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ubérisation

La liquéfaction de la force de travail est bien le projet du désir-maître capitaliste à l’époque néolibérale, projet de rendre le volume de l’emploi global aussi fluide, réversible et facilement ajustable que les éléments d’un portefeuille d’actifs financiers, avec inévitablement pour effet, du côté des enrôlés, l’entrée dans un monde d’incertitudes extrême.

Auteur: Lordon Fredéric

Info: Capitalisme, désir et servitude

[ désocialisation ]

 

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dialogue

- Savez-vous qu’on mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter ?

- Vous en sortez de belles de temps en temps !

- Elle est de Kant, celle-là.

- Vous auriez dû être prof de philo au lieu d’être flic.

- Je l’ai été. Mais le monde a plus besoin de matraques que de sagesse.

Auteur: Le Roy Philip

Info: Le neuvième naufragé

[ profession ]

 

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fin du monde

L’apocalypse est un appel à être enfin rationnel, à avoir les pieds sur la terre. [...] Gaïa, c’est une injonction pour rematérialiser l’appartenance au monde. [...] Gaïa est le signal du retour sur Terre [...] c’est le seul moyen de faire à nouveau trembler d’incertitude les Modernes sur ce qu'ils sont, aussi bien sur l’époque dans laquelle ils vivent et le sol sur lequel ils se trouvent, en exigeant d’eux qu'ils se mettent enfin à prendre au sérieux le présent.

Auteur: Latour Bruno

Info: Où Atterrir, 2017, p. 283

[ réchauffement climatique ]

 

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conditionnement

Je mène une certaine vie ; je pense d’une certaine façon ; j’ai mes croyances, j’accepte certains dogmes ; et je ne veux pas perdre ces armatures de mon existence car j’ai mes racines en elles. Je ne veux pas qu’on les conteste, je ne veux pas que l’on vienne me troubler, car je me trouverais dans l’incertitude détestable de celui qui ne sait pas. Si l’on m’arrachait à tout ce que je sais et crois, je voudrais avoir une certitude raisonnée quant à ma nouvelle condition. Ainsi il se trouve que les cellules de mon cerveau se tracent certains circuits et qu’elles refusent d’en tracer d’autres, qui comporteraient une part d’incertitude.

Auteur: Krishnamurti Jiddu

Info: Dans "Se libérer du connu"

[ identité ] [ besoin de cohérence ] [ remise en question ]

 

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être humain

Enfin, de cette nature de l’homme et de l’inconstance de son jugement, de ce que l’homme juge souvent des choses d’après son seul sentiment, et que les choses qu’il croit faire pour éprouver de la joie ou de la tristesse – et c’est pourquoi […] il s’efforce de les faire se produire ou de les écarter- ne sont souvent qu’imaginaires (pour ne rien dire d’ailleurs des autres causes d’incertitude que nous avons montrées dans la seconde partie) : à partir de toutes ces raisons, nous concevons facilement que l’homme peut souvent être l’auteur tant de sa tristesse que de sa joie, autrement dit qu’il est affecté tant d’une tristesse que d’une joie qu’accompagne l’idée de lui-même comme cause.

Auteur: Spinoza Baruch

Info: L'éthique

[ instable ] [ faussement rationnel ] [ émotif ]

 
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rouage secret

Les partisans de ce paradigme mécaniste puissant qui imprègne la science depuis Newton, ultra majoritaires en sciences jusqu’à une époque récente, considèrent donc que le hasard indéterministe n’existe pas car ses causes comporteraient des "variables cachées" agissant exactement comme un conditionnement : hasard, déterminisme ou conditionnement, même combat ! […]
Ces idées ont pourtant été remises en question au cours du XXe siècle, une première fois par la mécanique quantique avec le principe d’incertitude de Heisenberg, et une seconde fois, beaucoup plus récemment, par la Théorie du Chaos. Il n’en reste pas moins que la Théorie des variables cachées demeure puissante et contribue à maintenir solidement les fondations du déterminisme qui, avec la causalité, sont même les fondations de toute la science […].

Auteur: Guillemant Philippe

Info: Dans "La route du temps" page 43

[ causalité ] [ physique classique ] [ projectionniste ]

 

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police de la pensée

La modernité produit des victimes, des touristes, des jeunes, des minorités, des valeurs universelles, des psys de catastrophe, des artistes antiracistes, des lycéens citoyens et de nouveaux droits particuliers chaque jour ; mais elle produit aussi et d’abord les flics culturels d’avant-garde chargés d’empêcher l’évaluation de tout ce fatras. Ce sont les nourrices sourcilleuses du nouvel univers. Tandis que celui-ci se transforme en nursery délirante, ces flics veillent à ce qu’aucun regard ne soit porté sur cette transformation ; et, s’il s’en produit un par malheur, à ce que celui-ci soit instantanément et lourdement pénalisé. S’efforçant de faire taire, avec des intimidations et des arguments d’avant-hier, les rares individus encore capables de voir le monde présent, c’est à dire en somme les ultimes vivants, ils patrouillent sans relâche autour de la nouvelle planète ridicule et puérile d’où montent beaucoup de cris et beaucoup de vacarme, mais aucun rire. Car les enfants ne rient pas (sinon d’un rire saccadé et halluciné) pour la raison que ces petits angoissés ont toujours besoin de savoir où est le vrai et où les faux et que le rire suppose, au moins, un fond d’incertitude, de flou, d’irrésolu qui leur sont insupportables.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1473

[ esprit de sérieux ] [ infantilisation ]

 

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savoir désagréable

Qu’on aime le pot-au-feu, la lecture, le surf, parce que dans chaque cas un bon cuisinier, un professeur de lettres, une belle amie a su éveiller une sensibilité, sans doute. Mais jamais un philosophe n’a eu le talent encore moins la capacité d’apprendre à quiconque à aimer le monde. Aurait-il ces qualités, il ferait de son élève un non-philosophe. La philosophie ne comble pas un besoin d’aimer le monde mais de l’interpréter. Une fois interprété, le monde demeure le monde — y compris pour le philosophe. Non un objet d’amour mais l’intarissable source d’incertitudes et d’inquiétudes. Pas de philosophie sans un monde anxiogène. De tous les animaux, l’humain est le plus apeuré. De tous les humains, le philosophe est le plus angoissé. Dans un système ou un aphorisme, il épanche sa phobie des hommes, de l’histoire, de la nature — de tout. Si on désire aimer le monde, pas de moyen plus funeste que de philosopher. Comme en toute recherche d’amour, que ce soit pour en recevoir ou en donner, c’est s’exposer au désarroi et au ridicule. Il est plus sage de se divertir, de s’ébattre, de boire, de se droguer. Le monde, alors, devient plus aimable.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Publication facebook du 22.10.2021

[ déplaisante ] [ maladive ] [ anti-idéaliste ]

 

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déclaration d'amour

Je pense et repense tous les jours à ce profond silence. La solitude où je suis entretient encore mes chagrins et ma profonde mélancolie. Des intérêts d’honneur et de famille m’attachent encore pour sept ou huit mois dans ce pays-ci : je commence à sentir combien ce temps me va coûter cher.

Ce sera la dernière lettre dont je t’accablerai : je ne te demande qu’une grâce, qui est de croire que je t’aime encore ; peut-être que c’est la seule chose que je puisse à présent espérer de toi.

Mets au feu toutes les bagatelles que tu sais. J’ai juré de ne plus écrire de ma vie, puisque je n’ai pas réussi pour la seule personne du monde à qui j’aurais souhaité de plaire.

L’état d’incertitude où je suis me paraît plus rude que tous les malheurs que je crains. Je vous demande en grâce, Madame, de m’instruire d’une chose qui doit intéresser toute ma vie. La dernière lettre que vous m’écrivîtes était une lettre très tendre ; je la relus cent milles fois, et je n’aurais jamais soupçonné qu’elle dût être la dernière.

Mon cher cœur, si tu ne m’aimes plus, cache-le-moi encore pour quelque temps ; je n’ai pas encore la force qu’il faut pour pouvoir l’apprendre. Ayez pitié d’un homme que vous avez aimé, si vous n’avez pas pitié du plus malheureux de tous les hommes.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Lettre à à Marie-Anne Goyon de Matignon, marquise de Graves. In Correspondance de Montesquieu, Paris, Champion, 1914, p. 74

[ rupture ] [ couple ] [ épistole ]

 

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illusion théologique

Il en résulte, en second lieu, que les hommes agissent toujours en vue d’une fin, savoir, leur utilité propre, objet naturel de leur désir ; et de là vient que pour toutes les actions possibles ils ne demandent jamais à en connaître que les causes finales, et dès qu’ils les connaissent, ils restent en repos, n’ayant plus dans l’esprit aucun motif d’incertitude …
Or, les hommes venant à rencontrer hors d’eux et en eux-mêmes un grand nombre de moyens qui leur sont d’un grand secours pour se procurer les choses utiles, par exemple les yeux pour voir, les dents pour mâcher, les végétaux et les animaux pour se nourrir, le soleil pour s’éclairer, la mer pour nourrir les poissons, etc., ils ne considèrent plus tous les êtres de la nature que comme des moyens à leur usage ; et sachant bien d’ailleurs qu’ils ont rencontré, mais non préparé ces moyens, c’est pour eux une raison de croire qu’il existe un autre être qui les a disposés en leur faveur.
Du moment, en effet, qu’ils ont considéré les choses comme des moyens, ils n’ont pu croire qu’elles se fussent faites elles-mêmes, mais ils ont dû conclure qu’il y a un maître ou plusieurs maîtres de la nature, doués de liberté, comme l’homme, qui ont pris soin de toutes choses en faveur de l’humanité et ont tout fait pour son usage. Et c’est ainsi que n’ayant rien pu apprendre sur le caractère de ces puissances, ils en ont jugé par leur propre caractère ; d’où ils ont été amenés à croire que si les dieux règlent tout pour l’usage des hommes, c’est afin de se les attacher et d’en recevoir les plus grands honneurs ; et chacun dès lors a inventé, suivant son caractère, des moyens divers d’honorer Dieu, afin d’obtenir que Dieu l’aimât d’un amour de prédilection, et fît servir la nature entière à la satisfaction de ses aveugles désirs et de sa cupidité insatiable. Voilà donc comment ce préjugé s’est tourné en superstition et a jeté dans les âmes de profondes racines, et c’est ce qui a produit cette tendance universelle à concevoir des causes finales et à les rechercher. Mais tous ces efforts pour montrer que la nature ne fait rien en vain, c’est-à-dire rien d’inutile aux hommes, n’ont abouti qu’à un résultat, c’est de montrer que la nature et les dieux et les hommes sont privés de raison.

Auteur: Spinoza Baruch

Info: Éthique, appendice de la première partie

[ anthropocentrisme ] [ animisme moderne ] [ interprétation du monde ]

 

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