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beaux-arts

L'art est au centre de toutes nos vies, pas seulement pour les plus aisés et éduqués... Je le sais de ma propre histoire, et de cette évidence donnée par chaque enfant jamais né - ils veulent tous entendre et raconter des histoires, chanter, faire de la musique, créer de petits drames, peindre des tableaux, faire des sculptures. Tout ça est à l'intérieur et nous le reproduisons à l'extérieur. Et puis, quand nous l'avons sorti, nous disons que l'art est élitiste, et en même temps soit nous fétichisons l'art - ses prix élevés, son jargon, son inaccessibilité - soit nous l'ignorons. La vérité est, artiste ou pas, que nous sommes tous nés dans un continuum créatif, qui est le patrimoine et le droit d'aînesse de tous nos vies.

Auteur: Winterson Jeanette

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[ quête ] [ curiosité ] [ source ]

 

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domestication

Le féminisme est cette idéologie qui consacre une nouvelle et terrible ségrégation dans le sexe féminin. Ségrégation de classe qui organise deux destins de femme.

Celles qui parviennent, arrivent. Qui s’intègrent à la dynamique du système. Celles qui ont droit aux essais et erreurs. Aux expériences non seulement permises mais recommandées. Et qui, en définitive, réussissent ou réussiront leurs mariages, leurs enfants, leurs carrières. Et celles pour qui l’avortement, le divorce, le travail-chômage sont de terribles drames, des traumatismes irrécupérables, des épreuves insurmontables. [...]

Le système a su gérer magistralement cet échec. Grâce à ses lois “sociales” qui empêchent ces femmes de s’insurger. Il a su récupérer le négatif par une bonne gestion de l’échec : un bon avortement, un bon divorce, un bon chômage. Toute une population féminine est assurée de “réussir” ses échecs. Au prix d’une insatisfaction profonde.

Auteur: Clouscard Michel

Info: Dans "Le capitalisme de la séduction"

[ attitude conquérante ] [ consumérisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

développement personnel

[...] s’il est exact que notre corps peut s’affûter et se fortifier par une constante activité sportive, notre psychisme, mélasse de drames, de remords, de regrets, de hantises, de déceptions, de blessures, d’humiliations, d’échecs, etc., demeure le même. Nulle ascèse, nul travail de nous-mêmes sur nous-mêmes, comme disent encore les prêcheurs de la vie bonne, ne donnera forme à cette pesante et inerte matière première. Nous pouvons bien nous instruire en tel ou tel domaine, élever notre niveau en mathématiques, perfectionner notre orthographe, étendre nos connaissances en physique quantique ou en langues orientales. Purement intellectuelles, ces formations ne demandent rien d’autre que de la compréhension, de la mémoire, de l’opiniâtreté. Purement psychologiques, les apprentissages de la sagesse devraient reposer sur la force conjointe de la raison et de la volonté. Or pareille conjonction est une fiction, une invention de philosophes. Une blague. Une escroquerie.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Sur http://lephilosophesansqualits.blogspot.com/, note du 24.08.2012

[ bluff ] [ limites ] [ difficulté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

imposteur

J’admets fort bien que l’on suive la nécessité. La corde au cou et le pied au cul. Vous ne pouvez faire autrement. Soit ; c’est la simple condition humaine, et la première expérience véritable est celle de l’obstacle auquel je me heurte, de la limite de ma force et de ma résistance, du sommeil invincible, de la peur du lendemain ou du gendarme. Je suis contraint par l’État, par le travail ; je suis conditionné par mon corps et par le corps social : telle est ma faiblesse, telle est ma lâcheté. Il n’y a pas à en faire de drames ni de complexes : elles nous sont communes. Mais ce qui devient inadmissible, c’est, dans cette situation-là, de lancer un glorieux cocorico : voyez comme j’ai vaincu et voyez comme je suis libre ! ou de faire un clin d’œil à la ronde : voyez comme je suis malin, et combien j’ai joué cette nécessité ! Car ici commence le règne du Menteur.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "Exégèse des nouveaux lieux communs"

[ représentation de soi ] [ soumission positive ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

Il existe des gens qui souffrent réellement de n'avoir pu, dans la vie réelle, vivre avec Mr Pickwick ni serrer la main de Mr Wardle. J'en fais partie. J'ai pleuré de vraies larmes sur ce roman, de n'avoir pas vécu à cette époque-là, avec ces gens-là, des gens pour moi bien réels. Les drames sont toujours beaux dans les romans, parce qu'il n'y coule point de sang authentique, pas plus que les morts n'y pourrissent, et d'ailleurs la pourriture n'est jamais pourrie dans les romans. Quand Mr Pickwick est ridicule, en fait il ne l'est pas, parce que c'est un roman. Qui sait si le roman n'est pas une vie et une réalité plus parfaites que Dieu crée à travers nous, et si nous n'existons pas - qui sait - uniquement pour les créer ? Les civilisations semblent n'exister que pour produire l'art et la littérature ; et les mots, c'est ce qui nous parle et nous reste d'elles. Pourquoi ces figures extra-humaines ne seraient-elles pas réelles et véritables ? Cela me fait mal, dans mon existence mentale, de penser qu'il en est peut-être ainsi...

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité, Texte no 195

[ littérature ] [ idéal abstrait ]

 

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être humain

Le problème, c'est peut-être d'oublier que nous avons modélisé le monde selon nos sens. Nous au centre. Oeuf Corse. Anthropocentrisme, solipsisme ?... Appelez ça comme vous voulez mais il semble qu'on se dirige vers un sacré déséquilibre. Donc toi esprit/moteur, piégé dans ce corps de bipède dépoilé, censé représenter l'espèce dominante (ou qui croit l'être) de la troisième planète d'un petit système solaire, tu perçois (ou croit percevoir) via tes sens, un petit nombre parmi les 800 octaves du cosmos (du noyau de l'atome jusqu'à la taille de l'univers), principalement par tes oreilles et tes yeux. Ainsi as-tu calibré et "nommé" ton environnement. Ensuite, grâce aux outils que tu as su concevoir : télescopes, rayons X, microscopes, ondes infra-rouges, etc. tu as légèrement agrandi cette fenêtre de perception. Et pour ce qui est de l'étude et de la compréhension des interactions entre les forces qui sous-tendent ta réalité physique, limités par ce qui précède, tu sembles quelque peu borné par une nature-pensée peut-être trop bipolaire. Tu es néanmoins parvenu à concevoir, entre autres, la bombe atomique, tout en restant incapable de limiter tes pulsions de reproduction galopante. D'où une surpopulation qui conduit fréquemment à des drames chez les gens de ta race. Comment dit-on ? Abrutelligent ?

Auteur: Mg

Info: 29 sept 2014

[ limitation ]

 

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femme-par-homme

Et voilà la belle Kate qui le regarde en face immortellement, et puis se laisse aller cachant son visage dans la poitrine du chaste prince, et se remet à fondre en larmes, à pleurer toutes ses larmes sur ce pourpoint de velours noir où Ophélie en a déjà pas mal versé le mois passé.

Hamlet croit devoir lui semer la nuque de baisers calmants et autres, en lissant les bandeaux de ses cheveux.

Il faudrait la plume de Hamlet pour vous servir le sentiment de la beauté de Kate. Kate est une de ces apparitions qui, dans la rue, vous clouent là, sans qu’on songe à la suivre (à quoi bon ? se dit-on, ce que sa vie doit être prise, à celle-là) et que dans un salon on regarde, non d’un air beau, fou ou tendre, mais indifférent et lointain (ce qu’elle doit être habituée aux têtes qui se retournent ahuries ! pas la peine d’en grossir la cohue, pense-t-on). Puis on apprend qu’elle vit comme une autre, ou mariée, ou seule, ou par-ci par-là. Et l’on s’étonne qu’elle ne soit pas la fameuse une telle, une accablée de drames internationaux malgré ses vingt-cinq ans et son air de monstre qui a toujours bien dormi la veille.

Auteur: Laforgue Jules

Info: Moralités légendaires - Hamlet ou les Suites de la piété filiale

[ séduisante ] [ captivante ] [ charismatique ] [ envoûtement ] [ finalement ordinaire ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

sexe

...un nouvel amour donne toujours de l'espoir, la solitude mortelle et irrationnelle est toujours couronnée; cette chose que j'ai vue (cette horreur du vide reptilien) quand j'ai inspiré à fond l'iode mortelle de la mer, à Big Sur, est maintenant justifiée et sanctifiée, levée comme une urne sacrée vers le ciel, par le simple fait de se déshabiller, de faire aller les corps et les esprits dans les délices mélancoliques, inexprimables et frénétiques de l'amour. Ne laissez aucun vieux chnoque vous dire le contraire; quand on pense que personne, dans ce vaste monde, n'ose jamais écrire l'histoire véritable de l'amour, on nous colle de la littérature, des drames à peine complets à cinquante pour cent. Quand on est allongé, bouche contre bouche, baiser contre baiser dans la nuit, la tête sur l'oreiller, rein contre rein, l'âme baignée d'une tendresse qui vous submerge et vous entraîne si loin des terribles abstractions mentales, on finit par se demander pourquoi les hommes ont fait de Dieu un être hostile à l'amour charnel. La vérité secrète et souterraine du désir farouche qui se cache dans les galeries, enfouie sous les ordures qui envahissent le monde entier, cette réalité dont on ne vous parle jamais dans les journaux, ce désir dont les écrivains ne parlent qu'en hésitant, avec force lieux communs, et que les artistes représentent avec combien de réticences, ah, vous n'avez qu'à écouter Tristant et Isolde de Wagner et vous imaginer le héros dans une champ bavarois avec sa belle maîtresse nue sous les feuilles de l'automne!

Auteur: Kerouac Jack

Info: Big Sur

[ religion ]

 

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bullshit jobs

L’univers de conte de fées, qui remplace peu à peu le vieux réel dont personne ne veut plus, lance aux romanciers d’aujourd’hui un défi sans commune mesure avec ceux d’hier. En sont-ils conscients ? Se rendent-ils compte vraiment de l’ampleur de la tâche ? Qu’est-ce qu’un agent accompagnateur ? Par quel bout ça se prend exactement ? Et un développeur du patrimoine ? Et un coordinateur petite enfance ? Comment décrire avec justesse un coordinateur petite enfance ? Ses pensées ? Ses gestes ? Ses arrière-pensées ? Le surprendre en plein travail, accomplissant sa mission qui consiste, je cite, à "aiguiller les familles vers les structures existantes", sans oublier au passage de "faciliter le décloisonnement entre les différents services d’accueil" ? Ça se peint comment, des choses comme ça ? Des activités de ce genre ? Ça se raconte comment ? Un magistrat du temps de Balzac, un usurier, une femme de chambre, un ancien soldat de l’Empire, on savait plus ou moins ce qu’ils voulaient, ce qu’ils fabriquaient. Leurs histoires, leurs drames, même les plus complexes, sont d’une limpidité, d’un réalisme, d’une palpabilité formidables à côté de ce qu’on peut supposer comme aventures, comme drames, à un agent d’ambiance ou à une adjointe de sécurité. Qu’est-ce que ça peut être, le comportement d’un type en train d’aiguiller des familles ou de faciliter un décloisonnement ? Et qu’est-ce que c’est un faciliteur de décloisonnement qui ne fait pas bien son boulot ? Ça s’attrape par quel bout ? Et un coordinateur petite enfance qui tire au flanc ? Un agent de médiation qui bâcle ? Un accompagnateur de personnes dépendantes placées en institution qui cochonne le travail ? Un développeur du patrimoine qui sabote ? 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 467-468

[ fonction tertiaire ] [ emploi ] [ virtualisation ] [ professions émergentes ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

influences intellectuelles

Dans son autobiographie, il [Jung] n’explique pas pourquoi Maître Eckhart l’avait ravi, ni pourquoi il "méprisait" Hegel et saint Thomas d’Aquin. En revanche, il parle de Kant, qu’il appréciait, et du travail minutieux qui l’avait conduit à "faire la distinction entre ce qui m’appartient, ce qui est à ma portée, ce qui est au-delà, et ce que je ne peux atteindre sans dommages". Nietzsche le "toucha" particulièrement dans Ainsi parlait Zarathoustra. […]

Pendant des années, Carl fréquenta la bibliothèque de son père pour y lire et relire les légendes du Graal, à tel point qu’il pouvait les réciter par cœur. Ce fut sa première grande expérience littéraire, jusqu’à ce que le Faust de Goethe devienne, comme pour sa mère, sa lecture préférée. L éprouvait également beaucoup de plaisir à lire de la poésie : Hölderlin comptait parmi ses poètes favoris – avec l’âge il aimerait réciter de longs passages de Patmos. Il adorait l’Orplid de Möricke, bien qu’il jugeât très "médiocres" tous ses autres poèmes […] ; il aimait aussi Friedrich T. Vischer, notamment pour Auch Einer.

Il avait lu les traductions de Shakespeare, préférant ses drames et ses sonnets, même s’il en dédaignait certains, trop "typiquement littéraires" à son goût. Il appréciait le côté "pathétique" de Schiller et prenait beaucoup de plaisir à lire les conversations de Goethe avec Johann Peter Eckermann. Chez les anciens, il aimait Héraclite, s’intéressait un peu moins à Pythagore et à Empédocle, pas du tout à Platon. Son goût pour le théâtre grec fut passager mais l’Odyssée le fascinait. […] A l’école, il ne cachait pas qu’il lisait les romans d’aventure de Gerstäcker et les traductions allemandes de Walter Scott. 

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, pages 62-63

[ sources d'inspiration ]

 

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