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poème

Je n'ai pas un langage pour les dimanches,
des habits pour la semaine,
un lit pour aimer,
un autre pour oublier,
tout se passe dans le même
où j'aurai une vieillesse heureuse,
une agonie désespérée et batailleuse.

Je suis quotidien comme un arbre,
sédentaire comme la mer,
immobile, ô si immobile
qu'autour de moi ce sont les pierres
qui vont d'îles en îles.

Auteur: Le Gouic Gérard

Info: Fermé pour cause de poésie

[ chair-esprit ] [ nature ] [ contemplation ]

 

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vacheries

Paris, 1936. Ça défilait à tout bout de champ, pendant des dimanches entiers, sur le tracé rituel de la République à la Nation. N'y manquait jamais, avec sa figure de maniaque sexuel dévoré de tics, le sieur André Malraux, espèce de sous-Barrès bolchéviste, rigoureusement illisible, et qui soulevait pourtant l'admiration à Saint-Germain-des-Prés, même chez les jeunes gogos de droite, grâce à un certain éréthisme du vocabulaire et une façon hermétique de raconter des faits divers chinois effilochés dans un bouillon d'adjectifs.

Auteur: Rebatet Lucien

Info:

[ agité ] [ excité ]

 

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dépotoir

Quand j’étais enfant, les plus beaux dimanches étaient ceux des virées à la décharge publique (le tas d’or dur). A l’époque, on trouvait encore en pleine campagne des fragments de vies inconnues, entassés comme après un naufrage, mis au rebut, délaissés. […] En toute simplicité, nous accordions à ces choses une nouvelle vie. Au plaisir de découvreur que suscitaient ces explorations s’ajoutait le sentiment diffus d’aller à l’encontre d’une règle, de nager à contre-courant, de choquer le bourgeois. Ce que les autres jetaient, nous en faisions des trésors.

Auteur: Mélois Clémentine

Info: Sinon j'oublie, [préface]

[ gamins chiffonniers ] [ terrain de jeu ] [ mômes chiftirs ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

ennui

Comme ce passage de Tom Sawyer où Tom se demande si les dimanches ne sont pas juste une forme de sadisme un peu plus raffinée que les jours de semaine avec leur succession habituelle de corvées et d'école. Chaque semaine, on a un jour de congé, juste pour nous rappeler à quel point les six autres sont horribles - et même cet unique jour précieux est gâché par une matinée à l'église, à regarder le soleil qui brille derrière les vitraux pendant qu'un vieux connard débite son blabla sur Dieu.

Auteur: Burnside John

Info: Scintillation

[ routine ]

 

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mémoire

Les lieux ne sont pas qu'un espace, ils sont aussi associés à une époque. Je regarde la ville différemment depuis que je porte en moi ses souvenirs. Mes pensées ne cessent de vagabonder autour de la place d'Armes, que je connais moi aussi depuis mon enfance comme un lieu festif, un lieu lié aux dimanches matin, à l'odeur des fleurs coupées qu'achetaient mes parents, à la fanfare désuète dans le kiosque à musique parfaitement restauré. Mais à présent, je cherche dans le langage fermé des façades l'endroit où a dû se dresser l'immeuble dans lequel mon grand-père a passé quelques mois à travailler comme apprenti [...].

Auteur: Hertmans Stefan

Info: Guerre et Térébenthine

[ analogique ] [ associative ]

 

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nostalgie

Venir à Pâques, je l'espère bien, quoique ce soit l'époque où nous allons à Bade. Enfin ; j'espère revoir Paris, en avril, quand les arbres du Luxembourg ont des feuilles tendres et transparentes au soleil, et que même les manuscrits de la Bibliothèque nationale sentent le printemps. Tous les dimanches, cher poète, à la tombée du soir, j'ai des spleens lancinants à songer à Paris à cette heure, à notre quartier, rues Denfert, Gay-Lussac, Berthollet, Monsieur le Prince, etc... Ces rues existent-elles toujours ? Je vois Henry filant comme une élégante sauterelle le long des murs de la rue Denfert, et puis causant avec vous dans votre petit salon et j'en suis très jaloux. Fermez-lui parfois votre porte au nez, n'est-ce pas ?

Auteur: Laforgue Jules

Info: "Lettres à un poète", éd. La Connaissance, p. 18

[ fantasme ] [ épistolaire ] [ saison ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

climat

Maigret regarda à travers les vitres. Il ne pleuvait plus, mais les rues étaient pleines de boue noire et le vent continuait à souffler avec violence. Le ciel était d'un gris livide.
Des gens revenaient de la messe. Presque tous avaient Le Phare de Brest à la main. Et tous les visages se tournaient vers l'hôtel de l'Amiral tandis que maints passants pressaient le pas.
Il y avait certes quelque chose de mort dans la ville. Mais n'en était-il pas ainsi tous les dimanches matin? La sonnerie du téléphone résonna à nouveau. On entendit Emma qui répondait :
"Je ne sais pas, monsieur... Je ne suis pas au courant... Voulez-vous que j'appelle le commissaire?... Allô!... Allô!... On a coupé...
- Qu'est-ce que c'est? grogna Maigret.

Auteur: Simenon Georges

Info: Le chien jaune

[ maussade ]

 

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racisme

Je connaissais alors un certain nombre de Juifs, de Vienne évidemment. Je n’éprouvais aucune haine pour eux, et cela précisément parce qu'en ce temps-la l’antisémitisme positif de la noblesse et des milieux ou je fréquentais était devenu une mode chez les concierges, les petits bourgeois, les ramoneurs, les tapissiers. Changement absolument analogue a celui des modes, qui avait pour effet d'amener la fille du concierge d’hôtel de ville a planter sur son chapeau des dimanches la même pleureuse qu'une Trautmannsdorf ou une Szechenyi y arborait trois ans auparavant. Or, de même qu'une Szechenyi ne pouvait plus porter aujourd'hui la pleureuse dont la fille garnissait son chapeau, de même la bonne société dont je faisais partie ne pouvait plus mépriser un juif, pour la simple raison que mon portier s'en chargeait.

Auteur: Roth Joseph

Info: La crypte des Capucins

[ sociologie ] [ vulgarisation ]

 

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consumérisme

C’était assurément plus commode, quand on promettait aux gens le Ciel après la mort. Désormais, on leur serine que le paradis existe bel et bien sur terre, on l’affiche partout sur les murs et les écrans en leur jurant qu’ils pourront y accéder, s’ils le méritent. A condition de souscrire au dogme du marché, prendre part à la compétition globalisée, prier chaque jour pour une plus grande maison, une herbe plus verte et une plus large télé, se réunir tous les dimanches matin dans de grands centres commerciaux climatisés - et la Réussite reconnaîtra les siens. Alors oui, quand le paradis gonfle chaque jour ses tarifs et durcit ses conditions d’entrée, je peux comprendre que certains crient à l’arnaque organisée. J’aurais sans doute pensé la même chose à leur place. 

Auteur: Markov Bruno

Info: Le dernier étage du monde

[ création du besoin ] [ manipulation ] [ religion matérialiste ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

déconcentration

Le piège suivant qui vient à l'esprit est l'ennui. Il se trouve à l'opposé de l'anxiété et accompagne généralement les problèmes d'ego. L'ennui signifie que vous avez quitté la voie de la Qualité, vous ne voyez plus les choses avec un esprit neuf, vous avez perdu votre esprit du débutant et votre moto est en grand danger. L'ennui veut dire que votre provision de détermination est basse et qu'il faut en faire le plein avant toute chose. Quand vous vous ennuyez, arrêtez ! Allez au spectacle. Allumez la télé. Prenez la journée. Faites n'importe quoi, mais ne travaillez pas sur la bécane. Si vous n'arrêtez pas, la prochaine chose qui se produira, c'est la Grosse Connerie, et c'est alors que tout l'ennui et la Grosse Connerie se combinent en un seul de ces coups du sort des dimanches qui vous vident de toute votre détermination, et vous stoppent vraiment.

Auteur: Pirsig Robert Maynard

Info: Traité du Zen et de l'Entretien des Motocyclettes, trad. M. Proulx

[ danger ] [ déclic ] [ déprime ]

 

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