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crépuscule

Rien n'est plus rare, mais rien, n'est plus enchanteur qu'une belle nuit d'été à Saint-Pétersbourg, soit que la longueur de l'hiver et la rareté de ces nuits leur donnent, en les rendant plus désirables, un charme particulier, soit que réellement, comme je le crois, elles soient plus douces et plus calmes que dans les plus beaux climats.
Le soleil qui, dans les zones tempérées, se précipite à l'occident, et ne laisse après lui qu'un crépuscule fugitif, rase ici lentement une terre dont il semble se détacher à regret. Son disque environné de vapeurs rougeâtres roule comme un char enflammé sur les sombres forêts qui couronnent l'horizon, et ses rayons, réfléchis par le vitrage des palais, donnent au spectateur l'idée d'un vaste incendie.

Auteur: Maistre Joseph de

Info: Dans "Les soirées de Saint Petersbourg", Premier entretien, 1836, page 2

[ description ] [ jour polaire ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

dualité

Le taoïsme est la seule grande religion d'origine chinoise. Il fait partie des "trois enseignements" de la Chine, avec le confucianisme et le bouddhisme. Mais tandis que ces deux derniers sont centrés sur une grande figure fondatrice qui procure une date d'émergence, il est pratiquement impossible d'en attribuer une au taoïsme. Celui-ci s'est formé peu à peu en une lente gestation qui fut une intégration progressive de différents courants puisés au cours des siècles sans jamais se détacher de son passé complexe, mais en intégrant et développant jusqu'à nos jours encore des éléments nouveaux. Il est ainsi le plus précieux dépositaire d'un passé culturel qui est resté constamment vivant et qu'en raison de sa nature en partie marginale il a su préserver, même lorsque ce passé était rejeté par les doctrines officielles.

Auteur: La Guéronnière Isabelle de

Info: Comprendre le Tao

[ genèse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vivre

Je vais très bien. Je suis dans une merveilleuse disposition de l'âme. Tout ce que je vois, en attendant ma fin ferme le cercle. Tu sais, il y avait un célèbre maître zen à qui on demanda un jour : "Quel est le sens de tout cela ?" Et le maître zen prit un pinceau chinois, le plongea dans l'encre et dessina un cercle. J'ai moi aussi ce rêve. C'est beau, non ? Fermer le cercle.
Je me porte merveilleusement bien. Je ris tout le temps. Mais mon je se liquéfie de toutes parts et commence à pourrir. C'est pour cela que, ces trois ou quatre dernières années, je me suis exercé à me détacher de mon propre corps, à le laisser ici et à m'en aller.
Le laisser ici !
Il rit.

Auteur: Terzani Tiziano

Info: Le grand voyage de la vie : Un père raconte à son fils

[ cycle ] [ mourir ] [ initiatique ]

 

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intuition intellectuelle

Ainsi, puisque la théologie négative consiste à traiter les concepts comme des symboles, et non comme des choses, elle ne peut accomplir sa tâche qu’en parvenant à détacher l’image conceptuelle de son plan de manifestation, le miroir mental, et à remonter vers son modèle. Du moins est-ce là sa première opération. Or, cette tâche sera à tout jamais impossible, si le théologien n’est pas en mesure de percevoir le modèle comme transcendant à son reflet dans la pensée. Sinon, la négation du concept ne sera que sa destruction pure et simple. Mais si l’intelligence théologique peut percevoir cette transcendance, c’est qu’elle est intrinsèquement capable d’une connaissance supra-mentale, et donc supra-conceptuelle et non-discursive, puisque le concept est une forme mentale et que la discursion est le passage obligé d’un concept à un autre. Sans l’œil de l’intellect, pas de théologie apophatique.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, page 111

[ anagogie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

légende

Les chasseurs s'apprêtaient à fuir lorsqu'ils virent un oiseau se détacher du ciel et foncer sur la bête. C'était un oiseau de proie, aux formes étranges, qui paraissait avoir deux têtes. Ses pattes et ses deux becs faisaient penser à une fourche. Le boyard et ses gens eurent encore plus peur de ce monstre que du sanglier. Aussitôt, ils arrêtèrent la chasse. Le rapace s'abattit sur le sanglier, le saisit entre ses serres puissantes et le déposa sur la colline qui domine la Moskowa.
Très impressionné par cet événement, le boyard décida d'édifier sur ce lieu situé au centre géographique de la Russie d'Europe une bourgade de chasseurs qui allait devenir Moscou. Quant au sommet de la colline où l'oiseau bicéphale (l'ancêtre de l'aigle russo-byzantin à deux têtes) avait abandonné le sanglier déchiqueté, y fut plus tard érigé le Kremlin.

Auteur: Fédorovski Vladimir

Info: Le Roman du Kremlin

[ Russie ]

 

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symbiose

Pendant des années, quand arrivait l'été, Vincent allait presque toutes les nuits se baigner nu dans la rivière. Peut-être parce qu'il était sourcier et prévoyait la pluie, il avait surmonté sa crainte des eaux sombres. Il faisait partie de la rivière au même titre que les poissons. Certaines nuits, quand la lune était pleine et que les chouettes chassaient à ras des champs, il ne sortait pas de l'eau avant le lever du soleil. Maintenant, même la vase qui au début le dégoûtait lui inspirait une excitation insolite. Un samedi soir, après le bal, il avait ôté ses vêtements, s'était allongé à plat ventre dans un remous, la poitrine posée sur l'herbe chaude de la rive, et avait fait l'amour à la vase. Le lendemain matin, il s'était réveillé affolé, persuadé que son membre allait pourrir et se détacher de son ventre.

Auteur: La Valdène Guy de

Info: Le Beau Revoir

[ nature ] [ superstition ]

 

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poème

J'ai quitté Baidi ce matin dans les nuées irisées,
je serai de retour à Jiangling ce soir, à mille lieues.
D'une rive à l'autre les gibbons sans fin s'appellent
- ma barque légère a déjà passé toutes les montagnes. Li Bai.
Que le lecteur en la lisant, garde à l'esprit qu'il ne peut percevoir que l'écho affaibli et déformé d'un poème traduit par moi, Jean-François Billeter. Ce quatrain contient toute une vie.
La jeunesse se résume dans le départ au milieu des nuées irisées, dans le monde neuf qui s'offre à l'aventure, dans la course folle qui s'engage et semble ne devoir rencontrer aucun obstacle.
L'âge adulte est dans le changement de perspective, dans la patience ponctuée par l'appel nostalgique des gibbons.
La fin est dans la prise de conscience poignante que tout est consommé et qu'il ne reste plus qu'à se détacher.

Auteur: Billeter Jean-François

Info: Trois Essais Sur la Traduction

[ transposition ] [ adaptation ] [ Asie ] [ idéogramme ]

 

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soliloque

"La suite des événements, Dieu merci, ne me concerne plus ! se dit Demba en accélérant le pas, je suis maintenant complètement désengagé..." Le mot lui plut, il se le répéta. "J'annonce par la présente mon désengagement", dit-il en prenant l'expression d'un diplomate confirmé qui s'apprête à faire une déclaration d'une importance capitale. Il s'arrêta un instant et s'inclina légèrement devant un interlocuteur invisible pour lui signifier qu'il se considérait désormais complètement "désengagé" par rapport à l'évolution de la situation.

"Complètement désengagé" répéta-t-il plusieurs fois, comme s'il ne pouvait se détacher de ce mot, qui semblait avoir l'étonnante propriété de faire apparaître toutes les choses sous un jour réconfortant, consolant. Et il parvint presque à imaginer, sans une once de haine, de colère ou de douleur, que Sonia Hartmann allait partir demain en voyage avec un autre et que lui-même resterait tout seul.

Auteur: Perutz Leo

Info: Le tour du cadran

[ décrochage ] [ se faire une raison ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

arrachement sémantique

Si on croit que "table", ça veut dire table, on ne peut plus parler, c’est très simple. Il y a un usage du mot table qui s’applique à tout autre chose qu’à cette planche avec quatre pieds, et c’est ça qui est essentiel. Il n’y a pas un seul mot de la langue qui échappe à cette règle que, ce qu’il a l’air d’indiquer, c’est justement ça dont il convient de se détacher pour comprendre ce que c’est que l’usage de la langue. Ce qui est frappant, c’est que ce qui fait sens dans un mot, c’est justement étroitement lié, on peut démontrer la connexion de ce qui fait sens, avec ce fait caractéristique du langage qu’il n’est jamais un décalque des choses. C’est en cela qu’il fait sens. Si table a un sens c’est justement de ne jamais désigner purement et simplement la table.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Discours à Tokyo, 1971

[ signifiant-signifié ] [ écart ]

 
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progrès technologique

Je soutiens seulement que l’expansion scientifique n’a rien d’humain. Peut-être notre cerveau n’est-il que le porteur provisoire d’un processus de complexification. Il s’agirait désormais de détacher ce processus de ce qui l’a porté jusqu’à présent. Je suis convaincu que, vous (les scientifiques !), c’est ce que vous êtes en train de faire. L’informatique, le génie génétique, la physique et l’astrophysique, l’astronautique, la robotique travaillent déjà à cette préservation de la complexité dans des conditions de vie indépendantes de la vie sur Terre. Mais je ne vois pas en quoi c’est humain, si par humain on entend des collectivités avec leurs traditions culturelles, établies depuis telle ou telle époque sur des zones précises de cette planète. Que ce processus "a-humain" puisse avoir, à côté de ses effets destructeurs, quelques bonnes retombées pour l’humanité, je n’en doute pas une seconde. Mais cela n’a rien à voir avec l’émancipation de l’homme.

Auteur: Lyotard Jean-François

Info: 1988, p. XXXVIII. Rapporté par Bruno Latour

[ impasse ] [ inhumain ]

 

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