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homme-animal

J'ai approché mon oeil d'un des trous pour l'air découpés dans le carton afin de surveiller l'état du pèlerin dans le déranger. Mais l'intérieur de la boîte était sombre et lorsque ma vue s'est finalement accoutumée, j'ai compris que c'était moi que l'on observait. La femelle me regardait, ses yeux d'un noir profond réfléchissant la lueur de la lune. Elle ne semblait pas effrayée, plutôt hautaine, supérieure, et sous son regard, je me suis senti insignifiant. Elle ne transpirait aucune haine. S'il existait un équivalent humain à ce que j'apercevais dans les yeux du faucon, c'était de la pitié. Elle me força à me détourner.

Auteur: O'Brien Dan

Info: Rites d'automne : Le voyage d'un fauconnier à travers l'Ouest américain

[ cage ] [ interaction ]

 
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réalisme

Parlons de vous. Votre lettre m’a effrayée. Si vous persistez à avoir pour principal objectif de connaître toutes les sensations possibles – car, comme état d’esprit passager, c’est normal à votre âge – vous n’irez pas loin. J’aimais bien mieux quand vous disiez aspirer à prendre contact avec la vie réelle. Vous croyez peut-être que c’est la même chose ; en fait, c’est juste le contraire. Il y a des gens qui n’ont vécu que de sensations et pour les sensations ; André Gide en est un exemple. Ils sont en réalité les dupes de la vie, et, comme ils le sentent confusément, ils tombent toujours dans une profonde tristesse où il ne leur reste d’autre ressource que de s’étourdir en se mentant misérablement à eux-mêmes. Car la réalité de la vie, ce n’est pas la sensation, c’est l’activité – j’entends l’activité dans la pensée et dans l’action.

Auteur: Weil Simone

Info: Lettre à Simone Gibert, 9-17 mars 1935

[ concret ] [ imaginaire ] [ conseil ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Le soir, je mets consciencieusement ma dent sous l'oreiller, je m'endors en espérant que la petite souris, sera fidèle au rendez-vous. Pas du tout effrayée à l'idée qu'elle va se glisser dans mon lit. Le lendemain à mon réveil, je trouve une pièce de cinq francs, avec un dessin qui représente la souris. Elle est donc venue me voir, réellement. Très excitée par l'évènement, je décide de recommencer le soir même, puisque j'ai gardé ma dent. Avec, je crois l'idée de vérifier si la petite souris est bien une petite souris.
Le lendemain, je trouve effectivement une nouvelle pièce, mais plus de dent! Je cours demander à mes grands-parents ce qu'elle est devenue. Ils m'expliquent que la petite souris l'a emportée avec elle tout simplement.
Je suis furieuse. D'abord par ce que c'est MA dent. Ensuite parce que j'avais l'intention de répéter l'expérience.
Vraiment furieuse. MA dent!

Auteur: Laborit Emmanuelle

Info: Le cri de la mouette

[ profit ] [ déception ] [ propriété ]

 

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relations

Je suis la femme la plus fatiguée du monde. Fatiguée dès le lever. La vie exige un effort que je ne puis faire. S'il te plaît, donne-moi ce lourd bouquin. J'ai besoin de mettre quelque chose de pesant sur ma tête. Il faut sans cesse que je puisse mettre mes pieds sous les oreillers pour pouvoir rester sur terre. Sinon, je me sens partir, partir à une vitesse folle, à cause de ma légèreté. Je sais que je suis morte. Aussitot une phrase énoncée, ma sincérité meurt, devient mensonge, et ça me glace. Ne dis rien, car je vois que tu me comprends, et ta compréhension me fait peur. J'ai une telle peur de trouver quelqu'un comme moi, mais aussi un tel désir de la trouver ! Je me sens si seule, mais j'ai aussi si peur que cette solitude soit rompue et que je ne sois plus la cheffe et dirigeante de mon univers. Je suis très effrayée par cette compréhension qui te permet de pénétrer mon monde ; parce que me voilà alors révélée et je dois le partager avec toi.  

Auteur: Nin Anaïs

Info:

[ difficiles ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

Comme effrayée par une sorte de vision effroyable, Pisicuţa s’arrêta soudain comme foudroyée, se mit à renâcler, à se cabrer et à reculer, montrant le désir de me faire tomber de son dos, et de me projeter bien loin, de me flanquer par terre…

C’est ainsi qu’à tort ou à raison, je soupçonnai que quelque bête sauvage, un loup ou un ours, venait juste de passer, qu’elle avait traversé le chemin et qu’elle avait laissé, derrière elle, un relent de son odeur dans l’air, que l’odorat de Pisicuţa, beaucoup plus sensible que le mien, avait reniflé et que, moins courageuse que moi, elle n’osait pas franchir. Une idée géniale me traversa l’esprit : je fourrai ma main dans l’une de mes besaces et j’en retirai vite ma serviette de toilette, longue comme un jour sans pain, dont l’odeur hétéroclite, j’en étais persuadé, allait vaincre et dominer victorieusement toutes les odeurs aigres et sauvages de tous les fauves de l’univers… ce n’est pas pour rien qu’elle était restée, aussi longtemps, à l’abri dans mes sacs de voyage, en étroit voisinage avec toutes sortes d’olives vieilles et flétries, avec l’ail et l’oignon aux relents puissants, qui formaient l’essentiel de mes victuailles pour le voyage, et avec une immense peau de mouton, dont on avait fait un bonnet pour le mauvais temps…

Auteur: Calistrat Hogaș

Info: PE DRUMURI DE MUNTE, traduction de Dolores Toma

 

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Ajouté à la BD par miguel

pessimisme

Et si je ne crois pas en Dieu, l'idée de Dieu me fascine.

Nous vivons sur une planète où les vivants mangent les vivants. Les hommes ne se contentent pas de tuer d'autres créatures, ils s'assassinent aussi entre eux, constamment. Les montagnes crachent le feu, la terre s'ouvre, engloutit hommes et bêtes, les eaux se déchaînent, détruisent tout sur leur passage, des éclairs tombent du ciel.

Ici semble résider l'un des paradoxes les plus curieux du genre humain, capable de concevoir que la terre, ce lieux affreux, puisse être l'oeuvre d'une puissance "parfaitement bonne", et d'ainsi démontrer que les hommes sont dotés malgré la barbarie constitutive de leur existence, d'une imagination exagérément optimiste.

Ils croient qu'une "force" a créé tout cela, mais au lieu de s'en plaindre et de la détester, ils l'adulent, pleins de gratitude et de reconnaissance.

Aussi suis-je fasciné depuis ma jeunesse, par cette religion qui fait voir aux hommes une "bonté" à l'oeuvre derrière le spectacle des horreurs terrestres qu'ils constatent chaque jour.

Dieu, sublime métaphore.

Comme tant d'autres écrivains, j'aime à roder autour de cette métaphore prodigieuse. L'effort infini, le hasardeux désespoir dont font preuve les hommes lorsque, cherchant à "bonifier" leur nature, inquiète de sa propre barbarie, effrayée de sa propre malignité, ils imaginent ce "foyer de bonté" situé hors d'eux mêmes, voilà quelle pathétique recherche me semble résumer l'aventure humaine.

Auteur: Ahmet Altan

Info: Je ne reverrai plus le monde : Textes de prison

[ Éternel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

poème

Je suis née de la mer et ne le savais plus

Trop de pavots avaient maculé mes pieds nus

Les soirs où les bergers m'appelaient dans la ronde

Pour passer le furet de ma main dans leurs mains

Furet des bois jolis furet des vieux jardins.

Je suis née de la mer et ne le savais plus

Trop de chênes avaient appris à mon corps nu

Cette haute caresse où l'écorce connaît

La façon d'arracher aux jeunes filles blondes

Des gouttes de bonheur de quelque sainte plaie.

Je suis née de la mer et ne le savais plus

Trop de bêtes avaient partagé mon cœur nu

Dans les hautes futaies habitées par la lune

Trop de sangliers forts à renifler l'oronge

Trop de biches mes sœurs effrayées par leurs songes

Trop de martins-pêcheurs gonflés d'humides chants

Délivrés par leurs becs en baisers trop savants.

Je suis née de la mer et ne le savais plus

Mais l'homme au bras marin me parla de l'écume

Et l'humus des forêts fut le sable des dunes

Et les bergers laissant leurs troupeaux de moutons

Au premier loup venu gardèrent des poissons

Le nez du sanglier fouilla le goémon

La biche apprivoisa chaque lame de fond

Et les désirs des fûts chantèrent un navire

Que les oiseaux pêcheurs voilèrent sans rien dire

De leurs ailes tendues à des ciels inconnus.

Je suis née de la mer et ne l'ai reconnu

Qu'au bras de mon amour et ne l'oublierai plus.

Auteur: Vannier Angèle

Info: Choix de poèmes, Seghers Editeur, 1961

[ océanique ]

 

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célébrité

"Qu’est-ce qu’une star ?" est la question que David Bowie aura posé à travers son œuvre. La star appartient-elle à une autre espèce que les êtres humains ? Est-elle un extraterrestre, une fille des étoiles, un étranger dans un monde étrange, un surhomme nietzschéen ? A-t-elle une fonction messianique, divino-humaine, émancipatrice ? Ou au contraire est-elle un parasite, un vampire se nourrissant des énergies de ceux qui l’aiment ? A-t-elle même fait un pacte faustien avec le diable pour obtenir l’admiration des fans ? On retrouve ce questionnement partout : en particulier dans les chansons de l’album Ziggy Stardust, presque toutes des variations sur la notion d’étoile ("Starman", "Star", "Lady Stardust", "Ziggy Stardust") et jusque dans la chanson "The Stars (Are Out Tonight)" sur The Next Day en 2013, incroyable renversement de perspective où on entend Bowie emprunter la voix d’un "homme ordinaire" décrivant les activités de ces stars parasites et vampires :

"Les stars ne dorment jamais – Les mortes comme les vivantes – Nous, nous vivons plus près de la Terre – Loin des paradis – Mais les stars ne sont jamais loin – Les stars sont de sortie ce soir – Elles nous espionnent derrière leurs lunettes noires – Elles épient notre moindre geste – Elles absorbent notre monde primitif – Les voici en haut des escaliers – Asexuées et non-excitées – Elles te brûlent avec leurs sourires radieux – Elles t’enferment avec leurs beaux yeux – Elles sont fauchées et honteuses ou ivres ou effrayées – On ne nous débarrassera jamais des stars".

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: http://www.pacomethiellement.com/corpus_conference.php?

[ modèle identificatoire ] [ fonction spirituelle ] [ influence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hommes-femmes

Il semblerait que les femmes aient davantage besoin d'être aimées que les hommes.

Ça n'a rien à voir avec une attitude narcissique, comme certains psychanalystes le pensent, mais plutôt avec le fait que les femmes se sentent plus en insécurité que les hommes, bien qu'elles savent le cacher bien mieux qu'eux.

Elles veulent l'assurance d'être désirées.

Beaucoup plus à la merci de leur insécurité-bien-cachée que les hommes, les femmes veulent entendre et entendre de façon répétitive, pourquoi et comment elles sont aimées.

C'est comme si un vieux doute devait être dissipé.

Elles savent beaucoup mieux que les hommes que ce qui compte n'est pas ce qu'elles sont mais ce qu'ils pensent qu'elles sont.

D'ailleurs, elles se modèlent fréquemment à l'image que les hommes se font d'elles.

Elles sont secrètement effrayées que leur homme bien aimé découvre soudainement à quel point elles sont vulnérables et faibles.

Elles savent bien qu'elles ne sont pas parfaites mais elles connaissent aussi toute l'importance de paraitre comme tel, pour ces messieurs qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.

Les dames ne sont pas inconstantes dans leur affection, contrairement aux hommes, puisque ceux-là placent vraiment très haut leur Idéal-du-Moi.

En général les femmes n'ont pas cette puissante urgence qui les pousse à idéaliser leur partenaire.

Elles peuvent aimer les hommes tout en connaissant leurs pires défauts et leurs failles ultimes.

Ce qui est beaucoup plus difficile pour un homme.

Voilà pourquoi elles sont moins enclines à avouer leurs fautes et leurs humaines faiblesses, bien qu'elles en soient conscientes la majeure partie du temps.

Elles perçoivent bien cette nécessité psychologique chez l'homme qui le pousse à vouloir rendre réel son idéal.

Les femmes se protègent à l'aide de leur fierté puisque leurs profondes vulnérabilité et insécurité rendent cette protection nécessaire.

Elles ont besoin, plus que les hommes, de se sentir rassurées sur le fait d'être aimées avant de pouvoir commencer à aimer.

Sensibles à la moindre inattention, négligence ainsi qu'au manque d'appréciation, elles craignent de ne céder trop facilement lorsque les hommes leur font la cour.

Cette peur, si souvent justifiée, les fait attendre et hésiter, suscite leurs résistances, et retarde leurs réponses aux tentatives de séduction.

Auteur: Reik Theodor

Info:

[ inquiétude ] [ regard de l'autre ] [ femmes-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-animal

Nous avons l'honneur de solliciter votre bienveillance envers cet individu : Elle communique au moyen du langage des signes et utilise un vocabulaire de plus de 1000 mots. Elle comprend aussi l'anglais parlé, et mène souvent des conversations "bilingues", dans lesquelles elle répond par signes aux questions qui lui sont posées en anglais. Elle apprend les lettres de l'alphabet, elle sait lire certains mots imprimés, parmi lesquels son propre nom. Elle a obtenu des scores entre 85 et 95 au test d'intelligence de Stanford-Binet. Elle fait preuve d'une évidente conscience d'elle-même, dans ses comportements spontanés devant un miroir, lorsqu'elle prend des poses ou lorsqu'elle examine ses dents, ou bien lorsqu'elle utilise, à bon escient, un langage autodescriptif. Elle ment pour éviter les conséquences auxquelles l'exposent ses propres écarts de conduite, et elle anticipe les réactions des autres à ses propres actes. Elle s'adonne à des jeux imaginaires, tantôt seule, tantôt en groupe. Elle a déjà réalisé des peintures et des dessins figuratifs. Elle se souvient d'événements passés de sa vie, et est capable d'en parler. Elle comprend des termes relatifs au temps et sait les employer à bon escient, comme par exemple "avant", "après", "plus tard" et "hier". Elle rit de ses propres blagues et de celles des autres. Elle gémit si elle est blessée ou si on la laisse seule, et elle hurle lorsqu'elle est effrayée ou en colère. Elle parle de ses sentiments, en tuilisant des mots tels que "contente", "triste", "peur", "s'amuser", "envie", "déception", "dingue", et, très souvent, "amour". Elle pleure les proches qu'elle a perdus - un chat bien-aimé qui est mort, un ami qui est parti. Elle peut parler de ce qui se passe quand quelqu'un meurt, mais elle devient agitée et mal à l'aise quand on l'interroge sur sa propre mort ou sur la mort de ses compagnons. Elle se montre d'une adorable gentillesse avec les chatons et autres petits animaux. Il lui est même arrivé d'exprimer de la sympathie pour d'autres êtres qu'elle ne voyait que sur des photos. Cet individu peut-il revendiquer des droits moraux élémentaires ? D'après la description qui précède, il paraît difficile d'imaginer un quelconque argument rationnel pour lui dénier ses droits. Elle possède la conscience d'elle-même, a des émotions, elle est intelligente, communicative, elle a ses propres souvenirs et ses propres objectifs, et elle est certainement capable de souffrir profondément. Il n'y a aucune raison de remettre en cause cet accord concernant son statut moral si j'ajoute une information supplémentaire : à savoir, qu'elle ne fait pas partie de l'espèce humaine. La personne que je viens de décrire - et elle n'est rien moins qu'une personne pour ceux qui l'ont déjà approchée - s'appelle Koko, et il s'agit d'un gorille de plaine âgé de vingt ans. Pour que soit reconnue la personnalité des gorilles.

Auteur: Patterson Francine

Info: écrit avec Gordon Wendy

[ racisme ] [ éthique ]

 

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