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monotonie

Comme il le disait, la nature a fait son temps ; elle a définitivement lassé, par la dégoûtante uniformité de ses paysages et de ses ciels, l’attentive patience des raffinés. Au fond, quelle platitude de spécialiste confinée dans sa partie, quelle petitesse de boutiquière tenant tel article à l’exclusion de tout autre, quel monotone magasin de prairies et d’arbres, quelle banale agence de montagnes et de mers ! 

[…] A n’en pas douter, cette sempiternelle radoteuse a maintenant usé la débonnaire admiration des vrais artistes, et le moment est venu où il s’agit de la remplacer, autant que faire se pourra, par l’artifice.

Auteur: Huysmans Joris-Karl

Info: À rebours

[ ennui ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Saint-Sylvestre

(...) Je déteste le nouvel-an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l'animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m'intéressent pas.

Auteur: Gramsci Antonio

Info: 1er janvier 1916 sur l'Avanti

[ dénigrement ] [ tradition ] [ fête ] [ ennui ]

 
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emmerdements

J'avais besoin de vacances. J'avais besoin de 5 femmes. Besoin d'enlever la cire de mes oreilles. Ma voiture nécessitait une vidange. Je n'avais pas rempli ma satanée déclaration de revenus. Une des branches de mes lunettes de lecture s'était cassée. Il y avait des fourmis dans mon appartement. J'avais besoin de me faire nettoyer les dents. Mes chaussures étaient usées au niveau des talons. J'étais insomniaque. Mon assurance automobile avait expiré. Je me coupais à chaque fois que je me rasais. Je n'avais pas ri depuis 6 ans. J'avais tendance à m'inquiéter quand il n'y avait rien à craindre. Et quand il y avait quelque chose à craindre, je me soûlais.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Ecrit en 1990

[ ennuis ] [ soucis ] [ alcool remède ] [ tracas ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

parents

Il faut dire que ma mère n’a pas ce qu'il est convenu d'appeler un caractère facile. Elle est entière, angoissée, prompte à la colère. Sa violence pouvait, et peut encore, exploser en geysers pour une mauvaise note, une fourchette tombée à terre ou une paire de chaussures mal rangée. Ce qui ne l'a jamais empêchée d'être présente, et parfois affectueuse. Jacques, mon père, est tout l'inverse : peu démonstratif, une eau qui dort. Je lui sais cependant gré d'avoir toujours été là pour intervenir lorsque des mots tranchants, trop grands pour mon âge, commençaient à rebondir autour de la table.

Entre ces deux-là, mon enfance n'avait été ni heureuse ni malheureuse. Mais elle avait été longue.

Auteur: Gestern Hélène

Info: La part du feu

[ contrastés ] [ ennui ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conversation

La fille de Mama, une belle fille, avait épousé un gros Italien. Tous deux se déclarèrent communistes. Lui travaillait de nuit pour une boîte branchée tandis qu’elle passait ses journées et ses nuits à lire et à masser ses jolies jambes. Ils me servirent du vin italien. Je le bus sans comprendre un traître mot de leur baratin. Je me sentis vite largué. Le communisme ne m’inspirait pas plus que la démocratie. Le temps passant, j’en arrivai à penser que j’étais un parfait imbécile. Ne le comprenaient-ils pas ? Pourquoi ne me parlaient-ils pas de ce vin ? C’était quoi, ce discours ? Ça ne m’intéressait pas. Ça n’éveillait rien en moi. Ne voyaient-ils pas que malgré mon apparence, je n’étais qu’un pas grand-chose ?

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 113

[ ennui ] [ indifférence ] [ auto-dénigrement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

tracas

Il me semble que la Nature a travaillé pour des ingrats : nous sommes heureux, et nos discours sont tels qu'il semble que nous ne le soupçonnions pas. Cependant, nous trouvons partout des plaisirs : ils sont attachés à notre être, et les peines ne sont que des accidents. Les objets semblent partout préparés pour notre plaisir : lorsque le sommeil nous appelle, les ténèbres nous plaisent ; et lorsque nous nous éveillons, la lumière du jour nous ravit. La nature est parée de mille couleurs ; nos oreilles sont flattées par les sons ; les mets ont des goûts agréables ; et, comme si ce n'était pas assez du bonheur de l'existence, il faut encore que notre machine ait besoin d'être réparée sans cesse pour nos plaisirs.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Mes pensées, Oeuvres complètes I, la Pléiade, Gallimard 1949, 549, p.1061

[ ennuis ]

 

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désenchantement

Dans l'univers sans bornes, il n'y a rien de neuf, rien de particulier. Ce qui paraît exceptionnel à l'esprit minutieux de l'homme, est peut être inévitable pour l'oeil infini de Dieu. Cette seconde étrange dans une vie, cet événement inhabituel, ces coïncidences remarquables ; d'environnement, d'opportunité, de rencontre... Tout peut être reproduit encore et encore sur la planète d'un soleil dont la galaxie fait une révolution tous les deux cent millions d'années, ce qu'elle a déjà accompli neuf fois. Il y a et il y a eu des planètes et des cultures sans fin, chacune nourrissant la fière illusion d'être unique dans l'espace et le temps. Il y a eu d'innombrables hommes souffrant de la même mégalomanie. Des hommes persuadés d'être uniques, irremplaçables, incopiables. Il y en aura beaucoup d'autres... au-delà de l'infini.

Auteur: Bester Alfred

Info: The Demolished Man 1953

[ ennui ] [ monotonie ] [ routine ]

 

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lassitude

Vers la mi-octobre je commençai à me lasser des émissions culinaires, irréprochables pourtant, et ce fut le vrai début de ma descente. Je tentai de m'intéresser aux débats de société, mais cette période fut décevante et brève : l'extrême conformisme des intervenants, la navrante uniformité de leurs indignations et de leurs enthousiasmes étaient devenus tels que je pouvais à présent prévoir leurs interventions non seulement dans leurs grandes lignes mais même dans le détail, en réalité au mot près, les éditorialistes et les grands témoins défilaient comme d'inutiles marionnettes européennes, les crétins succédaient aux crétins, se congratulant de la pertinence et de la moralités de leurs vues, j'aurais pu écrire leurs dialogues à leur place et je finis par éteindre définitivement mon téléviseur, tout cela n'aurait fait que m'attrister davantage, si j'avais eu la force de continuer.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Sérotonine, P. 333

[ critique ] [ constat ] [ ennui ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

solitude

Le dimanche, beaucoup d’hommes sont perdus dans les rues, et Karl avec eux. New York ne sait que faire des heures libres, la ville et ses habitants deviennent des choses creuses, des yeux vides, des pieds qui marchent parce qu’ils ne savent rien faire d’autre.
La famille épargne l’ennui a beaucoup de gens, dans une famille, toutes les heures ont un nom : l’heure de manger, l’heure de se promener, l’heure de rentrer, l’heure de manger encore. Le dimanche, les appartements de New York se remplissent de familles et de lumière, ils se transforment en phares pour celui qui a perdu sa route.
Pendant les heures vides du dimanche, des questions sont posées qui n’ont pas de réponse et il est des hommes qui se tuent. Il y a beaucoup d’hommes qui meurent le dimanche dans la ville.

Auteur: Camarneiro Nuno

Info: Les hommes n'appartiennent pas au ciel

[ week-end ] [ ennui ]

 
Mis dans la chaine

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apprendre

Une raison, somme toute, est chose étrange ; si je la regarde avec toute ma passion, elle se gonfle jusqu'à devenir une énorme nécessité, capable de remuer ciel et terre ; si je suis sans passion, je la juge avec dédain. - Longtemps j'ai médité sur la vraie raison qui m'a fait abandonner mon poste de professeur de lycée. Lorsque j'y réfléchis à présent, il me semble que cette situation me convenait tout à fait. Je commence aujourd'hui à voir clair : ma raison était justement que je me sentais entièrement apte à remplir ce poste. Si j'y étais resté, j'aurais eu tout à perdre, rien à gagner. C'est pourquoi j'ai jugé plus sage de me démettre de ma charge et de me faire engager par une troupe de comédiens ambulants - car, n'ayant aucun talent d'acteur, j'avais tout à gagner.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info: Ou bien... Ou bien..., Gallimard 1943, Diapsalmata, p.29

[ motivation ] [ oser ] [ rien à prouver ] [ rien à gagner ] [ routine ] [ ennui ]

 

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