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pornographie

Une serviette autour des épaules, dégoulinant, il emprunta l’étroit couloir jusqu’à sa chambre, un minuscule espace triangulaire tout au bout de l’appartement. Sa console d’holoporn s’alluma à son arrivée et une demi-douzaine de filles souriantes le regardèrent avec une joie non dissimulée. Elles semblaient situées par-delà les murs, dans des panoramas brumeux d’espace bleu pâle, leurs dents blanches et leurs jeunes corps fermes brillant comme des néons. Deux d’entre elles s’avancèrent et commencèrent à se toucher.

"Arrêtez", dit-il.

La console de projection s’éteignit aussitôt ; les filles fantasmes disparurent. L’appareil avait autrefois appartenu au grand frère de Ling Warren ; les cheveux et les vêtements des femmes étaient datés et plutôt ridicules. On pouvait leur parler et leur demander de se faire des choses toutes seules ou bien à plusieurs. Bobby se rappelait qu’à treize ans, il était amoureux de Brandi, celle avec le pantalon de latex bleu. Désormais, il aimait surtout les projections pour la sensation illusoire d’espace qu’elles offraient dans la chambre de fortune.

Auteur: Gibson William

Info: Dans "Comte zéro", trad. Laurent Queyssi, éd. Au diable vauvert, 2022, page 60

[ futuriste ] [ virtuelle ] [ hologramme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

superficialité

Ce qui est plus problématique, c’est [que notre code] reposait de façon précaire – je le pense aujourd’hui – sur une vision a priori de la nature humaine qui était épouvantablement erronée : nous rejetions toutes les variantes de la doctrine du péché originel. Nous nous trompions totalement sur la nature humaine, la nôtre y compris ; ce fut à la fois une cause et une conséquence de notre état d’esprit […]. Il ne s’agit pas seulement de dire que, intellectuellement, nous étions des pré-freudiens ; nous avions perdu quelque chose que nos prédécesseurs avaient et nous ne l’avions pas remplacé […]. Nos commentaires sur la vie et les affaires humaines étaient brillants, amusants, mais futiles – comme je l’ai dit de la conversation entre Russell, Lawrence et moi-même - parce qu’ils ne s’appuyaient sur aucun diagnostic sérieux concernant la nature humaine […]. Dès lors un soupçon général, largement répandu quoiqu’en partie dissimulé, se porta sur nous, sur nos motivations, sur notre comportement. […] Je pense maintenant que ce soupçon est justifié.

Auteur: Keynes John Maynard

Info: Dans "Deux souvenirs. De Bloomsbury à Paris", pages 122-124

[ autocritique ] [ rapports humains ] [ cénacle ] [ recherche ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pulsion créatrice

Que l'esthétique des Classiques ait été une esthétique du plaisir ne doit pas porter à croire que ce dernier ne trouverait pas place hors d'elle. En vérité, aucune esthétique ne s'exempte d'un principe de plaisir (qu'il soit ou non apparenté à celui de Freud, dont au demeurant il va falloir parler). Pourvu qu'on prenne soin de distinguer la satisfaction, et plus encore le contentement, la réplétion et la détente, du plaisir de désir, de l'intensité qui se recherche et se relance, on ne pourra pas ne pas discerner ce dernier, quelque dissimulé qu'il puisse être sous des théories techniques, signifiantes, politiques ou philosophiques. On ne parlerait plus d'art si on ne parlait d'un certain attrait, celui de l'artiste pour son art, celui du spectateur pour ce même art dans l'oeuvre, et plus subtilement mais sans doute plus véritablement celui que l'oeuvre prend à elle-même, qui la tire et qui l'ouvre, qui la tend au-delà de son achèvement, et qui est le plus proprement ce plaisir infini, non conclusif, auquel tendent le désir de l'artiste et le nôtre grâce au sien.

Auteur: Nancy Jean-Luc

Info: In "Le plaisir au dessin", éd. Galilée, p. 48-49

[ mouvement perpétuel ] [ libido ] [ quête ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

autocritique

Pour ces premiers jours de formation psychique, abordons la partie pratique de l'introspection ou de la connaissance de soi. Prévoyez un journal intime pour cela et inscrivez-y tous les mauvais côtés de votre âme. Ce cahier personnel est réservé à votre propre usage et ne doit être montré à personne. Il représentera pour vous ce que nous nommerons le livre de contrôle. Dans la maîtrise de vos échecs, de vos habitudes, de vos passions, de vos instincts et d'autres traits de caractère laids, il faut observer une attitude dure et sévère envers soi-même. Soyez impitoyable envers vous-même et n'embellissez aucun de vos échecs et carences. Pensez à vous via une tranquille méditation, remettez-vous dans les différentes situations de votre passé et rappelez-vous comment vous vous êtes comporté alors et quelles erreurs ou quels échecs se sont produits lors de ces différentes situations. Prenez note de toutes vos faiblesses, jusqu'aux plus petites nuances et variations. Plus vous en découvrirez, mieux ce sera pour vous. Rien ne doit rester caché, rien ne doit être dissimulé, quelque soit la grandeur ou l'insignifiance de vos fautes et faiblesses...

Auteur: Bardon Franz

Info: Initiation Into Hermetics (1956), p 35

[ sans concession ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Est-ce que les femmes dans vos livres ne possèdent pas davantage ce noyau de volonté qui manque aux hommes ?

Si, elles l’ont beaucoup plus que les hommes.

Ça vient de votre observation ou de quelque chose qui est au-delà de notre époque et de l’évolution de la condition de la femme ?

C’est quelque chose de récent et de très étonnant : les femmes décident de tout. Elles décident du début d’une relation, elles décident de sa fin, elles décident d’avoir un enfant ou non. L’homme est étrangement inerte. Il y a une sorte d’évanouissement du point de vue masculin qui est quand même troublant. Le point de vue masculin, ayant si peu l’occasion de s’exprimer, est devenu inconnu. C’est une espèce de secret. C’est vrai que ce livre repose en partie sur une question : l’homme, qu’est-ce qu’il pense de tout cela au fond de lui-même ? Une hypothèse est qu’il n’a pas changé, pas du tout. La réformation de l’homme a été un échec total, mais c’est un échec dissimulé parce que les hommes ont compris qu’ils avaient intérêt à se taire.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Interventions 2020, entretien de 2015 pour la revue des deux mondes

[ femmes-par-homme ] [ supérieures ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

scène-de-ménage

Quand elle me scanne ainsi je la redoute un peu. Je sais déjà - en tout cas c'est avéré trois fois sur quatre - ou elle veut m'amener : à l'exposition de ses griefs. N'entrent pas en ligne de compte mes frasques enfantines, le vortex mal lavé ou la boîte à idée qui traîne seule et abandonnée dans un endroit incongru. Enfin, j'entends, n'entrent pas en compte autrement qu'ustensiles, à mettre dans la catégorie des projectiles oratoires offensifs à sa disposition. Ils lui permettront de maintenir suffisamment longtemps une attaque nourrie et agressive. Elle veut s'exprimer. Elle doit s'exprimer. Crier. Nous ne sommes pas tous pareil pour ce qui est de ces défoulements libérateurs, ce qui, heureusement, n'enlève pas à notre entendement la capacité de les comprendre. Elle privilégie donc ces instants, étant entendu que l'interlocuteur, souvent trop absent des joutes loquaces de la vie ordinaire, sera à la fois (et c'est bien fait pour lui) cible passive et consentante des décibels tout autant que récepteur, intelligent s'il vous plait, du sens dissimulé derrière l'énorme volume sonore. Dans ce genre d'occurrence je fais tout pour passer outre.

Auteur: MG

Info: 1996

 

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geek

Comme la plupart des jeux vidéos, Adventure avait été conçu et programmé par une seule personne, mais à l'époque Atari refusait de reconnaître le travail de ses programmeurs, c'est pourquoi le nom du concepteur ne figurait nulle part sur l'emballage. [...] Le type qui a conçu Adventure, un dénommé Warren Robinett, a donc décidé de dissimuler son nom au cœur même du jeu. Il a caché une clef dans un des labyrinthes. Celui qui trouvait cette clef, petit point gris de la taille d'un pixel, pouvait s'en servir pour ouvrir une chambre secrète où Robinett avait dissimulé son nom. [...] Voilà [...] le premier œuf de Pâques dissimulé dans un jeu vidéo. Robinett l'avait intégré au code du jeu sans rien dire à personne. Atari a donc fabriqué et distribué Adventure dans le monde entier, sans connaître l'existence de cette chambre secrète. Ils ne l'ont découverte que plusieurs mois plus tard, au même moment que des tas d'enfants dans le monde, dont votre serviteur. J'ai vécu l'une des expériences du jeu les plus cool de ma vie avec la découverte de l’œuf de Pâques de Robinett.

Auteur: Cline Ernest

Info: Player one

[ plaisir ] [ videogame ] [ anecdote ]

 

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contraste

Camille notre ainée allant faire irruption dans le monde, nous nous sommes décidés à nous unir devant les autorités. Principalement pour des raisons financières il faut bien le dire. Nos parents étaient contents, avec un regret non dissimulé par certains quant au fait que nous ne passerions pas devant un homme d'église. Mais tout cela était gommé de loin par le fait que les deux familles n'avaient jamais imaginé que leurs étranges volatiles se caseraient jamais. Fut donc organisée une petite fête informelle au refuge de Saint-Cierges, les deux familles au complet, chacun amenant partie des agapes et Denis, un de mes beaux-frères, chanta et joua un peu de guitare.
Ses parents ouvriers paysans, les miens intellos-bourgeois-aristo, le contraste était bien marqué. Mais tout se passa fort bien.
Au sortir de la fête, mon père, qui avec maman avait participé le jour précédent à un mariage prout-prout chez des amis proches (L'union d'un fils de banquiers-gros-propriétaires, devenu banquier lui-même, avec une fille d'avocat... devenue avocate !) ne put s'empêcher d'évoquer les deux célébrations.
Je sais qu'il fut profondément sincère en exprimant sa nette préférence pour notre convivial pique-nique forestier. Ici il y avait du coeur.

Auteur: Mg

Info: 10 juin 2013

[ sociologie ]

 

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société

L'humaine fourmilière facilite l'inhumanité. A l'image des mégapoles sur bétonnées qui favorisent la cassure du lien social tribal et permettent l'éclosion de milliers de bulles de solitude, une société de masse où subsiste encore un peu de liberté est un milieu où le terroriste pourra aisément évoluer tel le virus dissimulé au sein d'une multitude de cellules. Une foule par exemple. Pour frapper là où ça fait mal.

Nous sommes un cran plus haut que le cas du meurtre de village ou dans un bourg de province, qu'on nommera vengeance, crime prémédité motivé par une frustration, folie passagère, pulsion ou autre... Pour les attentats de Paris d'avant-hier il s'agissait de terrorisme de masse. L'étage au-dessous de l'ethnocide, organisation rationnelle au niveau de l'Etat dans le but d'éliminer une population entière X ou Y. L'augmentation démographique au sein de ces grands ensembles diminue de fait l'espace de chacun d'autant plus que le pouvoir est obligé de réguler les rapports sociétaux via des réglementations toujours plus contraignantes. Autre forme, certes plus soft et délayée, d'inhumanité.

Notre espèce, en se développant avec populations trop nombreuses au niveau géographique et des densifications locales trop fortes, bascule gentiment vers l'inhumain. Nous sommes déjà dans la société de contrôle annoncée en son temps par Deleuze, si j'ai bonne mémoire.

Auteur: Mg

Info: 15 nov. 2015

[ quête ] [ équilibre ]

 

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politique

au pays des vampires

il est naturel

de se faire vampiriser

à tout moment



on en a l’habitude

on connaît les suceurs par cœur

on les reconnaît même déguisés

en angelots



alors quand on voyage dans d’autres contrées

nos globules rouges sont tellement affutées

qu’elles sentent le danger

sur 239 mille kilomètres carrés

elles reconnaissent ces malfaisants



même dissimulés en sociétés humanitaires

elles savent qu’ils ne sont jamais loin de la croix rouge

des dons et des collectes

ou bien des écrans plasma du pouvoir



pour combler leur soif

se faire des transfusions de masse

et voyager dans les vaisseaux de notre corps

quand bon leur semble

les copycats de dracula recourent à toutes les astuces



ils se constituent par exemple dans un parti sans idéologie

et légifèrent à droite et à gauche selon leurs flux veineux

pour justifier leurs immenses fortunes d’hémoglobine

garder leurs prérogatives sanguines

et couper la carotide à toute contestation



s’ils peuvent le faire

c’est que l’état est en phase terminale

mais dans une vraie démocratie

les vampires se font

du mauvais sang

Auteur: Radu Bata

Info: la greffe cardiaque / de dracula

[ poème ] [ profiteurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel