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déambulation

Le flâneur cherche un refuge dans la foule. La foule est le voile à travers lequel la ville familière se meut pour le flâneur en fantasmagorie. Cette fantasmagorie, où elle apparaît tantôt comme un paysage, tantôt comme une chambre, semble avoir inspiré par la suite le décor des grands magasins, qui mettent ainsi la flânerie même au service de leur chiffre d’affaires. Quoi qu’il en soit, les grands magasins sont les derniers parages de la flânerie.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Paris, capitale du XIXe siècle. Exposé (1939) in Ecrits français, Paris, Gallimard, 1991, page 301

[ société de consommation ] [ captation ] [ transformation ]

 

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cusrsus karmique

Selon le Vijñānavāda, les expériences passées, conformément à la loi du karma, ont créé de fortes impressions intérieures (vāsanā, "imprégnation") stockées dans notre conscience réservoir sus la forme de graines (bīja, ce qui signifie "graine, semence"). Ces germes, au sein de l'ālayavijñāna, s'influencent réciproquement et forment de puissantes et complexes configurations psychiques à partir desquelles s'établit dans la conscience (manas) une subjectivité personnelle qui avec le temps se consolide d'une part en images illusoires d'un monde solide, d'autre part en la fantasmagorie d’un moi.

Auteur: Marcel Antoine

Info: Zen & Connaissance : Vers une écologie spirituelle

[ inconscient ] [ moi supérieur ] [ bouddhisme hindou ]

 

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mirage

L'homme projette sur une paroi de rêve les fantômes formés par son esprit ; et il appelle cela le monde extérieur. Ainsi sommes-nous éternellement prisonniers de nous-mêmes. Enfermé dans une bulle de savon lisse et résistante, chacun de nous la décore d'une fantasmagorie d'image qu'il fabrique sans fin. Il ne voit jamais que ces images. Comme elles sont en perspective, il croit sa prison ouverte sur l'infini. Illusion pure : le mur est tout près. Et, comme des figures s'y meuvent, il croit voir des humains. Illusion encore : entre ces apparences, il est seul à jamais.

Auteur: Bidou Henry

Info: Journal des débats, cité dans La Petite Illustration, 1927, p.23

[ anthropocentrisme ]

 

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carnage

Les bruits étaient sympathiques et excellents : des grésillements de graisse chaude, des flonflons de bouilloire, des bruits en fusée de rôtis arrosés, le choc clair des casseroles et de la vaisselle, un glou-glou de bouteilles qui semblait parodier une cascadante série de baisers goulus.

Toute sa sympathie d’homme affamé serait allée vers les odeurs des viandes chaudes et des sauces épicées, si un effluve étrange, doux et terrible, n’était venu flotter autour de lui.

— Je connais cela, murmura-t-il.

Et, soudain, une cruelle fantasmagorie se déroula en film silencieux dans sa mémoire : il revit les boueuses tranchées où saignaient d’innombrables cadavres de Tommies et de Feldgrauen.

— Cela sent la mort, dit-il, le sang… Pouah !

Auteur: Ray Jean

Info: Les derniers contes de Canterbury

[ dégoût ] [ cuisine ] [ remémoration ] [ hémoglobine ]

 

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homme-nature

Je me moque de distinguer, comme les mystiques de l’écologie, le visage de Pan dans un massif de rhododendrons. Les voies à explorer mènent au-delà des mythologies et des fables de l’esprit.

Quand ma raison s’égare et s’éparpille dans les sombres entrelacs d’une forêt de chênes, je sais que, dans leur nébulosité et leurs fantasmagories, les formes, les odeurs, les présences perçues viennent de ce qui subsiste en moi de forces végétales, minérales, chthoniennes.

Je ne cède pas à la contemplation ; elle me plongerait dans la stérile béatitude, voire dans l’admiration – admirer est un passe-temps fétide. Je capte une activité qui a la faculté de m’enrichir, d’ajouter à ma vie une dimension secrète, de l’ouvrir à d’insoupçonnables accomplissements. Je me pénètre des mystères pour les féconder. J’engendre des alliances qui sont des filiations.

Auteur: Vaneigem Raoul

Info: Journal Imaginaire – Tout être humain est un chant et un champ de résonances

[ transformation ]

 
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réclames

Un minimum d'originalité, mais énormément de réclame et de culot. L'être, l'étron, l'objet en cause de publicité sur lequel va se déverser la propagande massive, doit être avant tout au départ, aussi lisse, aussi insignifiant, aussi nul que possible. La peinture, le battage-publicitaire se répandra sur lui d'autant mieux qu'il sera plus soigneusement dépourvu d'aspérités, de toute originalité, que toutes ses surfaces seront absolument planes. Que rien en lui, au départ, ne peut susciter l'attention et surtout la controverse. La publicité pour bien donner tout son effet magique, ne doit être gênée, retenue, divertie par rien. Elle doit pouvoir affirmer, sacrer, vociférer, mégaphoniser les pires sottises, n'importe quelle himalayesque, décervelante, tonitruante fantasmagorie... à propos d'automobiles, de stars, de brosses à dents, d'écrivains, de chanteuses légères, de ceintures herniaires, sans que personne ne tique... ne s'élève au parterre, la plus minuscule naïve objection. Il faut que le parterre demeure en tout temps parfaitement hypnotisé de connerie.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Bagatelles pour un massacre 1937

[ propagande ] [ bêtise ]

 

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agrypnie

Je me lève aux premières lueurs de l’aube, après une nuit d’insomnie et de fantasmagories exténuantes… Je suis si fatigué, si troublé. Je n’en peux plus. Je ne peux plus continuer comme ça. Tous les chemins de l’ombre conduisent à cette certitude atroce : il m’est arrivé ce dont j’avais le plus peur. Et le pire est que je ne sais pas si c’est vrai, si c’est fini ou s’il manque encore quelque chose, causes ou effets… Tout est épars, flottant, incohérent. Je ne sais pas si c’est la vérité ou si je suis en train de l’inventer… J’ai inventé tant de choses, la réalité m’a démenti tant de fois, qu’il m’est impossible de ne pas avoir des doutes… Il n’est pas possible qu’il fasse déjà jour. La nuit se prolonge, elle se balance comme un grand bateau obscur, entre la pensée et le rêve, entre la terreur et le réalisme. Je voudrais attraper une idée, une seule, et la contempler… Mais elles passent toutes hors de ma portée.

Auteur: César Aira

Info: Les larmes

[ réveil ] [ agitation ] [ gamberge ]

 

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soliloque

Nous nous racontons des histoires pour vivre. La princesse est encagée dans le consulat. L'homme aux bonbons conduira les enfants à la mer. La femme nue sur le rebord de la fenêtre au seizième étage est victime d'un accident, ou alors elle est exhibitionniste, il serait alors "intéressant" de savoir lequel des deux. Nous nous disons que ça fait quand même une différence si la femme nue va commettre un péché mortel ou si elle est sur le point de proclamer une protestation politique ou si elle est sur le point d'être, selon la vision d'Aristophane, ramenée à la condition humaine par le pompier en habits de prêtre juste visible dans la fenêtre en derrière elle, qui sourit au téléobjectif.

Nous recherchons quelque sermon au sujet du suicide, un leçon sociale ou morale dans le meurtre de cinq personnes. Nous interprétons ce que nous voyons, sélectionnons le plus approprié des choix multiples. Nous vivons entièrement, surtout si nous sommes écrivains, par l'imposition d'une ligne narrative sur des images disparates, via les "idées" avec lesquelles nous avons appris à figer la fantasmagorie changeante qui est notre expérience réelle.

Auteur: Didion Joan

Info: The White Album. Trad Mg

[ monologue intérieur ] [ langage ] [ décalage ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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fantasmagorie

La nuit dernière encore, cela a commencé ainsi.

En fin d’après-midi, le vent et la pluie avaient forci et, au lieu d’aller accrocher les volets comme je l’aurais dû, je m’étais paresseusement réfugié dans mon lit toujours défait. Mais dans la nuit, les vitres se sont mises à gémir. D’une façon tout à fait différente des vibrations qui les agitaient jusque-là. Cela m’a réveillé. Pour commencer, j’ai pensé à un chat ou quelque autre animal. Je m’apprêtais à me rendormir sans intervenir, mais les craquements empiraient. Pour finir, le vacarme est devenu tel qu’on aurait cru que la maison geignait ; bien obligé, j’ai fini par me lever, j’ai allumé la lampe à pétrole et je suis parti inspecter les fenêtres de la véranda.

Derrière les vitres, la lampe a révélé des ténèbres de poix, des rafales de vent et de pluie qui les battaient follement et, alors qu’en temps normal leur extrémité se contentait de frôler la fenêtre, même par grand vent, les fleurs du lilas des Indes qui se jetaient contre le carreau, face la première, comme aplaties par quelque force gigantesque. Les grandes branches déferlaient contre la fenêtre avant de reculer un instant, telle la vague qui se retire, et ainsi de suite. Leur grincement avait un effet hallucinatoire et, peu à peu, il m’a semblé entendre : … laisse-moi entrer…

Auteur: Nashiki Kaho

Info: Lilas des Indes

[ nocturne ] [ végétaux ]

 

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paradigmes dominants

La question pour nous, ici, est tout autre. Elle est de savoir si l’état d’esprit que nous avons essayé de décrire, prédisposait ou non les hommes du XVIe siècle à s’émanciper de la tutelle des religions – à rompre avec celles des religions révélées et organisées à quoi ils appartenaient de par leur naissance, leur milieu ou leur choix.

D’instinct, nous sommes portés à croire que oui. Nous, hommes du XXe siècle, quotidiennement dotés par les savants d’une telle collection de miracles authentifiés par les faits, contrôlés par l’expérience, que pâlissent en regard les miracles, hypothétiques ou chimériques, annoncés ou prédits par les occultistes : nous les jugeons, à tout le moins, candides. Nous n’avons plus besoin qu’on nous dise, du dehors, que notre science ne sait pas tout, ne dit pas tout, et qu’elle peut être, à tout instant, envahie et transformée par une masse de connaissances et d’idées nouvelles. Le merveilleux est dans le commerce, oui – mais par un déplacement assez singulier, ce n’est plus le mage, l’alchimiste, l’astrologue qui en détiennent le monopole : loin de là, c’est le savant patenté, qualifié, officiel qui le détient, et le livre au public. Bien plus fantasmagorique que les fantasmagories d’autrefois, la fantasmagorie d’aujourd’hui sort des laboratoires, honorée, décorée, couronnée, tenue pour vraie de la plus authentique des vérités. Hors de là, plus rien que des naïfs, ou des charlatans, sans crédit auprès de gens sérieux.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 415-416

[ évolution ] [ religieux-scientifique ]

 

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