Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 295
Temps de recherche: 0.0557s

enfer

L'abbé de Randan, un monastère d'Auvergne, fit un rêve dont ses religieux eurent à s'applaudir moins que lui. Sunniulphe (c'est cet abbé) fut, dans son rêve, conduit auprès d'un fleuve de feu, dans lequel venaient tomber une foule de gens, qui couraient sur les bords comme un essaim d'abeilles: les uns y étaient jusqu'à la ceinture, les autres jusqu'aux aisselles, plusieurs jusqu'au menton, et ils criaient avec beaucoup de gémissements à cause de la violence de la brûlure. Sur le fleuve était placé un pont si étroit, qu'à peine pouvait-il contenir la largeur du pied d'un homme. Sur l'autre rivage paraissait une grande maison toute blanche par dehors; et lorsqu'il demanda à ceux qui étaient avec lui ce que cela voulait dire, ils lui répondirent: "Celui qui sera trouvé lâche et mou à contenir le troupeau confié à ses soins, sera précipité du haut de ce pont. Celui qui s'y appliquera avec exactitude, passera sans danger, et arrivera plein de joie dans la maison que tu vois sur l'autre bord." En entendant ces paroles, il se réveilla et se montra depuis plus sévère envers les moines.

Auteur: Grégoire de Tours

Info:

[ songe ]

 

Commentaires: 0

savoirs

Les "sciences humaines" ne sont des sciences que par une flatteuse imposture. Elles se heurtent à une limite infranchissable, car les réalités qu'elles aspirent à connaître sont du même ordre de complexité que les moyens intellectuels qu'elles mettent en oeuvre. De ce fait, elles sont et seront toujours incapables de maîtriser leur objet.

Jusqu'au XIXe siècle au moins, la chance des sciences "dures" a été que leurs objets furent considérés comme moins complexes que les moyens dont l'esprit dispose pour les étudier. La physique quantique est en train de nous apprendre que cela n'est plus vrai et qu'à cet égard une convergence apparaît entre les différentes sciences (ou prétendues telles). Seulement, même si les réalités dernières du monde physique sont inconnaissables, le physicien parvient à découvrir entre elles des rapports exprimables en termes mathématiques, et dont des expériences lui permettent de démontrer l'exactitude.

Pour nous autres des sciences humaines, ces expériences sont hors de portée. Aussi, quand nous nous efforçons - et c'est le sens de l'entreprise structuraliste - de substituer, à la connaissance illusoire de réalités impénétrables, la connaissance - possible, celle-ci - des relations qui les unissent, nous en sommes réduits aux tentatives maladroites et aux balbutiements. 

Auteur: Lévi-Strauss Claude

Info: Le Monde, 8 octobre 1991.

[ rationalisme miroir ] [ limitation cognitive ] [ solipsisme anthropique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

exactitude

Deux courants d'idées sont très importants dans la pensée et la culture modernes. D'une part, il y a un engagement intense en faveur de la véracité - ou, en tout cas, une méfiance généralisée, une volonté de ne pas se laisser berner, un empressement à voir à travers les apparences les structures et les motivations réelles qui se cachent derrière elles. Depuis toujours liée à la politique, elle s'étend à la compréhension historique, aux sciences sociales et même à l'interprétation des découvertes et à la recherche en sciences. Parallèlement à cette exigence de véracité, ou (pour le dire de manière moins positive) ce réflexe contre la tromperie, il y a une suspicion tout aussi répandue quant à la vérité elle-même : pour autant qu'elle existe, si elle peut être plus que relative ou subjective ou quelque chose de ce genre ; si nous devons nous en préoccuper, en menant nos activités voire en en rendant compte. Ces deux choses, la dévotion à la vérité et la suspicion dirigée vers l'idée de vérité, sont liées l'une à l'autre. Le désir de vérité conduit à un processus critique qui affaiblit la garantie de l'existence d'une vérité sûre ou non, ou d'une vérité qui puisse être déclarée sans réserve.

Auteur: Williams Bernard Arthur Owen Sir

Info: Vérité et Véracité : Un essai en généalogie. Princeton University Press, 2002 ; 2010. p. 1 ; Chapitre 1 : Le problème

[ doute ] [ dubitation ] [ continue mise en question ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

métapsychologie

Freud désirait surtout étudier la signification des données psychologiques — leur intentionnalité et leur interprétation (interprétation des rêves, des symptômes, etc.). En d'autres termes, son approche et son territoire étaient presque entièrement mentalo-phénoménologiques, herméneutiques et historiques — l'histoire ne désignant ici que les antécédents et le développement du moi propre de l'individu (fixations, traumas, refoulements, etc., du passé). La conscience psychanalytique est une conscience historique, une reconstruction et une remémoration des antécédents personnels dans l'intention de comprendre l'influence qu'ils exercent à l'heure actuelle. Enfin, la psychanalyse est avant tout un dialogue — elle nécessite un discours intersubjectif : "la cure cathartique".
En outre, — et ce point est capital — la découverte majeure de Freud ne fut pas une théorie, mais une injonction : l'association libre, qui révéla un domaine objectif (donnée) largement ignoré à ce jour (processus primaires inconscients). […] En utilisant cette formule, Freud parvint à réunir des données relatives à ce nouveau domaine objectif, le processus primaire inconscient. L'exactitude de ces données pouvait être vérifiée par quiconque acceptait de respecter les trois phases : (1) suivre l'injonction et procéder à des associations libres; (2) prendre note des perceptions ou données résultantes; et (3) comparer ces données à celles d'une communauté d'individus ayant les qualifications nécessaires.

Auteur: Wilber Ken

Info: Les trois yeux de la connaissance

[ historique ] [ méthode ]

 

Commentaires: 0

sciences

Les années 1897-1900, Bose focalisa son intérêt sur la physiologie comparative, la physiologie des plantes en particulier. Ses recherches permirent d'établir que toutes les caractéristiques de réponse données par les tissus des animaux sont forts similaires à celles des tissus végétaux. En 1901, Bose soumit au Royal Society une "preliminary note on the Electric Response of Inorganic Substances" dans laquelle il montrait comment il avait obtenu une forte réponse électrique de plantes suite à des stimuli mécaniques. Cependant le papier ne fut jamais publié en raison de l'opposition de Sir John Burdon Sanderson, principal electro-physiologiste de son temps. Bose avait des dizaines d'années d'avance sur son temps, ainsi, pour pouvoir mesurer la réponse mécanique des tissus végétaux il créa un levier optique raffiné afin d'amplifier et photographier et enregistrer les infimes mouvements des plantes. Il perfectionna un enregistreur résonant qui lui permit de déterminer avec une exactitude remarquable, (au millième de seconde), la période de réponse d'une plante "touch me not" le Mimosa pudica. Il avait aussi conçu un enregistreur oscillant pour mesurer les mouvements latéraux infimes de la même plante du télégraphe (Desmodium gyrans) en enregistrent automatiquement leurs mouvements battants.
Il put même enregistrer les mouvements de croissance micrographiques de plantes en concevant le crescographe. Avec cet instrument, il pouvait agrandir 10,000 fois et enregistrer automatiquement la croissance d'allongement de tissus végétaux et leurs modifications par des stimuli externes divers.

Auteur: Bose Jagadish Chandra

Info:

[ végétal ]

 

Commentaires: 0

citation s'appliquant à ce logiciel

FLP se situe quelque part entre Google et le Chatgpt de OpenAI et la librairie d'invites informatiques mise en ligne par Anthropic. 

Google étant le grand dictionnaire qui permet de comprendre ou préciser un mot, une expression simple, la vie d'un individu célèbre, l'évolution de la vie, d'un pays... diverses connaissances...

Chatgpt étant la machine sémantique qui a le potentiel de traiter et relier tout ce qui précède - codé par les langages - pour générer/formuler un consensus onomasiologique via un lissage de métadonnées diversément traitées par des processus de machine learning. Tout ceci afin d'expliquer, d'informer, de séquencer, ou d'imposer... une vérité soi-disant objective.

Soi-disant parce que cette forme d'exactitude ne pourra jamais l'être, vu qu'il y a là un "tri des points de vue ou des opinions", articulé autour - et par-, des valeurs/nécessités qui, au-delà de certains consensus scientifiques/logiques difficilement attaquables, ne sont au mieux que le modus operandi d'une espèce humaine pas trop capable de se maitriser et s'auto-réguler en tant qu'émergence consciente et responsable de la matrice Gaïa. 

Mais ce propos va déjà beaucoup trop loin puisque derrière Chatgpt il y a des investisseurs, un pays, une culture, etc... En bref des orientations et des buts à l'endroit desquels une grande méfiance doit être maintenue.

Au milieu de tout ceci le microbe FLP poursuit sa mission "post-homme des cavernes".

Auteur: Mg

Info: 28 janv. 2023. Idée survenue et improvisée lors de la présentation de FLP, littéralement "à l'aveugle", aux soirées du Libre.

[ homme-machine ] [ intelligence artificielle ] [ prompts ]

 
Commentaires: 7
Ajouté à la BD par miguel

citation s'appliquant à ce logiciel

Une vérité qui n'est pas de simple logique, comme "il est mort donc il n'est plus là" est toujours éphémère. Ce qu'on pourra aussi nommer "la moins mauvaise approximation de l'exactitude", est donc très très souvent un point de vue fugace sur une situation qui ne l'est pas moins.

Nous avons alors la littérature, qui permet de retranscrire telle ou telle appréciation/formulation d'une situation, de la figer, la ralentir, l'observer sous plusieurs angles, etc... Nous voilà avec un extrait.

Tel est un des objectifs principaux de FLP : capturer ces instants verbalisés du réel (ou pas), figés par le langage et le talent des écrivants. Et puis, une fois captés par l'esprit du lecteur, les insérer dans le corpus de la base de données de manière... comment dire ? ... intelligente. En s'appuyant sur le langage, le sens des mots et des phrases.

Que signifie ceci ? Eh bien que la personne qui insert un extrait sur FLP doit y mettre du sien, prenne de temps de la distanciation, le relise, y réfléchisse... tout ça afin de confronter sa réflexivité propre avec les règles d'étiquetage et d'insertion des auteurs... Ensuite une discussion pourra éventuellement s'installer avec d'autres, modérateurs parfois, sur la signification de l'extrait (au sens du signe de Pierce) ou sur son étiquetage, voire ses sources, la qualité d'une traduction... .

Rien n'est arrêté, rien ne le sera jamais. FLP est un espace où tout extrait/signe peut être stocké et "rangé". Ensemble. L'aventure, le jeu, continuent. .

Auteur: Mg

Info: 12 déc 2019

[ . ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

sympathies protestantes

Rabelais a goûté l’Evangile, comme le déclare Calvin. Et de le goûter, en 1532, en 1534, il a conscience. Il se range, avec une sincérité dont rien ne permet de douter, aux côtés de ceux-là qui en vivent spirituellement. Par le Pantagruel, par le Gargantua, par les petits écrits conservés, il sert la cause de ces hommes ; il la traduit, la plaide avec tout son talent. Quelques-uns des principaux thèmes des novateurs, [...] il les illustre, il les développe puissamment. Sans illusions ? Voilà le vrai problème. Car on peut, à certaines heures, se tromper en tout bonne foi sur sa véritable nature – et se croire, se dire un Evangélique quand on est le père, le créateur, le plus parfait adepte du Pantagruélisme...

Rabelais a pu se dire, se croire Evangélique. Dans ces années troublées d’entre 1530 et 1535, il a pu prendre rang aux côtés de ces novateurs qui devaient, vingt ans plus tard, après bien des changements, reconnaître dans la Genève de Calvin leur patrie spirituelle. S’il s’était analysé avec exactitude, déjà, au fond de son esprit et de sa conscience, il aurait perçu tout ce qui le séparait de ceux qui, réellement, furent les Réformés. Les gaillardises ? Si l’on veut. [...] Son moralisme foncier, bien plutôt, la part énorme qu’il fait à cet idéal de perfection morale que ne cessent de proclamer ses raisonneurs. – Surtout, aussi fort que son incompréhension de tout esprit de pénitence, son refus d’être obsédé par un péché qui souille tout er pervertit l’être humain radicalement.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, page 278

[ différences ] [ incompatibilité ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

auto-appréciation

Nous avons aussi des études sur la métacognition, autrement dit la connaissance de la connaissance. Imaginons que quelqu'un me demande si je préfère être interrogé sur  les chanteurs pop des années 70 ou sur les livres de science-fiction. Je choisirai tout de suite la première option, parce que je suis plus calé en musique. On a fait ce genre d'expériences avec des animaux (singes, grands singes, oiseaux, dauphins, rats), avant de découvrir qu'ils n'avaient pas le même niveau de confiance sur ce qu'ils savent. Les animaux accomplissent certaines tâches sans hésiter, mais, parfois, ils n'arrivent pas à se décider et doutent. Par exemple, on a demandé à un dauphin nommé Natua de distinguer un son aigu d'un son grave. Son niveau de confiance était manifeste : il ne nageait pas à la même vitesse suivant la dificulté qu'il avait à distinguer les deux sons. S'ils étaient très différents, il nageait à la vitesse maximale en créant une vague d'étrave qui risquait de noyer l'engin électronique. Si les sons étaient identiques, il ralentissait, remuait la tête et hésitait entre les deux manettes qu'il devait toucher pour signifier son choix. Il préférait sélectionner la manette négative (pour demander un nouvel essai) ce qui veut dire qu'il se doutait qu'il s'était trompé. C'est exactement ce qu'on appelle la métacognition, qui implique sûrement la conscience, puisqu'il faut que les animaux évaluent l'exactitude de leur mémoire et de leur perception. (...)

Il est très difficile de savoir jusqu'à quel point les animaux sont conscients de leurs souvenirs, mais il est difficile de nier qu'ils peuvent se déplacer dans le temps et se creuser la cervelle à la recherche de savoir et d'expériences.

Auteur: Waal Frans de

Info: La dernière étreinte, pp 319, 320

[ auto-analyse ] [ sagesse ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

chicane

"La vérité sur l'administration de la justice. Cet ouvrage présente particulièrement la vérité sur le jugement de Moreau, pour l'exactitude de l'histoire de France, et pour répondre à la brochure de M. Lecourbe, intitulée : Opinion sur la conspiration de Moreau, Pichegru et autres. Ma défense avec des motifs urgens pour désigner des juges à la place de la Haute-Cour, à l'effet de juger une prise à partie contre la Cour royale de Paris, et juger surtout MM. Lecourbe, Thuriot et Séguier, et pour désigner aussi une autre Cour royale à la place de celle de Paris, à l'effet de juger les causes de ceux qui l'ont prise à partie. Quelques idées très-simples pour une nouvelle organisation judiciaire. Par J.B. SELVES, ancien magistrat, ex-législateur fructidorisé." (*)

J'ai cru devoir recopier ce long titre tout entier, parce que je ne connois pas de titre au monde qui soit plus propre à rendre une analyse inutile, à tenir lieu d'une table de chapitres bien complète, et à donner une exacte idée du style et des formes de l'auteur. Il ne fallait pas moins, à la vérité, pour le sommaire d'une simple requête de 472 pages, in-8°, que M. Selves a judicieusement subdivisée en trois points, et dont toutes les parties sont d'ailleurs en raison proportionnelle du volume démesuré de l'ouvrage. Il n'y a pas un mot qui ne soit polysyllabe, quand la synonymie l'a permis, pas une phrase qui n'occupe une page, pas une période qui n'en couvre quatre, et où la pensée, bonne ou mauvaise, fausse ou vraie, utile ou ridicule qui en fait le fond, ne soit délayée, dénaturée, atténuée, effacée, au point de devenir méconnoissable, et de se perdre dans l'expression, sans rien laisser à l'esprit.

Auteur: Nodier Charles

Info: in "Mélanges de littérature et de critique" - disponible sur Gallica - le verbe "fructidoriser" fait référence au coup d'état du 18 fructidor an V, et aux sanctions endurées par les partisans de Pichegru (ne m'en demandez pas plus !)

[ éreintement ] [ prolixité ] [ vanité ] [ vacherie ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Benslama