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fumets

Il est dix heures du matin et il commence à faire chaud, les gens sont fatigués et montent dans l'omnibus du cimetière (ce sont les mêmes que ceux des gares, du football et des arènes), certains, les plus loyaux et les plus en vue, ont passé la nuit à veiller le cadavre, les gens quand ils sont fatigués dégagent une odeur spéciale, Madeleine Immaculée Mugica, elle, ne sentait pas la femme fatiguée mais la femme morte, par contre Belle Turquoise sent la femme fatiguée, très fatiguée, on le remarque difficilement mais c'est vrai, mesdames, pour votre santé utilisez les lotions parfumées "Perleucuterol", malheureusement le parfum des lotions n'efface pas l'odeur traîtresse de la fatigue. Rien ne se crée ni ne se détruit dans la nature, les choses se déguisent et le cycle du carbone est lui aussi très mystérieux et riche en enseignements.

Auteur: Cela Camilo José

Info: In "San Camilo 1936", éd. Albin Michel, p. 173

[ chimie ] [ publicité ] [ veille mortuaire ] [ courant de conscience ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

topologie

La science de la géométrie est d'un usage indispensable et une référence constante pour tous ceux qui étudient les lois de la nature, car les relations de l'espace avec les nombres sont l'alphabet avec lequel ces lois s'écrivent. Mais au-delà de ces qualités présentées par la géométrie, cette dernière a une valeur bien particulière pour tous ceux qui souhaitent comprendre les fondements de la connaissance humaine et les méthodes par lesquelles elle s'acquiert. En effet, l'étudiant en géométrie acquiert, avec un degré de perspicacité et de clarté que le lecteur non mathématicien peut difficilement imaginer, la conviction qu'il existe des vérités nécessaires, dont beaucoup ont un caractère très complexe et frappant, et que quelques-unes de ces vérités les plus simples et les plus évidentes que l'esprit de l'homme est capable d'appréhender, peuvent, par déduction systématique, conduire aux résultats les plus distants et les plus inattendus.

Auteur: Whewell William

Info: The Philosophy of the Inductive Sciences Part 1, Bk. 2, chap. 4, sect. 8 (1868)

[ équations universelles ] [ fractales ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychanalyse

Quant à la question de la valeur de mes travaux et de leur influence sur le développement de la science dans l’avenir, je ne peux que difficilement prendre position moi-même. Parfois j’y crois, parfois j’en doute. Je pense qu’on ne peut absolument pas le prévoir ; le Bon Dieu ne le sait peut-être pas encore lui-même. Malgré tout, ils pourraient bien nous être maintenant de quelque valeur, et je me réjouis sincèrement de ne plus être tout seul. Si je ne vis pas très vieux, je n’en profiterai pas, et je ne travaille certes pas dans l’attente d’un bénéfice ou de la gloire ; et, compte tenu de l’inéluctable ingratitude des humains, je n’en attends rien non plus dans l’après-coup pour mes enfants. Toutes ces supputations doivent jouer chez nous un tout petit rôle, si tant est que nous soyons sérieux en proclamant notre appartenance à la firme mondiale : "Fatum et Ananké". 

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Correspondance Freud-Ferenczi 1908-1914", trad. par le groupe de traduction du Coq-Héron, composé de Suzanne Achache-Wiznitzer, Judith Dupont, Suzanne Hommel, Christine Knoll-Froissart, Pierre Sabourin, Françoise Samson, Pierre Thèves, Bernard This, Calmann-Lévy, 1992, lettre du 10 janvier 1910

[ réception ] [ utilité collective ] [ postérité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

expression détournée

Dans le discours normatif, la notion que le symptôme puisse persister à cause de sa fonction utilitaire est proprement scandaleuse. Freud ne l’ignorait pas, il courait le risque d’être perçu comme un cynique. Néanmoins, son constat était fondé sur sa très longue expérience clinique. Dès l’article de 1913 sur le début du traitement, il notait que le pauvre ne se laisse que difficilement arracher de sa névrose car celle-ci lui rend de trop bons services dans son combat pour l’auto-affirmation. Ce bénéfice secondaire fait obstacle à la thérapie analytique dans la mesure où la névrose contribue au maintien dans le lien social en évitant l’exclusion et le jugement dépréciatif des autres : "La pitié que les hommes ont refusée à sa détresse matérielle, il la revendique à présent au titre de sa névrose et il peut même s’affranchir de l’exigence de combattre sa pauvreté par le travail." [Freud, Sur l'engagement du traitement].

Auteur: Sokolowsky Laura

Info: Dans "Lacan quotidien", n°823

[ individuation ] [ complaisance ] [ inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

source

Ce jour-là nous subissions les activités sauvageonnes des enfants et de leurs amis. Jeunes excités en mal d'existence avérée, c'est à dire d'une existence confortée par la réaction témoin - courroucée ou pas - de l'adulte pris en otage-spectateur-cible. Qui a d'ailleurs tout intérêt à se montrer le plus aimable, poli et positif possible quand son attention est sollicitée encore plus précisément avec force et insistance parce qu'une telle énergie se double - ou se triple - facilement d'effets collatéraux difficilement maîtrisables, donc certainement désagréables vu le culot revanchard impétueux dont peuvent faire preuve les énergumènes. Cet agacement dissimulé est malgré tout tempéré parce qu'on garde, tout au fond de nous, un infime reliquat d'indulgence pour les emplâtres gesticulants et bruyants qui tentent de nous occuper attention et champ de vision. Bienveillance induite par la simple mémoire d'actes similaires accomplis à un âge identique - ou approchant. Nous fûmes à peu près les mêmes.

Auteur: MG

Info: 1998

 

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silence

Pour lui la vraie vie était le bruit de la nature. Principalement parce que celle de la campagne n'en fait pas, ou si peu... en tous cas pas dérangeant. Seul le tonnerre aurait pu être susceptible de le sortir de ses occupations méditatives. Et encore. C'est pour cela qu'il supportait de moins en moins la présence des hommes, leurs voitures, avions, tracteurs... hurlements des foules dans les stades, cris-ordres adressés aux enfants ou aux chiens, commérages-babillages juste entretenus par convenance, par peur de la vacuité, pour faire baisser la tension, parce qu'il était difficilement soutenable de rester avec quelqu'un sans parler. Ah ! Partager son mutisme avec des inconnus, voilà une nouvelle religion à développer. Pourquoi toute cette gêne ? Il pensait souvent à cette phrase de Max Frisch : "Parmi les minutes les plus heureuses que je connaisse il y a celles où je viens de quitter les gens, les gens, pour moi, c'est une corvée".

Auteur: Mg

Info: 10 aout 2013

[ tranquillité ] [ rapports humains ]

 

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genre autobiographique

Les meilleurs auteurs de confessions oscillent entre l’auto-analyse et la complaisance envers soi-même. Advertisements for Myself de Norman Mailer, Making it de Norman Podhoretz, Portnoy’s Complaint de Philip Roth, Three Journeys de Paul Zweig, A Fan’s notes de Frederick Exley : tous ces ouvrages oscillent entre des révélations difficilement acquises sur le plan personnel, purifiées par l’angoisse née de la lutte, et la sorte de confession contrefaite qui décrit des événements dont le seul intérêt pour le lecteur est d’entrer dans le champ des préoccupations immédiates de l’auteur. Au seuil d’une révélation, ces auteurs battent en retraite et se parodient eux-mêmes, comme s’ils voulaient désarmer la critique en la prévenant. Tentant de charmer le lecteur, au lieu de proclamer l’importance de leurs écrits, ils recourent à l’humour moins pour prendre quelque distance par rapport à leur discours que pour s’insinuer dans ses bonnes grâces, et obtenir son attention sans lui demander de prendre au sérieux l’auteur ou son sujet. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 41-42

[ confessions complaisantes ] [ ambivalence ] [ masque ] [ insincère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès

Les jeunes d’aujourd’hui ont vraiment de la chance ! Ils vont en vacances à l’étranger, ils sillonnent les autoroutes avec leurs parents, ils voient des tas de choses fascinantes : des accidents, des ambulances, des gendarmes… Sur l’écran de la télévision, ils suivent les guerres et les révolutions comme s’ils y étaient. La politique, les grèves, la vague de criminalité, n’ont plus de secrets pour eux. "Vous vous rendez compte, dites-donc, nous autres on n’avait pas tout ça quand on était gosses, hein ?" Soumis à un appareil bombardement de stimuli extérieurs, l’enfant de l’ère des transports supersoniques ne peut être que génial. Il l’est parfois, en effet. Souvent, encore très jeune, il nous étonne par des réflexions dignes d’un adulte, il nous ravit en montrant une maturité d’esprit difficilement concevable à son âge. Magnifique ! Il est génial, je vous l’avais bien dit. Seulement, où est l’enfant ? Et surtout qu’a-t-on fait de son don le plus précieux : l’innocence ?

Auteur: Lowen Alexander

Info: Dans "La dépression nerveuse et le corps", pages 230-231

[ traumatisme ] [ précocité ] [ aliénation ]

 

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introspection

Chaque été quand je revenais au pays, et que je restais assis, immobile, au milieu des cigales à la voix brûlante, souvent, une étrange tristesse me saisissait. Cette tristesse, il semblait qu'elle entrât dans mon cœur avec la voix même, si douloureusement aiguë, des cigales : et je me figeais alors dans une longue immobilité, contemplant seulement, solitaire, ma solitude intérieure. Mais cet été-ci, petit à petit depuis mon retour, ma tristesse avait changé de nuance. Et tout comme le cri de la cigale commune avait fait place au cri de la petite cigale, ainsi je sentais, autour de moi, la destinée de ceux qui m'étaient chers entraînée insensiblement dans une immense métamorphose...

Je songeais sans fin à la tristesse du père, à son attitude, à ses paroles. Je songeais à ma lettre au Maître, restée sans réponse. Le Maître et le père représentaient à mes yeux des caractères opposés : c'est pourquoi, rapprochements ou contrastes, mon esprit eût difficilement séparé leurs deux images.

Auteur: Natsume Soseki

Info: Le pauvre coeur des hommes

[ méditation ] [ réflexion ] [ nature ]

 

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latinismes

En effet, en ce moment l'influence latine s'exerce d'une manière concentrique : nous recevons les mots internationaux non seulement directement du latin et des autres langues romanes, mais aussi du russe, l'anglais, etc. Un mot comme "combină" nous vient du russe, qui, à son tour, l'a pris à l'anglais. Il fait corps maintenant en roumain avec le verbe "a combina"qui vient du français. "Revolver" est entré en roumain par l'allemand (bien des gens prononçaient naguère revòlver), après quoi on l'a réemprunté au français (en français et en allemand il vient de l'anglais, qui l'a fabriqué à partir d'éléments latins). "Marinar" (marin) vient sans doute du grec, qui l'a pris lui-même à l'italien, mais bien des linguistes pensent qu'il a été fait en roumain même sur "marină". Évidemment, on pourrait songer que la situation actuelle est elle aussi passagère ; mais le vocabulaire scientifique, politique, etc. et maintenant unifié à l'échelle européenne, sinon mondiale, et l'on voit difficilement de quelle manière on parviendrait à en rejeter l’élément latin.

Auteur: Graur Alexandru

Info: La romanité du roumain, p. 58

[ mots-touristes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel