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portrait

Mme Émilie avait un visage blafard, qu’elle couvrait encore de poudre de riz, le front y compris ; un "tour" de cheveux violemment châtains ; des dents jaunes comme celles des chevaux ; tout cela lui faisant un visage aux couleurs du Pape (trait honorable), mais enfin qui n’était pas joli joli. Avec cela sèche, voûtée, sans tétons, les sourcils clairsemés et noircis au noir d’allumette, et les mains des Coëtquidan, qui étaient sa gloire, si petites au bout de ses bras – à peine plus larges que ses poignets – qu’elles en étaient monstrueuses, comme des membres atrophiés, ou comme les pattes d’un batracien.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Dans "Les Célibataires", éditions Grasset, Paris, 1934, pages 122-123

[ laideur ] [ femme-par-homme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

initiation tardive

Elle restait néophyte, elle ne descendait que peu à peu dans l’amour, arrêtée brusquement, devinant d’autres profondeurs, ayant le ravissement de ce lent voyage vers des joies qu’elle ignorait. Ce grand repos qu’elle avait d’abord goûté dans l’église, cet oubli du dehors et d’elle-même, se changeait en une jouissance active, en un bonheur qu’elle évoquait, qu’elle touchait. C’était le bonheur dont elle avait vaguement senti le désir depuis sa jeunesse, et qu’elle trouvait enfin à quarante ans ; un bonheur qui lui suffisait, qui l’emplissait de ses belles années mortes, qui la faisait vivre en égoïste, occupée à toutes les sensations nouvelles s’éveillant en elle comme des caresses.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 4 : La conquête de Plassans

[ femme-par-homme ] [ amoureuse ] [ découverte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

personnage

L'archiviste en chef des Archives départementales de Larcheville : Tout était facile pour cette poupée Carabosse. Elle circulait entre les bureaux avec une vélocité gracieuse, déposait une punaise dans un cendrier, compulsait un catalogue, rajustait l'alignement d'une pile de magazines, émettait des sourires menus comme les messages des abeilles, mais si sincères et si profonds qu'on les percevait comme des ondes. Elle prononçait des paroles d'une parfaite accortise. On la sentait amicale. Elle rayonnait. Peut-être pas comme un matin de printemps, mais au moins comme un sapin de Noël. Elle avait les mêmes clignotements joyeux, quelque chose de pailleté comme la fête, une allure de guirlande posée sur un bûche.

Auteur: Bartelt Franz

Info: Hôtel du Grand Cerf

[ femme-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

personnage

Catherine Ryan, la trentaine normale et un peu grasse, l’aspect d’une amphore blanche et molle autour de laquelle, par une compréhensible tentative de rehausser le tout, elle enroulait sans faiblir et pour des raisons certainement complexes, des pièces de tissus variées : paires de rideaux, tapis persans, couvre-lits, moquettes murales… remarquables par leur unité de goût (mauvais). Son visage voulait présenter un aspect très concerné ; par des pensées de grande élévation, semblait-il, ce qui avait pour résultat de détacher violemment sur cette face blême une grande boucle rouge, banane inversée, qui restait immobile même lorsque sa propriétaire parlait avec animation. Bref le tout dans le désordre, ou dans l’ordre, m’inspirait autant qu’une gitane sans filtre en pleine angine carabinée.

Auteur: Gaichel Millar

Info: Tiens-toi à carreaux

[ femme-par-homme ] [ répulsion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vanité

Tous découvrirent qu'ils avaient une mère et qu'en même temps une mère unique gouvernait non seulement l'étendue infinie de la terre mais aussi, aimable jeu de mots, les étendus eux-mêmes - toi, qui sais tout, alors que peu te chaut de le savoir. Poussière, n'est-ce pas ? C'est ce qu'on dit. Poussière. Et toi qui n'es pas poussière, qu'es-tu ? "Die Putzfrau" * ? Le plumeau pour soulever une infinie poussière d'être ? Tu es la maîtresse de maison qui passe le doigt sur le bord de la table et s'indigne des traces archéozoïques, ou bien tu dis aux anges : "S'il vous plaît, n'auriez-vous pas l'obligeance de nettoyer comme il faut ces immondices d'hommes de lettres ? Ce soir c'est le réveillon de Noël. "

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "La crèche", éd. Trente-trois morceaux, p. 33 - * Putzfrau : femme de ménage

[ Sainte Vierge ] [ 2e personne du singulier ] [ ironie ] [ femme-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

désir

Tantôt pour vous trouver entrant en votre salle 
J'ai vu entre plusieurs votre image et tableau 
Qui montre au naturel votre visage beau, 
Qui eût bien fait quitter au Thébain son Omphale.

Si tôt que je l'ai vu je suis devenu pâle, 
Le corps m'a frissonné et dessous le chapeau 
Le poil me hérissait, tandis que sous ma peau 
Un petit feu partout descend, glisse et dévale.

A mesure toujours que j'allais regardant 
Votre image et portrait, ce feu devint ardent, 
Même par tout mon corps sa flamme il vint épandre.

Si votre seule image a bien tant de pouvoir, 
Qu'est-ce que c'eût été si j'eusse pu vous voir ? 
Pour le certain alors vous m'eussiez mis en cendre.

Auteur: Godard Jean

Info: Dans "Anthologie de la poésie amoureuse de l'âge baroque", au Livre de Poche, p. 210

[ pulsion scopique ] [ poème ] [ femme-par-homme ] [ combustion ] [ déclaration d'amour ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

femmes-hommes

L’intelligence de doña Emilia n’avait rien de masculin. Un esprit viril n’est point, chez une femme, la marque d’une essence supérieure, mais en fait un être imparfaitement différencié, d’un intérêt stérile et médiocre. L’intelligence toute féminine de doña Emilia lui facilita la conquête de Sulaco, en éclaira le chemin pour sa générosité et sa douceur. Elle savait causer de façon charmante, mais n’était pas bavarde. La sagesse du cœur, qui ne s’occupe ni d’édifier, ni de détruire des théories, non plus que de combattre pour des préjugés, sait éviter les paroles oiseuses. Ses pensées ont la valeur d’actes de probité, de tolérance et de compassion. La véritable tendresse d’une femme, comme la virilité d’un homme, se manifeste par une sorte de conquête continuelle. Les dames de Sulaco adoraient madame Gould.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Nostromo

[ femme-par-homme ] [ différences ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

racisme

Est-ce que je te demande d'où tu viens, moi ? Tout ce que je veux savoir, c'est si tu as toujours été aussi jolie et qu'est-ce qu'il faut faire pour que tu arrêtes de parler ta langue de machine à savoir, ta langue sèche de rapporteuse syndiquée, et que tu parles enfin ta langue d'intérieur, celle qui va avec le sourire, celle des formes lisibles sous la robe tout à l'heure quand je t'ai vue de dos, celle qui n'a rien à voir avec ta langue de métier, ta carrière, ton gagne-pain. Je ne suis pas où tu me cherches. Si tu veux que l'on se comprenne, parle-moi ta langue de haute mer, ta langue de jeunesse, car au fond tu n'es guère plus âgée que moi, malgré ta carte de presse et tes frais de voyage.

Auteur: Trouillot Lyonel

Info: Bicentenaire, Lucien l'étudiant haïtien, son monologue intérieur face à la journaliste étrangère

[ femme-par-homme ]

 

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mémoire

J'étais tombé amoureux d'elle, de sa peau de pêche bronzée toute l'année, de sa silhouette à vous réveiller un mort, de sa longue et rousse chevelure, de ses sourcils et de ses yeux très noirs à Lima, un soir que je chantais dans une fête à l'université catholique où elle était "Miss Faculté", ou quelque chose comme ça, et moi une sorte de Nat King Cole en espagnol, et à force de viens plus près de moi, plus près, plus près encore, je finis par tant la rapprocher de moi que je n'ai pas encore réussi à l'écarter complètement, bien que plus de mille ans, bien plus encore aient passé depuis ce temps-là, ce qui fait que je crois pouvoir répondre à l'auteur de ce boléro que oui, il semble bien que l'amour existe dans l'éternité.

Auteur: Bryce-Echenique Alfredo

Info: L'Amygdalite de Tarzan

[ souvenir ] [ nostalgie ] [ femme-par-homme ]

 

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durée

— Annette… écoute moi. Je voudrais te dire quelque chose. À bien y réfléchir nous avons tous les deux une histoire pas si courte, très longue même à cause d’un court moment très plein. Le temps se mesure avec un mètre élastique. Je n’ai pas arrêté d’y penser, depuis…
— Stop !
— Quoi ?
— Ne touche pas à ce qui s’est passé hier, que de toute façon nous avons oublié, trahi, depuis lors, en continuant à vivre, en rajoutant des événements qui n’ont aucun rapport. Qu’est-ce que tu te mets à parler de ça ? Parler de ça ne sert à rien. C’est de quoi on ne peut justement pas parler. Ce n’est pas ton capital. Hier ne t’appartient pas en propre. D’ailleurs tu ne dis rien quand tu parles. Il vaut mieux te taire clairement. C’est plus sûr.
— Annette…
— Et n’utilise pas mon nom comme une plainte sans mon autorisation !

Auteur: Jouet Jacques

Info: Anette et l'Etna

[ femme-par-homme ] [ autonomie ] [ lendemain ] [ dialogue ] [ couple ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin