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leurres divins

Rêveries de Dieu ou les mauvais dons



Je t'ai destiné le pain pour que tu en manques,

le vin, pour que tu saches en abuser.

J'ai préparé les larmes pour que tu en aies l'usage

et j'ai prévu la gloire afin que d'autres soient frappés.

Je t'ai promis la vertu pour qu'elle te soit grise.

Je t'ai lancé la beauté pour étinceler, lasser.

J'ai inventé l'amour pour qu'il te force et te laisse.

Je t'ai permis l'honneur pour te boucher les issues.

La fierté, je te la gardais pour tout rendre pire.



Je t'ai donné le souffle, c'est pour te le ravir, mon enfant.

Je t'ai confié l'espérance pour vous mieux tromper.

Auteur: Frénaud André

Info: La Sainte Face, p. 42

[ poème ] [ difficultés existentielles ] [ concepts volatiles ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

simplicité

Ce qui me frappe le plus tandis que je les regarde vivre, c'est que, parmi les Lobi... l'accent est mis sur la question existentielle beaucoup plus que sur le travail... ça ne veut pas dire que le travail, qui est absolument indispensable dans une économie de subsistance comme celle-ci, n'a pas sa place dans les pensées des habitants du village ; mais... on dirait qu'il est vécu sans effort et quasiment sans intention, autrement dit intégré dans le rythme biologique au même titre que tout ce qui n'est pas du travail, par exemple dormir, manger et surtout jouer. Car c'est vrai, on pourrait dire des Africains ce que Leopardi dit des oiseaux : que chez eux, il y a une joie naturelle qui dépasse continuellement la limite de l'utilité et transforme en jeu jusqu'aux tâches les plus exaspérantes.

Auteur: Moravia Alberto

Info: Lettres du Sahara

[ nord-sud ] [ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

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J'ai été musulman puis j'ai été chrétien. J'ai lu beaucoup de philosophes et le prince des philosophes selon moi est Socrate, car il a dit simplement que "tout ce que je sais est que je ne sais rien".

C'est là la vérité absolue. Personne ne sait vraiment. Personne n'a la vérité.

J'ai aussi adhéré aux idées de Krishnamurti, car il n'avait aucune doctrine ou précepte. Il a proposé que chacun se connaisse par soi-même, n'ayant ni maître ni disciple.

Cela amène chacun alors à une dialectique existentielle nécessaire.

Cela m'a permis de me libérer de toutes mes béquilles pour m'obliger à tenir debout par moi-même et à avancer ainsi en me comprenant. S'examiner soi-même par soi-même, avec réalisme. La vraie base de l'évolution est de se connaître soi.

Je suis toujours en quête.

Auteur: Rabhi Pierre

Info:

[ règle de vie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

souvenirs

Il faut commencer à perdre la mémoire, ne serait-ce que par bribes, pour se rendre compte que cette mémoire est ce qui fait notre vie.
Une vie sans mémoire ne serait pas une vie (...) Notre mémoire est notre cohérence, notre raison, notre sentiment, et même notre action. Sans elle, nous ne sommes rien (...) (Je ne peux qu'attendre l'amnésie finale, celle qui effacera une vie entière, comme cela s'est passé pour ma mère... In : Luis Bunuel, "Mon dernier soupir", Paris, R. Laffont, 1982)
Ce passage effrayant et émouvant tiré des Mémoires de Bunuel pose des question fondamentales, qui sont de nature à la fois clinique, pratique, existentielle et philosophique : quelle sorte de vie (si l'on peut parler de vie), quelle sorte de monde, de soi, peuvent être préservés chez un homme qui a perdu une grande part de sa mémoire et, avec elle, son passé et son ancrage dans le temps ?

Auteur: Sacks Oliver

Info: L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau et autres récits cliniques

[ personnalité ] [ deuil ]

 

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zen

Il existe une espèce de dicton - le néant habite l'être, et je comprends ce que ça veut dire, sauf que formulé dans ces termes c'est trop abstrait, trop philosophique. Plutôt rébarbatif, en plus - alors que ça ne l'est pas le moins du monde. John dirait que ça sonne mieux en français mais ce n'est pas ça. Ça sonne mieux quand on est au bord d'un champs de coquelicots transis et qu'on laisse venir le néant, comme ça, rien de fracassant, juste un néant prosaïque. Ça sonne mieux quand on ne le formule pas avec des mots, quand on ne le commente même pas, qu'on se contente de regarder et d'écouter pendant qu'il nous emporte - pas du tout un truc négatif, pas une condition existentielle, mais un genre d'éclosion, un événement naturel. Une chose qui, lorsqu'elle finit par venir, n'a rien d'un coup d'éclat. La conscience qui s'épanche. Le rouge des coquelicots. La fraîcheur du matin.

Auteur: Burnside John

Info: Scintillation

[ vacuité ] [ méditation ]

 

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écrivain-sur-écrivains

C’est sur la dichotomie romancier "total", romancier "totalitaire" que repose la théorie du roman chez Gary. Le romancier "totalitaire" est asservi par la réalité de son temps, par ses ennemis et par sa singularité psychique individuelle qu’il élabore en une définition fondamentale de la "situation" humaine ; Kafka, Céline, Camus ou Sartre sont ainsi, selon Gary, des auteurs "totalitaires". Il faut retenir ici le concept garyen de Puissance, qui est la métaphore de la vision déterministe du romancier, de son angoisse existentielle ou de sa névrose. Gary, en définissant les œuvres "totalitaires" se sert souvent du concept de la Puissance par laquelle celles-ci sont dominées : Nous [les romanciers] avons été piétinés, mutilés, réduits en bouillie par la Puissance, avalés et digérés par la réalité pour être ensuite éliminés sous forme de specimens littéraires, simples signes cliniques de notre semi-existence terrorisée. [...]. Le roman est devenu une pathologie historique, un fournisseur de diagnostics psychiatriques plus encore que sociaux [...]. 


Auteur: Homana Sabina

Info: L'enjeu éthique dans l'oeuvre de Romain Gary - Thèse de doctorat

[ bipartition ] [ dualité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

priorités existentielles

Pour la pensée ancienne et médiévale, chaque vivant avait un être à accomplir, qui transcendait sa pure et simple existence factuelle – l’autoconservation ne valant qu’en tant qu’elle était au service de cette fin (pour Aristote, l’autoconservation était la forme la plus basse du désir qu’éprouve l’être fini d’avoir part à l’éternel ; ce qui importait le plus n’était pas la vie en soi, mais la conformité de la vie à ce qu’elle devait être). Dans les termes de saint Thomas : "Le bien pour tout être est qu’il atteigne sa fin ; le mal est qu’il en soit détourné" [Somme contre les gentils, III, question 122]. A ce titre, l’autoconservation n’était qu’une fin seconde, subordonnée à la fin première qu’était l’accomplissement de l’être en question. Désormais, l’autoconservation va être considérée comme la fin première et ultime, et l’ensemble des caractères déployés par la vie, dans leur diversité, seront envisagés comme déterminés par cette seule fin et justifiés par elle. La conservation n’est plus au service d’un être à conserver, l’être et sa conservation ne font qu’un.

Auteur: Rey Olivier

Info: Dans "Leurre et malheur du transhumanisme", page 115

[ survie ] [ évolution des perspectives ] [ régression ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

intellos

[…] les Popesco sont la quintessence de tout ce que tu exècres, les Popesco se vautrent dans leur suffisance et leur béatitude, c’est une profanation, oui, une profanation de tout ce que tu as pu constater de l’engagement de ces psys que tu as vus à Vienne travailler auprès des enfants réfugiés, ou bien à Paris dans ces services hospitaliers où tu les as vus soigner, oui soigner, des schizophrènes ou des mélancoliques avec un dévouement et une abnégation qui forçaient ton respect, une profanation infecte, ignoble, infâme du dévouement de cet ami qui pratique à la campagne, reçoit des patients pour dix euros ou en échange d’un déjeuner, et qui, une fois, est allé faire une séance à domicile avec un agriculteur qui avait, posé sur la chaise à côté de lui, un fusil chargé, tu sais très bien que la psychanalyse est une grande aventure individuelle, morale et existentielle, tu sais très bien que c’est grâce à la psychanalyse que tu as pu aimer et travailler, mais tu sais très bien aussi que c’est à cause de gens comme les Popesco que la psychanalyse est aujourd’hui nulle, arrêtée, prostituée, disqualifiée, ridiculisée, déconsidérée, parodiée, ou que tu n’as pas voulu rentrer dans une société de psychanalyse, pas voulu te faire la petite esclave de petits-maîtres […].

Auteur: Chiche Sarah

Info: Dans "Les enténébrés" page 262

[ attitudes opposées ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

Plus l’âme se "rapproche" de Dieu, c’est-à-dire plus la conscience de la Réalité infinie devient présente, plus aussi s’accusent les limites ontologiques de notre propre finitude. Plus la soif de Dieu s’accroît, plus elle devient "infinie", si l’on peut dire, plus aussi l’âme ressent l’étroitesse de sa "prison existentielle". Comment un cœur simplement humain pourrait-il contenir un pareil amour ? Mais comment cet amour infini de l’Infini pourrait-il ne pas jaillir d’un cœur simplement humain, sous peine de ne plus exister du tout ? C’est alors qu’il se produit une conversion de l’amour lui-même qui est sans doute le mystère le plus haut de la Ténèbre spirituelle, que préfigure et réalise pour notre salut le Christ en croix "abandonné de Dieu". La créature, ne pouvant point faire qu’elle ne soit créature, renonce à son propre dépassement, d’une certaine manière "renonce à Dieu pour l’amour de Dieu", renonce au désir d’atteindre Dieu, désir qui pourtant est sa vie et son être même, non parce qu’Il serait "inaccessible", mais parce qu’elle comprend que c’est l’Amour divin lui-même qui a voulu cette finitude de la créature. Epousant dans une union mortelle et crucifiante la Volonté créatrice de l’Amour divin, elle accepte de n’être que néant, elle veut sa propre finitude ontologique au Nom de la Volonté finie, en s’identifiant par grâce à cette Volonté, parce qu’il n’y a pour elle aucun autre moyen de s’accepter totalement comme créature que de se vouloir d’une Volonté incréée.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 159-160

[ créature-créateur ] [ impossible ] [ délaissement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

manque

Dans les infos en continu, dans les journaux, dans les paroles entendues au hasard, tu te cherches, tu cherches des nouvelles de toi. Il n'y en a pas. Le monde avance sans toi ; nulle part, à aucun endroit, il n'est question de toi. Tu aimerais, une fois au moins, entendre à la radio la voix d'un de tes anciens amoureux te murmurer ce que tu serais seule à comprendre ; ou bien trouver en première page d'un journal la photo de ce collier de pacotille auquel tu tenais tant et que tu n'as jamais plus retrouvé. Tu aimerais, une fois au moins dans ta vie, qu'un chauffeur de bus, lise à voix haute, l'une des sublimes lettres d'amour que tu lui écrivais, à lui, à cet homme indifférent, et qui jamais ne répondit. Quelle importance, quand on écrit si bien, la lettre finit par se suffire à elle-même ! D'ailleurs, à la fin, dans le bus, ils applaudirent.

Tu aimerais rebondir à la surface du monde, aux yeux de tous… Une fois au moins, le sentir. Oui, allumer la télé et avoir des nouvelles de toi, un présentateur, quelqu'un, qui dirait par exemple : “ce matin S. n'avait envie de rien, elle a souri dans le vide et ri et puis écrasé une larme et ri à nouveau, et puis elle s'est recouchée. Elle a repris son rêve, profondément… On vous en dira davantage dès que de nouvelles informations nous parviendront". 

Tu aimerais tant recevoir des nouvelles de toi.

Auteur: Dor Jacques

Info:

[ insatisfaction existentielle ] [ quête de reconnaissance ] [ réflexivité frustrée ] [ solipsisme cul-de-sac ]

 
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Ajouté à la BD par miguel