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mondialisme libéral

Nous dirons qu’une société et un peuple sont en forme quand : 1) ils restent conscients de leurs origines culturelles et historiques ; 2) ils peuvent se rassembler autour d’un médiateur, individuel ou symbolique, capable de rassembler les énergies et de catalyser la volonté de destin ; 3) ils conservent le courage de désigner leur ennemi. Or, aucune de ces conditions n’est réalisée dans la société libérale marchande, qui : 1) dissout les mémoires ; 2) éteint le sublime et effrite les passions ; 3) ne veut pas avoir d’ennemi et croit qu’il est possible de ne pas en avoir.

Auteur: Benoist Alain de

Info: Orientations pour des années décisives, éditions Le Labyrinthe, 1982

[ anti-nations ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

surmoi

Je pressens (...) que bientôt viendra le moment du Grand Tournant. Le fils de la terre comprendra qu'il ne s'exprime pas en accord avec sa nature profonde, mais dans une forme artificielle qui lui est douloureusement imposée du dehors, soit par les hommes, soit par les circonstances. Il en viendra donc à avoir peur et honte de sa forme, alors que jadis il la révérait et s'en glorifiait. Nous nous mettrons bientôt à redouter notre personne et notre personnalité en discernant qu'elles ne sont pas pleinement nôtres. Et au lieu de meugler : "Voilà ce que je crois, voilà ce que je sens, voilà ce que je suis, voilà ce que je soutiens", nous dirons avec humilité : "Quelque chose en moi a parlé, agi, pensé..."


Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Ferdydurke

[ politiquement correct ] [ récit officiel ] [ pouvoir sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sémiotique

Le signe signifie quelque chose, son objet. Il représente cet objet, non pas sous tous ses aspects, mais en référence à une sorte d'idée, que j'ai parfois appelée le terrain des signes (representamen). "L'idée" doit être comprise ici dans une sorte de sens platonicien, très familier dans le langage courant. Je veux dire dans ce sens où nous disons qu'un homme attrape l'idée d'un autre homme, où nous dirons que lorsqu'un homme se souvient de ce à quoi il pensait à un moment antérieur, il se rappelle la même idée, et où lorsqu'un homme continue à penser quelque chose, disons pendant un dixième de seconde, et dans la mesure où sa pensée reste en accord avec elle même durant ce temps, maintenant un contenu similaire, c'est la même idée et non à chaque intervalle un nouveau concept.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Manuscrit, On Signs [R]. 1897. From the Robin Catalogue

[ vocabulaire ] [ notion ] [ mot ] [ vitesse de l'esprit ] [ concept ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

démons intérieurs

Certes, terrible est le sort de ceux que Dieu a destinés à de continuelles rencontres avec les yeux phosphorescents du Mal, et ce n'est pas tant des catholiques que nous voulons parler - leur Mal se trouve, en définitive, uniquement dans l'absence de plaisir -, mais des protestants, par exemple, qui y croient, et tantôt le pendent, tantôt lui coupent la tête, tantôt l'envoient brûler avec mille étincelles sur une très moderne chaise ; terrible est donc le destin de qui est placé par Dieu, ou par sa propre ambition (ceci n'est pas encore clair), en lutte continuelle avec la perversité. Mais as-tu jamais pensé, Lecteur, quel peut être le supplice de la Perversité et de la Méchanceté même, placée dans l'impossibilité, pour des raisons mathématiques, dirons-nous, de lutter avec soi, de fuir de soi, et qui, toujours, le jour et la nuit, doit supporter l'horreur de sa propre présence désespérée - cette présence étant soi-même ? Non, tu n'y as certes pas pensé.

Auteur: Ortese Anna-Maria

Info: In "L'iguane", éd. Gallimard, p. 96-97 - trad. J.N. Schifano

[ religions ] [ haine de soi ] [ adresse au lecteur ] [ 2e personne du singulier ] [ conscience ] [ inévitabilité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

scepticisme

Pyrrhon d'Elis n'a laissé aucun écrit, mais Timon, son disciple, dit que celui qui veut être heureux doit considérer ces trois points. Premièrement, quelle est la véritable nature des choses (ou que sont les choses en elles-mêmes) ? Deuxièmement, quelle doit être notre disposition d'âme relativement à elles ? Enfin, que résultera-t-il pour nous de ces dispositions ? Les choses sont toutes sans différence entre elles, également incertaines et indiscernables. Aussi nos sensations et nos jugements ne nous apprennent-ils ni le vrai ni le faux. Par suite, nous ne devons nous fier ni aux sens ni à la raison, mais demeurer sans opinion, sans incliner ni d'un côté ni de l'autre, impassibles. Quelle que soit la chose dont il s'agisse, nous dirons qu'il faut l'affirmer et la nier à la fois, ou bien qu'il ne faut ni l'affirmer ni la nier. Si nous sommes dans ces dispositions, dit Timon, nous atteindrons d'abord l'aphasie - c'est-à-dire que nous n'affirmerons rien - puis l'ataraxie (c'est-à-dire que nous ne connaîtrons aucun trouble.)

Auteur: Aristoclès

Info: Cité dans "Pyrrhon ou l'apparence" de Marcel Conche, Presses Universitaires de France, 1994

[ philosophie ] [ questions ] [ sagesse ] [ épochè ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bouquins

Ordinairement une bibliothèque a trois sortes d'ennemis : les insectes, l'humidité et les rats; quelques mauvais plaisants y ajoutent les emprunteurs. "Les livres ont toujours été la passion des honnêtes gens", écrivait le poète polyglotte Vadius Ménage; si nous paraphrasons cette pensée devenue célèbre, nous dirons que les livres ont toujours été le goût favori, la passion raisonnée des hommes paisibles, rangés, d'un esprit correct et systématique.
(...)
L'emprunteur, ennemi des livres, bibliophage et insouciant, ne calcule rien de tout cela; il tombe au milieu de ces doctes jouissances, comme un renard dans un poulailler; il est possédé tout à coup d'une fringale de lecture; il arrive et laisse gravir impudemment ses convoitises sur les rayons où juchent les volumes que son esprit voudrait dévorer; il implore avec des paroles caressantes, il jure ses grands dieux que l'emprunt qu'il fait est un emprunt forcé, il affirme que le livre demandé sera couvert soigneusement,
enveloppé, serré sous clef, loin des regards indiscrets et des mains malheureuses; il invoque l'amitié la plus confraternelle, la sympathie la moins déguisée et promet de rendre le livre dans la huitaine. C'est, hélas! la cigale qui quémande à la fourmi. Et la cigale est oublieuse.

Auteur: Rouveyre Édouard

Info: Connaissances Nécessaires À Un Bibliophile, Vol. 8: Accompagnées de Notes Critiques Et de Documents Bibliographiques

[ triade ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mère-enfant

Freud pour sa part nous dit que la femme a, au nombre de ses manques d’objet essentiels, le phallus, et que cela a le rapport le plus étroit avec sa relation à l’enfant. Pour une simple raison – si la femme trouve dans l’enfant une satisfaction, c’est très précisément pour autant qu’elle trouve en lui quelque chose qui calme en elle, plus ou moins bien, son besoin de phallus, qui le sature. [...]

La question est alors celle-ci – que se passe-t-il dans la mesure où l’image du phallus pour la mère n’est pas complètement ramenée à l’image de l’enfant ? Loin d’être harmonique, le rapport de la mère à l’enfant est doublé, d’un côté, par le besoin d’une certaine saturation imaginaire, et de l’autre, par ce qu’il peut y avoir en effet de relations réelles efficientes avec l’enfant, à un niveau primordial, instinctuel, qui reste en définitive mythique. Il y a toujours pour la mère quelque chose qui reste irréductible dans ce dont il s’agit. En fin de compte, si nous suivons Freud, nous dirons que l’enfant en tant que réel symbolise l’image. Plus précisément – l’enfant en tant que réel prend pour la mère la fonction symbolique de son besoin imaginaire – les trois termes y sont.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 95-96

[ modalité de suppléance ] [ réel-symbolique-imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

métaphysique

Le but réel de l’initiation, ce n’est pas seulement la restauration de l’"état édénique", qui n’est qu’une étape sur la route qui doit mener bien plus haut, puisque c’est au-delà de cette étape que commence vraiment le "voyage céleste" ; ce but, c’est la conquête active des états "supra-humains", car, comme Dante le répète après l’Évangile, "Regnum cœlorum violenza pate…", et là est une des différences essentielles qui existent entre les initiés et les mystiques. Pour exprimer les choses autrement, nous dirons que l’état humain doit d’abord être amené à la plénitude de son expansion, par la réalisation intégrale de ses possibilités propres (et cette plénitude est ce qu’il faut entendre ici par l’"état édénique") ; mais, loin d’être le terme, ce ne sera encore là que la base sur laquelle l’être s’appuiera pour "salire alle stelle", c’est-à-dire pour s’élever aux états supérieurs, que figurent les sphères planétaires et stellaires dans le langage de l’astrologie, et les hiérarchies angéliques dans le langage théologique. Il y a donc deux périodes à distinguer dans l’ascension, mais la première, à vrai dire, n’est une ascension que par rapport à l’humanité ordinaire : la hauteur d’une montagne, quelle qu’elle soit, est toujours nulle en comparaison de la distance qui sépare la Terre des Cieux ; en réalité, c’est donc plutôt une extension, puisque c’est le complet épanouissement de l’état humain. Le déploiement des possibilités de l’être total s’effectue ainsi d’abord dans le sens de l’"ampleur", et ensuite dans celui de l’"exaltation", pour nous servir de termes empruntés à l’ésotérisme islamique ; et nous ajouterons encore que la distinction de ces deux périodes correspond à la division antique des "petits mystères" et des "grands mystères".

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'Ésotérisme de Dante", éditions Gallimard, 1957, pages 47-48

[ phases ]

 

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monothéïsmes

Les différences religieuses se reflètent très nettement dans les différents arts sacrés : comparé à l’art gothique, surtout "flamboyant", l’art musulman sera contemplatif plutôt que volitif : il est "intellectuel" et non "dramatique", et il oppose la froide beauté de la géométrie à l’héroïsme mystique des cathédrales. L’Islam est la perspective de l’"omniprésence" ("Dieu est partout"), laquelle coïncide avec celle de la "simultanéité" ("la Vérité a toujours été"); il entend éviter toute "particularisation" ou "condensation", tout "fait unique" dans le temps et dans l’espace, bien que, en tant que religion, il comporte forcément un aspect de "fait unique", sous peine d’inefficacité ou même d’absurdité. Autrement dit, l’Islam vise à ce qui est "partout centre", et c’est pour cela que, symboliquement parlant, il remplace la croix par le cube ou par le tissu : il "décentralise" et "universalise" dans la mesure du possible, dans le domaine de l’art comme dans celui de la doctrine ; il s’oppose à tout nœud individualiste, donc à toute mystique "personnaliste".

Pour nous exprimer en termes géométriques, nous dirons qu’un point qui veut être unique et qui devient ainsi un centre absolu, apparaît à l’Islam — en art aussi bien qu’en théologie — comme une usurpation de l’absoluité divine et partant comme une "association" (shirk) ; il n’y a qu’un seul centre, Dieu, d’où l’interdiction des images "centralisatrices", surtout des statues ; même le Prophète, centre humain de la tradition, n’a aucun droit à une "unicité christique" et se trouve "décentralisé" par la série des autres Prophètes ; de même pour l’Islam, — ou le Koran, — lequel se trouve intégré lui aussi dans un "tissu" universel et un "rythme" cosmique, puisqu’il a été précédé d’autres religions — ou d’autres "Livres" — qu’il ne fait que restaurer. La kaaba, centre du monde musulman, devient l’espace dès qu’on se trouve à l’intérieur de l’édifice : la direction rituelle de la prière se projette alors vers les quatre points cardinaux.

Si le Christianisme est comme un feu central, l’Islam se présente au contraire comme une nappe de neige à la fois unificatrice et niveleuse, et dont le centre est partout.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Sentiers de gnose

[ comparaison ]

 

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gouvernement

Qui a divisé le troupeau et l’a dispersé sur des chemins inconnus ? Mais le troupeau se reformera, et il se soumettra à nouveau, cette fois pour toujours. Alors nous leur donnerons un bonheur paisible, humble, à la mesure d’êtres faibles tels qu’ils ont été créés. Oh, nous les persuaderons enfin de ne pas s’enorgueillir, car Tu les as élevés haut et leur a appris ainsi à s’enorgueillir ; nous leur prouverons qu’ils sont débiles, qu’ils ne sont que de pitoyables enfants, mais que le bonheur de l’enfant est le plus doux de tous. Ils deviendront craintifs, ils auront les yeux fixés sur nous et se serreront contre nous avec effroi, comme les poussins autour de la mère poule. Ils nous admireront et seront terrifiés par nous, et ils seront fiers de nous voir assez puissants et assez intelligents pour avoir dompté un si turbulent troupeau de milliers de millions de têtes. Ils trembleront, débiles, devant notre colère, leur esprit deviendra timoré, leurs yeux enclins aux larmes comme ceux des enfants et des femmes mais, sur un signe de nous, ils passeront aussi facilement à la gaieté et au rire, à la joie claire et à l’heureuse chanson enfantine. Certes, nous les forcerons à travailler, mais, aux heures de loisir, nous organiserons leur vie comme un jeu d’enfant, avec des chansons enfantines, des chœurs, des danses innocentes. Oh, nous leur permettrons aussi le péché, ils sont faibles et impuissants, et ils nous aimeront comme des enfants pour leur avoir permis de pécher. Nous leur dirons que tout péché sera racheté s’il est commis avec notre permission ; que si nous le leur permettons, c’est parce que nous les aimons, et quant au châtiment de ces péchés, soit, nous le prendrons sur nous. Et nous le prendrons en effet sur nous, et ils nous adoreront comme des bienfaiteurs qui e chargent de leurs péchés devant Dieu. Et ils n’auront aucun secret pour nous. Nous leur permettrons ou leur interdirons de vivre avec leurs femmes et leurs maîtresses, d’avoir ou de ne pas avoir d’enfants – le tout selon leur docilité – et ils se soumettront avec allégresse et avec joie. Les plus douloureux secrets de leur conscience, tout, ils nous porteront tout à nous, et nous résoudrons tout, et ils accepteront avec joie notre jugement, car il leur épargnera le grave souci et les horribles supplices du choix personnel et libre qu’ils connaissent aujourd’hui. Et tous seront heureux, tous les millions d’êtres, hormis une centaine de mille qui les dirigent. Car nous seuls, les gardiens du secret, nous serons malheureux. Il y aura des centaines de millions d’enfants heureux et cent mille martyrs ayant pris sur eux la malédiction de la connaissance du bien et du mal.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Discours du Grand Inquisiteur au Christ, dans "Les Frères Karamazov", volume 1, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 332-333

[ sécularisation ] [ modernité ] [ socialisme ] [ totalitarisme ] [ directeurs de conscience ]

 

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