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transgressions

Il y a des péchés dont l’emprise est plus forte dans le souvenir que dans leur accomplissement ; d’étranges triomphes qui flattent l’orgueil plus que la passion, et procurent à l’esprit une joie plus intense, plus complète que n’en éprouvèrent et n’en éprouveront jamais, les sens.

Auteur: Wilde Oscar

Info: Le Portrait de Dorian Gray

[ justifiées ] [ a postériori ]

 

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ouverture

Une porte n’est pas quelque chose, je vous prie d’y réfléchir, de tout à fait réel. La prendre pour tel conduirait à d’étranges malentendus. Si vous observez une porte, et que vous en déduisez qu’elle produit des courants d’air, vous l’emportez sous votre bras dans le désert pour vous rafraîchir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", "Le moi dans la théorie de Freud", page 412

[ passage ] [ littéralisme ] [ surréalisme ]

 
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songe

Et quand il s’éveilla, une espèce de vieux sourire amical
Apparut à ses lèvres et le rapprocha de moi,
Mais alors d’étranges lumières traversèrent ses yeux gris,
Comme s’il voyait au-delà, sans me voir,
Et lorsqu’il se mit à parler, il en fut troublé.
Ensuite il saisit l’herbe, m’ordonna de la manger
Et, me préférant la mer et ses charmes,
Fit un bond dans la vague et disparut.

Auteur: Pound Ezra

Info: Poèmes

[ onirisme ] [ poème ]

 

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ésotérisme

Lorsque j’ai commencé à voyager à l’extérieur de mon corps, j’étais une tout autre personne. J’avais grandi dans un quartier déshérité aux prises avec de nombreux problèmes sociaux et peu de possibilités. Ma vie avait pris une tangente destructrice, et il y avait peu de chances que les choses changent. Pourtant, en dépit de cet environnement, j’ai eu d’étranges perceptions pendant mon enfance, ce qui m’a incité à acheter le livre de Janet Lee Mitchell intitulé Out-of-Body Experiences : A Handbook. J’ai pratiqué tous les soirs et au bout de six mois, j’ai réussi à déclencher ma première EEC.

Auteur: Nicholls Graham

Info: Le voyage extracorporel

[ voyage astral ]

 

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paysage enneigé

Ils se couvrirent tous les quatre de vêtements chauds et sortirent dans un monde vague et insubstantiel, un monde de neige obscure où les fantômes de l’altitude projetaient d’étranges ombres devant les étoiles. Un froid régnait, en effet, qui les meurtrissait, un froid effrayant, surnaturel. Ursule ne pouvait pas croire que ce fût de l’air qui passait par ses narines. Ce froid semblait conscient, malveillant, intentionnellement meurtrier. 

C’était pourtant merveilleux : une ivresse, un silence de neige obscure, irréelle, l’invisible qui s’interposait entre elle et le visible, entre elle et les étoiles flamboyantes. Elle apercevait Orion qui s’élevait dans le ciel. Il était merveilleux, assez merveilleux pour arracher un cri.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, page 584

[ description ] [ sensation ]

 

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femmes-hommes

Tous les sons que maîtrise la dame d’un certain âge, l’homme les connaît depuis longtemps. Il les lit en effet sur le visage rubicond, moite, enchanté et ravi qu’elle a quand elle le voit. Et elle sonne faux, la tonalité de cet air qu’elle entonne sous lui, il la croit même falsifiée à dessein. Ce sont d’étranges plaintes qui, dès qu’on la touche, se muent en gémissements pour le moins experts. Il n’y aurait pas cru s’il ne les avait entendus de ses propres oreilles. Cette maison est bien la seule à être attachée à cette femme. Une propriétaire sans propriété, voilà ce qu’elle est en fait, et elle croit demeurer dans un espace qui est, en dépit de sa beauté, celui du faux. C’est ça l’amour.

Auteur: Jelinek Elfriede

Info: Avidité

[ jeu ] [ bagatelle ] [ badinage ]

 

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bovins

La berge, le jardin, les palissades sont pour l’instant oubliées... Et même les vaches et les veaux ; je ne vois plus ces braves créatures que de temps à autre. Mais comme ces animaux sont sensibles !! Leur instinct maternel, par exemple, est étonnant ! Comme elles aiment tendrement leurs enfants, comme elles souffrent quand elles sont séparées, comme leurs larmes et leurs gémissements sont touchants et avec quel profond soupir de joie elles les retrouvent !! En outre, elles ont un instinct particulier quand il s’agit du sang de leurs semblables. Là où un veau avait été égorgé, alors que le sang avait déjà été recouvert de terre, tout le troupeau s’est arrêté net, terrifié, les vaches ont reniflé l’endroit, frémissant, labourant le sol de leurs sabots et ont reculé sans vouloir rien entendre. Ensuite, levant le museau, elles ont poussé d’étranges meuglements sourds...

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre à Tatiana Tolstoï, 10 août 1892, trad. Laure Troubetzkoy, "Lettres à Tolstoï et à sa famille", éditions Vendémiaire, 2021

[ bétail ] [ admiration ] [ observation ] [ instinct maternel ] [ sensibilité ]

 

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source d'inspiration

Prenez Peer Gynt, de Henrik Ibsen, la plus connue de ses pièces et l’une des plus réussies. Avant de la rédiger, l’auteur s’était promené dans sa Norvège, ses montagnes en particulier, il y avait écouté les habitants parler, il s’est directement inspiré de ballades médiévales du type magique pour créer son personnage. D’étranges créatures comme le Vieux du Douvre ou le Fondeur de boutons, sans parler des trolls qui y figurent en grand nombre, sortent tout droit de l’imagerie populaire, c’est pour nous ce qui, certainement, fait leur charme, mais il faut bien voir que ce ne sont pas proprement des créations ibséniennes, il les a tirées tout droit du génie de son peuple. Peer Gynt en personne n’est pas tellement "humain", au moins dans les premiers actes de la pièce, il doit trop à ces trolls qui hantent – qui hantent, littéralement – le décor de fjells et de fjords que nous connaissons tous. Cet aspect du génie norvégien peut parfois nous paraître un peu puéril, il faut admettre qu’il fait partie intégrante de l’âme locale.

Auteur: Boyer Régis

Info: Introduction à "August le marin" de Knut Hamsun, La pochothèque, Le livre de poche, 1999, page 1215

[ littérature norvégienne ] [ légendes ] [ créatures mythiques ] [ farfadets ]

 

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pute

Véronique Cheminot, célèbre naguère au quartier latin sous le nom expressif de la Ventouse, était une splendide goujate que dix années, au moins, de prostitution sur vingt-cinq, n’avaient pu flétrir. Et Dieu sait pourtant l’effroyable périple de ce paquebot de turpitudes !



Née dans un port breton, d’une ribaude à matelots malencontreusement fruitée par un cosmopolite inconnu, nourrie, on ne savait comment, dans cet égout, polluée dès son enfance, putréfiée à dix ans, vendue par sa mère à quinze, on l’avait vue se débiter dans toutes les halles à poisson de la luxure, se détailler à la main sur tous les comptoirs du stupre, pendre à tous les crocs de la grande triperie du libertinage.



Le boulevard Saint-Michel l’avait assez connue, cette rousse audacieuse qui avait l’air de porter sur sa tête tous les incendies qu’elle allumait dans les reins juvéniles des écoles !



Elle ne passait pas généralement pour une bonne fille. Quoiqu’elle eût fait d’étranges coups de tête pour des hommes qu’elle prétendait avoir aimés, cette avide guerrière se livrait à de terrifiques déprédations qui la rendaient infiniment redoutable aux familles. À l’exception de quelques rares et singuliers caprices qui lui faisaient mettre parfois dans son lit des vagabonds sans asile, — et qu’on expliquait inexactement par la fangeuse nostalgie de sujétion particulière à ces réfractaires, — ses caresses les plus authentiques étaient d’une vénalité escaladante, qui montait jusqu’au lyrisme. Elle avait gardé cette ingénuité de croire fermement que les hommes qui la désiraient étaient tous des apoplectiques d’argent qu’aucune saignée ne pouvait jamais anémier.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 78-79

[ parcours ] [ proies préférées ] [ description ]

 

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chirurgie

On reprit, mais sur des bases nouvelles, l’antique constatation des mages d’autrefois concernant l’intervention nécessaire d’un nombre pair dans toutes les constructions humaines ; mais on eut le tort considérable de négliger, à ce moment, le nombre impair, qui se retrouva dans tous les mythes anciens, et qui complétait soit le chiffre douze, par le nombre treize, soit le chiffre six par le nombre sept, figurant l’unité divine. On constata simplement la dualité fondamentale de tous les êtres supérieurs, et l’on s’avisa, dans les laboratoires, de couper des hommes en deux, dans le sens vertical, pour essayer d’en faire une complète analyse.

Je n’ai pas besoin de dire qu’en ce temps-là, la technique opératoire était parvenue à un si haut degré de perfection que de pareilles opérations semblaient toutes naturelles.

Ces premières expériences ne furent couronnées d’aucun succès. Il semblait cependant logique de séparer, par un plan vertical passant par l’arête du nez, un homme composé de parties semblables des deux côtés et qui ne formait, à bien prendre, qu’un être double. Malheureusement, je le répète, cette analyse ne donna aucun résultat satisfaisant.

Tandis que depuis des siècles on pouvait sectionner un être humain dans le sens horizontal en le privant définitivement du double usage de certains membres, l’opération contraire demeurait impossible.

En section transversale, on arrivait à réaliser de véritables merveilles opératoires. Après avoir pratiqué l’ablation banale des deux bras et des deux jambes, on réussit également celle du tronc. Au moyen de canalisations très simplement réglées, la tête put vivre isolée sans aucune difficulté. On parvint même à la sectionner horizontalement, à isoler le cerveau, puis une couche horizontale de substance cérébrale. Tant que le corps ainsi réduit présentait deux parties symétriques, il continuait à montrer indubitablement tous les caractères de la vie.

Au contraire, la section verticale, beaucoup plus logique, beaucoup plus facile, semblait-il, à réaliser, puisqu’elle laissait subsister un être entier dédoublé, eut toujours pour effet d’éteindre instantanément les sources mêmes de la vie.

Les savants d’alors, dans leur entêtement, ne se découragèrent point ; cette division de l’homme qu’ils ne pouvaient obtenir anatomiquement, ils la tentèrent au simple point de vue psychique. Petit à petit, ils parvinrent à éduquer la race humaine, alors très réduite par la science, et à la diviser en deux classes nettement opposées.

D’un côté, il y eut ce que l’on appela alors les matérialistes, construits à l’image du Léviathan, chez qui toute conscience fut abolie et qui ne conservaient que la vision du monde extérieur à trois dimensions. Leurs mouvements purement réflexes étaient suscités par les besoins journaliers de la vie sociale ; ils ne connaissaient d’autres ordres que les règlements scientifiques du monde extérieur ; leur discipline était absolue, leur science très complète, leur intelligence à peu près nulle.

Il y eut, d’autre part, ceux que l’on appela les idéalistes et qui furent privés de tout moyen de relation avec le monde extérieur à trois dimensions. Leur sort fut bientôt celui des anciens fakirs hindous, leur vie intérieure se développa dans d’étranges proportions. Pourvus simplement du seul sens de la quatrième dimension, ils ignoraient tout du temps et de l’espace. Pour eux, les phénomènes ne se succédaient pas ; pour eux bientôt il n’y eut même plus de phénomènes.

Les savants du Grand Laboratoire Central se montrèrent tout d’abord enivrés par les résultats obtenus ; ils avaient enfin, à leur sens, réalisé l’analyse de l’humanité, ils tenaient décomposés, en leur pouvoir, les éléments séparés qui composaient la vie. Leur enthousiasme diminua le jour où ils comprirent que ces éléments, ainsi séparés, ni d’un côté, ni de l’autre, n’étaient capables de reproduire la vie, et que prochainement, l’humanité allait s’éteindre pour toujours.

Ils avaient bien isolé ce qui constituait pour eux, jusqu’à ce jour, l’élément idéaliste ; mais il se trouvait que cet élément, à bien prendre, n’était lui-même qu’un phénomène d’origine matérielle comme les autres. De la réunion de ces éléments seule pouvait jaillir la flamme éternelle d’intelligence, la vie immortelle qui, jusqu’à ce jour, avait conduit l’humanité à ses plus hautes destinées.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 162 à 164

[ symétrie ] [ triade nécessaire ]

 

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