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adolescence

La prospérité acquise ne l'empêchait pas de se sentir victime de ces rêves bâtis à dix-neuf ans, à l'âge où chacun d'entre nous atteint son zénith de sottise idéaliste. Dix-neuf ans est l'âge du parfait fantassin qui acceptera de mourir sans un murmure, le coeur brûlant de patriotisme. C'est également l'âge auquel l'imagination naissante du poète s'élève à des hauteurs vertigineuses et où il subit avec une douleur heureuse les assauts de ce qui est le Dieu, en lui. C'est encore l'âge auquel une jeune femme a le plus de chances de se marier réellement par amour.

Auteur: Harrison Jim

Info: Légendes d'automne

[ absolu ] [ sommet ] [ passion ]

 

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dictateur

Il confirmait, certes, son originalité sur la scène mondiale. Mégalomane et provocateur, le Colonel attachait une importance considérable à son image et aux mises en scène de ses apparitions et discours. Il se voulait à part, unique, ne supportait aucune concurrence ou comparaison, empêchait qu'émerge de son pays au autre nom que le sien (pas un écrivain, musicien, sportif, commerçant, économiste ou politique libyen qui n'ait pu s'imposer sous son règne, les joueurs de football ne pouvaient même être cités que par le numéro de leur maillot). L'idée d'intriguer le monde entier en se présentant comme le seul chef d'Etat pourvu d'une garde entièrement féminine comblait donc cette ambition.

(Parlant de Kadhafi)

Auteur: Cojean Annick

Info: Les proies : Dans le harem de Kadhafi

[ paranoïaque ] [ tyran ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

soeurs

Emily ne se souvient pas de la naissance de sa soeur. Elles n'ont même pas un an d'écart et, de ce fait, elles ont grandi comme des jumelles, à ceci près qu'Emily avait toujours un temps d'avance tandis que Jess franchissait chaque étape en second. Emily se montrait parfois un peu dure, un peu autoritaire avec sa cadette, mais c'était compréhensible car Jess n'était ni assez jeune pour qu'elle la materne, ni assez vieille pour suivre son rythme, être son égale. Emily savait que Jess n'y pouvait rien, mais ça ne l'empêchait pas d'en être parfois agacée, comme si le manque d'assurance de sa soeur était une entrave à sa propre évolution.

Auteur: Ashdown Isabel

Info: Juste avant la nuit , p. 40-41

[ fratrie ] [ entrave ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

attitude

Lorsque Renoir lâcha complètement la décoration, il alla vivre avec Monet. L'exécution des portraits de petits commerçants que Monet avait le génie de décrocher leur permettait de tenir le coup. Un portrait leur était payé cinquante francs. Il leur arrivait de passer des mois sans trouver de commande. Ça n'empêchait pas Monet de continuer avec ses chemises de dentelle et d'avoir le meilleur tailleur de Paris. il ne le payait jamais, répondant à ses factures avec la hauteur condescendante de Don Juan recevant M. Dimanche. "Monsieur, si vous insistez, je vous retire ma clientèle." et le tailleur n'insistait pas, éperdu de fierté d'habiller un monsieur avec de telles manières. "Il était né grand seigneur !"...

Auteur: Renoir Jean

Info: Pierre-Auguste Renoir, mon père

[ classe ]

 

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narcissisme

Madame du Deffant était la personne la plus égoïste que l'on connût. Elle avait une maladie qui l'obligeait à passer dans son lit plus de la moitié de sa vie, ce qui ne l'empêchait pas de recevoir beaucoup de monde. Un jour plusieurs visites arrivèrent à la fois chez elle ; elle était couchée. On se plaignait en entrant de la fraîcheur de la chambre : " Comment, dit-elle, il fait donc bien froid ! " On l'assura qu'il gelait à pierre fendre; alors madame sonna précipitamment : on était charmé, on crut qu'elle allait demander du bois; point du tout : " Apportez-moi, dit-elle, un couvre-pied d'édredon. " Après avoir donné cet ordre, elle parla d'autre chose.

Auteur: Internet

Info: in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard

[ égocentrisme ] [ anecdote ]

 

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Islam

Dans le Sud-Est, la guerre durait depuis quinze ans entre le PKK et l'armée turque, et des dizaines de milliers de personnes mourraient, mais cette situation n'empêchait pas Turcs et Kurdes de cohabiter, de célébrer des mariages croisés, de travailler et de se divertir ensemble. Comme c'était bizarre ! Par exemple, il n'y avait pas à présent de conflit de croyance entre alevis et sunnites, pourtant ils ne se donnaient pas leurs filles en mariage, ce qui était à l'origine de nombreux crimes. Les Turcs et les Kurdes ne s'entretuaient que dans les montagnes. En vérité, à y regarder de près, en conséquence de l'exode de millions de personnes, les plus grandes villes kurdes étaient Istanbul, Ankara, Mersin, Antalya. Et là, pas d'affrontements Turcs/Kurdes.

Auteur: Livaneli Zülfü

Info: Délivrance

[ société ] [ harmonie ]

 

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biais anthropiques

Le langage capable de parler tout seul ne nous paraît nullement absurde, c'est l'homme qui nous paraît naïf de s'être cru le centre du monde et le maître des mots. Nous vérifions que sa modestie est sa grandeur. Jeté au milieu du langage, il voit autour de lui, à mesure qu'il fait taire en lui la petite voix obstinée de sa science et de ses organes mêlés s'agiter et surgir des figures innombrables. Il constate que c'était lui qui les empêchait de se former et de paraître. Il apprend que des techniques somment le langage de constituer ses figures, que les contraintes qu'il s'impose sont pleines de vertus et forcent des combinaisons insoupçonnées à se former. Ce que l'on croyait obstacle à l'inspiration est ouvrier de réalité.

Auteur: Lescure Jean

Info:

[ aveuglement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

perdu

Dans l'espace de vingt-quatre heures, je me trouvai privé de la valeur de presque tous les mots. S'il m'en restait quelques-uns, ils me devenaient presque inutiles, parce que je ne me souvenais plus des manières dont il fallait les coordonner pour qu'ils exprimassent une pensée. [...] Je n'étais plus en état de recevoir les idées d'autrui, parce que toute l'amnésie qui m'empêchait de parler me rendait incapable de comprendre assez promptement les sons que j'entendais pour que j'en pusse saisir la signification. [...] Je me sentais toujours le même intérieurement. L'isolement mental dont je parle, la tristesse, l'embarras, l'air stupide qui en provenait, faisaient croire à plusieurs qu'il existait en moi un affaiblissement des facultés intellectuelles. [...] Il me fallut donc apprendre que l'exercice interne de la pensée pouvait se passer de mots [...].

Auteur: Hughlings Jackson

Info:

[ altération ] [ cerveau ]

 

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portrait

Daphné se réveilla par hasard, car la nuit en arrivant ne témoigne d'aucune de ces turbulences qui annoncent le jour. Il était sept heures du soir. Ce repos esthétique d'avant dîner, ce beauty sleep, formait partie de l'administration de son visage. Suivit une enquête, très poussée, sur son corps, couleur de cannelle, dans le miroir à trois faces. Daphné croyait obéir à des lois particulières ; elle était régie au contraire , et plus que d'autres,  par le commun. Une unité humaine, parmi les 1 660 000 000 qui peuplent le monde. C'était une jeune fille d'aujourd'hui, c'est-à-dire à peu près un jeune homme d'hier. Elle avait pris aux mâles leur vivacité, leur pétulance et faisait mentir l'histoire naturelle qui veut les femelles calmes, lourdes et stationnaires. Elle courait comme une folle à travers les verdures de la vingtième année, ce qui ne l'empêchait pas au passage de s'étrangler de nos plus vieux nœuds coulants.

Auteur: Morand Paul

Info: L'Europe galante (1925, 250 p., Grasset, les cahiers rouges, p. 207)

[ captation de genre ] [ masculinisation de la femme ] [ étrangeté ]

 

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écrivains opprimés

Mon Dieu, que de vers ! Que de poèmes ! Jamais la Russie n’a connu une époque pareille, ni avant, ni après. La poésie remplissait le vide sans air, elle se transformait elle-même en air. C’était peut-être "de l’air dérobé", comme a dit Mandelstam. La plus haute reconnaissance, pour un poète, ce n’est pas le prix Nobel, mais le bruissement de ces feuillets recopiés à la machine et à la main, avec des fautes et des coquilles, presque illisibles : Tsvétaïeva, Akhmatova, Mandelstam, Pasternak, Soljénitsyne et, pour finir Brodsky. (…)

Le pouvoir soviétique persécutait les gens sans travail, rangeant parmi eux ceux qu’il empêchait lui-même de travailler. Le parasite Iossif Brodsky avait déjà été libéré de sa relégation dans le village de Norenskaïa, et rien ne laissait présager que cinquante ans plus tard, une salle à la mémoire de l’ancien relégué serait inaugurée dans la bibliothèque locale, et qu’une demoiselle usée entre deux âges y organiserait des visites sur le thème "Brodsky à Norenskaïa".

Auteur: Oulitskaïa Ludmila

Info: Le chapiteau vert, p 122

 

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