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isolement

La solitude est une chose bien étrange. Elle vous envahit, tout doucement et sans faire de bruit, s’assoit à vos côtés dans le noir, vous caresse les cheveux pendant votre sommeil. Elle s’enroule autour de vous, vous serre si fort que vous pouvez à peine respirer, que vous n’entendez presque plus la pulsation du sang dans vos veines, tandis qu’elle file sur votre peau et effleure de ses lèvres le fin duvet de votre nuque. Elle s’installe dans votre cœur, s’allonge près de vous la nuit, dévore comme une sangsue la lumière dans le moindre recoin. C’est une compagne de chaque instant, qui vous serre la main pour mieux vous tirer vers le bas quand vous luttez pour vous redresser.

Auteur: Tahereh Mafi

Info: Insaisissable, tome 1 : Ne me touche pas

[ laisser-aller ]

 

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chaos psychique

[…] lorsque nous sommes penchés sur un travail intellectuel, en cours de méditation spirituelle, ou au moment même où l’on s’est armé de tout son courage, c’est alors que l’anima nous envahit de ses images et de ses peurs, de ses distractions liées aux attachements et aux relations, de coups de téléphone, de besoins urgents, de désespoirs qui nous plongent au bord du suicide, de perturbations concernant des questions toujours plus profondes, dont le mystère déconcerte. Ébranlée par une idée nouvelle ou un élan spirituel, voici l’anima qui surgit, avec son désir de tout personnaliser, interrogeant "quelle relation y a-t-il ?" "et moi ?". Ces incursions torturantes de l’âme dans l’esprit et de l’esprit dans l’âme représentent la syzygie en action. C’est la conjunction.

Auteur: Hillman James

Info: Dans "Anima et Animus", pages 220-221

[ entropie ] [ principe dissolvant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sorcellerie

C'est le propre de Noël que d'imposer un rythme collectif, qui pourrait passer pour une vexation bénigne ; mais l'on attribue à ce rythme une vertu, comme l'on disait jadis, médicamenteuse ; Noël tente de s'offrir comme une gigantesque et universelle incantation, une fascination, je dirais même un sabbat pudique ; mais c'est précisément ici que s'opèrent les deux sortilèges : celui du sabbat, aussi désordonné et charmeur que déchirant, et celui de la pudicité ; une pudeur qui envahit l'obscénité du monde, comme une immortalité s'entremêlant aux tombes, quelque chose qui tient du maléfice dans sa furie, et du miracle dans son obscure gesticulation. Pestiférés, prêtres, fossoyeurs : nul autre dénouement n'est apparemment offert ; mais qu'il s'agisse d'une épidémie, cela ne fait aucun doute.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "La crèche", éd. Trente-trois morceaux, p. 21

[ fêtes ] [ christianisme ] [ dualité ] [ dévoiement ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

écriture

[...] on ne voit pas que la graphomanie formidable qui envahit la société est la conséquence de la disparition de quelques vestiges de la vie historique, et notamment de la littérature du passé en tant que contrainte, intimidation, inhibition. Il faudrait distinguer la littérature d’empêchement et la littérature d’encouragement. Balzac, c’est de la littérature d’empêchement. Angot [...], c’est de la littérature d’encouragement : c’est-à-dire que n’importe qui, devant un paragraphe d’Angot, se sent immédiatement capable d’être aussi stupide, fou, obsédé, pas drôle, etc. : il suffit de s’asseoir devant son écran et d’imiter les chimpanzés dactylographes de la légende, ce n’est pas plus difficile que cela. Les néo-auteurs, pas le moins du monde intimidés, exercent leur droit à écrire comme s’il s’agissait d’un droit de l’homme.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1463

[ non-démocratique ] [ réserve ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

maintenant

Le présent est une prison sans barreaux, un filet invisible, sans odeur et sans masse, qui nous enveloppe de partout. Il n'a ni apparence ni existence, et nous n'en sortons jamais. Aucun corps, jamais, n'a vécu ailleurs que dans le présent, aucun esprit, jamais, n'a rien pensé qu'au présent. C'est dans le présent que nous nous souvenons du passé, c'est dans le présent que nous nous projetons dans l'avenir. Le présent change tout le temps et il ne cesse jamais d'être là. Et nous en sommes prisonniers. Passagère et précaire, affreusement temporaire, coincée entre un avenir qui l'envahit et un passé qui la ronge, notre vie ne cesse jamais de se dérouler dans un présent éternel - ou quasi éternel - toujours en train de s'évanouir et toujours en train de renaître.

Auteur: Ormesson Jean d'

Info: C'est une chose étrange à la fin que le monde

[ instant ] [ réalité ]

 

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drogue

L'héroïne est un caisson de privation sensorielle pour l'âme. Quand on flotte sur la mer Morte de la came, il n'y a plus aucune sensation de douleur, de regret ou de honte, plus aucun sentiment de culpabilité, plus aucun chagrin, plus de dépression et plus de désir. Un univers de sommeil envahit et enveloppe chaque atome de l'existence. Une tranquillité et une paix non sensibles chassent la peur et la souffrance. Les pensées se balancent comme des algues dans la mer et disparaissent dans une somnolence grise, lointaine, imperceptible, et indéterminée. Le corps succombe à un effondrement cryogénique : le cœur apathique bat faiblement, la respiration se réduit lentement à de vagues murmures. Un profond engourdissement proche du nirvana saisit les membres, et plus loin, plus profond, le dormeur glisse et plane vers l'oubli, la came parfaite et éternelle.

Auteur: Roberts Gregory David

Info: Shantaram

[ morphine ] [ perfection ] [ anesthésie ]

 

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triangle amoureux

Le troisième être était surtout le lapin en peluche, posé sur l’oreiller contre la tête de Solange ; fort pelé et poussiéreux, […] avec une de ses oreilles lui retombant sur le museau, et un de ses yeux remplacé par un bouton de bottine. Souvent Costals le baisait au lieu de Solange, à moins qu’ils n’unissent leurs trois bouches : Costals, qui connaissait son génie, savait bien pourquoi il l’avait priée de s’adjoindre de ce lapin. (D’autres fois, il lui arrivait de faire porter à ses amis, durant les caresses, des têtes de carnaval représentant des têtes d’animaux. Combien alors il les dépassait ! bondissait hors des limites étroites de ce sexe !) Il le mêla si fort à leurs jeux qu’un moment vint où le lapin envahit complètement son imagination, en chassant Solange. Sa volupté prit alors un caractère religieux […].

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Les jeunes filles, tome 3 : Le démon du bien

[ fétiche ] [ doudou ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

désagrégation immuable

Le désert envahit la terre de l'homme subrepticement. Celui-ci n'est pas fellah, mais il possède tout de même un bout de terrain. Il l'avait possédé. Encore tout jeune garçon, il avait réparé le mur, l'avait cimenté, avait transporté des pierres aussi lourdes que lui, les avait soulevées, les avait mises en place. Mais le désert pénètre malgré tout. Le mur est-il traître, pour laisser passer le désert de la sorte? A moins que le jeune garçon ne soit possédé par un djinn qui sabote le travail de ses mains? Ou la puissance du désert est-elle si grande que ni le garçon, ni le mur, ni le père, ni la mère décédés ne peuvent rien contre lui?

Non. Le désert envahit. C'est un fait; rien de plus. Aucun djinn ne possède le garçon, aucune traîtrise n'habite le mur, aucune hostilité le désert. Rien.

Bientôt, il n'y aura rien. Bientôt, le désert seulement.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: V.

[ effritement ] [ éternel ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

province

Le problème de Saint-Roch c'est que c'est de plus en plus mort, et début août c'est mort de chez mort. Y a de plus en plus de boutiques qui ferment. Reste la vitrine avec rien derrière, LOCAL À LOUER ou À VENDRE, un numéro de téléphone. On dirait que le vide envahit la ville, comme une sale mode. Sinon c'est surtout des banques, des assurances, des pharmacies, des magasins pour les yeux et les oreilles des vieux.
Y a même pas de gare. Y a bien des cars mais démerde-toi pour trouver où ils vont, quand ils partent. Et puis ça coûte, on sait même pas combien, mais ça coûte.
On dirait que c'est une ville, même pas une ville, une petite ville, un gros village que quelqu'un a chié en route, là, contre la colline, au milieu des champs. A peine quelques routes qui rattachent ça au réel, le reste du monde et la vie.

Auteur: Delsaux Aurélien

Info: Pour Luky, p 47, Les éditions Noir sur Blanc, 2020

[ bourgade ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

coteries

[...] à la fin des années 20, le mensonge envahit tout. Les mots abstraits tirent à eux toute la vie. On ne circule plus que parmi les paroles gelées, propices aux tyrans.
D'abord, elles ne nous inquiétèrent pas. On les sentait creuses: elles l'étaient, effectivement. Et Paris se refusait à l'inquiétude. Il avait vu passer bien des gens, bien des modes. On montrait encore à Montparnasse, les tables voisines, les ardoises fraternelles de Lénine et de Mussolini. Bolcheviste, fascisme, freudisme, cubisme, expressionnisme, populisme, tout cela rentrait dans les tiroirs multiples d'une tradition rassurante. Les affiches, fussent-elles criardes, se détachaient toutes sur un même fond neutre de compromis anciens. On trouvait très commode de se dire, les uns aux autres : "moi je suis ceci, toi tu es cela." "Vieil anarchiste, vieux communiste, vieux socialiste, vieux radical, cher vieux sale réac…", c'était sans conséquence et satisfaisait le goût de l'uniforme. On "prenait donc des positions". On ne s'apercevait pas que c'était au contraire la position qui venait de vous prendre.

Auteur: Berl Emmanuel

Info: Sylvia

[ possession ] [ pensée calcifiée ] [ rattachement identitaire ] [ chapelles ] [ clans ] [ labels refuges ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson