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création

Tous ceux qui, un jour, ont essayé d'écrire des romans savent à quel point c'est difficile ; il s'agit assurément de l'une des pires activités indépendantes. Il faut rester tout le temps replié sur soi, enfermé dans une cellule individuelle, dans une solitude complète. Cela relève d'une psychose contrôlée, d'une paranoïa et d'une obsession attelées au travail. Ainsi l'écriture ne nécessite ni plume d'oie, ni masque vénitien, comme on pourrait le croire, mais bien plutôt un tablier de boucher, des bottes en caoutchouc et un couteau à étriper.

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Les Pérégrins

[ labeur ] [ embarras ]

 

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intentions refoulées

Sade, qui reste pour beaucoup de gens synonyme d’atrocité et de scandale, n’a fait finalement qu’écrire d’une manière très crue les rêves refoulés de meurtre, de jouissance par la destruction qui nous hantent sous le couvert de nos protestations humanitaires. Et seuls les imbéciles peuvent être tentés de le prendre au pied de la lettre. Ne rien comprendre à Sade, c’est croire qu’il plaide pour le meurtre alors que la preuve du contraire est sa répulsion absolue pour la peine de mort, en pleine Terreur. Rejeter Sade, c’est faire cette confusion très classique entre symbolique (les romans) et la réalité. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 86

[ révélation ] [ mise au point ] [ embarras moral ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sujétion linguistique

Voilà la Pauvreté.



Vous dites que je manque d'imagination



Non. Je manque de vocabulaire.

Le langage pour clarifier

ma résistance aux lettrés.

Les mots sont ma guerre à moi.

Ils menacent ma famille.



Pour acquérir le mot

pour exprimer cette perte

je risque de tout perdre.

Je risque de créer un monstre

volume et longueur du mot

qui enfle, coloré et palpitant

dominant ma mère, caractérisée.

Sa voix au loin

inintelligible et illettrée.

Ceux-là sont les mots du monstre.

Auteur: Moraga Cherríe C.

Info: Loving in the War Years. Trad Mg

[ embarras ] [ poème ] [ pouvoir sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

croyance

Les scientifiques se plaignent souvent que Darwin et les principes de l'évolution soient compris par si peu de gens. Mais le problème est plus profond. Le public, dans sa majorité, ne mord pas aux explications de type évolutionniste, quelles qu'elles soient. Je ne sais pas pourquoi nous avons tant de mal dans ce domaine, mais l'une des raisons doit relever de nos tendances psychologiques et sociales à préférer les mythes créationnistes aux histoire évolutives, car les premiers, je le disais plus haut, mettent en avant des héros et des lieux sacrés, tandis que les secondes ne fournissent pas de faits concrets que l'on puisse prendre pour objets de respect religieux, de culte, de vénération patriotique.

Auteur: Gould Stephen Jay

Info: La foire aux dinosaures

[ mécanisme ] [ religion ] [ nouveauté ] [ gênant inconfort ] [ embarrassant insaisissable ]

 
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intraduisible

Un autre exemple est un mot d’une des langues des Indiens Peaux-Rouges, constitué de quatorze syllabes (je l’ai su autrefois, mais depuis je l’ai oublié), qui désigne une situation extrêmement typique : des gens assis ensemble et qui se regardent l’un l’autre, espérant que l’un d’entre eux, en tout cas un autre que soi-même, va oser prendre la parole ; ou faire ce que soi-même on n’ose pas entreprendre. C’est une expérience que nous avons tous vécue. Vous vous trouvez autour d’une table pour un grand repas et vous voyez tous ces gens se regarder en attendant que quelqu’un ose faire le geste que personne n’ose faire. Eh bien chez ces Indiens, tout cela est exprimé en un seul mot de quatorze syllabes.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 3 juin 1931

[ situation ] [ embarras ] [ silence ] [ saashi ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femme-homme

[1969 - dans un avion volant vers l'Angleterre] : "Excusez-moi"

C'est la blonde à lunettes d'à côté. Elle a un magazine ouvert sur ses genoux, l'index appuyé sur la page comme pour marquer l'endroit.

"Puis-je vous demander votre avis sur une question d'étiquette ?"

Morris sourit en lorgnant le magazine. "Ne me dites pas que Ramparts tient maintenant une rubrique consacrée à l'étiquette ?"

- Si une dame remarque qu'un homme a la braguette ouverte, doit-elle l'en avertir ?

- Absolument.

- Votre braguette est ouverte, cher monsieur", dit la fille, et elle retourne à sa lecture, relevant son numéro de Ramparts pour se cacher le visage tandis que Morris s'empresse de rectifier sa tenue.

Auteur: Lodge David

Info: Changement de décor

[ gênée ] [ embarras ] [ brayette ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

se dénuder

Il éprouvait une gêne intolérable : tout le monde était habillé, alors que lui était dévêtu, et, chose étrange, une fois dévêtu, il se sentit en quelque sorte coupable envers eux, surtout il était prêt à reconnaître lui-même qu’effectivement, il était soudain devenu leur inférieur à tous et que maintenant ils étaient pleinement en droit de le mépriser. "Quand tout le monde est déshabillé, on n’a pas honte, mais lorsqu’on l’est seul et que tous vous regardent, quelle ignominie !" Cette pensée lui traversait encore et encore l’esprit. "C’est comme en rêve, en rêve j’ai quelquefois subi une pareille honte." Mais retirer ses chaussettes lui causait même de la souffrance : elles n’étaient pas propres, son linge de corps non plus, et maintenant tout le monde l’avait vu. Et surtout, il n’aimait pas lui-même ses pieds, il avait toute sa vie, sans savoir pourquoi, trouvé laids ses gros orteils, notamment l’ongle grossier, plat, incurvé du pied droit, et voici qu’à présent ils allaient tous le voir. De honte intolérable il devint encore plus grossier, cette fois délibérément. Il arracha lui-même sa chemise.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 202

[ flux de conscience ] [ à poil ] [ rabaissement ] [ embarras ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

dévoilé

Bareïm se met à rire de sa propre remarque - ce qui fait bouger toute sa carcasse. C'est à ce moment-là qu'on entend la voix électronique de son Curasix monter de sa poche :

"IMC : 39,7...Artère bouchée à 67%. Pression sanguine saturée à + 16. Il vous reste six ans, huit mois et vingt-deux jours à vivre..."

Le géant fouille dans sa parka, un peu honteux, et éteint l'appareil.

"Putain...Il suffit que je rigole ou que je tousse pour que cette saloperie se déclenche..."

Sparak le regarde, un sourire un peu narquois sur ses lèvres. Ainsi donc le gros Baréïm a cédé à la mode de ce petit gadget inutile qui fait fureur. En récoltant quelques données, il annonce fièrement à son possesseur les heures de vie gagnées si celui-ci mange mieux, fait du sport, monte les escaliers à pied. Il n'aurait jamais pensé que Baréïm ait le souci de se ménager et cela le fait rire. Baréïm le voit et dit, comme pour répondre à la phrase que Sparak n'a pas prononcée :

"C'est ma femme..."

Auteur: Gaudé Laurent

Info: Chien 51

[ embarrassé ] [ justification ] [ découvert ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste