Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 79
Temps de recherche: 0.076s

auto-observation

Dans un admirable texte où Michaux décrit "le dépouillement par l’espace", l’on trouve ces lignes : "Le voyageur était émerveillé. Le participant était brassé. Cependant l’observateur incorruptible assistait. Telles étaient les trois faces de celui qui pourtant ne se sentait plus personne." L’observateur incorruptible est partout présent chez Henri Michaux. Tous les feux d’artifice, tous les désastres, toutes les dérives internes, il les vit avec le souci de les percevoir, d’en prendre consignation. Il sauvegarde à tout prix une faculté vigile qui, dans le pire dérèglement de la perception, parvient encore à enregistrer l'expérience traversée, pour en donner, après coup, dans une réminiscence aiguë, la description complète. L’écriture, la peinture deviennent ainsi chez Michaux des expériences secondes, mais sans lesquelles l’expérience première serait demeurée improductive : expériences où l'ivresse est revécue lucidement (et qui attestent qu'au sein même de l’ivresse une lucidité veillait) ; expériences qui récupèrent une aventure antécédente demeurée jusque-là inexprimée ; relation narrative développée à distance d’une épreuve révolue, mais où s’engage une nouvelle épreuve, une nouvelle aventure : celle de la narration écrite ou peinte. 

Auteur: Starobinski Jean

Info: "H M : témoignage, combat, rituel", Catalogue illustré de l’exposition, Galerie Engelberts, Genève, 1966. En référence au chapitre V. des Grandes épreuves de l’esprit, op. cit., p. 377.

[ triade ] [ témoignage ] [ création ] [ beaux-arts ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

armes de guerre

...Voici fuser et se balancer sur la zone bombardée un lourd paquet d’ouate verte qui se délaie en tous sens. Cette touche de couleur nettement disparate dans le tableau attire l’attention, et toutes nos faces de prisonniers encagés se tournent vers le hideux éclatement.
— C’est des gaz asphyxiants, probable. Préparons nos sacs à figure.
— Les cochons!
— Ça, c’est vraiment des moyens déloyaux, dit Farfadet.
— Des quoi? dit Barque, goguenard.
— Ben oui, des moyens pas propres, quoi, des gaz...
— Tu m’fais marrer, riposte Barque, avec tes moyens déloyaux et tes moyens loyaux... Quand on a vu des hommes défoncés, sciés en deux, ou séparés du haut en bas, fendus en gerbes, par l’obus ordinaire, des ventres sortis jusqu’au fond et éparpillés comme à la fourche, des crânes rentrés tout entiers dans l’poumon comme à coup de massue, ou, à la place de la tête, un p’tit cou d’où une confiture de groseille de cervelle tombe, tout autour, sur la poitrine et le dos. Quand on l’a vu et qu’on vient dire: "Ça, c’est des moyens propres, parlez-moi d’ça!"

Auteur: Barbusse Henri

Info: Le Feu (journal d'une escouade)

[ absurde ] [ gaz de combat ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

langage

Le signe linguistique est donc une entité psychique à deux faces [...] Nous appelons signe la combinaison du concept et de l'image acoustique : mais dans l'usage courant ce terme désigne généralement l'image acoustique seule, par exemple un mot (arbor, etc.). [...] L'ambiguïté disparaîtrait si l'on désignait les trois notions ici en présence par des noms qui s'appellent les uns les autres tout en s'opposant. Nous proposons de conserver le mot signe pour désigner le total, et de remplacer concept et image acoustique respectivement par signifié et signifiant ; ces derniers termes ont l'avantage de marquer l'opposition qui les sépare soit entre eux, soit du total dont ils font partie. [...] Le signe linguistique ainsi défini possède deux caractères primordiaux. [...] Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par signe le total résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le signe linguistique est arbitraire. [...] Le signifiant, étant de nature auditive, se déroule dans le temps seul et a les caractères qu'il emprunte au temps

Auteur: Saussure Ferdinand de

Info: Cours de Linguistique générale

[ sonorité ] [ définition ] [ triade son signe sens ]

 

Commentaires: 0

musique

Tomatoes (Tomato rungisia vulgaris) were thrown by an automatic tomatothrower (Wait & See, 1972) monitored by an all-purpose laboratory computer (DID/92/85/P/331) operated on-line. Repetitive throwing allowed up to 9 projections per sec, thus mimicking the physiological conditions encountered by Sopranoes and other Singers on stage (Tebaldi, 1953). Care was taken to avoid missed projections on upper and/or lower limbs, trunk & buttocks. Only tomatoes affecting faces and necks were taken into account. Control experiments were made with other projectiles, as apple cores, cabbage runts, hats, roses, pumpkins, bullets, and ketchup (Heinz, 1952).

Les tomates (Tomato rungisia vulgaris) étaient lancées par un automate (Wait & See, 1972) contrôlé par un ordinateur de laboratoire polyvalent (DID/92/85/P/331) fonctionnant en ligne. Les jets répétitifs permettaient jusqu'à 9 projections par seconde, imitant ainsi les conditions physiologiques rencontrées par les sopranos et autres chanteurs sur scène (Tebaldi, 1953). On prenait soin d'éviter les projections manquées sur les membres supérieurs et/ou inférieurs, le tronc et les fesses. Seules les tomates affectant le visage et le cou étaient prises en compte. Des expériences de contrôle furent effectuées avec d'autres projectiles, comme des trognons de pomme, pousses de chou, chapeaux, roses, citrouilles, diverses munitions et du ketchup (Heinz, 1952).

Auteur: Perec Georges

Info: Cantatrix sopranica

[ objectivité ] [ ironie ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 5
Ajouté à la BD par Plouin

Justification non voulue pour police routière

Nous étions des adolescent et ma cousine Tanya me conduisait à une party. Il faut savoir que Tanya est une vraie blonde. Nous roulions donc et arrive une voiture de police derrière nous. Tanya alors accélère et dépasse une voiture. La bagnole des flics nous suit. Alors Tanya accélère de plus belle et dépasse une nouvelle voiture. Puis une troisième. Maintenant nous sommes la voiture de tête sur la route. Alors la bagnole des flics nous dépasse, nous coince et on les voit maintenant marcher vers nous, flingue à la main. Alors Tanya n'ouvre pas sa fenêtre mais sa porte. Le flic la bloque violemment avec son pied et lui indique de rester dans la voiture. Nous sommes maintenant faces contre terre. Alors ma copine explique à l'officier de police que quand elle l'a vu derrière elle a pensé que c'était parce qu'il poursuivait la voiture devant elle. Et que quand ils ont aussi dépassé elle avait pensé que ce devait être la voiture suivante qui était en cause. Et que, finalement, qu'ils étaient simplement pressés, probablement à la chasse de quelque bandit... c'est pourquoi ils devaient la dépasser. Nous sommes toujours au sol. Ils y a maintenant au moins 10 policiers autour de nous... tous morts de rire. Ils nous ont dé menottées et laissé partir. Je vous jure qu'elle était vraiment sincère.

Auteur: Internet

Info:

 

Commentaires: 0

femmes-hommes

Dans la philosophie Navajo, tout a deux faces de même que dans l'univers deux forces sont en jeu. L'une a une nature douce ; c'est la beauté, la sensibilité, le calme. C'est le féminin. La femme préserve cette abondance. L'autre force en jeu possède une nature destructrice. On lui associe des termes comme agressivité, guerre, brutalité. C'est le masculin qui les incarne. Il y a du mal, et il faut l'utiliser en petite quantité mais l'utiliser quand même.
Hozho est féminin. Naayee est masculin. C'est ainsi que la nature est structurée. Le ciel est mâle : la foudre, le soleil, les tornades, les cyclones. La terre est du côté du féminin : elle est plus douce, moins rageuse, moins guerrière. Certes, il y a les tremblements de terre mais ils sont assez rares. Car la nature féminine possède aussi sa part de naayee, sa part d'agressivité, de destruction mais en petite quantité, de même que le masculin contient sa part de douceur mais en proportion moindre.
Ainsi vivons-nous dans un subtil dosage de beauté et de laideur. Mais il faut éviter de laisser naayee l'emporter. Nous avons notre part de naayee, les armes nucléaires c'est du naayee, mais à condition de les utiliser à titre de prévention, pas de céder à leur utilisation. On peut se servir du mal pour protéger la beauté et jamais l'utiliser en soi, pas le mal pour le mal.

Auteur: Crossman Sylvie

Info: Hozho, peintures de guérison des Indiens Navajo, p. 17

[ animisme ] [ religion ] [ bipolarité ]

 

Commentaires: 0

question

Qu'en est-il si le sens-de-la-vie n'a rien à voir avec la création et l'expansion d'un territoire sous contrôle ? Que se passe-t-il si le but n'est pas de tenir à distance tous ces gens, objets, êtres et émotions que nous craignons si inutilement ? Quoi alors si le but est de ne plus se soucier de ce contrôle ? Qu'en est-il si le sens de la vie, la principale raison de l'existence, est de se coucher nu avec le partenaire de son choix dans un jardin ombragé d'arbres ? Le but n'est-il pas de goûter mutuellement notre sueur et de sentir la délicate pression d'un doigt sur la poitrine, la cuisse sur la cuisse, la lèvre sur la joue? Que se passe-t-il si le but est de s'arrêter, et alors, avec de lents mouvements mutuels, de pouvoir écouter le chant des oiseaux, de regarder les libellules planer, de contempler le visage de l'autre, et ensuite les faces inférieures des feuilles agitées par la brise? Qu'en est-il si le sens est d'inviter les autres dans son mouvement, d'amener les arbres, le vent, l'herbe, les libellules dans sa famille et de ce fait d'abandonner toute tentative de contrôle ? Quoi alors si, dès l'origine, le sens n'est que de s'entendre, d'échanger, d'expérimenter les choses telles qu'elles sont ? De ressentir de la joie quand on est joyeux, de l'amour quand on aime, de la colère lorsqu'on est fâché, d'être pensif lorsqu'on est plein d'idées ? Le point de départ n'est-il pas de simplement d'être ?

Auteur: Jensen Derrick

Info: A Language Older Than Words

[ lâcher-prise ]

 

Commentaires: 0

art pictural

Le laid n'est peut-être pas le mort, mais la mort paraît toujours présente quand l'artiste entre en lutte contre le beau, l'harmonieux qui implique toujours un accord entre le monde et le moi. Egon Schiele, dont le Saturne a une étonnante force agressive, enlaidissante, me semble un extraordinaire artiste du laid. Bien entendu, son oeuvre a subi la dérive de beaucoup d'autres oeuvres dérangeantes, scandaleuses, destructrices du beau ; de sorte que le scandale s'amenuise, l'oeuvre scandaleuse se muséifie, le laid devient beau. Mais, regardée avec naïveté, l'oeuvre de Schiele est un surprenant mélange de beau et de laid. Beau des couleurs précieuses, presque empruntées, comme celles de Klimt, à la symbolique des gemmes et pierres précieuses, mais laideur des déformations, angulosités, tortures, nudité crue du corps masculin ou féminin comme désossé devant nous, faces grimaçantes qui sont presque des masques de cadavres. En pratiquant l'autoportrait nu, y compris l'exhibition de la masturbation, Schiele n'a pas en vue de choquer pour choquer, mais de pousser la représentation de l'humain vers une décomposition du corps à l'opposé du beau antique. Il s'est intéressé à l'hystérie, et le "désossement " de ses autoportraits semble parfois pousser la laideur vers les photos d'hystériques du temps de Charcot. Impudeur (mais sans le moindre exhibitionnisme) et laideur sont des éléments d'une esthétique du laid qui, après lui, va envahir l'univers de l'expressionnisme. Le laid, le laid voulu, est une sorte de scandale et de cri, comme le fameux Cri de Munch.

Auteur: Nivat Georges

Info: Les trois âges russes

[ historique ] [ Europe ]

 

Commentaires: 0

inspiration

Même en plein jour, on peut apprendre à voir chamaniquement les aspects non ordinaires d’un phénomène naturel. Par exemple, voici une méthode de vision dans la pierre, technique que j’ai apprise auprès d’un homme-médecine sioux lakota. Tout d’abord, choisissez une question à laquelle vous désirez recevoir une réponse. Puis marchez simplement dans une étendue sauvage jusqu’à ce que sur le sol, une pierre grosse comme deux poings semble attirer votre attention. Prenez-la et transportez-la jusqu’à un endroit où vous pouvez vous asseoir confortablement avec elle.
Placez la pierre sur le sol devant vous, posez la question à laquelle vous désirez recevoir une réponse. Examinez soigneusement la surface supérieure de la pierre jusqu’à ce que vous soyez capable de discerner une ou plusieurs créatures vivantes formées par ses lignes, crevasses et irrégularités. Cela peut prendre quelques minutes.
Lorsque vous êtes satisfait d’avoir discerné un ou plusieurs animaux, plantes, insectes, visages, formes humaines ou autres entités à la surface de la pierre, pensez à ce que la pierre essaie de vous dire sur la question que vous avez posée. Fixez votre conclusion dans votre esprit, puis retournez la pierre. Réitérez le même processus de vision et de réflexion en utilisant cette nouvelle surface. Si la pierre est assez épaisse, vous pouvez répéter le processus avec ses deux faces restantes.
Ensuite, considérez calmement la façon dont les communications individuelles de chacune des quatre faces se rassemblent pour former un message qui constitue une réponse à votre question. Pour finir, avec respect et gratitude, reposez la pierre dans la position et à la place où vous l’avez trouvée.

Auteur: Harner Michael

Info: Dans La voie du chamane, page 100

[ quête ] [ silence ] [ communion ] [ divination ] [ méthode ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

conjugaison

En allemand comme en français, ce fameux verbe être est loin d’être un verbe simple, et même d’être un seul verbe. Il est évident que la forme suis n’est pas de la même racine que es, est, êtes, et que fut, et il n’y a pas non plus stricte équivalence avec la forme été. Si fut a son équivalent en latin, ainsi que suis et la série de est, été vient d’une autre source, de stare. La répartition est également différente en allemand où sind se groupe avec bist, alors qu’en français la deuxième personne est groupée avec la troisième. On a à peu près dégagé pour les langues européennes trois racines, celles qui correspondent à sommes, à est et à fut, que l’on rapproche de la racine phusis en grec, qui se rapporte à l’idée de vie et de croissance. Pour les autres, M. Heidegger insiste sur les deux faces, Sten, qui se rapprocherait de stare, se tenir debout tout seul, et Verbahen, durer, ce sens étant tout de même rattaché à la source phusis. Pour M. Heidegger, l’idée de se tenir droit, l’idée de vie et l’idée de durer seraient donc ce que nous livrerait une analyse étymologique complétée par l’analyse grammaticale, et ce serait d’une espèce de réduction et d’indétermination jetée sur l'ensemble de ces sens, que surgirait la notion d'être.

[...] Je dois dire qu’une analyse de cet ordre est plutôt de nature à élider, à masquer ce à quoi essaie de nous initier M. Heidegger, à savoir ce qui est absolument irréductible dans la fonction du verbe être, la fonction purement et simplement copulatoire.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 472

[ implications philosophiques ] [ effets signifiants ] [ comparaison ] [ linguistique ] [ fonction motrice ] [ rhème ]

 
Commentaires: 12
Ajouté à la BD par Coli Masson