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terreur

La 'crainte' que Giordano Bruno avait attribuée à ses juges prenait son origine dans 'l'horror infini' ; la peur de l'infini. La représentation de quelque chose qui dépasse toute mesure a toujours été inquiétante pour l'homme. ''La simple pensée de se retrouver à errer dans cet Univers incommensurable", reconnaissait Johannes Kepler, qui était profondément religieux, lui donnait 'un sombre frisson'. Pour lui, seule la grandeur divine était infinie, mais pas le nombre des étoiles et certainement pas l'espace vide. Au XVIIe siècle, le philosophe français Blaise Pascal le reconnut : ''Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie''. Et en 1948, le philosophe juif Martin Buber eut des pensées suicidaires lorsqu'il tenta de se représenter 'le bord de l'espace ou son absence de bord' :
- ''Les deux étaient aussi impossibles, aussi dénués d'espoir, et pourtant seul le choix entre l'une ou l'autre absurdité semblait possible. Sous une contrainte irrésistible, je titubais de l'une à l'autre, menacé de temps à autre de si près par le danger de devenir fou, que je caressai sérieusement la pensée d'y échapper en me suicidant à temps''

Auteur: Hürter Tobias

Info: Les Univers parallèles : Du géocentrisme au multivers

[ éternel ] [ incommensurable ]

 

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autocritique

Il n’a jamais été aussi difficile qu’aujourd’hui de vivre simplement, de vivre une vie simple et sincère. 

La société a de plus en plus tendance à se diviser en groupes, à rechercher des leaders qui parlent d’une voix forte, à exclure ceux qui sont différents. La sincérité de la pensée individuelle est bien souvent raillée, parfois même considérée comme dangereuse. 

Ce livre, je le regardais à l’époque avec une certaine appréhension en me demandant à qui il pourrait être utile, à part à moi-même et aux femmes ayant une nature similaire à la mienne. Maintenant que j’ai presque l’âge de la grand-mère de Mai, c’est avec sérénité que je le vois être à nouveau publié et partir pour un autre voyage. Bon vent !  Qu’il parvienne à ceux qui en ont besoin, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, qu’il les accompagne, les soutienne et les encourage du mieux qu’il peut.  Nous n’avons pas besoin de parler d’une voix forte, nous pouvons tout à fait parler et communiquer avec une petite voix.  Que ce livre leur chuchote ce message.

Auteur: Nashiki Kaho

Info: L'été de la sorcière. Postface de l'auteur

[ a posteriori ] [ humilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

étape développementale

[...] la castration orale signifie la privation imposée au bébé de ce qui est pour lui le cannibalisme vis-à-vis de sa mère : c’est-à-dire le sevrage, et aussi l’empêchement de consommer ce qui serait poison mortifère pour son corps, soit l’interdit de manger ce qui n’est pas alimentaire, ce qui serait dangereux pour la santé ou la vie. Cette castration (sevrage), lorsqu’elle est judicieusement donnée, aboutit au désir et à la possibilité de parler, et donc à la découverte de nouveaux moyens de communication, dans des plaisirs différents, avec des objets dont l’incorporation n’est pas ou plus possible. [...]

Le sevrage, cette castration du bébé, implique de la mère qu’elle aussi accepte la rupture du corps à corps où l’enfant était, passé du sein interne aux seins lactifères et au portage totalement dépendant de sa présence physique à elle. Cette castration orale de la mère implique qu’elle-même soit capable de communication avec son enfant autrement qu’en lui donnant de l’alimentation, en lui prenant ses excréments et en le dévorant de baisers et de caresses : par paroles et par gestes, qui sont langage.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 99

[ concept psychanalytique ] [ définition ] [ mère-enfant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rupture

Je t’ai aimée follement et jalousement ; mon amour a réduit toute autre passion en moi et, pour compenser, j’ai essayé de justifier cet amour en te donnant toutes les occasions qui étaient en mon pouvoir d’exploiter ce qui était intéressant en toi. Plus tu progressais, plus mon amour était justifié, et moins je regrettais tous les efforts vains de ma part. […] J’ai essayé de faire de toi un complément de ma propre personne, mais ces escapades t’ont fait chanceler, douter de toi, et voilà que tu veux, seule, retrouver ton assurance. Mais tu ne fais que passer sous le contrôle d’un autre, un contrôle encore plus subtil et tyrannique. […] Tu le sais bien, depuis le début j’ai mis à profit tout ce qui pouvait contribuer à ton talent, à ton bonheur, même quand je courais le danger de te perdre ; je ne me suis jamais permis d’intervenir qu’après coup, afin d’empêcher toute rupture brutale, afin que nous puissions revenir ensemble, car toutes les disputes et les réconciliations sont une étape vers la rupture finale, et je ne voulais pas te perdre.

Auteur: Ray Man

Info: Lettre à Lee Miller, sa muse et amante, tombée amoureuse de Zizi Svirsky. Naïvement, elle emmena Man Ray à l’une des soirées de Ziv sans rien lui dire, mais Man Ray devina tout. In Man Ray par Serge Sanchez, Folio biographies

[ épistole ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

empirisme

C'est une psychologie très particulière, ce point de vue qui annonce "la science est aussi basée sur la foi, c'est tout ". En général, cette phrase est prononcée par des gens qui affirment que la foi est une bonne chose. Alors pourquoi disent-ils "La science aussi est fondée sur la foi" sur un ton mi-triomphant mi-colérique, plutôt que comme un compliment ? Et c'est plutôt un compliment dangereux, pourrait-on penser, quant à ce point de vue. Si la science est basée sur la "foi", alors la science est de même nature que la religion - directement comparable. Si la science est une religion, c'est la religion qui guérit les malades et révèle les secrets des étoiles. Il serait logique de dire : "Les prêtres de la science peuvent marcher sur la Lune de manière flagrante, publique et vérifiable, alors que un miracle de la foi, et la foi de vos prêtres ne peut faire de même". Êtes-vous sûr de vouloir en arriver là, ô croyant ? Peut-être, après mûre réflexion, serait-il préférable de se retirer complètement de cette idée comme quoi "La science est aussi une religion ! "

Auteur: Yudkowsky Eliezer Shlomo

Info: The Less Wrong Sequences

[ miracles réitérables ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art brut

On objectera qu'il y a des excentriques bâtisseurs sans le sou: en témoignent maintes villas modestes et absurdes dans la plupart des stations balnéaires. Et on invoquera inévitablement les mânes du facteur Cheval, humble postier de la Drôme qui, lors de ses tournées, ramassa pendant trente ans des cailloux avec lesquels il éleva peu à peu, de 1879 à 1912, son fameux "Palais idéal", à Hauterives, consacré par les surréalistes, puis par André Malraux, comme un temple de l'art naîf. Ferdinand Cheval a dit lui-même: "On était bien porté à croire que cela résultait d'une imagination malade. L'on riait, l'on me blâmait, l'on me critiquait, mais comme ce genre d'aliénation n'était ni contagieux ni dangereux, on ne crut pas utile d'aller chercher quelque médecin aliéniste et je pus alors me livrer à ma passion en toute liberté, malgré tout, n'écoutant pas les railleries de la foule, car je savais que de tout temps elle tourne en dérision et même persécute les hommes qu'elle ne comprend pas." belle analyse, au passage, de la lucidité intrépide de l'excentrique et du couple qu'il forme avec son entourage.

Auteur: Braudeau Michel

Info: Six excentriques, p. 72-73

 

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auto-évaluation

Il peut être pénible, par exemple, de reconnaître la négativité que l'on porte en soi, puis de retrouver un moyen de l'extérioriser. Il existe en chacun de nous un potentiel qui va de Gandhi à Hitler. Rares sont ceux qui acceptent l'idée d'être un Hilter potentiel. On ne peut même pas l'imaginer. Pourtant, nous avons tous en nous une part négative. Le contester est extrêmement dangereux. Quand quelqu'un nie complètement les aspects obscurs de son être et se prétend totalement incapable d'une mauvaise action, même en pensée, il faut vraiment s'inquiéter. Admettre son potentiel de négativité est en effet essentiel, car on peut ainsi l'assumer et s'en libérer. Au fur et à mesure que nous découvrons les vérités fondamentales de la vie, nous pouvons nous détacher de rôles qui masquaient une profonde insatisfaction. Cela ne signifie pas que nous soyons intrinsèquement mauvais, mais que nous portons un masque sans en avoir conscience. Si vous pensiez être une sorte de saint, il est temps de vous débarrasser de cette image et de redevenir vous-même, parce qu'une telle représentation idyllique de soi est tout simplement une imposture.

Auteur: Kübler-Ross Elisabeth

Info: Leçons de vie : Comprendre le sens de nos désirs, de nos peurs et de nos espoirs

[ illusion ] [ mégalo ] [ lucidité ] [ ombre jungienne ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

enfer

L'abbé de Randan, un monastère d'Auvergne, fit un rêve dont ses religieux eurent à s'applaudir moins que lui. Sunniulphe (c'est cet abbé) fut, dans son rêve, conduit auprès d'un fleuve de feu, dans lequel venaient tomber une foule de gens, qui couraient sur les bords comme un essaim d'abeilles: les uns y étaient jusqu'à la ceinture, les autres jusqu'aux aisselles, plusieurs jusqu'au menton, et ils criaient avec beaucoup de gémissements à cause de la violence de la brûlure. Sur le fleuve était placé un pont si étroit, qu'à peine pouvait-il contenir la largeur du pied d'un homme. Sur l'autre rivage paraissait une grande maison toute blanche par dehors; et lorsqu'il demanda à ceux qui étaient avec lui ce que cela voulait dire, ils lui répondirent: "Celui qui sera trouvé lâche et mou à contenir le troupeau confié à ses soins, sera précipité du haut de ce pont. Celui qui s'y appliquera avec exactitude, passera sans danger, et arrivera plein de joie dans la maison que tu vois sur l'autre bord." En entendant ces paroles, il se réveilla et se montra depuis plus sévère envers les moines.

Auteur: Grégoire de Tours

Info:

[ songe ]

 

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novation

(à propos du futur et ses perspectives négatives)

Depuis quelques décennies le terme innovation à remplacé le mot progrès, on dit : c'est normal, ça arrive... Mais quand on regarde la rhétorique sous-jacente de ce mot on s'aperçoit que la signification d'innovation ne rend pas justice à l'idée de progrès, tout simplement parce que l'idée de progrès s'appuie sur le concept que le temps qui passe est constructeur, qu'il est complice de notre liberté et de notre volonté. Il s'agit donc de configurer le futur de manière crédible, pas utopique, tout en lui conservant une certaine attractivité.

Alors que le terme d'innovation est tout autre historiquement parlant. Innovatio en latin c'est ce qu'il faut ajouter à un contrat pour qu'il demeure valide alors que quelque chose a changé, c'est un avenant. C'était donc à l'époque comment on légiférait pour que rien ne change. Ensuite le terme a été repris par Machiavel (Le Prince) dans ces termes : il ne faut rien changer sauf si le pouvoir du Prince est en danger - bref ici aussi le mot implique que rien ne doit changer. 

Auteur: Klein Étienne

Info: conférence "L'urgence du long terme", 25 octobre 2020

[ étymologie ] [ pouvoir sémantique ] [ conservatisme ] [ amélioration ] [ avenir ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

spiritualité

Quand nous lisons "bien" Tolstoï et Dostoïevski (pour paraphraser Richards), la question de la croyance ou de l'incroyance se pose a tout instant, non par leur "faute" ou la nôtre, mais à cause de leur grandeur et de notre humanité.

Comment, alors, devrions-nous les lire ? Comme nous lirions Eschyle et Dante plutôt que, mettons, Balzac ou même Henry James. Parlant de la fin de la Coupe d'or, qui est si près d'être un roman religieux, Fergusson écrit : "Maggie n'a pas un Dieu à qui renvoyer le Prince, pas plus que n'en avait James."

Ce renvoi à Dieu, et à un Dieu si terriblement proche de la vie de l'âme, est le centre même et la base de l'art des maîtres russes. La cosmologie d'Anna Karénine et des Frères Karamazov, comme celle du théâtre antique et du théâtre médiéval, est ouverte d'un côté au danger de la damnation, de l'autre à l'action de la grâce. Nous ne pouvons en dire autant du monde d'Eugénie Grandet, ou des Ambassadeurs, ou de Madame Bovary. Il s'agit ici d'un jugement non de valeur, mais de fait.

Auteur: Steiner George

Info: Tolstoï ou Dostoïevski

[ littérature ] [ Éternel ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel