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pensée-de-femme

Tant d'événements se sont déroulés en si peu d'heures. Ma vie se métamorphose plus vite que moi. De vieilles pelures s'entassent à mes pieds, leur peau morte me laisse indifférente, mais je n'ose regarder de quoi je suis faite maintenant. Donnez-moi un châle pour m'envelopper. Des tas de questions idiotes me viennent à l'esprit. Ainsi qu'à l'automne où j'ai eu mes règles, je me demande si je peux faire du vélo encore, me rouler en culotte dans la boue, parler aux poules et entourer le tronc des arbres quand j'ai trop de peine ? Dois-je renoncer à quelque chose, et si oui, qu'est-ce ? Autre chose de nouveau remplace-t-il cette perte ? Si j'ai faim des mondes que je découvre, seront-ils ordinaires, simplement magnifiés par le travail dans la chambre photographique de Jane-Esther ? Mon regard s'est-il profondément modifié, et puis-je avoir confiance en cette modification ?

Auteur: Cassim Shaïne

Info: Une saison avec Jane Esther

[ puberté ] [ menstruation ] [ métamorphose ]

 

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ridiculisation

Par votre remarque : "N’ayez pas honte de vous-même, car tout ne vient que de là", par cette remarque vous m’avez comme transpercé et vous avez lu en moi. Justement, il me semble toujours, quand je vais chez les gens, que je suis le plus vil de tous et que tout le monde me prend pour un bouffon, alors voilà, "faisons donc vraiment le bouffon, je n'ai pas peur de votre opinion, parce que tous jusqu’au dernier vous êtes plus vils que moi !" Voilà pourquoi je suis un bouffon, bouffon par honte, grand staretz, par honte. Ce n’est que par manque de confiance en moi-même que je fais du scandale. Car si seulement j’étais sûr en entrant que tout le monde me prendrait aussitôt pour l’homme le plus aimable et le plus intelligent, Seigneur, comme je serais bon alors ! Maître ! s’exclama-t-il en tombant brusquement à genoux, que dois-je faire pour mériter la vie éternelle ?

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 55

[ intériorisation scopique ] [ regard des autres ] [ absurde ] [ condamnation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Au fond, très au fond de moi, j'ai toujours gardé, naturellement la certitude de te retrouver ; sinon comment aurais-je pu supporter ces longues heures mornes qui passent, qui glissent impitoyablement dans leur course effrénée et devant lesquelles, je me suis arrêtée, stupide et épouvantée ? Oui, quelque chose de plus profond, de plus grave et de plus véritable que mon imagination déjà usée et impuissante, m'ont retenue à toi, à nous, à moi-même ; c'est la terre, le ciel, la mer, la respiration que tu as mis en moi ; c'est la vie même que je ne connais vraiment que depuis que tu es là, en moi ; c'est cette douleur sourde qui gronde au milieu de moi, cet étirement sans fin vers un but qui me semble chaque jour plus lointain, plus insaisissable, plus abstrait mais aussi plus nécessaire, plus vital. Par quel miracle dois-je t'aimer davantage à mesure que ton image s'éloigne de mon souvenir ? Je ne sais pas mais c'est ainsi, et je ne connais pas de pire souffrance que celle qui s'efforce en vain de recréer des chers disparus.

Auteur: Casarès Maria

Info: In Correspondance de Albert Camus, lundi 6 février 1950

[ absence ]

 

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quête

Oui, vous me faites rire, hommes actuels et surtout quand vous vous étonnez de vous-mêmes. Malheur à moi si je ne pouvais rire de votre étonnement et s'il me fallait avaler tout ce que vos écuelles contiennent de répugnant ! Mais je vous prends à la légère, puisque j'ai des choses lourdes à porter ; et que m'importe si des mouches se posent sur mon fardeau. En vérité mon fardeau n'en sera pas plus lourd. Et ce n'est pas de vous, mes contemporains, que me viendra la grande fatigue. Hélas ! Où dois-je encore monter avec mon désir ? Je regarde du haut de tous les sommets pour m'enquérir de patries et de terres natales. Mais je n'en ai trouvé nulle part : je suis errant dans toutes les villes, et, à toutes les portes, je suis sur mon départ. Les hommes actuels vers qui tout à l'heure mon coeur était poussé, sont maintenant pour moi des étrangers qu'excitent mon rire ; je suis chassé des patries et des terres natales. Je n'aime plus que le pays de mes enfants, terre inconnue parmi les mers lointaines : et c'est elle que je demande à ma voile de chercher et de chercher encore, afin de me racheter aux yeux de mes enfants d'être le fils de mes pères, et de tout avenir, je veux racheter... ce présent !

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Ainsi Parlait Zarathoustra - 1885

[ espoir ] [ misanthropie ] [ lucidité ]

 

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Ajouté à la BD par Neshouma

États-Unis

Je crois que les civilisations sont faites pour les hommes et non pas les hommes pour les civilisations. Encore dois-je m’excuser d’employer ici le mot de civilisation, faute d’un autre, car il me paraît d’une signification beaucoup trop vaste, trop universelle pour désigner une expérience dont on n’ose pas encore dire qu’elle est manquée, parce que son échec total serait une catastrophe sans retour. C’est bien une expérience en effet. Cette prétendue civilisation ne prétend pas être un refuge pour l’homme, elle risque l’homme, elle se sert de lui comme d’un enjeu.  [...] Des millions et des millions d’hommes se demandent avec angoisse quel sera demain le sort d’une civilisation mécanique qui de mécanique en mécanique vient d’aboutir à l’invention ahurissante d’une mécanique à détruire toutes les mécaniques – d’une civilisation qui se dit civilisation de masse, et qui possède maintenant, avec la bombe atomique, le plus formidable moyen de destruction des masses que l’esprit humain ait jamais osé rêver. Une démocratie atomique, laissez-moi rire ! Pourquoi pas la bombe atomique remise à chaque électeur, en même temps que son bulletin de vote ?

Je me demande pourquoi la France devrait aujourd’hui se solidariser avec une telle civilisation, engager dans cette expérience insensée – insensée parce qu’irréversible – une tradition et une culture qui, précisément, s’opposent absolument, totalement, à une pareille conception de la vie.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, pages 60-61

[ puissance occidentale ] [ résistance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rencontre

"Quel est votre prénom demanda Thérèse.

- Carol. Surtout ne dîtes pas Carôle, comme les Américains prononcent ce qu'ils croient être français.

- Eh bien ne m'appelez pas Thiriise, à l'américaine.

- Comment dois-je dire ? Thérèse ?

- Oui. Comme ça." Carol avait accentué à la française. Thérèse avait l'habitude d'entendre son prénom écorché de toutes les manières et elle-même ne savait pas toujours comment le présenter. Elle aimait la façon dont Carol le prononçait, elle aimait voir les lèvres de Carol dire son nom. Un désir ancien, dont elle n'avait que vaguement conscience par moments, se réveilla, un désir si embarrassant qu'elle l'écarta de son esprit.

"Que faîtes-vous le dimanche ? demanda Carol.

- Je ne sais pas toujours quoi faire. Rien de particulier. Et vous ?

- Récemment, rien. Si vous voulez venir me voir, à l'occasion, vous êtes la bienvenue. Au moins, c'est la campagne, là où je vis. Aimeriez-vous venir dimanche ?" Les yeux gris la regardèrent en face, et pour la première fois Thérèse soutint leur regard. Elle y vit une pointe d'humour. Et encore : de la curiosité. Et peut-être du défi.

"Oui, dit Thérèse.

- Vous êtes une drôle de fille.

- Pourquoi ?

- Tombée d'une autre planète, on dirait ", dit Carol.

Auteur: Highsmith Patricia

Info: Carol - Les Eaux dérobées

[ femmes-entre-elles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

foi

Je ne peux te prier puisque tu n’existes pas. Une bagatelle. Je contiens à la fois l’existence et son contraire. Tu t’annules toi-même. Tu absous trop de meurtres commis en ton nom. Je n’absous rien. Je suis au-dessus de ces choses. Mon nom n’est pas mon être. Quand les hommes usent de mon nom, cela signifie qu’ils ne me connaissent pas. Que dois-je faire ? Ce que tu es forcé de faire. Et si je refuse de croire en toi ? Mon existence ne dépend pas de ta croyance. Donc tu es détaché des hommes. Que signifie alors l’amour de Dieu ? L’acceptation passionnée de moi-même comme mon plus haut accomplissement, tel qu’il se manifeste à des sensibilités nées ou à naître dans cet univers tenu pour mon vêtement palpable. Les hommes sont un brin de ce vêtement. Pourquoi es-tu descendu sur terre en tant qu’homme ? Je fais ce que je veux. Les hommes doivent apprendre. La communauté humaine d’amour doit être l’image de la perfection de l’ordre divin. Les hommes n’ont rien appris. Est-ce que cela ne prouve pas un défaut dans la substance divine ? Quand les hommes auront accompli leur totale destruction, il en subsistera un qui, lui, aura appris. Cela suffira. Et je puis attendre. Ce n’est pas toi qui parles. Tu n’es qu’une voix parmi toutes celles qui, comme flèches de vent, soufflent par les fissures de ma cervelle. T’attendais-tu à ce qu’il en fût autrement ?

Auteur: Burgess Anthony

Info: Mort à Deptford p 64

[ provocation ] [ incarnation ] [ réfutation ] [ prosopopée ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

principe psychanalytique

Reprenons par exemple le Wo Es war, soll Ich warden, traduit Là où C’était, là Je dois devenir.

Ceci est très précis. il s’agit du Ich, qui n’est pas das Ich, le moi. Ich est ici utilisé comme sujet de la phrase. Là où C’était, c’est là où ça parle, c’est-à-dire où, à l’instant d’avant, quelque chose était qui est le désir inconscient.

C’est là que Je dois me désigner, où Je dois être. Ce Je est le but, la fin, le terme, de l’analyse avant qu’il se nomme, se forme, s’articule – si tant est qu’il le fasse jamais, car aussi bien le soll Ich werden de la formule freudienne doit-il être entendu comme un dois-Je devenir. Le Je est le sujet d’un devenir, d’un devoir qui vous est proposé.

[...] Mais la question se pose – avant que ceci ne soit fait, qu’est-ce qui nous désigne, là où ça était, la place du Je qui doit venir au jour ? C’est, très exactement, l’index du désir. J’entends, du désir en tant que fonction et terme de ce dont il s’agit dans l’inconscient, le désir soutenu par la coexistence et l’opposition des deux termes, le S barré et le petit a.

A cette limite où l’inconscient commence, le sujet se perd. Il n’y a pas là, purement et simplement, privation de quelque chose qui s’appellerait la conscience. C’est une autre dimension qui commence, où il n’est plus possible au sujet de savoir ni qui, ni où il est. Ici s’arrête pour lui toute possibilité de se nommer.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 447

[ indice ] [ intermédiaire ] [ accès indirect ] [ signification ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

fable

Un jour, un jeune homme vint voir un sage et lui demanda : "Maître, que dois-je faire pour devenir sage ?" Le sage ne répondit pas. Le jeune homme, après avoir répété sa question plusieurs fois, avec un résultat similaire, le quitta enfin, pour revenir le lendemain avec la même question. Une fois de plus, aucune réponse ne fut donnée et le jeune revint le troisième jour, répétant encore sa question : " Maître, que dois-je faire pour devenir sage ?" Finalement, le sage se retourna et descendit vers une rivière voisine. Il entra dans l'eau et demanda que le jeune le suive. Arrivé à une profondeur suffisante, le sage prit le jeune homme par les épaules et le maintint sous l'eau, malgré les efforts de ce dernier pour se libérer. Enfin, il le relâcha et lorsque le jeune homme eut repris son souffle, le sage l'interrogea : "Mon fils, quand tu étais sous l'eau, que désirais-tu le plus ?" "Le jeune répondit sans hésiter : "De l'air, de l'air ! Je voulais de l'air !" "N'aurais-tu pas préféré avoir des richesses, du plaisir, du pouvoir ou de l'amour, mon fils ? N'as-tu pas pensé à tout cela ?" demanda le sage. "Non, sire ! Je voulais de l'air et je ne pensais qu'à l'air", répondit-il instantanément. "Alors, dit le sage, pour devenir sage, tu dois désirer la sagesse avec autant d'intensité que l'air que tu recherchais tant. Il faut lutter pour l'obtenir, à l'exclusion de tout autre but dans la vie. Elle doit être ta seule et unique aspiration, de jour comme de nuit. Si tu cherches la sagesse avec cette ferveur, mon fils, tu deviendras forcément sage".

Auteur: Heindel Max Carl Louis von Grasshoff

Info: La cosmo-conception rosicrucienne, ou, le christianisme mystique : un traité élémentaire sur l'évolution passée de l'homme, sa constitution actuelle et son développement futur

[ disciple ] [ leçon ] [ gourou ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

positionnement de l'étiqueteur FLP

Vu que les éléments biographiques rapportés par les annales de notre histoire culturelle collective sont trop souvent entachés d'égoïsme, de flagornerie et/ou de calculs divers rapport à telle postérité ou tel pouvoir, nous tenterons de nous appuyer au maximum sur les logiques sémantiques et linguistiques, au sens ou un idiome est appréhendé comme le codage honnête d'une réalité - ou d'un imaginaire issu de celle-ci. Ceci en nous appuyant sur la si efficace logique de Charles Sanders Peirce. Bien conscients que tout cela reste au prisme unique d'un très instable mammifère humain vivant dans un biotoque instable lui-aussi ; et des aléas divers qui ont amenés les traces de ce codage jusqu'à la personne singulière qui les insérera sur FLP.

Avant les symboles, mots et phrases, régnaient, et règnent, le réel et les sentiments qu'en ont les hommes.

A partir de là le catalogueur tentera simplement d'être sincère, distancié, recueilli et réfléchi.

Il doit aussi ne jamais oublier de penser de ce point de vue : quelles sont les chances que je donne à cet extrait d'être retrouvé, dans le cadre d'une pure logique verbale, ou au moins de la mienne ? En prenant même parfois le temps le temps de fonctionner en rétroaction, c'est à dire en utilisant certains termes combinés pour effectuer une recherche sur FLP, Google, ou autre afin d'en apprécier les résultats, par comparaison avec les pensées qui lui viennent en écho de tel ou tel extrait.  

Au cas où une vraie question viendrait le titiller, comme : de quel point de vue dois-je me placer pour ce faire ?  il pourra éventuellement se renseigner sur les modalités linguistiques logiques en cours chez les spécialistes de la sémantique.

Auteur: Mg

Info: 29 septembre 2020

[ onomasiologie ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ réflexivité communautaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel