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homme-par-machine

L’affirmation selon laquelle la méthode utilisée par le cerveau humain pour encoder les relations entre les concepts n’est pas uniquement mathématique est fondée sur notre compréhension actuelle des neurosciences, de la psychologie cognitive et des complexités observables du comportement et de l’expérience humaine. S’il est vrai que de nombreux processus cérébraux peuvent être décrits mathématiquement dans une certaine mesure (par exemple, dans les modèles d’activité neuronale ou de traitement des signaux), la profondeur du traitement cognitif et émotionnel humain transcende la simple description mathématique. Voici comment nous pouvons étayer ce point de vue :

Preuves de l’existence de processus non mathématiques dans la cognition humaine

Observations neuroscientifiques : L’imagerie cérébrale et les études neurophysiologiques révèlent des schémas complexes et dynamiques d’activité cérébrale associés à la cognition et aux émotions. Si ces schémas peuvent parfois être modélisés mathématiquement, les modèles ne rendent pas pleinement compte des expériences subjectives, des intentions et de la conscience qui accompagnent ces processus.

Complexité psychologique : les pensées, les émotions et les souvenirs humains sont liés entre eux d’une manière qui ne repose pas uniquement sur des relations mathématiques observables ou quantifiables. Par exemple, la signification personnelle, l’impact émotionnel et le contexte culturel peuvent tous influencer la manière dont les concepts sont liés, au-delà de ce qui peut être réduit à de simples valeurs numériques ou équations mathématiques.

Propriétés émergentes : La conscience et l’expérience subjective sont des propriétés émergentes des processus cérébraux que nous ne comprenons pas encore tout à fait. La qualité subjective de l’expérience (qualia) n’est pas quelque chose qui peut être directement mesuré ou entièrement capturé en termes mathématiques, bien qu’il s’agisse d’un produit des processus cérébraux.



 

Auteur: chatGPT4

Info: Sur le blog de Paul Jorion, mars 2024

[ partialité ] [ esprit défini ]

 

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structuration psychologique

Paranoïa

[...]

L’expérience vécue primaire semble être de même nature que dans la névrose de contrainte, le refoulement a lieu après que ce souvenir a délié du déplaisir, on ne sait comment. Cependant, il ne se forme pas un reproche, ensuite refoulé, mais le déplaisir apparu est attribué au prochain, selon le schéma psychique de la projection. Le symptôme primaire ainsi formé est la méfiance (susceptibilité à l’égard des autres). Ici, la croyance a été refusée à un reproche. [...]

Les fragments du souvenir qui font retour sont déformés en étant remplacés par des images analogues provenant de l’actuel, donc tout simplement déformés par un remplacement dans le temps et non par la formation d’un succédané. [...]

Parce que la croyance a été refusée au reproche primaire, celui-ci se trouve livré sans bornes aux symptômes de compromis. Le moi ne se sent pas étranger par rapport à ces symptômes, mais il est incité par eux à proposer des tentatives d’explication que l’on peut nommer délire d’assimilation.

Ici, avec le retour du refoulé sous une forme déformée, la défense a tout de suite échoué, et le délire d’assimilation ne peut pas être interprété comme le symptôme de la défense secondaire, mais plutôt comme le début d’une modification du moi, comme l’expression du terrassement. Le procès trouve sa conclusion, soit dans la mélancolie (petitesse du moi), qui donne secondairement croyance aux déformations, croyance qui a été refusée au reproche primaire, soit, plus fréquemment et plus gravement, dans la formation d’un délire de protection (délire des grandeurs), jusqu’à ce que le moi soit complètement remanié.

L’élément déterminant de la paranoïa est le mécanisme de projection accompagné du refus de la croyance au reproche.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Manuscrit K dans la lettre à Wilhelm Fliess du 1er janvier 1896, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ description ] [ classification ] [ psychanalyse ]

 

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terminologie

L’avènement de la mécanique quantique révèle sans doute pour la première fois que le langage descriptif de la physique ne constitue pas un simple "reflet" du monde qui nous entoure (et dont nous faisons partie intégrante), mais informe activement notre vision du "réel" : l’insistance de Bohr sur le fait que ce langage est littéralement imprégné par une série "d’images et de représentations qui se réfèrent aux événements de la vie quotidienne" (Bohr 1991 : 252) montre assez qu’à ses yeux il a une dimension proprement modélisante, qui va bien au-delà de son fonctionnement strictement dénotatif. Or, les paradoxes irréductibles auxquels on se heurte dès qu’on essaie de décrire l’univers quantique en fonction du système de représentations hérité de la physique "classique" laissent entrapercevoir les limites d’une telle démarche sur le plan ontologique : rien (autrement dit, aucune instance métaphysique semblable au Dieu cartésien qui ne saurait vouloir nous tromper) ne garantit en fait la pertinence de notre activité modélisante, puisqu’on ne saurait affirmer avec certitude à l’heure actuelle (a) que "les mots dont nous disposons – entendons les concepts que ceux-ci désignent – correspondent de façon bi-univoque à des "moellons" de la réalité" (d’Espagnat 2002 : 227) et (b) que les structures mêmes du langage verbal et/ou logico-mathématique utilisé par les physiciens correspondent par isomorphisme (ou, à tout le moins, par homomorphisme) aux linéaments d’un aliquid* préstructuré indépendamment de nos aptitudes perceptionnelles et des normes qui régissent nos activités expérimentales (v. d’Espagnat 2002 : 167, 427-428, 452, 499 n. 1, 518). La description raisonnée du "réel" microphysique (quel que soit le sens de cette expression) est donc pour nous un perpétuel défi, dans la mesure où elle nécessite de notre part un effort d’adaptation constant sur le plan conceptuel et discursif afin de verbaliser l’indicible et de penser l’impensable.

Auteur: Ilias Yocaris

Info: Des images et des paraboles : Niels Bohr et le discours descriptif en physique quantique. Conclusion. *quelque chose d’imaginaire ou supposé

[ limitation ]

 

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idiome définitif

Tegmark soutient que "notre univers n'est pas seulement décrit par les mathématiques - il est les mathématiques" [c'est nous qui soulignons]. Son argumentation part de l'hypothèse peu controversée de l'existence d'une réalité physique externe indépendante des êtres humains. Il examine ensuite ce que pourrait être la nature de la théorie ultime d'une telle réalité (ce que les physiciens appellent la "théorie du tout"). Puisque ce monde physique est entièrement indépendant des humains, soutient Tegmark, sa description doit être exempte de tout "bagage" humain (par exemple, le langage des hommes en particulier). En d'autres termes, la théorie finale ne peut inclure aucun concept tel que "particules subatomiques", "cordes vibrantes", "espace-temps déformé" ou autres constructions conçues par l'homme. À partir de cette intuition présumée, Tegmark conclut que la seule description possible du cosmos est celle qui n'implique que des concepts abstraits et des relations entre eux, ce qu'il considère comme la définition pratique des mathématiques.

(...)

Malheureusement, je ne trouve pas que le raisonnement de Tegmark soit extrêmement convaincant. Le saut de l'existence d'une réalité extérieure (indépendante de l'homme) à la conclusion que, selon les mots de Tegmark, "Vous devez croire en ce que j'appelle l'hypothèse de l'univers mathématique : que notre réalité physique est une structure mathématique", implique, à mon avis, un tour de passe-passe. Lorsque Tegmark tente de caractériser ce que sont réellement les mathématiques, il dit : "Pour un logicien moderne, une structure mathématique est précisément ceci : un ensemble d'entités abstraites avec des relations entre elles." Mais ce logicien moderne est humain ! En d'autres termes, Tegmark ne prouve jamais vraiment que nos mathématiques ne sont pas inventées par les humains ; il le suppose simplement. De plus, comme l'a souligné le neurobiologiste français Jean-Pierre Changeux en réponse à une affirmation similaire : "Prétendre à une réalité physique des objets mathématiques, sur un plan comparable à celui des phénomènes naturels que nous étudions en biologie, nous pose, semble-t-il, un problème épistémologique préoccupant."

Auteur: Livio Mario

Info: Dieu est-il un mathématicien ?

[ codage dernier ] [ physicien-sur-physicien ] [ programme de langlands ]

 

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science-fiction

BLVR : Pensez-vous que les approches émotionnelles et psychologiques peuvent être utilisées de la même manière ?

TC : Je les classerais dans une catégorie différente. La SF est connue pour le sentiment d'émerveillement qu'elle peut engendrer, et je pense que ce sentiment d'émerveillement est généré par des histoires de percées conceptuelles. Je ne sais pas si ce sentiment d'émerveillement est engendré par des histoires d'épiphanie personnelle (personal epiphany*).

BLVR : Dans le titre de l'histoire d'Exhalation, vous écrivez : "Grâce à la collaboration de vos imaginations, toute ma civilisation revit", ce qui pourrait être une description pertinente de la littérature elle-même. Cela m'a également rappelé le message de Jimmy Carter aux civilisations extraterrestres à bord du vaisseau spatial Voyager : "Nous essayons de survivre à notre époque pour pouvoir vivre dans la vôtre". Dans quelle mesure la relation entre l'écrivain et le lecteur est-elle, selon vous, fondée sur la collaboration ? Y a-t-il un lecteur que vous imaginez, ou même que vous avez réellement, et qui vous sert d'interlocuteur idéal ?

TC : Je ne sais pas si c'est une réponse directe à vos questions, mais elles me font penser qu'il y a de nombreuses années, en 2007, j'étais au Japon, et j'ai été interviewé lors d'une convention, et quelqu'un dans le public m'a demandé ce que j'avais lu récemment. J'ai mentionné un roman intitulé Blindsight de Peter Watts, et j'avais dit que je n'étais pas d'accord avec presque tout ce qu'il contenait, mais que je l'avais recommandé parce qu'il était engagé dans des idées ; il essayait de présenter un argument d'une manière que je trouvais vraiment intéressante. Ainsi, s'il peut être agréable d'avoir un lecteur qui adhère totalement à tout ce que je dis dans l'œuvre, il est plus important d'avoir des lecteurs qui s'intéressent aux arguments que j'essaie d'avancer, qui aiment réfléchir à des idées similaires, même s'ils ne sont pas nécessairement d'accord avec moi ou s'ils ne pensent pas que j'y suis parvenu.

Auteur: Chiang Ted

Info: https://www.thebeliever.net/an-interview-with-TC. *perception soudaine et intuitive de la réalité ou de la signification essentielle de quelque chose, généralement initiée par un événement ou une expérience simple, familière ou banale.

[ littérature ] [ écriture - lecture ] [ réflexivité ] [ dialogue ]

 

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structure psychologique

Observez la structure de nos obsessionnels. Ce que l’on appelle effet de surmoi, veut dire quoi ? Cela veut dire qu’ils s’infligent toutes sortes de tâches particulièrement dures, éprouvantes, qu’ils les réussissent d’ailleurs, qu’ils les réussissent d’autant plus facilement que c’est ce qu’ils désirent faire – mais là, ils réussissent très, très brillamment, au nom de quoi ils auraient bien droit à de petites vacances pendant lesquelles on ferait ce qu’on voudrait, d’où la dialectique bien connue du travail et des vacances. Chez l’obsessionnel, le travail est puissant, étant fait pour libérer le temps de la grande voile qui sera celui des vacances – et le passage des vacances se révèle habituellement à peu près perdu. Pourquoi ? Parce que ce dont il s’agissait, c’était d’obtenir la permission de l’Autre. Or l’autre – je parle maintenant de l’autre en fait, de l’autre qui existe – n’a absolument rien à faire avec toute cette dialectique, pour la simple raison que l’autre réel est bien trop occupé avec son propre Autre, et n’a aucune raison de remplir cette mission de donner à l’exploit de l’obsessionnel sa petite couronne, à savoir ce qui serait justement la réalisation de son désir, en tant que ce désir n’a rien à faire avec le terrain sur lequel le sujet a démontré toutes ses capacités. [...]

Il y a dans l’exploit de l’obsessionnel quelque chose qui reste toujours irrémédiablement fictif, pour la raison que la mort, je veux dire là où est le véritable danger, ne réside pas dans l’adversaire qu’il a l’air de défier, mais tout à fait ailleurs. Il est justement du côté de ce témoin invisible, de cet Autre qui est là comme le spectateur, celui qui compte les coups, et va dire du sujet – Décidément [...] c’est un rude lapin ! On retrouve cette exclamation, cette façon d’accuser le coup, comme implicite, latente, souhaitée, dans toute la dialectique de l’exploit. [...] Ce que l’obsessionnel veut avant tout maintenir sans en avoir l’air, en ayant l’air de viser autre chose, c’est cet Autre où les choses s’articulent en termes de signifiant.

[...] La visée essentielle, il est certain que c’est le maintien de l’Autre.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 418-419

[ description ] [ accent comique ]

 

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racisme

Comment ontologiser l’antisémitisme ?

Le 18 octobre 1916, Martin Heidegger écrivait à sa fiancée Elfride : "L’enjuivement de notre culture et nos universités est absolument épouvantable et je pense que la race allemande devrait rassembler assez de force intérieure pour parvenir au sommet." ["Die Verjudung unsrer Kultur u. Universitäten ist allerdings schreckerregend u. ich meine die deutsche Rasse sollte noch soviel innere Kraft aufbringen um in die Höhe zu kommen15."]

S’il ne s’agit pas seulement d’un badinage entre amoureux, que devient cette forte pensée dans Sein und Zeit ? Relisons le § 27, description décisive d’une vie inauthentique, caractérisée par la perte d’identité et l’oubli de l’Être. Il n’est plus ici question de collègues juifs, mais toutefois d’un Man intolérable. La promiscuité entre le Dasein et le Man y est décrite en des termes angoissants. En effet, ici, au lieu que le Dasein "jouissant d’une primauté sur les autres, s’attache à les tenir au-dessous de lui" ["das Dasein im Vorrang über die Anderen darauf aus ist, sie niederzuhalten" (p. 126)], au lieu de régner au sommet [cf. supra "in die Höhe"], "il se tient sous l’emprise d’autrui", et ainsi "le On déploie sa véritable dictature" ["entfaltet das Man seine eigentliche Diktatur" (p. 126)], dans un quotidien banal où il est question de journaux et de moyens de transport. Cette aliénation se confirme au § 38 : le On "tentateur" (donc diabolique) procure au Dasein un "rassurement" trompeur, engage à un affairement égarant, et se caractérise par "l’absence de sol" (cf. bodenlos, p. 177), bref, le déracinement (cf. Bewegtheit, ibidem ; en d’autres termes, le cosmopolitisme apatride). Il en résulte une déchéance (Verfallen), dans un monde de la "facticité" et du "commercium". Ce commercium évoque inévitablement l’argent, tout comme la publicité du § 27, dont Martineau prend la peine de préciser qu’elle n’a rien à voir avec la réclame (p. 127, note).

Ainsi, par une simple technique de diffusion sémantique, se trouvent disséminés les éléments d’un thème bien connu : la dictature d’une ploutocratie cosmopolite. La phrase de la lettre à Elfride contre l’enjuivement de l’université que nous citions plus haut était suivie de l’exclamation : "Allerdings das Kapital!" ["Voilà bien le Capital !"], qui renvoie tout à la fois au marxisme et à l’avidité des collègues juifs, ce Man menaçant.

Auteur: Rastier François

Info: Compilation de Stephane Montavon à partir de https://journals.openedition.org/labyrinthe/4031#ftn20 où on pourra retrouver les références du texte

[ philosophie ] [ anti-Heidegger ] [ nazis ]

 
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non-réciprocité

Tout d'abord, l'amour est une expérience commune entre deux personnes - mais le fait qu'il s'agisse d'une expérience commune ne signifie pas qu'il s'agit d'une expérience similaire pour les deux personnes concernées. Il y a l'amant et le bien-aimé, mais ces deux-là viennent de pays différents. Souvent, le bien-aimé n'est qu'un stimulus pour tout l'amour accumulé qui était resté silencieux au sein de l'amant pendant longtemps. Et d'une certaine manière, chaque amoureux le sait. Il sent dans son âme que son amour est une chose solitaire. Il apprend à connaître une nouvelle et étrange solitude et c'est cette connaissance qui le fait souffrir. Il n'y a donc qu'une seule chose à faire pour l'amoureux. Il doit loger son amour en lui-même du mieux qu'il peut ; il doit créer pour lui-même un tout nouveau monde intérieur - un monde intense et étrange, complet en lui-même. Ajoutons que l'amant dont nous parlons n'est pas nécessairement un jeune homme qui cherche une alliance, il peut être un homme, une femme, un enfant ou toute autre créature humaine sur cette terre.

L'amant peut aussi correspondre à n'importe quelle description. Les personnes les plus farfelues peuvent être le stimulus de l'amour. Un homme peut être  arrière-grand-père et n'aimer qu'une fille étrange qu'il a vue dans les rues de Cheehaw un après-midi il y a vingt ans. Le prédicateur peut aimer une femme déchue. La bien-aimée peut être perfide, au cheveux gris, et avec de mauvaises habitudes. Oui, et l'amoureux peut le voir aussi clairement que n'importe qui d'autre - mais cela n'affecte en rien l'évolution de son amour. Une personne très médiocre peut être l'objet d'un amour sauvage, extravagant et beau comme les lys empoisonnés du marais. Un homme de bien peut être le stimulus d'un amour violent et avili, ou un fou jacassant peut faire naître dans l'âme de quelqu'un une idylle tendre et simple. Par conséquent, la valeur et la qualité de tout amour sont déterminées uniquement par l'amant lui-même.

C'est pour cette raison que la plupart d'entre nous préfèrent aimer qu'être aimés. Presque tout le monde veut être l'amant. Et la vérité crue est que, d'une manière secrète et profonde, l'état d'être aimé est intolérable pour beaucoup. Le bien-aimé craint et déteste l'amant, et ce pour les meilleures raisons. Car l'amant essaie toujours de dépouiller sa bien-aimée. recherche à tout prix une relation avec la personne aimée, même si cette expérience ne peut lui causer que de la douleur.

Auteur: McCullers Carson

Info: The Ballad of the Sad Café and Other Stories

[ passion ] [ déséquilibre ] [ pouvoir ] [ couple ]

 

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réminiscence

Déjà-vu ? Les scientifiques ont la réponse La plupart d'entre nous a éprouvé le "déjà-vu" au moins une fois. Sentiment inconfortable qu'on a été ici dans un endroit, dans une situation auparavant. Habituellement la sensation dure pendant un moment et est rapidement suivie de la réalisation qu'on a en fait pas éprouvé cette situation actuelle dans le passé, et qu'on ne peut simplement pas connaître cet endroit. Néanmoins, il y a le sentiment que quelque chose était là dans notre mémoire, en partie ou en entier.
La sensation de "déjà-vu", a été nommée ainsi au 19ème siècle, mais ce phénomène mental a fasciné et effrayé ceux qui l'éprouvent. depuis bien plus longtemps.
La Science eut peu à offrir comme explication, ajoutant au mystère.
Il y eut des tentatives pour éclaircir le phénomène, certains y voyant une évidence qu'après la mort l'âme passe à un autre corps, humain ou animal.
Un des point de départ pour les chercheurs est qu'une expérience de "déjà vu" est peut-être liée à l'expérience d'un rêve qui a été à demi ou totalement oublié.
Les auteurs français Marc Tadié et son frère Jean Yves, l'un directeur de faculté de neurochirurgie, l'autre professeur de littérature, pointent ceci dans en leur livre "Le sens de la mémoire ".
Il est caractéristique de l'expérience qu'on est sûr pendant un moment d'avoir vécu cette expérience auparavant mais qu'on ne peut simplement pas se rappeler ou dans le temps.
La description des rêves dans la littérature pourrait indiquer une manière pour comprendre ces expériences de "déjà-vu".
"Dans un rêve la conscience peut bouger librement dans un espace sans limites, où passé et futur se mélangent" disent les deux Tadié au sujet de descriptions de cette sorte.
Dans une contribution l'année dernière au magasine allemand "Gehirn und Geist" (cerveau et esprit, édités par Heidelberg référence est faite de recherches au sein des processus de mémoire conduits par John D.E. Gabrieli et son équipe à l'université de Stanford en Californie.
Leurs études indiquent que les structures cervicales de l'hippocampe et du cortex parahippocampien jouent des rôles différents dans ce processus.
Tandis que l'hippocampe permet sujet à se rappeler les événements consciemment, le cortex parahipppocampien peut faire la distinction entre des impulsions accoutumées ou inhabituelles, il fait ceci sans même se rapporter à une expérience concrète.
Josef Spatt de l'institut de Ludwig-Ludwig-Boltzmann à Vienne a basé son hypothèse sur cette idée, proposant que le "déjà vu" se produit quand le Parahippocampe, sans que l'hippocampe soit impliqué, émet un signal "accoutumé à", ou "confortable" lié avec telle ou telle sensation.
Ainsi une expérience peut-être considérée comme bien connue, quoiqu'elle ne puisse pas être placée à temps.
Comme Spatt, Uwe Wolfradt, qui fait des recherches sur la self aliénation et les phénomènes de mémoire à l'institut de psychologie de l'université de Halle-Wittenberg dit qu'il y a probablement beaucoup de régions du cerveau impliquées dans la sensations de "déjà vu".
"Les sentiments intensifs de self-aliénation et d'irréalité, couplés avec un sentiment du temps modifié, semblent indiquer une série complexe d'événements dans la conscience," dit-il.
Tandis que la personne éprouvant le "déjà vu" peut commencer à douter de sa prise sur la réalité pendant un moment, les neurologistes croient que cette "petite erreur" commise par notre conscience leur ouvre une fenêtre inhabituelle sur les processus de la conscience.
"Peut-être que la recherche à venir induite par le "déjà vu" expliquera non seulement comment les erreurs de mémoire se produisent, mais également comment le cerveau peut établir une image continue de le réalité " indique Wolfradt.

Auteur: Nouvelles allemandes

Info: Hambourg 14 février 2005

[ paramnésie ]

 

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cinéma

Cher Robert,
Conformément à la décision dont nous sommes convenus après notre entrevue avec Mr. Joseph Breen, je vous écris cette lettre dans laquelle je vais indiquer et tenter d'expliquer les grandes lignes selon lesquelles nous pourrions établir un scénario de Madame Bovary.
Le premier point que je souhaite souligner est la nécessité de suivre le livre de Flaubert avec une fidélité absolue ; pourtant, comme le sujet est très vaste - d'un champ beaucoup plus étendu que celui habituellement traité dans un film - je pense que nous pouvons, sans prendre de liberté avec l'histoire, faire ressortir avec force certains points et en laisser d'autres dans l'ombre.
Nous devons également tenter de tirer une morale des expériences émotionnelles de l'infortunée Emma. Flaubert y parvient fort bien par le biais du roman car il profite pleinement du commentaire et de la description. Un film étant limité au dialogue et à la photographie, il nous faut trouver un autre moyen pour mettre en évidence cette morale.
Pour commencer, j'insisterai sur l'éducation d'Emma et certains faits qui ont formé son caractère : l'erreur profonde commise par son père en l'envoyant dans un collège à la mode, où elle fut en contact avec des filles beaucoup plus riches qu'elle, coudoyant ainsi un monde qui était loin d'être le sien ; c'est là aussi qu'elle a appris à mépriser son père, un simple fermier normand. J'aimerais insister sur ses rêves, les livres qu'elle lit et aussi, peut-être, l'aspect superficiel de son sentiment religieux. Avec l'aide de ces éléments, je pourrais peut-être commencer à élaborer un film sur une base solide - et on ne peut plus familière au public. Le refus d'affronter les faits et de voir la vie telle qu'elle est constitue une erreur courante chez les jeunes filles d'aujourd'hui. Et en Amérique en particulier, si tant de femmes passent d'un divorce à un autre et mènent pour finir une vie extrêmement malheureuse, c'est parce que, comme Emma Bovary, elles perdent leur temps à poursuivre un idéal impossible, d'autant plus impossible et inaccessible qu'il n'existe que dans leur imagination.
Pour montrer en pleine lumière l'erreur fondamentale de Madame de Bovary, j'aimerais que l'acteur qui joue le rôle du mari soit un homme d'apparence normale qui, outre ses grandes qualités ­ - il a bon coeur et c'est une bonne nature - donne l'impression d'être homme d'intelligence normale. En mariant Emma à un vieux barbon, qui serait affreux et stupide au dernier degré, il me semble qu'on détruirait le message à portée morale que j'aimerais faire passer par l'intermédiaire de ce film. Un mari aussi répugnant suffirait largement, aux yeux de la majorité de notre public, à absoudre Madame Bovary de toute faute. Je veux montrer que l'erreur d'Emma vient d'elle, qu'elle est sa propre victime, son pire ennemi ; et que si sa vie avait été bâtie sur des principes plus sains, elle aurait été parfaitement heureuse avec son mari.
Je ne puis vous donner une idée claire d'une intrigue pour le film tant que je n'ai pas écrit le scénario, mais je puis vous dire maintenant que la direction qui me paraît la meilleure est celle donnée par l'auteur lui-même, à la différence que tout devrait être vu ou plutôt ressenti par Emma et de son point de vue. Le roman nous donne une description générale dans laquelle l'héroïne n'est qu'un des éléments. Flaubert dissèque Emma et l'explique à la manière d'un chirurgien qui analyse un cadavre au cours d'une leçon d'anatomie. Au lieu que le public contemple son cas d'un oeil froid, j'aimerais qu'il participe plus intimement à l'expérience de cette femme et, ce faisant, qu'il éprouve plus profondément les conséquences désastreuses de son erreur.
[...]
Je vous prie de ne voir dans cette lettre, Robert, que l'expression hâtive de ma première réaction. Tout ce que j'ai dit doit être revu et discuté. Néanmoins, j'espère que ce premier effort de ma part sera satisfait pour vous.
Cordialement vôtre.

Auteur: Renoir Jean

Info: Lettre du 8 juin 1946 à Robert Hakim, ami et collaborateur

[ transposition ] [ littérature ]

 

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