Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 47
Temps de recherche: 0.0459s

interview

- Que faites-vous quand vous n’écrivez pas ?
- Les chevaux. Je parie sur eux.
- Ils vous aident à écrire ?
- Oui. Ils m’aident à oublier que j’écris.
- Vous buvez dans ce film ?
- Oui.
- Vous trouvez que c’est courageux de boire ?
- Non, mais rien d’autre ne l’est.
- Que signifie votre film ?
- Rien.
- Rien ?
- Rien. Reluquer le cul de la mort peut-être.
- Peut-être ?
- Peut-être signifie que ce n’est pas sûr.
- Qu’est-ce que vous voyez quand vous regardez le "cul de la mort" ?
- La même chose que vous.
- Quelle est votre philosophie de l’existence ?
- Penser le moins possible.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Hollywood", trad. Michel Lederer, Le livre de poche, page 230

[ questions stupides ] [ réponses laconiques ] [ dialogue ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

coopétition

- Quelle différence faites-vous entre compétition et émulation?
- Contrairement à la compétition, l'émulation sollicite les meilleurs instincts humains. Chacun se compare aux autres et se réjouit de trouver quelqu'un qui est meilleur que lui, puisque cet autre va l'aider à progresser. C'est un jeu où chaque individu cherche avant tout à se dépasser. Il n'y a rien de plus beau que le sport sans compétition, où les participants cherchent à donner le meilleur d'eux-mêmes. Franchement, est-ce que courir le 100 mètres en moins de 10 secondes, ou gagner contre telle équipe peut être un idéal humain? Dans ce domaine comme dans d'autres, nous aurions beaucoup à puiser dans la sagesse des Africains. Un exemple : il existe à Dakar un club de rugby qui se nomme "S'en fout du score". Ce n'est pas magnifique, ça?

Auteur: Jacquard Albert

Info: http://lexpansion.lexpress.fr, 11 sept 2013

[ bon sens ]

 

Commentaires: 0

science-fiction

La machine rôdait, inlassable. Le vent inclinait les antennes, le soleil jaunissait les feuilles des arbres, mangeait la peinture des volets, le temps ridait les hommes et endormait la ville, mais la Machine rôdait, éternelle. Elle parcourait, jour après jour, nuit après nuit, les rues larges et sèches, elle interrogeait les rares passants : "Qui êtes-vous ? Votre nom ? Votre adresse ? Que faites-vous ici ? A cette heure ?"
Elle saluait les habitants. Elle s'introduisait dans les maisons, silencieuse, indécelable, et fouillait. Elle gardait et protégeait la ville. Elle désinfectait minutieusement et détruisait avec un air de fatalité tout ce qui n'était pas de la ville. Elle errait et cherchait, entre les carrés d'herbe et les marronniers calmes, dans les cours fraîches et dans les petites forteresses tièdes et closes, les espions venus des autres Villes, les étrangers...

Auteur: Collectif

Info: Fiction n° 30, extrait de :Les Villes, nouvelle du Fiction, éditions Opta, mai 1956

[ robot ] [ automate ] [ canevas ]

 

Commentaires: 0

marchandisation débridée

Imaginez que vous ayez un marteau. C'est l'apprentissage automatique (machine learning). Il vous a aidé à gravir une montagne éreintante pour atteindre le sommet. C'est la domination de l'apprentissage automatique sur les données en ligne. Au sommet de la montagne, vous trouvez un vaste tas de clous, moins chers que tout ce qui était imaginable auparavant. C'est la nouvelle technologie des capteurs intelligents. Un panorama de planches vierges s'étend devant vous à perte de vue. C'est le monde de la stupidité. Puis vous apprenez que chaque fois que vous plantez un clou dans une planche avec votre marteau machine learning, vous pouvez extraire de la valeur de cette planche autrefois stérile et muette. C'est la monétisation des données. Et que faites-vous ? Vous commencez à marteler comme un fou et vous ne vous arrêtez jamais, à moins que quelqu'un ne vous y oblige. Mais il n'y a personne ici pour nous faire arrêter. C'est pourquoi "l'internet de tout" est inévitable.

Auteur: Zuboff Shoshana

Info: The Age of Surveillance Capitalism

[ régulation nécessaire ] [ métadonnées ] [ publicité ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par miguel

habitudes

La routine est le seul style de vie à ma portée. Par routine, j’entends un petit répertoire d’activités tranquilles, les unes agréables les autres obligatoires. Le secret, pour leur conférer l’apparence du bonheur, est de rendre les contraintes plaisantes et d’éviter que les plaisirs ne deviennent contraignants — car si on a tout à gagner à joindre le plaisir aux premières, on perd beaucoup à mettre de l’obligation dans les seconds. En somme, la routine à laquelle je me plie ressemble à cette sagesse petite-bourgeoise prônée par Montaigne visant une existence "sans miracle ni extravagance". Rien n’égale en charme, à mes yeux, le train paisible de l’amour, de l’écriture, de la lecture et autres agréments, auquel je me laisse aller sans réserve ni vergogne. — Mais alors, me dira-t-on, que faites-vous de l’aventure ? De la lutte ? Hélas ! L’une demande une curiosité et l’autre une vitalité que je n’ai pas. Les chasseurs de nouveaux horizons me rasent. Les rebelles me lassent. La vraie vie est ailleurs ? Qu’ils y aillent. Mon utopie est ici, entre la plage, ma chambre, ma bibliothèque. Et c’est un territoire que je défendrai manu militari.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Journées perdues

[ éloge ] [ familiarité des jours ] [ simplicité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

- Que paye-t-on une femme dans votre pays ? me demanda le guide, lorsque j'eus fini de le questionner sur ce sujet.
- On n'achète pas sa femme, dis-je, on demande à une jeune fille qu'on aime si elle veut bien devenir votre femme. Si elle y consent et si ses parents ne s'y opposent pas, on l'épouse.
- Quand la jeune fille ne vous aime pas, qu'elle vous frappe la tête avec son fouet ou qu'elle s'enfuit lorsque vous galopez à côté d'elle, que faites-vous ?
- Eh bien, nous ne l'épousons pas.
- Mais si vous désirez ardemment vous marier avec elle et que vous l'aimiez plus que votre meilleur cheval, vos moutons et vos chameaux réunis ?
- Nous ne pouvons l'épouser sans son consentement.
- Vos jeunes filles ont-elles le visage comme la lune en son plein ?
- Quelques-unes.
Mon guide me parut, tout à coup, plongé dans une méditation profonde, disposition d'esprit tout à fait exceptionnelle chez les Arabes des steppes. Il ôta son bonnet de peau de mouton, gratta sa tête rasée, puis me dit :
- Voulez-vous m'emmener avec vous dans votre pays ? C'est bien tentant d'avoir pour rien une femme avec un visage rond comme la lune ! une femme qu'on ne paye pas même le prix d'un mouton !

Auteur: Burnaby Frederick G.

Info: Khiva au galop vers les cités interdites

[ choc des cultures ] [ humour ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

jugement

Je ne mettais jamais les gens en colère contre moi. La colère se croit toujours juste. Quand elle est passée, vient la honte, et la honte c'est la haine. Tu te fais haïr pour rien. Faites-vous haïr pour quelque chose. Il y a un proverbe : "Bien mal acquis ne profite jamais." C’est de la blague. La vérité est : bien mal acquis, le troisième héritier n’en jouit pas. Tu as de la marge. Le troisième héritier, est-ce que vous vous en foutez, oui ou non ? Possède, et puis tu verras.

Des familles portant le dais avaient fait quoi pour en arriver jusque-là ? Des tours de bâton. Tu recevais un coup sur la tête : tu ne savais pas à qui dire merci. C’étaient des saintes familles à perte de vue. Mais, cheval et voiture, ça ne vient pas par l’opération du Saint-Esprit. Mets tes sous à couver, ça ne rapporte guère. Il te faut cent ans. Défonce le poulailler du voisin : ça, c’est de la volaille ! La nuit noire, quelle belle institution ! Ils disent conscience. Ils disent : remords. D’accord. C’est de la monnaie. Payez et emportez. Si c’était gratuit, ce serait trop beau. Moi j’estime : du moment qu’on est chrétien, on a le droit de tout faire. Tu seras jugée. Alors, ne te prive pas. C’est de la banque. Il y en a qui sont pour le paradis. Très bien. Des goûts et des couleurs… mais, moi je suis modeste ; je me satisfais de peu. Après, on verra. Je n’ai pas d’orgueil. Je me contente de la vallée de larmes. Quand je souffre, je suis libre. Alors ?

Auteur: Giono Jean

Info: Les âmes fortes, Librairie Gallimard, 1949, pages 348-349

[ indifférence ] [ liberté ] [ bien-mal ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

non-voyant

C'est une question exclusive, exotique et surtout pas sérieuse... Elle ressemble à ce monde "occulocentriste" dans lequel trop peu de choses sont pensées pour ceux qui ne voient pas... Un jour, je suis allé au vernissage d'une exposition de sculptures de nus. Je les ai "regardées de près", avec mes mains, mais l'ami qui m'accompagnait m'a supplié de partir : dans la galerie, tout le monde était choqué que je touche ces corps ! Et ce n'était que des corps de pierre ! (...)
La plupart du temps, ni les objets ni les personnes ne nous sont accessibles... Dans ce cas, comment penser à la beauté ? Tant que vous n'aurez pas compris qu'il y a d'autres regards, sans les yeux, nous vivrons dans un monde barbare... C'est pour ça que je suis photographe : pour vous rejoindre dans votre univers et vous proposer un autre point de vue. Mais vous, que faites-vous pour me rejoindre ? Les aveugles ont une idée de la beauté bien plus universelle qu'on ne le croit, et bien plus profonde que "l'occulocentrisme" totalitaire que votre monde nous impose.
(...)
Dostoïevski a dit : "La beauté sauvera le monde." Il est temps que nous marchions, ensemble, vers quelques utopies, pour que quelque chose de nouveau puisse arriver ! Mon ami Pier Paolo Piccinato sculpte des chrysalides qu'on regarde en les tenant dans le creux de la main, pour les voir sous une lumière d'une autre nature. Et ces sculptures tactiles deviennent le contraire de votre question : un moyen d'échanger et de se rencontrer à égalité, pour partager la vraie beauté.

Auteur: Bavcar Evgen

Info: in Aveugle de Sophie Calle, Actes Sud 2011, à la question : qu'est-ce que la beauté pour vous

[ témoignage ]

 

Commentaires: 0

femmes-par-homme

Jacques Chancel : Dans la vie normale, une femme doit-elle être inféodée à son homme ?
Albert Cohen : Bien sûr. (Rires) C’est une manière primitive, peut-être, de ma part, mais je trouve qu’en effet il doit y avoir des rapports de féodalité.
Jacques Chancel : Et l’émancipation de la femme, qu’en faites-vous ?
Albert Cohen : Je n’en fais rien, je ne m’y intéresse pas. Ça ne me regarde pas, je me contente de les regarder. Elles ont le sentiment de leur infériorité, alors, elles ont le complexe de supériorité, parce qu’elles sont inférieures.
Jacques Chancel : Il n’y a pas de grandes femmes écrivains ?
Albert Cohen : Qui ?
Jacques Chancel : Colette, non ?
Albert Cohen : Non, tout de même. Non, tout de même, c’est pas ça. C’est bien fait, il y a des choses très spirituelles, il y a les animaux, tout ça… Non, non et non !
Jacques Chancel : Marguerite Yourcenar.
Albert Cohen : Je n’ai rien lu, elle est trop laide. Rien de grand ne peut sortir de ce corps affreux.
Jacques Chancel : C’est terrible ce que vous dites.
Albert Cohen : Sûrement.
Jacques Chancel : Vous êtes méchant, vous êtes féroce. Mais vous n’avez rien lu d’elle. Donc, vous ne pouvez pas la juger…
Albert Cohen : Non, je n’ai rien lu d’elle, mais elle est trop grosse. Et puis elle aime les femmes, tout cela me déplaît beaucoup. Comment est-ce possible que cette femme si laide, si grasse puisse écrire ?
Jacques Chancel : Mais vous êtes un véritable macho !
Albert Cohen : Je ne suis pas un macho, mais je suis, malgré tout, un Oriental. Vraiment, y a-t-il eu une femme de génie ?

Auteur: Cohen Albert

Info: Radioscopie. Printemps 1978

[ phallocrate ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par miguel

terrorisme

Si l'on se fie à la Sira, après la bataille de Badr et sa victoire contre les marchands de la Mecque, Mahomet gagna en assurance et en audace. Il s'employa à éliminer un par un les poètes satiriques qui l'avaient attaqué ou moqué. Le premier en lice fut Al Nader, un mecquois qui avait raconté à son sujet des histoires drôles et qui avait tourné en dérision sa carrière de prophète, il fut exécuté sans jugement ni appel.
Attention à l'embourbage, au tittytainement... Le faites-vous sans le vouloir ? L'Islam est la dernière réforme, celle doté de l'esprit le plus neuf, le plus fort, attisé de plus par la frustration de l'impuissance au niveau global. Mais l'esprit surtout. La stratégie du bisou ferait bien de prendre en compte certaines choses. Et ce n'est pas une déclaration de guerre...
Le premier link est passionnant.
http://www.postedeveille.ca/2015/01/racines-islamiques-du-massacre-de-charlie-hebdo.html
http://www.lepoint.fr/societe/le-desarroi-d-une-prof-qui-parle-de-charlie-a-ses-eleves-09-01-2015-1895173_23.php
Problématique passionnante. Quelques paramètres dans le désordre
1) les mots sont dérisoires devant les armes 2) l'Islam est frustré parce que, dernière réforme, il se fait marcher dessus par un occident qui prône l'intérêt de l'argent. Idée honnie. 3) Frustré plus encore parce que Charlie Hebdo était loin d'être équilibré dans ses moqueries, 4) d'ailleurs depuis l'arrivée de Val ce journal était une forfaiture... si loin de Choron. 5) Cet événement marque la fin de l'après-guerre... peut-être le début de la suivante 6) Sous forme de question : pourrait-on, en couverture du prochain Charlie, mettre Allah en train de se faire sodomiser par un crayon que tiendrait Dieu ? 7) Comprenez-vous que beaucoup de gens ont peine à comprendre les deux poids deux mesures entre Dieudonné et Charlie Hebdo ?
Je stoppe ici et souhaite bien du plaisir à nos philosophes, bla blateurs à un niveau et deux faces...

Auteur: Mg

Info: 10 janv. 2015

 

Commentaires: 0