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ouverture d'esprit

Chaque langue portant en elle un reflet du réel, quand je décolle de la mienne pour aller vers une autre, j’enrichis ma capacité à percevoir de la réalité. Je me donne une chance de développer une intelligence réflexive, c’est-à-dire d’aller voir ailleurs et de revenir enrichi de ce que j’ai compris en m’écartant de moi. J’oppose cette attitude au syndrome identitaire, qui est la forme la plus stupide de l’affirmation de soi: on est fier de n’être que ce que l’on est. C’est très appauvrissant.

Auteur: Wismann Heinz

Info:

[ diversités linguistiques ] [ points de vue différents ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désarmement

Pour arranger la situation, ajoutons que jamais la littérature, région parmi d’autres du mouroir touristique appelé culture, n’a été plus encouragée, caressée sous toutes les coutures, comme l’espèce en voie de disparition qu’elle est. C’est joli, c’est inoffensif, c’est décoratif la littérature. Ça ne fait de mal à personne. Ce n’est qu’une couleur au milieu des autres sur la riche palette de l’approbation du monde tel qu’on le voit en train de se reformater. C’est un site à visiter si on n’a rien de mieux à faire.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels I - Rejet de greffe", page 16

[ approbation générale ] [ réductionnisme ] [ loisir ] [ idiote utile ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

obscurité

Je pris un fusil, des cartouches, et partis vers l'Est. Le désert était sombre, silencieux : un silence absolu sauf le bruit de mes pas sur le sable. Rien n'égale la douceur de la fin de la nuit, l'air est frais, les odeurs fines ; rien n'annonce le jour, sauf justement cette douceur et cette joie de vivre, c'est l'heure où l'esprit de l'homme est le plus libre ; on est fort, on est faible, à trois heures du matin, l'été, sur les sentiers, dans le chaos des rocs.

Auteur: Augiéras François

Info: Le Voyage des morts

[ nature ]

 

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homme-animal

Comme je contemplais silencieusement ce spectacle, un vieux bouc (dont j`apprendrai qu'il était le bouc fétiche du village) s'approcha d'un pas tranquille et entra dans la concession. Chaque soir, à la même heure, il venait s'installer au sommet du tertre pour y passer la nuit, la tête tournée vers l'est. Avec sa face barbichue et sa mâchoire toujours en train de ruminer, on aurait dit un vieux marabout en train de marmonner des prières. On avait essayé, paraît-il, de le chasser, mais il revenait inlassablement. Finalement, on l'avait laissé tranquille.

Auteur: Bâ Amadou Hampâté

Info: Amkoullel, l'enfant Peul

[ tribu ] [ anthropomorphisme ]

 

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homosexuels

Il n'y a pas de terme tchétchène pour dire ce qu'il est. On a importé "gay" de l'anglais, et "golouboï" du russe, qui signifie "bleu ciel". Il y a aussi les insultes qui ont contaminé leur langue : "pederast", "pedik".

Un soir, à la télévision, lorsqu'il avait cinq ou six ans, des hommes déguisés dansaient sur des chars décorés de banderoles, en France. Voici le défilé parisien des "stigal basakh vol nakh", des hommes couleur de ciel, avait dit le présentateur. Oumar avait regardé par la fenêtre : le ciel était gris.

Auteur: Llobet Anaïs

Info: Des hommes couleur de ciel, Pages 167-168, L’Observatoire, 2019

[ intraduisible ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transporté

Pourquoi aime-t-on la femme dont on est amoureux ? Parce qu'elle est. Et c'est, après tout, la définition que Dieu donne de lui-même : je suis ce que je suis. La dame est ce qu'elle est. Une partie de son identité déborde et imprègne l'univers entier. Objets et événements cessent d'être de simples représentations de classes pour devenir d'uniques spécificités ; cessent d'être les illustrations de verbales abstractions pour devenir pleinement concrets. Puis on cesse d'être amoureux, et l'univers se disloque, accompagné d'un cri de dérision à peine audible, pour retrouver son habituelle insignifiance.

Auteur: Huxley Aldous

Info: The Genius And The Goddess

[ épris ] [ assoté ] [ enchantement ] [ femmes-par-homme ] [ romantisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

passion

Brokeback Mountain... C'est-à-dire un endroit hors du temps, hors du monde, où, en toute innocence, ils se sont aimés, où ils ont cru pouvoir s'aimer. [...] C'est ce qui m'intéressait : faire un film sur l'illusion de l'amour. Pas sur le véritable amour. On ne sait pas ce que c'est.... Il y a une certaine beauté dans l'état d'attente amoureuse. L'amour est comme la montagne du film. Il faut grimper, encore et encore, pour l'atteindre. C'est une question existentielle. A quoi reconnaît-on l'amour ? Et que sommes-nous prêts à faire pour le garder ?

Auteur: Lee Ang

Info: fin 2005 à propos du : Secret de Brokeback Mountain

[ homosexualité ]

 

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exister

On rêve d’être soi-même quand on n’a rien de mieux à faire. On rêve de soi et de la reconnaissance de soi quand on a perdu toute singularité. Aujourd’hui, nous ne nous battons plus pour la souveraineté ou pour la gloire, nous nous battons pour l’identité. La souveraineté était une maîtrise, l’identité n’est qu’une référence. La souveraineté était aventureuse, l’identité est liée à la sécurité (y compris aux systèmes de contrôle qui vous identifient). L’identité est cette obsession d’appropriation de l’être libéré, mais libéré sous vide, et qui ne sait plus ce qu’il est.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: L’Échange impossible, Paris, Galilée, 1999, p. 72

[ servitude volontaire ] [ dépolitisation ] [ insignifiance ] [ illusion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

monologue-intérieur

La boîte crânienne, cette boîte à mots bourrée à bloc qu'on a si bien gonflée ne comporte pas de clef de contact. On s'endort au volant, on se réveille au volant. Comment dételer, par où s'arracher le mors ? On croit qu'on réfléchit et voilà qu'on transvase. On parle, ou plus évidemment on ment, comme on respire, pour ne pas stopper le précieux engin. L'ongle pousse. Gros crâne ne peut cesser d'émettre. ça parle, donc c'est. Et le bonneteur ne distingue pas de son badaud. Ils se retrouvent confondus, au service de l'organe. Ce qui tourmente le scribe...

Auteur: Hadengue Philippe S.

Info: Petite chronique des gens de la nuit dans le port de l'Atlantique Nord

[ irraisonné ] [ involontaire ]

 

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indicible

Nous avons tous lu, dans des livres scientifiques ou, bien sûr, dans des romans de toutes sortes, l’histoire de l’homme qui avait oublié son nom. Cet homme parcourt les rues, il peut tout voir et tout apprendre, mais il ne peut se souvenir de ce qu’il est. Chacun de nous est l’homme de cette histoire. Chacun de nous a oublié qui il est. On peut comprendre l’univers entier, mais pas notre propre moi ; on est plus éloigné de soi-même que de l’étoile la plus lointaine. […] Nous sommes tous frappés par le même fléau spirituel, nous avons tous oublié notre nom.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: In Orthodoxie, p. 110-111

[ incarnation masque ]

 
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Ajouté à la BD par miguel