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cognition

Je considère comme un artéfact culturel le fait que seuls les phénomènes rationnels soient considérés comme respectables. Je doute que beaucoup de gens se rendent compte du degré de conditionnement que nous imposent notre culture et environnement.
Dans l’année qui vient de s’écouler (1974), la revue anglo-saxonne SCIENCE a rapporté deux expériences dans ce domaine. Dans la première, on a exposé des chats durant leurs premiers jours de vision, à des modèles visuels soigneusement choisis ; le résultat fut que, par la suite, ces chats ne furent capables de bien discerner que par rapport à ces modèles. Leur cortex visuel se développa en réponse aux premiers modèles qui leur furent présentés.
[…]
Je crois donc que notre culture, notre éducation et notre entraînement nous conduisent à ignorer confortablement, voire à rejeter les aspects de la réalité qui n’ont pas une place commode à nos yeux.

Auteur: Choisel Jean

Info: Ouranos – Aux frontières de la connaissance n°23

[ discrimination ] [ apprentissage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mystère

La perception de Bernhard Riemann fit suite à sa découverte d'un miroir mathématique au travers duquel il pouvait regarder les nombres premiers. Le monde d'Alice fut chamboulé lorsqu'elle passa à travers le miroir. Par contre, dans l'étrange monde mathématique au-delà du miroir de Riemann, le chaos des nombres premiers semblait se transformer en un modèle ordonné aussi puissant que tout mathématicien peut l'espérer. Il postula que cet ordre serait maintenu, même au plus loin du monde infini au-delà du miroir. Sa prédiction d'une harmonie intérieure de l'autre côté du miroir expliquerait pourquoi les nombres premiers paraissent si chaotiques. La métamorphose fournie par le miroir de Riemann, où le chaos se transforme en ordre, en est une du genre que la plupart des mathématiciens jugent quasi miraculeuse. Le défi que Riemann a laissé au monde mathématique est de démontrer que l'ordre qu'il pensait pouvoir discerner est vraiment là.

Auteur: Sautoy Marcus du

Info: The Music of the Primes. Chapter 1 (p. 9) HarperCollins Publisher, Inc. New York, New York, USA. Chapitre 1 (p. 9) HarperCollins Publisher, Inc. New York, New York, États-Unis. 2003

[ énigme ] [ hypothèse de riemann ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vacherie

Pauvre Valéry. En être tombé là. Et il passe pour ultra-intelligent, et il s'est fait l'apôtre de l'intelligence, et il fait reposer toute la littérature sur l'intelligence, au point où elle n'est plus chez lui et ne serait plus, si on l'écoutait, qu'une construction préméditée et presque mécanique. Eh bien! Non, il n'est pas intelligent, il ne l'est pas pleinement, il ne l'est que littérairement, et ce n'est pas tout, et ce n'est même que peu. L'intelligence, c'est comprendre, c'est discerner, c'est comparer, c'est se mettre à la place de ceux qu'on prétend juger, dans les circonstances dans lesquelles ils se sont trouvés, c'est savoir s'examiner soi-même, voir le pour et le contre, c'est savoir faire, voir, distinguer les nuances, c'est avoir le sens du relatif, c'est surtout s'abstenir de passion, de vindicte, de tout caractère de justicier, c'est savoir que la justice Qu'est-ce que la justice ? Et n'a-t-elle qu'une face ? Elle n'est pas tout.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal Littéraire, 14 septembre 1944

[ . ]

 

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sevrage

Les premiers jours de manque ont été un cauchemar.
J’ai connu la douleur mentale et la souffrance physique en simultané, dans un mélange subtil, et c’était si violent que j’étais devenu incapable de discerner l’une et l’autre. Des crampes dans tout le corps, l’impression d’être sur le point de chier mes intestins, de vomir mon foie et l’ensemble de mon appareil digestif. Des suées qui alternaient entre la congélation de mon épiderme et des bouffées de chaleur dignes des climats tropicaux. Des maux de têtes intenables, avec l’impression d’avoir la boite crânienne prise dans un étau. Les mâchoires douloureuses, la bouche noyée de salive, les yeux portés à incandescence dans les orbites au moindre rayon de lumière un peu vive. La certitude que le fil de mes pensées m’échappait complètement, que mon cerveau ne m’appartenait plus du tout, et que rien d’autre que le manque n’avait de réalité. Aucun raisonnement possible, pas de répit à l’envie permanente.

Auteur: Gilberti Ghislain

Info: Dynamique du Chaos

[ endurer ]

 

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fabrication sérielle

Nous avons, dans ces derniers temps, beaucoup travaillé et étudié la grande invention de la civilisation : la division du travail ; seulement nous lui donnons un faux nom. A vrai dire, ce n'est pas le travail qui est divisé, ce sont les hommes ; divisés en portions d'hommes, en petits fragments, en miettes vivantes, de telle sorte que la parcelle d'intelligence qu'on leur laisse est insuffisante pour former une épingle ou un clou, et s'épuise à former la pointe d'une épingle ou la tête d'un clou. Fabriquer un grand nombre d'épingles en un jour est évidemment une chose bonne et désirable, mais si nous pouvions seulement voir avec quel sable cristallisé ou à la loupe pour pouvoir discerner ce qu'il est -nous comprendrions quel déchet il renferme ! Et le grand cri qui sort de nos villes manufacturières, dominant le souffle de la fournaise, vient vraiment de ceci : -que nous fabriquons de tout, excepté des hommes.

Auteur: Ruskin John

Info: La Nature du gothique, Pierre de Venise, trad. Mathilde Crémieux, Librairie Aillaud, 1907

[ à la chaîne ] [ ère industrielle ] [ critique ] [ productivisme compétitif ] [ déshumanisation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

percevoir

La discrimination, on rougit de le rappeler, est à l'origine, et littéralement, l'action de distinguer des objets de pensée, ou de discerner les choses les unes des autres. Il n'y a donc pas un propos, dans quelque langue que ce soit, il n'y a pas une phrase issue d'une pensée un peu construite, qui ne soit, en son essence, discriminatoire. La parole ne s'énonce que pour distinguer ou différencier. Toute opinion est un tri. Toute remarque, même la plus évasive, commence par écarter ce dont elle ne parle pas et que, par conséquent, elle "discrimine". Au-delà, ou en deçà, de cette verbalisation par laquelle l'être humain adulte se distingue de toutes les autres espèces, s'étend le vaste domaine des borborygmes, gargouillis, onomatopées et autres baragouins. Disons : le parler-bébé. Ou la glossolalie, qui est une verbigération particulière, dépourvue de structures et inintelligible, une salade de mots informe et sonore ne renvoyant à aucune réalité anthropologique, cosmique ou historique.

Auteur: Muray Philippe

Info: Causes toujours

[ entendre ] [ cognition ] [ formulation fermeture ]

 

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philosophie

Selon [Antonio] Damasio, Descartes aurait admis et soutenu que l’âme est capable de réfléchir toute seule, sans l’aide et le secours du corps, aux choses qui intéressent la conduite de la vie et d’abord la conservation de son union avec ce corps.

Cette vue est pourtant tout à fait infondée.

Le fait n’est pas seulement celui que met en relief la Sixième Méditation : sans les indications que les sens nous fournissent, nous ne saurions nous orienter dans le monde des corps, et notamment apprendre à fuir les choses et affections qui nous sont nuisibles, ou à rechercher celles qui nous sont convenables. Le fait est encore que pour discerner, en chaque circonstance de la vie, l’action ou la réaction qui sera de notre part la plus appropriée, nous avons aussi grand besoin de nos passions – passions dont la fonction se situe d’ailleurs, au moins à un premier niveau d’analyse, en stricte continuité avec celle des perceptions des sens.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 143-144

[ réfutation ] [ corps-esprit ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

foyer

Certes, la pièce était exiguë, mais il suffisait d’y allumer le poêle pour qu’une douce chaleur se diffuse. A la fin du printemps, il n’était pas rare que dehors le vent souffle en furie, ciel et terre s’obscurcissaient alors, et dans cette purée de pois, on devinait à peine la silhouette des arbres qui ployaient follement. Graviers et grêlons soulevés par le vent s’abattaient sur les carreaux avec un claquement sec qui n’en finissait pas… Mais chez nous, il faisait si bon et l’atmosphère était si paisible que chacun éprouvait du bonheur : de la marmite où mijotait la viande de mouton séchée s’échappait un fumet qui déposait sur les murs comme une pellicule croustillante qui finirait par s’effriter. Le fumet de mouton couvrait le parfum des petits pains qui rôtissaient sur le poêle. Sans discerner leur odeur, on voyait l’éclat de leur jaune d’or, leur léger rougeoiement qui flattait l’œil. Dans le magnétophone tournait une cassette dont nous avions mille fois entendu les chansons. Les paroles avaient perdu leur sens d’origine, seul demeurait un sentiment de douceur.

Auteur: Li Juan

Info: Sous le ciel de l'Altaï

[ terrier ] [ douillet ] [ paix ] [ indicible ] [ nid ]

 

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voir

Le tissu de l'histoire contemporaine, songeait Eigenvalue, doit être tout en fronces, si bien que pour les gens qui, comme Stencil, se trouve au creux d'une de ces fronces, il est impossible de discerner la chaîne, la trame ou le motif de l'ensemble. Néanmoins, le seul fait d'exister au creux d'une fronce fait supposer d'autres fronces semblables, chacunes enfermanée dans un cycle sinueux, et l'on en vient à prêter à ces cycles une importance plus grande encore qu'au tissage proprement dit et l'on abolit toute idée d'unité. C'est ainsi que nous sommes charmés par ces automobiles si drôles des années trente, par la mode si curieuse des années vingt, par les étranges pratiques morales de nos grands-parents. Nous sommes producteurs et spectateurs de comédies musicales, dont ils sont les héros, et nous nous laissons embringuer dans une fausse représentation et une nostalgie bidon de ce qu'ils ont été. Et, conséquement, nous somme fermés à toute notion de tradition continue. Si nous avions vécu sur la crête de la vague, il en aurais été autrement. Au moins, nous aurions pu comprendre.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: V

[ distanciation ] [ recul ] [ cycles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pulsion créatrice

Que l'esthétique des Classiques ait été une esthétique du plaisir ne doit pas porter à croire que ce dernier ne trouverait pas place hors d'elle. En vérité, aucune esthétique ne s'exempte d'un principe de plaisir (qu'il soit ou non apparenté à celui de Freud, dont au demeurant il va falloir parler). Pourvu qu'on prenne soin de distinguer la satisfaction, et plus encore le contentement, la réplétion et la détente, du plaisir de désir, de l'intensité qui se recherche et se relance, on ne pourra pas ne pas discerner ce dernier, quelque dissimulé qu'il puisse être sous des théories techniques, signifiantes, politiques ou philosophiques. On ne parlerait plus d'art si on ne parlait d'un certain attrait, celui de l'artiste pour son art, celui du spectateur pour ce même art dans l'oeuvre, et plus subtilement mais sans doute plus véritablement celui que l'oeuvre prend à elle-même, qui la tire et qui l'ouvre, qui la tend au-delà de son achèvement, et qui est le plus proprement ce plaisir infini, non conclusif, auquel tendent le désir de l'artiste et le nôtre grâce au sien.

Auteur: Nancy Jean-Luc

Info: In "Le plaisir au dessin", éd. Galilée, p. 48-49

[ mouvement perpétuel ] [ libido ] [ quête ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama