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question

Notre société est profondément anti-intellectuelle, mais ce n'est pas irréversible. En fait, nous ne sommes pratiquement liés à rien. Il se pourrait bien que nous soyons la culture la plus labile de toute l'histoire, au sein de laquelle peuvent se produire des changements rapides et massifs d'opinions, imposés par des mouvements concertés des médias. La passivité et l'absence d'esprit critique sont les facteurs primordiaux qui autorisent une telle labilité. Tout nous est fourni sous la forme de séquences sonores et visuelles ne durant pas plus de quinze secondes. Tout signe d'ambivalence y est gommé - or l'ambivalence n'est-elle pas ce qu'une analyse critique peut découvrir de plus précieux ?...

Auteur: Gould Stephen Jay

Info: Foire aux dinosaures, réflexions sur l'histoire naturelle

[ instabilité ] [ zapping ] [ discontinuité ] [ profonde superficialité ] [ souplesse adaptative ] [ humanité fragile ]

 

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bizarrerie

Dans les personnages de Dostoïevski, il se passe une chose assez curieuse très souvent. Généralement, ils sont très agités, hein ! Un personnage s’en va, descend dans la rue, et dit: “La femme que j’aime, Tania, m’appelle au secours, j’y vais, je cours, je cours, oui, Tania va mourir si je n’y vais pas“. Et il descend son escalier et il rencontre un ami, ou bien il voit un chien écrasé et il oublie complètement. Il oublie, il oublie complètement que Tania l’attend, en train de mourir. Il se met à parler comme ça, et il croise un autre camarade, il va prendre le thé chez le camarade et puis tout d’un coup, il dit “Tania m’attend, il faut que j’y aille“.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Conférence " Qu’est-ce que l’acte de création?" Conférence donnée dans le cadre des mardis de la fondation Femis – 17/05/1987

[ caractéristique ] [ discontinuité ] [ licence créative ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

individualisme

Une société qui croit ne pas avoir d’avenir est peu portée à s’intéresser aux besoins de la génération montante ; le sens omniprésent d’une discontinuité historique – plaie de notre société – atteint la famille avec un effet particulièrement dévastateur. Les parents modernes tentent de faire en sorte que leurs enfants se sentent aimés et voulus ; mais cela ne cache guère une froideur sous-jacente, éloignement typique de ceux qui ont peu à transmettre à la génération suivante et qui ont décidé, de toute façon, de donner priorité à leur droit de s’accomplir eux-mêmes. L’association du détachement affectif et d’un comportement destiné à convaincre l’enfant de sa position privilégiée dans la famille constitue un terrain d’élection pour l’éclosion de la structure narcissique de la personnalité. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 91-92

[ liens factices ] [ dissonance cognitive ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

développement du vivant

S'il fallait s'exprimer en usant de métaphores [à propos de l'évolution], je privilégierai une pente très large, basse et uniforme. L'eau y tombe au hasard au sommet et sèche habituellement avant de ruisseler quelque part. À l'occasion, elle descend la pente et creuse une vallée qui canalisera de futurs débits. La myriade de vallées aurait pu se former n'importe où dans le paysage. Les positions présentées sont assez accidentelles. Si nous pouvions répéter l'expérience, nous n'obtiendrons vraisemblablement aucune vallée ou un système complètement différent. Pourtant, nous nous trouvons maintenant sur le rivage en train de contempler la fine distribution des vallées et leur contact éventuel avec la mer. Comme il est facile de se leurrer et supposer qu'aucun autre paysage n'aurait pu voir le jour.

Auteur: Gould Stephen Jay

Info: The Panda’s Thumb: More Reflections in Natural History. Chapter 12 (p. 140) W.W. Norton & Company, Inc. New York, New York, USA. 1980

[ hasards ] [ discontinuité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

discontinuité

"Je crois avoir bien saisi dans son ensemble ma proposition à l'égard de la philosophie, quand j'ai dit : la philosophie, on ne devrait l'écrire qu'en poésie."
(Wittgenstein, Remarques mêlées)
Wittgenstein n'a jamais écrit de poésie. Ses écrits sont des remarques en prose, c'est-à-dire qu'il écrivait par phrases, pas en vers. Mais - il s'en explique dans les remarques suivantes - sa technique d'écriture est assez particulière (même s'il y a des précédents : Montaigne, Joubert, Nietzsche, Valéry et bien d'autres) : "Lorsque je pense pour moi-même, sans vouloir écrire un livre, je tourne autour du thème par bonds successifs ; c'est la seule façon de penser qui me soit naturelle. Être contraint d'aligner mes pensées est pour moi une torture. Mais faut-il même essayer de le faire ?"

Auteur: Hocquard Emmanuel

Info: In "Le Cours de Pise", éd. P.O.L, p. 406

[ logique ] [ citations ] [ problèmes formels ] [ réflexion ] [ essayistes ] [ écriture ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

oralité

Dans l'onde sonore de la parole, un mot se fond dans le suivant sans discontinuité ; il n'y a pas de petits silences entre les mots parlés, comme il y a des espaces blancs entre les mots écrits. Nous hallucinons simplement les limites des mots lorsque nous atteignons la fin d'un segment sonore qui correspond à une entrée de notre dictionnaire mental. Cela devient évident lorsque nous écoutons un discours dans une langue étrangère : il est impossible de dire où se termine un mot et où commence le suivant. La fluidité de la parole est également visible dans les "homophones" (oronyms), chaînes de sons qui peuvent être transformées en mots de deux manières différentes : "The good can decay many ways / The good candy came anyways."

Auteur: Pinker Steven

Info: The Language Instinct : How the Mind Creates Language. chapitre 6, p 155

[ malentendu ] [ linguistique ] [ routine ] [ musicalité idiomatique ] [ divalence interprétative ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

style

Pour des raisons individuelles, ou bien par l’écrasement historique de l’autorité politique ou métaphysique qui est notre paternité sociale, cette dynamique de l’identification primaire au fondement de l’idéalisation peut être mise en difficulté : elle peut paraître privée de signification, illusoire et fausse. Seul perdure alors le sens du mécanisme plus profond représenté par la croix : celui de la césure, de la discontinuité, de la dépression.

Holbein s’est-il fait le peintre de ce christianisme décapé de son onde porteuse antidépressive qu’est l’identification à un au-delà gratifiant ? Il nous conduit en tout cas au bord ultime de la croyance, au seuil du non-sens. Seule la forme – l’art – redonne une sérénité à cette éclipse du pardon, l’amour et le salut se réfugiant dans la performance de l’œuvre. La rédemption serait simplement la rigueur d’une technique stricte.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 146

[ absurdité ] [ modernité ] [ modalité de suppléance ] [ peinture ] [ sublimation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

discontinuité sémantique

SAUTER DU COQ A L'ANE (c'est se montrer chaud lapin)

Il n'est que de voir le coq sauter de poule et poule dans une basse-cour pour se rendre compte que saillir et sauter sont deux formes d'un même verbe.

Si les poules en chaleur sont trop peu pour satisfaire l'appétit sexuel de ce chaud lapin, il arrive que l'on assiste à une "saillie du coq en l'ane" c'est-à-dire que l'on voir avec stupeur le coq sauter sur une cane. L'amour ne connait pas de frontières ! Le mot ane (sans accent circonflexe) est l'ancien nom de la femelle du canard (du latin "ana"). La forme première de l'expression "saillir du coq en l'asne" montre qu'il y avait déjà au XIV siècle une confusion entre l'ane et l'âne. N'étant plus comprise, l'expression se verra attribuer son sens actuel.

Auteur: Galey Bernard-Claude

Info: Du coq à l'âne

[ ouverture poétique ] [ étymologie ] [ digresser ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

tradition littéraire

Le conte de fées, autre source de sagesse populaire, est en train de se tarir, grâce encore aux idéologues progressistes qui veulent protéger l’enfant de ces histoires réputées terrifiantes. La censure exercée sur les contes de fées, tout comme l’assaut donné à la littérature "inappropriée" au monde moderne, fait partie d’une persécution générale de l’imagination et du fantasme. Au nom du réalisme et d’une "culture appropriée", notre âge psychologique interdit des sublimations pourtant sans danger. Dans Psychologie des contes de fées, Bettelheim a montré que cette formation "réaliste" a pour effet d’accentuer la discontinuité entre les générations (l’enfant ayant l’impression que ses parents habitent un monde tout à fait étranger au sien) et fait douter l’enfant de sa propre expérience. Jadis, la religion, le mythe et le conte de fées conservaient suffisamment d’éléments propres à l’univers enfantin pour offrir aux jeunes une vision convaincue du monde. Or, la science ne peut se substituer à eux. D’où la régression, si commune dans la jeune génération vers un mode de pensée magique des plus primaires, telles la fascination exercée par la sorcellerie et l’occultisme, la croyance dans les perceptions extra-sensorielles, la prolifération des cultes chrétiens primitifs. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 242-243

[ oubli ] [ appauvrissement de l'imaginaire ] [ parents-enfants ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ghettoïsation

Presque tout le monde, aujourd’hui, vit dans un univers dangereux et que l’on ne peut fuir. Le terrorisme international, le chantage, les bombes et les prises d’otages affectent aussi bien les riches que les pauvres. Les violences de tous ordres, les crimes et les guerres entre gangs rendent les villes peu sûres et menacent les quartiers suburbains aisés. La violence raciale dans la rue et à l’école semble toujours prête à se muer en une véritable bataille. Le chômage n’atteint plus seulement les pauvres mais le secteur tertiaire, tandis que l’inflation ronge les économies de ceux qui espéraient jouir d’une retraite confortable. Un grand nombre de gens que l’on dit, par euphémisme, appartenir à la classe moyenne parce qu’ils vont au travail "bien habillés", sont maintenant réduits à des conditions d’existence prolétariennes. Beaucoup d’emplois de bureau ne demandant pas plus de compétence que les postes en usine sont encore moins bien payés que ces derniers, et ne confèrent guère de prestige ou de sécurité. La propagande de mort et de destruction que diffusent sans arrêt les grands moyens d’information, ne fait qu’ajouter à l’atmosphère d’insécurité. Les famines lointaines, les tremblements de terre affectant des régions reculées, les guerres et révolutions des antipodes attirent la même attention que les événements se déroulant près de chez nous. Le côté arbitraire des reportages sur ces désastres renforce le caractère arbitraire de l’expérience elle-même ; l’absence de continuité des informations, - la crise d’aujourd’hui cèdera demain la place à une autre crise sans rapport avec la précédente – intensifie le sentiment de discontinuité de l’histoire, l’impression de vivre dans un univers où le passé n’éclaire pas le présent, et où le futur est devenu complètement imprévisible. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 119-120

[ climat de peur ] [ incertitude générale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson