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théâtre

De l’union miraculeuse de ces deux principes – Apollon disciplinant formellement l’instinct de Dionysos, lequel garde le premier d’un ordre stérile – surgit la tragédie attique, "dernière grande parole grecque sur le divin" (Walter Friedrich Otto) ; Euripide et Socrate portent la responsabilité de leur divorce : le premier, "nature absolument antimusicale" (OT* 158), se vautra dans la psychologie, rejeta la polarité dionysiaque de la tragédie et délaissa héros, mythes et dieux au profit d’un très artificiel et bourgeois deus ex machina ; le second, l’ " homme théorique ", entreprit l’arasement du réel – de la vie – dans la logique en posant l’équation "raison = vertu = bonheur" (Cid 199) ; il ouvrit ainsi la voie aux diverses déclinaisons des dualités – bien/mal, esprit/corps, être/devoir-être, temps/éternité, ciel/terre, apparence/essence, noumène/phénomène, etc. – qui mèneront l’Occident sur la voie du nihilisme, récusation et dénigrement de la vie conçue comme unité ou harmonie tragique des contraires.

Auteur: Soulié Rémi

Info: Dans "Nietzsche ou la sagesse dionysiaque", éditions Point, 2014, pages 48-49 *Les Origines de la Tragédie

[ historique ] [ décadence ] [ mythos-logos ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

grèce antique

Les œuvres d'Homère, de Platon et d'Euclide étaient écrites à la main sur des rouleaux faits ordinairement de roseaux de papyrus. De ces originaux, des copies furent établies, toujours à la main, sur papyrus et plus tard sur parchemin (vélin). Aucun de ces matériaux n'est indestructible. Ce qui survécut fut, en dehors de quelques exceptions, ce qui avait été jugé digne d'être copié et recopié pendant des siècles d'histoire grecque, puis pendant des siècles plus nombreux encore d'histoire byzantine, au cours desquels les valeurs et les mœurs s'étaient plus d'une fois transformées, souvent de façon radicale.
Il n'est pas difficile de montrer combien peu a survécu à ce processus de filtrage. Nous connaissons les noms de quelque cent cinquante auteurs grecs de tragédies, mais, en dehors de quelques fragments cités ça et là par des auteurs et anthologistes grecs ou romains de basse époque, il ne nous reste les pièces que de trois auteurs, des Athéniens du cinquième siècle avant J-C. Mais ce n'est pas tout. Eschyle a écrit quatre-vingt-deux pièces, nous n'en avons que sept complètes ; Sophocle en aurait écrit cent vingt-trois, dont il ne reste que sept ; et nous pouvons lire dix-huit ou dix-neuf des quatre-vingt-douze œuvres d'Euripide.

Auteur: Finley Moses I.

Info: Le monde d'Ulysse

[ lecture ] [ évolution ] [ conservation ]

 
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dramaturge

Un génie est un accusé.

Tant qu’Eschyle vécut, il fut contesté. On le contesta, puis on le persécuta, progression naturelle. Selon l’habitude athénienne, on démura sa vie privée ; on le noircit, on le calomnia. Une femme qu’il avait aimée, Planesia, sœur de Chrysilla, maîtresse de Périclès, s’est déshonorée devant l’avenir par les outrages qu’elle adressa à Eschyle publiquement. On lui supposa des amours contre nature ; on lui trouva, comme à Shakespeare, un lord Southampton. Sa popularité fut battue en brèche. On lui imputait à crime tout, jusqu’à sa bonne grâce envers les jeunes poètes qui lui offraient respectueusement leurs premières couronnes ; il est curieux de voir ce reproche reparaître toujours ; Pezay et Saint-Lambert le répètent au dix-huitième siècle :



 Pourquoi, Voltaire, à ces auteurs

Qui t’adressent des vers flatteurs,

Répondre, en toutes les missives,

Par des louanges excessives ?



Eschyle, vivant, fut une sorte de cible publique à toutes les haines. Jeunes, on lui préféra les anciens, Thespis et Phrynichus ; vieux, on lui préféra les nouveaux, Sophocle et Euripide. Enfin, il fut traduit devant l’aréopage, et, selon Suidas, parce que le théâtre s’était écroulé pendant une de ses pièces, selon Elien, parce qu’il avait blasphémé, ou, ce qui est la même chose, raconté les arcanes d’Eleusis, il fut exilé, il mourut en exil.



Alors l’orateur Lycurgue s’écria : Il faut élever à Eschyle une statue de bronze.

Athènes, qui avait chassé l’homme, éleva la statue.

Ainsi Shakespeare, mort, entra dans l’oubli ; Eschyle, dans la gloire.

Auteur: Hugo Victor

Info: William Shakespeare

[ Grèce antique ] [ visionnaire ] [ tête de Turc ] [ bouc émissaire ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

littérature

J'ai un rêve. Ça serait d'avoir les deux Nobel, parce que ça me sortirait de l'emmerdement : celui de la paix et celui de la littérature. J'ai demandé, je demande partout. Ça ne vient pas. Mais les deux Nobel, ça me sortirait, je serais content. Mais alors, oui, oui, oui, Voltaire le disait, n'est-ce pas, mélancoliquement et c'est rare que Voltaire soit mélancolique, mais enfin il l'était un jour, il disait : je fréquente beaucoup les tragédiens grecs mais je n'en vois que trois : Sophocle, Euripide et Eschyle. Ils traitent tous les trois les mêmes sujets en même temps et puis après, il n'y a plus personne. Alors, dit Voltaire qui était assez théoricien, il vient une giclée dans un certain pays, à un certain moment, représentée par trois, quatre types, et puis, après, une nuée de bonnes gens qui ne veulent rien dire, une myriade de crottes qui sont partout. Bon, c'est un peu ce qui s'est produit en France pour l'impressionnisme. Il y a dix gros impressionnistes, surtout trois ou quatre très gros, et puis, après, des imitateurs. C'est comme un feu d'artifice. Après, il n'y a plus rien. Voltaire remarque encore : Faire des fables après La Fontaine, c'est ridicule. Bien sûr, des fables il y en a toujours. Mais en somme il y a plus rien à dire. C'est fini après La Fontaine. Rien. Plus personne. Mais c'est comme ça pour tout, bien sûr. Il y a de bonnes années et puis, après, il y a des années creuses et même des époques creuses, n'est-ce pas. C'est fini.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Interview de Roger Mauge en 1960 pour Paris Match

[ occidentale ] [ survol ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste