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histoire

Rien n'est plus connu, semble-t-il, que le despotisme éclairé. Cette expérience d'un demi-siècle (1740-1790) - elle a duré deux fois plus longtemps que le fascisme de nos jours - tient dans tous nos manuels scolaires une place de choix. On en devine les raisons : les auteurs des petits traités ont gardé l'habitude, contractée à l'âge des Lumières par les philosophes de Paris, de louer l'étranger pour mieux critiquer l'ancien régime français. Le résultat subsiste et confère au "despotisme éclairé" l'essence, l'existence, et mille vertus de raison, de mécénat, de logique et de philanthropie.

Auteur: Bluche François Paul Guérande

Info: Le despotisme éclairé

[ relatif ] [ franc-maçon ]

 

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justifications

Le besoin de salut engendre autant de mal dans le monde que la tendance à la destruction. Leurs moyens diffèrent, mais les dommages sont identiques. Un homme qui cherche le salut est aussi peu tolérant que celui qui piétine tout. C'est que n'importe quelle visée conduit à la tyrannie. Les crimes commis au nom de l'empire des cieux ne sont pas moins nombreux que ceux commis au nom du paradis terrestre. Exclure quelque chose — en fonction de n'importe quoi — signifie vouloir supprimer automatiquement tout ce qui ne t'appartient pas. Chaque existence porte en elle un fanatisme incurable ; chaque être à soif de victimes. 


Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Divagations

[ despotisme ] [ pouvoir sémantique ] [ dualité ] [ violence ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

portrait

Et c’est toujours le même spectateur, devant sa télé, toujours le même supporter bien hébété, bien abruti d’admiration, bien dévot de l’ordre établi et de tous les efforts imaginables pour se dépasser soi-même, toujours le même bonhomme en bois qui se lève pour Danone, qui prie l’idole Transparence chaque matin et qui ne sort jamais de chez lui sans sa batterie de capotes. Le voilà, le nouveau citoyen, le héros positif du totalitarisme disneylandien, le cow-boy bronzé que la fumée incommode ! Le voilà, le mannequin apostolique du nouveau despotisme, le produit de synthèse de l’Empire du Bonheur pour Tous, l’androïde issu de tous les sondages passés et à venir.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels I - Rejet de greffe", pages 316-317

[ consumérisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir

Chaque homme s'imagine qu'il possède dans son propre caractère les qualités qui l'empêcheront de succomber à la tentation du despotisme à laquelle l'exposent des institutions mal construites. Mitterrand a souvent répété qu'il lui faudrait sans doute amender notre constitution, au vu des abus commis par ses prédécesseurs, et en prévision des inéluctables abus de ses successeurs, puisque les humains, lui excepté, sont incapables de se restreindre spontanément, par pure vertu démocratique. Quand on regarde en quoi cette vertu mitterandienne a consisté, on ne peut se retenir de sourire à tant de naïveté et de cécité sur soi-même. Bel exemple de la vitesse à laquelle l'accession au poste suprême détruit la lucidité de l'impétrant.

Auteur: Revel Jean-François

Info: L'absolutisme inefficace, Plon 1992, p.12

[ drogue ] [ malédiction ]

 

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mimétisme

Tout le commerce entre maître et esclave est un exercice perpétuel des passions les plus turbulentes, du despotisme le plus acharné d'une part, et de la soumission dégradante de l'autre. Nos enfants le voient et apprennent à l'imiter, car l'homme est un animal imitateur. Cette qualité est le germe de toute éducation en lui. Du berceau à la tombe, il apprend à faire ce qu'il voit les autres faire. (...) Le parent tempête, l'enfant regarde, attrape ces linéaments de courroux, use des mêmes airs dans le cercle des petits esclaves, donne libre cours à ses pires passions, et ainsi éduqué et soigné, exercé quotidiennement en tyrannie, il ne peut que se laisser emporter par elles et leurs odieuses particularités."

Auteur: Jefferson Thomas

Info: Notes on the State of Virginia

[ domination ]

 

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politique

Le grand problème des temps nouveaux, c’est en Europe, non moins qu’en Amérique, la conciliation de ces deux termes, démocratie et liberté. Hors de là il ne saurait y avoir qu’agitations et révolutions successives. Telle sera la tâche du siècle prochain, car le nôtre, à son déclin, est déjà trop vieux pour se flatter de l’accomplir. C’est là manifestement une œuvre de longue haleine, au-dessus des forces d’une seule génération. Elle a beau paraître malaisée, en désespérer, ce serait désespérer de la civilisation. Le triomphe même de la démocratie rend le libéralisme plus nécessaire, car, si elle n’était pas conquise à la liberté, comme autrefois les barbares l’ont été au christianisme, la démocratie nous vaudrait le despotisme le plus ignorant et le plus brutal qu’ait jamais vu le monde.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ gouvernement ] [ risque ] [ régulation ] [ perspectives ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

despotisme

La tyrannie est une habitude, capable de se développer, et qui devient à la longue une maladie. J’affirme que le meilleur homme du monde peut s’endurcir et s’abrutir à tel point que rien ne le distinguera d’une bête fauve. Le sang et la puissance enivrent : ils aident au développement de la dureté et de la débauche ; l’esprit et la raison deviennent alors accessibles aux phénomènes les plus anormaux, qui leur semblent des jouissances. L’homme et le citoyen disparaissent pour toujours dans le tyran, et alors le retour à la dignité humaine, le repentir, la résurrection morale deviennent presque irréalisables. Ajoutons que la possibilité d’une pareille licence agit contagieusement sur la société tout entière : un tel pouvoir est séduisant. La société qui regarde ces choses d’un œil indifférent est déjà infectée jusqu’à la moelle.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Souvenirs de la maison des morts

[ pouvoir maudit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

critique

Si Sartre avait été un intellectuel critique de la trempe d’un Orwell, d’un Camus, d’un Koestler, et non pas une mouche du char parmi tant d’autres, il eût dit que tout communiste soutenant l’écrasement des ouvriers de Berlin (1953), ou de Budapest (1956), était un chien ; au lieu d’expliquer que les travailleurs hongrois n’étaient pas "mûrs" pour recevoir le "rapport Kroutchev". Il n’eût pas été coqueter avec Castro à Cuba pour en ramener des odes au communisme tropical. Il eût mis en garde l’intelligentsia et la jeunesse militante contre leur aspiration fanatique à la servitude (et au despotisme) au lieu de marivauder avec les maos, ses cadets de Normale Sup’. Lui qui n’avait pas résisté à grand-chose sous l’Occupation, il n’eût pas flatté leur goût de la violence ("révolutionnaire"). Enfin, il eût choisi sa liberté, il eût été existentialiste.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Alain Badiou nous attaque", page 35

[ théorie-pratique ] [ ignare ] [ idéal ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

contraintes d'écriture

Je me rends compte que mon oeuvre, si elle a éclairé mon époque, a aussi intimidé les hommes de lettres. Je choisis de devenir le Père du Roman. Je m'y prends ainsi : je distribue des schémas à chaque écrivain ; je les appelle schémas, en réalité ce sont des sentences. Je leur dis : "Roman de cent quatre-vingt-dix pages ; personnages : six féminins, quatre masculins ; un homicide, un adultère, cadre luxueux, bassesse morale, inflation, coup d'État final." Ou bien : "Riche famille déchirée par des passions inavouables, de la luxure à la philatélie ; homicides : trois ou quatre ; fornications réalistes, appartement de cinq pièces avec vue sur la mer." Ou bien, avec l'audace qui me caractérise désormais : "Inceste entre nouveau-né et bisaïeule qui tire les tarots, ambiance d'inspiration orientale." Puis je relis, je corrige, je donne le bon à tirer : c'est l'époque des Chefs-d'oeuvre grégaires.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Le bruit subtil de la prose", éd. Le Promeneur, p. 59

[ littérature ] [ despotisme ] [ fantasme ] [ directives ] [ rédaction ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

barbarie

Le Réel et l'impossible sont antithétiques; ils ne peuvent aller ensemble. L'analyse pousse le sujet vers l'impossible, elle lui suggère de considérer le monde comme il est vraiment, c'est-à-dire imaginaire et sans aucun sens. Alors que le Réel, comme un oiseau vorace, ne fait que se nourrir de choses sensées, d'actions qui ont un sens. On entend toujours répéter qu'il faut donner un sens à ceci et à cela, à ses propres pensées, à ses propres aspirations, aux désirs, au sexe, à la vie. Mais de la vie nous ne savons rien de rien, comme s'essoufflent à l'expliquer les scientifiques. Ma peur est que par leur faute, le Réel, chose monstrueuse qui n'existe pas, finira par prendre le dessus. La science est en train de se substituer à la religion, avec autant de despotisme, d'obscurité et d'obscurantisme. 

Il y a un Dieu atome, un Dieu espace ... Si la science ou la religion l'emportent, la psychanalyse est finie.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 1974

[ organisation technique ] [ barrières mentales ] [ absolutisme ] [ croyances rationnelles ] [ humains secondéités sources ]

 
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Ajouté à la BD par miguel