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addiction

Le tabac est sa seule drogue depuis l’âge de dix-huit ans. Fumer est aussi important pour elle que dormir. Aux époques de sa pénible pauvreté à Berlin, elle préférait s’acheter avec ses derniers sous plutôt des cigarettes que du pain. Plutôt avoir faim mais fumer. Fumer lui donne en même temps le sentiment agréable de vivre dans le luxe. Fumer a aussi pour elle quelque chose à voir avec l’amour, bien qu’il lui soit difficile de définir exactement ce sentiment. Un amour malheureux ! Elle aspire la fumée dans ses poumons avec le profond désir d’en être remplie, tout entière pénétrée, et elle l’exhale et elle l’aspire depuis des années et des années sans étancher sa soif.

Auteur: Unica Zürn Nora Berta Ruth

Info: Dans "L'homme-jasmin", pages 202-203

[ symbolique ] [ idéal ] [ cigarette ] [ plaisir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Bonaparte le tueur, à dix-huit ans, rencontra sous les portes de fer du Palais-Royal une petite prostituée. Elle avait le teint pâle et elle grelottait de froid. Mais "il fallait vivre", lui dit-elle. Ni toi, ni moi, nous ne savons le nom de cette petite que Bonaparte emmena, par une nuit de novembre, dans sa chambre, à l’hôtel de Cherbourg. Elle était de Nantes, en Bretagne. Elle était faible et lasse, et son amant venait de l’abandonner. Elle était simple et bonne ; sa voix avait un son très doux. Bonaparte se souvint de tout cela. Et je pense qu’après le souvenir du son de sa voix l’émut jusqu’aux larmes et qu’il la chercha longtemps, sans jamais plus la revoir, dans les soirées d’hiver.

Auteur: Schwob Marcel

Info: Le livre de Monelle, p 152

[ fraternité ] [ anecdote ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

passion

Tst, je connais cette femme. Elle vivait avec une troupe d'oiseaux sur l'Avenue Lenox. Je connais son mari, en plus. Il est tombé pour une fille de dix-huit ans avec un de ces amours tordus, profonds, qui le rendait si triste et si heureux qu'il l'a tuée juste pour garder cette sensation. Quand la femme, elle s'appelle Violette, est allée à l'enterrement pour voir la fille et lui taillader son visage mort, on l'a jetée par terre puis hors de l'église. Alors elle a couru, dans toute cette neige, et quand elle est rentrée à la maison, elle a sorti les oiseaux de leurs cages et les a posés derrière la fenêtre pour qu'ils gèlent ou qu'ils volent, y compris le perroquet qui disait : "Je t'aime".

Auteur: Morrison Toni

Info: Jazz

[ couple ] [ littérature ]

 

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fuite

A partir de l'âge de seize ans, je n'ai apparemment plus eu la moindre défense contre le monde et mon absurde balourdise en dehors du langage, de mes propres mots écrits et de mes lectures, qui me servaient d'armure. A dix-huit ans, mes héros s'appelaient Dostoïevski, Dylan Thomas, Henry Miller et James Joyce. J'ai lu plusieurs fois Finnegans Wake en première année de fac, convaincu que la musique de cette oeuvre constituait un excellent palliatif à la sagesse. J'étais un paon, un esthète, un connard pour être franc, et avec mes quelques amis j'ai découvert que les discussions et la boisson pouvaient à elles seules construire une réalité acceptable, même si cette réalité avait disparu le lendemain matin et qu'il me fallait alors impérativement répéter tout ce processus.

Auteur: Harrison Jim

Info: En marge : Mémoires

[ alcool ] [ cénacle ]

 

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départ

À présent, me voilà en route. Il y a dix-huit ans, par une nuit de tempête, j'étais parti pour Séoul. Abritée sous un parapluie, Yunhi m'avait suivi jusqu'au pont. Sa jupe à fleurs de paysanne était trempée et elle avait perdu ses caoutchoucs à bout pointu. Les phares du dernier bus ont troué l'obscurité comme les yeux d'un fauve; à mesure qu'ils se rapprochaient, on voyait dans leurs faisceaux la pluie qui tombait. Avant de monter dans le bus, je m'étais retourné. Yunhi semblait vouloir dire quelque chose, mais elle s'est finalement contentée d'agiter timidement la main, sans même tendre le bras. J'étais monté, le bus allait redémarré et je m'étais précipité en vacillant vers la lunette arrière. Sa silhouette sous le parapluie un instant entrevu avait été happée par l'obscurité.

Auteur: Hwang Sok-Yong

Info: Le vieux jardin

[ séparation ] [ nocturne ] [ adieu ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

femme-par-femme

Alors qu'elle n'était encore qu'une petite fille, elle réfléchissait à ce que le 19e siècle appelait la question de la femme, comme le montre son premier roman, - La nuit africaine -. A dix-huit ans, elle eut une expérience qui la transforma: une conversation avec une noire. Cette femme "était encore dans son état primitif, intact... je ne puis penser à elle autrement que comme une personne douée de génie. En un langage d'une éloquence et d'une intensité que je n'ai jamais retrouvées dans la bouche d'aucune autre personne, elle me peignit la condition des femmes de sa race; son labeur, son angoisse de vieillir, les limitations imposées à sa vie, les souffrances qu'elle devait à la polygamie et à sa sujétion; tout cela, elle le décrivit avec une passion et une force sans égales..."

Auteur: Lessing Doris

Info: Le temps mord, à propos d'Olive Schreiner, p.165

[ esclavage ] [ féminisme ]

 

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sciences

Historiquement, la chimie est née d'une constellation d'intérêts : les technologies empiriques des premiers métallurgistes, brasseurs, teinturiers, tanneurs, calcinateurs et pharmaciens ; les préoccupations spéculatives des philosophes grecs sur la question de savoir si la matière brute est invariable ou transformable ; les tentatives réelles ou symboliques des alchimistes pour réaliser la transmutation des métaux communs en or ; et l'intérêt des iatrochimistes pour la chimie et la pathologie des fonctions animales et humaines. En partie à cause de la complexité même des phénomènes chimiques, de l'absence de critères et de normes de pureté, de l'incertitude quant à la définition des éléments... mais surtout à cause de l'absence d'un concept de l'état gazeux de la matière, la chimie est restée jusqu'au milieu du dix-huitième siècle un domaine de la philosophie naturelle décousu, déroutant et chaotique.

Auteur: Brock William Hodson

Info: The Chemical Tree: A History of Chemistry (2000), xxii.

[ cristallochimie ] [ magnétochimie ] [ ppcm ] [ émergence ] [ nanomonde ] [ recherche ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

Je dois à Cioran l'orgueil d'être une métèque. J'avais dix-huit ans quand je le vis pour la première fois. Il me donna Les Confessions d'un mangeur d'opium anglais. Mais c'est d'un autre livre de Thomas de Quincey qu'il me parla : La Nonne militaire d'Espagne. Cette histoire échevelée d'une jeune Basque qui s'échappe d'un couvent et parcourt le monde en habit de garçon, trucidant de nombreux personnages sur son parcours, avait de quoi exalter l'imagination de celui qui aimait les héroïnes qui ne sont pas d'ici. À lire Cioran on se figure un misanthrope, qui se défend de toute intrusion, se retranche derrière ses syllogismes pour écarter les importuns. Or, Cioran était l'être le plus accueillant qu'il m'eût été donné de connaître. Il m'avait encouragé à écrire, alors que lui-même comparait le roman à une tragédie au rabais.

Auteur: Lê Linda

Info: Le complexe de Caliban, p 47

[ mentor paradoxal ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

métaphores-comparaisons-etc

En d'autres termes, l'oestrone est un mot moléculaire fait de dix-huit carbones, deux oxygènes et vingt hydrogènes - soit quarante lettres.  C'est donc un être bien particulier, compte tenu du nombre astronomique d'autres combinaisons composées de ces mêmes quarante lettres. Il se trouve que seule cette entité possède l'ensemble des significations énoncées ci-dessus, sans parler de toutes celles qui nous échappent car non encore identifiées.

Lorsque Rilke, dans Vergers, évoque le Grand Maître des absences, là aussi les vingt-quatre lettres sont réunies d'une manière infiniment peu probable. La formule énigmatique du poète vaut pour l'opacité, comme pour la pluralité des sens la formule chimique de l'hormone stéroïde, avec ses quarante atomes. L'oestrone est, elle aussi, Grand Maître des absences : elle a aussi comme sens tout ce qu'elle n'est pas, tous ceux qu'elle n'a pas.

Auteur: Laszlo Pierre

Info: in "La parole des choses", éd. Hermann, p.187

[ poésie ] [ chimie ] [ définition négative ] [ associations ] [ estrone ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

course aveugle

Attirer l'attention du Seuil est une très mauvaise idée. A l'intérieur du trou de ver, le temps est mélangé à l'une des dimensions spatiales ; de plus, par nécessité physique ou par conception, tout ce qui correspond à un mouvement du futur vers le passé est interdit. Traduit dans la géométrie actuelle du trou de ver, cela veut dire que quand le Seuil se matérialise autour de vous, il devient impossible de s'éloigner du centre. Vous avez un temps inconnu, peut-être dix-huit minutes, peut-être plus, peut-être moins, pour gagner la sécurité du Cœur dans ces conditions bizarres. De plus, la lumière est soumise aux mêmes effets ; elle ne peut se propager que vers l'intérieur. Tout ce qui est plus proche que vous du centre se trouve dans un futur invisible. 

Vous courez vers les ténèbres. 

Auteur: Egan Greg

Info: Axiomatique. Le coureur

[ science-fiction ] [ sens unique temporel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel