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religion

Je pense que si Dieu existe, il est pas comme celui de la Bible, parce que c'est une histoire bizarre. Il est Notre père et nous sommes Ses enfants. C'est tout. Où est notre mère ? Qu'est-ce qu'Il a fait à notre maman ? Il s'est passé quelque chose, forcément. Quelque part au Paradis, il y a une véranda sous laquelle est enterrée une femme. Quelqu'un doit vérifier le coffre de la bagnole de Dieu pour voir s'il n'y a pas de javel, de corde ou de fibres.
Comment on peut ne pas avoir de mère ? Au pire, peut-être que Dieu est divorcé, qu'il a une ex-femme. Dieu, c'est un père célibataire qui nous élève seul. Nous on prie et lui il fait genre "Je fais ce que je peux, OK ? Je suis tout seul là-haut."

Auteur: Louis C. K. Szekely

Info: Saturday Night Live, monologue, 29 mars 2014

[ humour ] [ démiurge ] [ femmes-hommes ]

 

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fuite

J'ai toujours été un dégonflé, un lâcheur. J'ai quitté les Scouts, la chorale, la fanfare. J'ai abandonné ma feuille de route, tourné le dos à l'église, merdé l'équipe de basket-ball. J'ai abandonné le collège, évité l'armée avec un quadruple raté pour raison d'instabilité mentale, suis retourné à l'école, ai réussi, suis entré dans un programme de doctorat en littérature britannique du dix-neuvième siècle, ai été assis au premier rang, ai pris des notes assidûment, ai acheté une paire de lunettes d'intello en corne avant d'abandonner à la veille de mes examens finaux. Je me suis marié, puis séparé, j'ai divorcé. Arrêté de fumer, de courir, de manger de la viande rouge. J'ai quitté des emplois : creuseur de tombes, pompiste, vendeur d'assurance, projectionniste de films pornographiques dans un théâtre d'art à Boston. A dix-neuf ans j'ai fait l'amour frénétiquement à une fille au visage maigre, sapée robe, que j'avais rencontré au lycée. Elle est tombée enceinte. J'ai quitté la ville.

Auteur: Boyle Tom Coraghessan TC

Info:

[ littérature ]

 

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hommes-femmes

L'histoire de notre ménage se confondait avec l'histoire de nos disputes : nous nous tenions mutuellement rigueur d'une mésentente continue, et chacun portait le deuil d'un amour que nous avions rêvé au lieu de le vivre. En va-t-il ainsi de tous les amoureux dont on jalouse les étreintes en public, et dont l'imperceptible succession vous laisse croire les amours plus durables que le vôtre ? Pourquoi Dieu permet-il la lente désunion de ceux dont il a permis la rencontre et l'intimité ? On assure que le temps, qui étouffe les affections superficielles, ne cesse de ranimer les plus profondes. [...] Et à la manière de certains divorcés qui cohabitent après leur divorce, nous demeurions enlacés par la longue tristesse de ne point réussir à nous entendre.

[...] Il vient dans un ménage une époque où chacun des époux n'a plus la faculté, qu'il voudrait détenir toujours, de réserver à l'autre le meilleur de soi, que l'accoutumance anéantit lentement à votre insu : une richesse affective en vous ne reste disponible qu'au profit de l'étrangère qui l'exhume pour votre effroi.

Auteur: Guillet Christian

Info: Dans "Au nom du père", pages 138-139

[ couple ] [ banalité quotidienne ] [ fantasme-réalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bureaucrates

Le narrateur est un cadre bancaire d'une trentaine d'années qui vient de réintégrer "Futura", société qu'il avait quittée un an plus tôt pour un projet qui finalement n'a pas abouti. Divorcé, un enfant, c'est sans passion qu'il est revenu à la case départ ou presque. Il occupe désormais un poste de "gestion de projet" dans les assurances-vie.

Les premiers mois sont laborieux, il est en période d'essai et se donne à fond. Sa supérieure directe, Blondine, n'a pas la carrure pour le poste et se contente, lorsqu'elle est face à un de ses équipiers, de balancer des petites phrases toutes faites (toujours les mêmes) du style "il y a un trou dans la raquette" ou "il va monter en compétence". Retrouver ces expressions dans ce livre m'a amusée car elles sont utilisées quotidiennement dans mon entreprise, notamment par les directeurs (mon précédent directeur détenait la palme dans ce domaine !).

A la première réunion Blondine me dit : "c'est bien, tu as pris le taureau par les cornes. Pas de trou dans la raquette, on est en ordre de marche". Puis elle m'avait demandé s'il était utile de déranger tous ces opérationnels. Opérationnel, en langage "corporate", ça veut dire "larbin".

Auteur: sylire pseudo

Info: critique de Le poisson pourrit par la tête [burn-out] de Michel Goussu

[ management us ] [ rapports humains ] [ cols blancs ] [ fonctionnaires administratifs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

Je fais aménager le sous-sol de ma maison en appartement indépendant, je le loue à une charmante personne du même âge que moi, veuve elle aussi ou divorcée, qui devient une compagne précieuse, une fidèle amie. Tel est le rêve éveillé dans lequel je me surprends sans cesse à retomber. Il arrive que le locataire soit un homme, ce qui entraîne des conséquences d'un niveau romanesque trop digne de la collection Harlequin pour les coucher par écrit, même dans ce journal intime. C'est comme si j'étais dédoublée - la Helen Reed qu'on voit du dehors, celle qui s'installe dans ses nouvelles fonctions à l'université de Gloucester, calme, efficace, consciencieuse ; et une autre Helen Reed victime de ses illusions, cinglée, désincarnée, qui mène une vie parallèle dans la tête de la première.

La tension qu'engendrent ces deux vies simultanées est presque intolérable. J'attends impatiemment l'heure d'aller me coucher, pour qu'elles entrent ensemble en repos. Le sommeil est un bonheur, mais hélas un bonheur que par définition on ne peut savourer. Il y a peut-être un instant de langueur délicieuse où on se sent décrocher, comme lors d'une anesthésie, mais ensuite on ne reprend conscience que pour savoir que c'est fini, qu'on est réveillé, probablement aux petites heures de la nuit, en proie à des tourments et à des regrets plus accablants que jamais, et il est impossible de se rappeler comment c'était de ne pas les éprouver.

Auteur: Lodge David

Info: Pensées secrètes

[ fantasmatique ] [ romanesque ] [ songes ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

Helvétie

Je repense à ce pauvre Julien F., guitariste convenable, selon la terminologie helvète. Un bon gars de chez nous, qui pourrait bien avoir fait sa petite révolution interne parce que ses parents ont divorcé. A la première seconde on voit combien il a la tête bien plombée, fils d'une mère députée socialiste, ce qui ici signifie "de la petite bourgeoisie bien calibrée". Bref on se retrouve à parler d'improvisation musicale chez les jeunes et lui qui annonce, avec le calme des gens confits de certitudes :
- Dans ce domaine, en ce qui me concerne, je n'ai jamais vu de différence entre les filles et les garçons... ¨
Bref l'école de jazz et de musiques actuelles de Lausanne était vraiment sur la bonne voie avec de tels pédagogues, à l'instar du nouveau directeur, un rital tout juste naturalisé, verrouillé bourgeois dans sa tête, larbin considérable, ("il vendrait sa mère" disait en riant un avocat qui avait eu affaire à lui) un peu comme on imagine ces conducteurs de locomotives du troisième Reich : au ordres, fournissant le plus impeccable des travail, sans se soucier du contenu des wagons, le cerveau au congélateur. Avec cette arrogance souriante du "moi je", nourrie de théories confortables et assommantes sur la "discipline" de l'éducation musicale, l'exemple du Conservatoire en arrière plan puisque c'est là qu'il avaient étudié et qu'ils restaient incapables de fournir un modèle alternatif.. Bref, du rêve bulgare l'école était passée au cauchemar fédéral, appliqué par des musiciens majoritairement suisses allemands et ritals, aux abois financièrement, donc le doigt sur la couture du pantalon. Des musiciens locaux il ne restait rien, ou presque. Ainsi va la vie.

Auteur: Mg

Info: 2 juin 2011

[ musique ] [ enseignement ] [ vacherie ]

 

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dernières paroles

Longue et brune, la taille bien prise dans un tailleur noir de bonne coupe : Madame Pichon, à soixante-quatre ans, avait de l'allure et du charme. Il y a quelques mois, elle avait acheté un minuscule logement dans une cité du dix-huitième arrondissement de Paris. Elle y vivait seule. Deux fois divorcée, elle ne recevait pas de visite et ses deux enfants l'avaient semble-t-il oubliée. Ses voisins la connaissaient peu. Au début, on la voyait parfois faire ses courses. Puis plus rien. Elle était partie, peut-être. Personne ne s'est ému lorsque, répondant à une petite annonce, elle avait participé à une émission d'Anne Gaillard consacrée à la solitude et diffusée le 27 septembre 1984. 

Ancien mannequin du couturier Jacques Fath, Marcelle Pichon avait été heureuse sans doute, il y bien longtemps. Mais elle crevait de solitude. Avec pudeur, elle l'avait dit devant les caméras de FR 3 : Le pire c'est de devoir rentrer chez moi et de ne pas m’entendre "Bonsoir chérie."

Personne ne dira plus jamais bonsoir a Marcelle Pichon. En septembre 1984, l'électricité de son studio est coupée. Les factures s’accumulent. Dans un cahier d'écolière, elle note : "J’ai de graves difficultés financières. Je suis lasse de la vie."  Elle ne s'alimente plus. Et du 23 septembre au 6 novembre, elle note les phases de son agonie : "Le jeûne, c’est la mort la plus horrible qui soit (...) Pour un bol de bouillon, une tranche de melon, une orange, on vendrait son âme. Une voisine, une fois, sonne à sa porte. Elle répond : "Fichez-moi la paix." Le mardi 6 novembre, une dernière annotation :

"Je ne peux plus me lever. Mes urines sont rouge sang. J’ai très mai aux reins." 

Auteur: Pichon Marcelle

Info: In Le Monde 27 août 1985. 10 mois plus tard on trouvera son corps momifié

[ suicide par inanition ] [ mourir de faim ] [ famine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

amour obsessionnel

Strindberg tout seul dans son délire transforme toutes les régions éparses de l’occulte moderne en méthode de masturbation. Son Journal occulte est un formidable mémento des nuits très secouées qu’il traverse. A cause d’Harriett : l’enfer avec elle dure de 1901 à 1908. A peine vient-il de faire sa connaissance qu’il la tient chaque soir dans ses bras, qu’il lui fait l’amour, qu’elle revient. Il est le premier à se taquiner et se tripoter, à ma connaissance, sur l’air de la nouvelle liturgie. Résistance formidable, exemplaire, à la nullité cachée sous toute jouissance. S’il lui faut absolument le spectre d’Harriett pour se masturber, c’est qu’il n’est pas question qu’il accepte la réalité du néant de ses masturbations. De ses possessions télépathiques, comme il dit… Il finit tout de même par l’épouser. Un peu plus tard, elle est enceinte. Emancipée, elle veut que l’enfant porte son propre nom et pas celui de son mari. Drames, colères. Et tout de suite un prodige : "Ce soir, une boule de feu a traversé la constellation du Cocher." Harriett s’en va, revient, repart. Il sent sa présence dans sa bouche comme un goût de violettes mâchonnées. Elle est loin maintenant, ils ont divorcé, elle s’est même fiancée avec un autre. Ça n’empêche pas les coïts avec son zombi consentant. Comme il dit, leurs affaires sexuelles sont passées "sur le plan astral"… Il inscrit presque tous les jours deux ou trois "X" dans son journal. Parfois plus, parfois moins. C’est le comptage des baises médiumniques. 18 avril 1908 : "La nuit dernière : à 11 heures et demie, elle m’a cherché, gentiment, amoureusement, X X X X . A 3 heures, idem. A 7 heures idem. Six fois !" Et ainsi de suite jour après jour pendant qu’elle se remarie, qu’elle s’apprête à avoir d’autres enfants. Qui seront de lui, bien entendu, il préfère l’en avertir tout de suite dans une lettre : il va les lui faire par conception immaculée et par voie télépathique…

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 272-273

[ psychose ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson