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nature

Vienne est le règne de l'ombre, la ville est noire, tout y est artificiel. Je veux être seul. Je veux aller en forêt de Bohême. Mai, juin, juillet, août, septembre, octobre ; il me faut voir et explorer des choses nouvelles, je veux goûter de sombres eaux, des arbres grinçants, je veux voir des airs sauvages, m'étonner de clôtures décomposées, je veux les vivre, je veux entendre de jeunes forêts de bouleaux et des feuilles frémissantes, voir de la lumière, du soleil et jouir du vert bleuté des vallées humides au crépuscule. Sentir briller des poissons rouges, voir se construire des nuages blancs, parler aux fleurs. Contempler des herbes, des gens aux joues roses, de vieilles églises respectables, savoir dire les petits clochers ; je veux parcourir sans retenue de rondes collines couvertes de champs et traverser de grandes étendues, je veux embrasser la terre et humer les mousses chaudes et douces ; alors je donnerai forme à de belles oeuvres : des champs rayonnant de couleurs...

Auteur: Schiele Egon

Info: Lettre à son futur beau-frère

[ symbiose ] [ création ] [ manque ]

 

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langage écrit

Le courant du roman occidental est surtout prosaïque, au sens exact plutôt qu'au sens péjoratif du terme. Là, ni le Satan de Milton battant des ailes à travers l'immensité du chaos, ni les sorcières de Macbeth voguant vers Alep dans leur tamis ne sont vraiment chez eux. Les moulins à vent ne sont plus des géants, mais des moulins à vent. En échange, le roman nous dira comment sont construits les moulins, ce qu'ils rapportent et, avec beaucoup de précision, quel bruit ils font par une nuit de vent. Car c'est le génie du roman de décrire, d'analyser, d'explorer, et d'accumuler les données du réel et de l'introspection. De toutes les peintures de la vie que tente la littérature, de tous les contrepoids que les mots essaient de donner au réel, ceux du roman sont les plus cohérents et les plus complets. Les œuvres de Defoe, Balzac, Dickens, Trollope, Zola ou Proust enrichissent le sens que nous avons du monde et du passé. Elles sont cousines germaines de l'histoire.

Auteur: Steiner George

Info: Tolstoï ou Dostoïevski

[ historique ] [ codage du réel ] [ listes intriquées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Peut-être devrais-je vous rappeler, avant d'argumenter plus loin, que la matière se caractérise par un aspect ondulatoire, de même que n'importe quelle particule, et possède, par conséquent, une potentialité à se conduire de manière probabiliste. Au final, ce n'est que la petitesse de la valeur de la constante de Planck - régissant le passage du monde des quantas au monde courant - qui occulte à notre échelle ses propriétés ondulatoires. Il suffirait que cette unité augmente pour qu'il en aille tout autrement. Selon nos déductions, les objets macroscopiques prisonniers d'une zone d'influence de forte intensité troqueraient leurs longueurs d'onde, très petites, pour des longueurs d'onde très grandes, s'apparentant à celles des particules. Le processus de réduction, également baptisé "décohérence" - qui intervient lorsque les particules, entrées en résonance avec l'environnement, perdent leur nature indéterminée pour revêtir celle d'objets concrets - , s'en trouve ainsi résolument entravé. C'est comme si nous nous retrouvions dans un gigantesque système quantique, un espace de Hilbert grandeur nature, dans lequel les ondes de matière exploreraient l'infinité des probables.

Auteur: Suhner Laurence

Info: QuanTika, Tome 1 : Vestiges P 272

 

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rêves

De nombreuses études chez l'animal montrent que les neurones de l'hippocampe et du cortex s'activent sans relâche au cours du sommeil. Leurs décharges neuronales "rejouent", à grande vitesse, les mêmes séquences d'activité que celles évoquées durant la journée précédente. Un rat court dans un labyrinthe, puis s'endort : les cellules de l'hippocampe qui codent pour les lieux de l'espace se réactivent immédiatement, avec une telle précision que l'on parvient à décoder quels endroits l'animal est en train d'explorer mentalement. Souvent, les décharges oniriques se déroulent plus vite que la réalité, parfois même en ordre inverse. Cette compression temporelle pourrait permettre au cerveau de traiter des informations dispersées dans le temps comme un seul épisode : accélérée, une séquence temporelle se transforme en une carte spatiale de neurones activés ou inhibés, qui permet la détection de régularités cachées, inaccessibles aux mécanisme normaux de l'apprentissage diurne. Quel qu'en soit le mécanisme ultime, il est clair que le sommeil est une période d'intense activité inconsciente qui consolide la mémoire et parfois, dans l'obscurité de la nuit, jette soudain la lumière sur des problèmes demeurés insolubles.

Auteur: Dehaene Stanislas

Info: Le code de la conscience

[ songes ] [ sciences ]

 

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homme-amimal

L'homme gît, il tousse, il transpire, il gémit, il a chaud, il est brûlant, il sent la maladie. Il ne sort pas ses orteils pour qu'on les mordille, il ne lance pas de souris, il ne fait rentrer de lumière, il ne nous donne pas la cuillère à lécher. L'homme est malade et d'assis, il est passé à coucher. C'est d'un ennui profond. Ses seules attentions sont pour une petite plaquette alvéolée, de papier métal, dont il extrait avec un crissement typique des cachets qu'il avale en grimaçant. La plaquette est légère, elle fait un petit bruit quand elle tombe et elle glisse sur le sol bien mieux qu'une de leurs fausse souris. Vous l'envoyer sous le lit, sous une armoire, sous un meuble lourd. Puis vous prenez place sur un siège, aux premières loges, l'air innocent et assoupi. Que le spectacle commence. [..] Au prix de crucifiantes souffrances, il va explorer tous les dessous alentours, avec une règle, un manche à balai, le front dégoulinant, ramenant poussière. Il vous jettera alors un pitoyable regard noir avant de retourner se blottir sous les plumes. Pourtant, il ne vous déteste pas.

Auteur: Neubourg Monique

Info: Comment domestiquer son maître quand on est chat

[ être humain ]

 

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néant créateur

Il y a ce terme "éther", qui était jadis celui du 5e élément (le plus subtil), et qui représente aussi le vide cosmique, l'espace interstellaire, etc. 

Il y a les recherches des physiciens, expérimentateurs/théoriciens qui ont besoin de machines toujours plus grandes aussi bien en taille qu'en énergie afin de faire émerger du rien de minuscules et éphémères phénomènes qui permettent parait-il de voir/comprendre plus loin ou plus profond dans la structure intime de la matière (particules élémentaires, quarks, gluon, mésons... récemment le boson de Higgs). Quête scientifique, exploration grégaire méthodique, qui fait émerger des mondes parallèles difficilement saisissables puisqu'à de plus hautes énergies, vitesses, fréquences... univers (simple ou multiples ?) que la puissante abstraction des mathématiciens réussit à faire apparaitre et modéliser.

Il y a aussi le monde astral, grand fouillis qui émerge des récits de mystiques et autres ésotéristes de tous poils. Ici sont sans cesse évoqués divers et infinis niveaux vibratoires, le nôtre, celui du monde incarné où nous vivons, se situant semble-t'il plutôt en bas de l'échelle.

Voilà la bonne nouvelle, tous ces déserts apparents sont d'une immense fécondité. Fonçons les explorer, et conservons ce leitmotiv : ce que nous savons nous aveugle. 

Auteur: Mg

Info: 1 novembre 2020

[ prolifique vacuité ] [ tour d'horizon ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

images archétypiques

Il [le préverbal] est, dans la doctrine analytique, essentiellement lié au préconscient. C’est la somme des impressions, internes ou externes, des informations que le sujet reçoit du monde où il vit, des relations naturelles qu’il a avec lui – si tant est qu’il ait chez l’homme des relations qui soient tout à fait naturelles, mais il y en a, si perverties soient-elles. Tout ce qui est de l’ordre de ce préverbal anticipe ainsi de ce que nous pouvons appeler une Gestalt intramondaine. Là-dedans, le sujet est la poupée infantile qu’il a été, il est l’objet excrémentiel, il est égout, il est ventouse. L’analyse nous a appelé à explorer ce monde imaginaire, qui participe d’une espèce de poésie barbare, mais elle n’a pas du tout été la première à le faire sentir, ce sont certaines œuvres poétiques. 

Nous sommes là dans le chatoiement innombrable de la grande signification affective. Pour l’exprimer, les mots viennent en abondance au sujet, ils sont à sa disposition, aussi accessibles et aussi inépuisables dans leurs combinaisons que la nature à laquelle ils répondent. C’est le monde de l’enfant, dans lequel vous vous sentez à l’aise, d’autant plus que vous avez été familiarisés avec ses fantasmes – le haut vaut le bas, l’envers vaut l’endroit, etc.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 261

[ fantaisie ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

... j'essaie - et je ne pense pas l'avoir fait, car sinon les critiques l'auraient découvert - j'essaie de faire avec la prose, avec le roman, ce qu'on fait généralement avec la poésie. Je veux dire que j'essaie d'aller au-delà du réel, et des idées explicables, et d'explorer l'homme - sans le faire par le son des mots comme les romans poétiques du début du siècle ont essayé de le faire. Je ne peux pas expliquer techniquement mais - j'essaie de mettre dans mes romans des choses que l'on ne peut expliquer. De donner un message qui n'existe pas dans la pratique. Vous comprenez ce que je veux dire ? J'ai lu il y a quelques jours que T. S. Eliot, que j'admire beaucoup, pensait que la poésie est nécessaire dans les pièces ayant un certain type d'histoire et pas dans celles qui en ont un autre, que cela dépend du sujet que vous traitez. Je ne le pense pas. Je pense que vous pouvez avoir le même message secret à donner avec n'importe quel type de sujet. Si votre vision du monde est d'un certain type, vous mettrez de la poésie dans tout, nécessairement.

Mais je suis probablement le seul à penser qu'il y a quelque chose de ce genre dans mes livres. 

Auteur: Simenon Georges

Info: interviewé par Carvel Collins en 1955

[ auto-évaluation ] [ indicible ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

antipathie

Je la regardai, étonnée : l’espace d’une minute, j’avais complètement oublié la note désagréable sur laquelle l’apparition de l’inconnu en parka avait interrompu notre conversation. Il y a au moins une chose dont tu puisses être certaine, pensai-je, tu ne me plais ni de près ni de loin, ni telle que tu étais auparavant, avec ton large sourire censé dissimuler tes paroles aigres-douces, ni telle que tu es à présent, ne te donnant même plus la peine de sourire : tu as raison, je n’aime aucun d’entre vous, ni toi, ni ton mari, constipé et plein de morgue, qui en quatre jours n’est pas sorti deux fois de la maison tandis que Boris et Micha allaient explorer les alentours, mais qui reste néanmoins persuadé que nous devons partager nos provisions avec lui. Allez vous faire pendre tous les deux, combien de fois je vous ai rendu visite pour supporter tes sourires épineux, combien de fois j’ai dîné avec vous en caressant le rêve brûlant d’attraper quelque cristal précieux sur la table et de le balancer contre le mur, afin que ses éclats se dispersent de tous côtés et que tu cesses enfin de sourire. Mon Dieu, comme j’en ai marre de faire semblant ! Oui, c’est vrai, vous ne me plaisez pas. Je ne vous aime pas.

Auteur: Vagner Yana

Info: Vongozero

[ inimitié ] [ rapports humains ] [ gamberge ] [ agacement ]

 

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informatique

Qu'il s'agisse de l'"association induite" ou de l'"association libre", les enchaînements associatifs constatés ne couvrent pas l'éventail des combinaisons que l'on obtiendrait en associant deux mots au hasard, et on peut établir relativement aisément la typologie des cas effectivement observés. Il n'est pas certain toutefois que ces regroupements seraient valables pour d'autres familles de langues que les nôtres : il s'agit d'un aspect de la question qui reste à explorer.

Carl Jung a consacré des textes importants à la question de l'"association induite" et son matériel clinique et sa réflexion théorique peuvent être utilisés comme points de départ (Jung & Riklin 1973 [1904-1905] ). Les cas mentionnés par Freud (essentiellement dans les trois grands textes consacrés au "signifiant" : Freud ; 1901 ; 1905) ont également été utilisés. Voici maintenant l'inventaire des différents types d'associations de signifiant à signifiant que l'on peut relever.

Enchaînements associatifs matériels

Acoustiques : homophoniques : humilité/humidité, amical/amicalement, fortune/fortuné, "Bosnie/Boticelli/Signorelli". (paronomase)

syntagmatiques : pain/quotidien, larme/vallée.

Graphiques : homographie : sphinx/lynx. (paronomase)

Enchaînements associatifs sémantiques

synonymie : voleur/bandit.

inclusion : bleu/couleur, assassin/Landru. (substitut métonymique, synecdoques)

connexion simple : abeille/miel, fenêtre/verre. (substitut métonymique)

traduction : timbre/stamp.

paradigme : vélo/voiture, lac/océan. (substitut métonymique)

attribution essentielle : ciel/bleu, enfant/petit. (substitut métonymique, synecdoques)

attribution accidentelle : père/ivre, piano/horrible.


Auteur: Jorion Paul

Info: Principes des systèmes... 1989, chapitre 9

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ classement ] [ langage ] [ corrélats ] [ analogies ] [ association d'idées ] [ psychogénèse ]

 

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