ici une bonne guerre, et c'est faire grand service à Dieu d'ôter une si mauvaise semence de dessus la face de la terre. - Quels géants ? dit Sancho. - Ceux que tu vois là, répondit son maître, aux longs bras, et d'aucuns les ont quelquefois de deux lieues. - Regardez, monsieur, répondit Sancho, que ceux qui paraissent-là ne sont pas des géants, mais des moulins à vent et ce qui semble des bras sont des ailes, lesquelles, tournées par le vent, font mouvoir la pierre du moulin. - Il paraît bien, répondit don Quichotte, que tu n'es pas fort versé en ce qui est des aventures : ce sont des géants, et, si tu as peur, ôte-toi de là et te mets en oraison, tandis que je vais entrer avec eux en une furieuse et inégale bataille."

Auteur: Cervantès Miguel de

Info: Don Quichotte

[ littérature ]

 

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inquiétante étrangeté

Lacan considérait le "moi" comme un symptôme - chacun d’entre nous jouant, et le plus souvent surjouant! - son propre rôle jusqu'à ce que toute vie véritable (garantie par le seul sujet de l'énonciation) disparaisse de la scène, ne laissant place qu'à des automatismes vides...

Précisons également que dans l’enseignement lacanien du rapport du moi à ses symptômes, il ne suffit pas de dire que le moi forme ses symptômes dans le but d'établir un équilibre précaire avec les forces du ça, Lacan fait là un pas de plus que Freud: le moi lui-même est, dans son essence, un symptôme, une formation de compromis, un instrument qui permet au sujet d'essayer de compromettre son désir.

Par exemple, si je me laisse aller aux larmes pour un mélodrame sur un écran, la vérité est que je ne suis pas ému de manière "immédiate", il aura fallu au préalable que je me sois laissé aller à m'identifier avec le spectateur "naïf" que ce spectacle émeut aux larmes; autrement dit lorsque je désire quelque chose, je m'identifie toujours d'abord avec une certaine idée de moi (moi-idéal) en train de désirer ce "quelque chose" que je désire.

En ce sens, mon image du "moi-idéal" est mon symptôme, l'instrument avec lequel j'organise mon désir: le sujet désire au moyen de son moi-symptôme...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 15.03.2021

[ intermédiaire ] [ castration symbolique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

misanthropie

Je ne fréquente mes semblables qu’avec parcimonie […], considérant l’amour de l’humanité comme une illusion sentimentale autant que politique, et tentant de comprendre comment l’humanité s’abolit dans l’illégitimité du nombre, par exemple dans la foule que je traversais, ce jour-là, principalement composée de Noirs, de Maghrébins, de Pakistanais, d’Asiatiques, de diverses sortes de métis, et de quelques Blancs, hommes et femmes, dont deux petites lesbiennes se tenant par la main avec défi, suivies d’un nain dandinant son corps pitoyable entre de jeunes beautés tapageuses, et des enfants, des vieillards, laids, mal vêtus, l’ensemble se mouvant dans une puanteur constituée de relents d’égouts, de viennoiseries, de parfums et de produits de chez Mc Donald’s, au sein d’un vacarme dont on ne savait plus s’il annonçait la fin du monde ou s’il la faisait désirer, sur ce quai de la station Châtelet-les-Halles, un samedi après-midi, dans ce qui fut le ventre de Paris, et qui est devenu cette gigantesque gare souterraine, au-dessous des anciens cimetières des Innocents et de Saint-Eustache : des bas-fonds, où je ne descends jamais sans songer qu’à la foule se mêlent les spectres d’innombrables défunts, dont j’avais vu exhumer les os, quarante ans auparavant, et me demandant au milieu des grondements, des rumeurs et des cris, si, plus encore que la lumière, l’air libre n’est pas la première manifestation de la vérité. 

Auteur: Millet Richard

Info: Arguments d’un désespoir contemporain, Hermann éditeurs, 2011

[ mégapole ] [ surpopulation ] [ freaks ]

 
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intraduisible

Je vous propose de savourer avec moi le mot allemand "Sehnsucht".
Un mot doux et presque mélodieux, même pour une oreille française, un mot qui cache un état d'âme 100 % allemand, donc quasiment intraduisible. Faisons une tentative quand même : "Sehnsucht", c'est à la fois le désir ardent qui se dirait en allemand "brennendes Verlangen", l'attente passionnée, mais ça, c'est plutôt "leidenschaftliches Warten" ; la nostalgie : "Nostalgie" ou "Heimweh" et puis aussi la langueur, "Schmachten" , et l'impatience, "Ungeduld". Tous ces états d'âme passionnels résonnent en allemand dans ce seul mot de "Sehnsucht" ! Un terme bien complexe donc, qui se compose du verbe "sehnen" - désirer ardemment, aspirer à quelque chose et du substantif "Sucht" - passion, démangeaison, toxicomanie, nous avons donc affaire à une passion, une toxicomanie de l'action de désirer !
Goethe disait : "Seul celui qui connaît la 'Sehnsucht', sait combien je souffre." - "Nur wer die Sehnsucht kennt, weiß, was ich leide." Car la "Sehnsucht" est aussi liée à la souffrance ! Celui qui l'éprouve ressent la mélancolique douleur de désirer passionnément, langoureusement, impatiemment quelque chose d'absent, voire de très éloigné. L'amant qui se fait attendre, par exemple. Un allemand peut aussi ressentir la langoureuse "Sehnsucht" de partir au loin, dans un pays merveilleux mais inaccessible. Résumons, le sentiment de la "Sehnsucht" est une nostalgie tournée vers le futur et mêlée d'avance d'un regret pénible : que l'objet désiré donc l'amant reste inaccessible ou qu'un objectif comme le pays lointain soit inatteignable.

Auteur: Wohlfahrt Bettina

Info:

[ langage ] [ précision ] [ vocabulaire ] [ romantisme ]

 

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providence divine

La personnalité d'un homme dérive essentiellement d'une idée, ou plus précisément d'un ensemble d'idées groupées autour d'une idée centrale et déterminante.
De ces idées dérivent des comportements qui les manifestent ou les mettent en pratique ; pour l'homme, qui est un être agissant, l'idée comporte essentiellement des conséquences. C'est cela qui détermine la personnalité, abstraction faite de facteurs subjectifs tels que les tendances et les qualifications, lesquels confèrent à la personnalité sa forme ou son style. En tout état de cause, on ne saurait tirer la personnalité du vide, et d'ailleurs elle n'a aucun sens en dehors de ses contenus fondamentaux ; la manie moderne de "chercher sa personnalité" est une perversion pure et simple ; c'est "atteler la charrue devant les bœufs". La première condition d'une personnalité légitime, c'est ne pas désirer en avoir une ; nous devons vouloir être ce qui est, et non ce qui n'est pas. Sans doute, les expériences contribuent à former la personnalité ; à lui donner une forme, mais non une substance, car celle-ci est fonction de la Vérité et non de tels accidents.
Les expériences peuvent nous aider à devenir ce que nous devrions être, c'est-à-dire, précisément, à dégager notre véritable personnalité ; et celle-ci ne saurait être qu'un reflet — ou qu'un prolongement — de la Personnalité principielle et céleste, la seule qui soit. Que nul ne dise "je suis tel, il faut me prendre comme je suis" ; car nous ne sommes rien en dehors de la Volonté de Dieu.

Auteur: Schuon Frithjof

Info:

[ anti développement personnel ] [ individuation ] [ moi supérieur ] [ identité singulière ]

 

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fable

Un jour, un jeune homme vint voir un sage et lui demanda : "Maître, que dois-je faire pour devenir sage ?" Le sage ne répondit pas. Le jeune homme, après avoir répété sa question plusieurs fois, avec un résultat similaire, le quitta enfin, pour revenir le lendemain avec la même question. Une fois de plus, aucune réponse ne fut donnée et le jeune revint le troisième jour, répétant encore sa question : " Maître, que dois-je faire pour devenir sage ?" Finalement, le sage se retourna et descendit vers une rivière voisine. Il entra dans l'eau et demanda que le jeune le suive. Arrivé à une profondeur suffisante, le sage prit le jeune homme par les épaules et le maintint sous l'eau, malgré les efforts de ce dernier pour se libérer. Enfin, il le relâcha et lorsque le jeune homme eut repris son souffle, le sage l'interrogea : "Mon fils, quand tu étais sous l'eau, que désirais-tu le plus ?" "Le jeune répondit sans hésiter : "De l'air, de l'air ! Je voulais de l'air !" "N'aurais-tu pas préféré avoir des richesses, du plaisir, du pouvoir ou de l'amour, mon fils ? N'as-tu pas pensé à tout cela ?" demanda le sage. "Non, sire ! Je voulais de l'air et je ne pensais qu'à l'air", répondit-il instantanément. "Alors, dit le sage, pour devenir sage, tu dois désirer la sagesse avec autant d'intensité que l'air que tu recherchais tant. Il faut lutter pour l'obtenir, à l'exclusion de tout autre but dans la vie. Elle doit être ta seule et unique aspiration, de jour comme de nuit. Si tu cherches la sagesse avec cette ferveur, mon fils, tu deviendras forcément sage".

Auteur: Heindel Max Carl Louis von Grasshoff

Info: La cosmo-conception rosicrucienne, ou, le christianisme mystique : un traité élémentaire sur l'évolution passée de l'homme, sa constitution actuelle et son développement futur

[ disciple ] [ leçon ] [ gourou ]

 

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femmes-hommes

Ce monstrueux hasard à la base : l’homme qui est forcé de prendre une compagne pour la vie, alors qu’il n’y a pas de raison pour que ce soit celle-là plutôt qu’une autre, puisque des millions d’autres sont aussi dignes d’être aimées. L’homme qui est forcé par la nature de répéter à dix femmes les mêmes mots d’amour, y compris à celle qui lui est destinée, faux s’il le lui cache, cruel s’il le lui avoue. L’homme qui est forcé par la nature de tromper sa femme, avec tout ce qui s’ensuit de mensonges et de bassesse, malfaisant s’il laisse aller la nature, malheureux s’il la combat. La jeune fille qui devient enfant dans les larmes, et mère dans les gémissements. L’enfant, fait naturel, qui enlaidit et déforme la femme. L’acte soi-disant naturel par excellence, et qui ne peut être fait qu’à certaines époques, dans certaines conditions, avec certaines précautions. La terreur de l’enfant, ou la terreur de la maladie, comme un spectre au-dessus de chaque alcôve. L’acte soi-disant naturel par excellence entouré de toute une pharmacie qui le salit, l’empoisonne et le ridiculise. En vérité, quel homme, à condition qu’il réfléchisse un peu, ne se dira pas, lorsqu’il s’approche d’une femme, qu’il met le doigt dans un engrenage de malheurs, ou tout au moins un engrenage de risques, et qu’il provoque le destin ? Et cependant il le désire, la femme le désire, la société le désire, et la nature, si elle était capable de désirer quelque chose, le désirerait aussi, et tout cela est l’amour, qui est le fil de flammes qui retient le vivant à la terre, et suffirait à justifier la création.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Les jeunes filles (I/IV) : Les Jeunes filles

[ reproduction moteur ] [ hommes-par-hommes ]

 

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infinitude fantasmatique

Le mythe freudien de la construction subjective se construit en trois temps de renoncement.

En premier lieu, le sujet doit renoncer à être l’objet du désir capable d’assurer la jouissance de son premier objet de réalité, la Mère. [...]

En second lieu, le petit sujet doit se rendre compte que son objet d’amour est soumis, pour son désir, à la loi d’un Autre détenteur de cet objet qui lui permet de satisfaire à ce désir. L’introduction du Tiers, le Père, dans la dynamique infantile est ici incontournable, et il s’introduit dans cette dynamique sous la forme du rival de l’enfant, du rival qui peut "priver" la mère de sa satisfaction. [...]

En troisième et dernier lieu, le petit sujet néotène en vient à s’identifier au détenteur de l’objet phallique s’il est garçon, et à le désirer s’il est fille. Le père alors s’introduit dans la constellation infantile comme "donateur" du phallus, soit comme celui qui peut satisfaire l’autre, objet du désir. Mais cette identification, noyau de l’Idéal du Moi instance qui porte les valeurs de ce que le sujet doit être pour être aimé, s’accompagne du renoncement à l’objet premier et du report à plus tard de la mise en acte de la satisfaction. [...]

La construction de la capacité de jouissance est donc construite pour le néotène par le passage dans les trois temps de la Loi décrits par Freud dans le complexe d’Œdipe. En effet, seul le barrage imposé par l’opération du Nom-du-Père, revalidé par la castration œdipienne, puis par l’opération adolescente, pose une limite à cette recherche mortifère de "fortes jouissances". Or, dans notre société occidentale, la technologie semble assurer au plus grand nombre des vivants qu’il pourra éviter "douleur et privation de joie".

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 13-14

[ suppléance instrumentale ] [ nouvelle organisation discursive ]

 

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portrait

Je n'ai jamais connu homme plus sensible aux contraintes que Gide. Il a vécu son enfance et sa jeunesse dans un milieu protestant où la contention tient lieu de vertu. Et cette première expérience de l'hypocrisie vertueuse semble l'avoir meurtri à un tel point que, toute sa vie, il rechercha la sincérité comme un prisonnier peut désirer l'air pur. Cette sincérité, ce libre épanouissement du moi, il la chercha sur les sables du Sahara, dans les aventures du désir ; à l'art il demanda de le libérer, à la chair parfois, à l'amour... Son désir de sincérité rencontrait partout duplicité, mensonges, contraintes. Gide repartait sur d'autres routes pour retrouver la pureté... Et si Gide retrouva jamais cette sincérité, c'est dans l'art. Les contraintes en art lui furent légères : en art seulement la liberté de l'homme est inconditionnée, sa sincérité respectée. Qu'on l'appelle dérivatif ou consolation, l'art fut pour Gide l'expérience la plus complète de la sincérité et de la liberté ( " ... cette doctrine de l'art pour l'art, en dehors de quoi je ne sais point trouver raison de vivre ").



[...] Il faut déblayer l'oeuvre de Gide pour n'y voir qu'un appel de la sincérité, dira-t-on. D'autres ont pu résumer Gide à son immoralisme, à sa disponibilité, à son marivaudage spirituel ... ; moi, je retiens, du contact avec son oeuvre, ce drame central de la sincérité ; et parmi ses nombreuses soifs, celle qui m'a le plus frappé, le plus travaillé, c'est sa soif d'authenticité. Il écrit dans son Journal : " Le seul drame qui vraiment m'intéresse et que je voudrais toujours relater, c'est le débat de tout être avec ce qui l'empêche d'être authentique, avec ce qui s'oppose à son intégrité, à son intégration. L'obstacle est le plus souvent en lui-même. Et tout le reste n'est qu'accident. " (3 juillet 1930)

Auteur: Aquin Hubert

Info: Mélanges Littéraires I, profession écrivain, p. 65

[ éléments biographiques ] [ quêteur ] [ vie-oeuvre ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini