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psychanalyse

Vous ne devez jamais oublier que l'Inde est un pays très particulier. L'homme primitif a vécu là-bas depuis des temps immémoriaux et s'est développé dans une parfaite continuité. Nous n'avons pas évolué, nous, dans la continuité. Au contraire, nous avons été coupés de nos racines. En outre, les indiens forment une race très différente. Ils sont aryens, certes, mais ils ont aussi subi l'influence des aborigènes dravidiens. C'est pourquoi l'on trouve quelques éléments chtoniens* très anciens dans le yoga tantrique. Aussi devons-nous admettre que cette philosophie yogique particulière est étrangère à notre sang même, et toute chose dont nous ferons ici l'expérience apparaîtra sous un jour entièrement différent. Nous ne devons jamais prendre ces éléments au pied de la lettre. Ce serait là une terrible erreur, car il s'agit pour nous de processus artificiels.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Psychologie du yoga de la Kundalini. *relatif aux divinités infernales ou telluriques, souterraines.

[ Asie ] [ civilisationnelle ]

 

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harangue

"Nous ne savons pas quelles sont nos chances de survie, nous nous battons donc comme si elles étaient nulles. Nous ne savons pas à quoi nous sommes confrontés, nous nous battons alors comme si c'était contre les noires divinités. Personne ne se souviendra de nous et nous ne serons jamais enterrés sur Titan, c'est pourquoi nous allons construire notre propre mémorial ici. Le Chapter pourrait nous perdre et l'Imperium ne jamais savoir que nous existons, mais l'Ennemi - l'Ennemi sera lui au courant. L'ennemi se souviendra. Nous lui ferons si mal qu'il ne nous oubliera pas tant que les étoiles brillent et avant que l'Empereur vainque à la fin des temps. Lorsque le Chaos sera à l'agonie sa dernière pensée sera pour nous. Ceci est notre mémorial - gravé au coeur du Chaos. Nous ne pouvons pas perdre, Chevaliers grisonnants. Nous avons déjà gagné." Justicar Alaric

Auteur: Counter Ben

Info: Chevaliers Gris

[ combat ] [ guerre ]

 

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capitalisme

Je parle de décadence, dit-il, jusqu'à quel point une société peut-elle être décadente ? Voyons les choses sous cet angle. Ce pays est probablement la capitale mondiale de la psychiatrie et de la psychanalyse. Le vieux Freud lui-même n'aurait jamais rêvé d'un groupe de disciples plus dévoués que la population des États-Unis - n'est-ce pas ? C'est la nouvelle religion, c'est le sucre d'orge intellectuel et spirituel de tout le monde. Et pourtant regarde ce qui se passe quand un homme devient vraiment dingue. On appelle les gendarmes, on le met vite hors de vue, on l'emmène et on l'enferme avant qu'il ne réveille les voisins. Pour l'amour de Dieu, dès qu'il ya confrontation on est encore au Moyen Âge. C'est comme si tout le monde avait passé un accord tacite pour vivre dans un état d'auto-illusion totale. Au diable la réalité ! Ayons tout un tas de jolies petites routes sinueuses et de jolies petites maisons peintes en blanc, rose et bleu bébé ; soyons tous de bons consommateurs, très solidaires, et élevons nos enfants dans un bain de sentimentalité - et si la vieille réalité surgit un jour et dit "Booouuuu", nous nous activerons tous un peu plus et ferons comme si rien ne s'était passé.

Auteur: Yates Richard

Info: Revolutionary Road

[ sur son erre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

xénophobie

L'étranger est-il, ainsi que le prétendent certains, un rêveur tiraillé entre le regret de son pays d'origine et l'avidité de découvrir de nouvelles contrées, entre la nécessité de ne faire partie d'aucune communauté et le désir de vivre en symbiose avec la tribu à laquelle il s'est incorporé ? Ou est-il, comme l'écrit Baudelaire, cet homme énigmatique qui n'a ni père, ni mère, ni sœur, ni frère, ni amis, qui ignore sous quelle latitude est situé sa patrie, qui hait l'or et n'aime que les nuages, "les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages" ? Représente-t-il un danger, car il vient de ces rivages que nous ne connaissons pas et apporte avec lui son lot de misères ? Nous nous disons que nous en avons assez des nôtres et nous voyons d'un mauvais œil l'irruption de celui-là que nous ne comprenons pas et ne ferons jamais l'effort de comprendre. Il ne peut être notre alter ego, il peut au contraire être notre cauchemar, tant nous le tenons pour un envahisseur. Nous sommes fiers de nos œillères, parce que sans elles nous ne serions plus ni qui nous sommes, parce que nous nous définissions en nous opposant à ce quidam qui ne nous ressemble pas : nous ne voulons pas nous projeter sur lui, nous ne voulons pas de cette "autrement" qu'il nous propose.

Auteur: Lê Linda

Info: Par Ailleurs, (Exils), p 24

[ question ] [ interrogation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

canevas

IL y a fort longtemps tous les hommes étaient des dieux.
Mais ils abusèrent tant de leur divinité que Brahma décida de leur ôter le pouvoir divin et de le cacher à un endroit où il leur serait impossible de le retrouver. Le grand problème fut donc de lui trouver une cachette.
Les dieux furent convoqués à un conseil pour résoudre ce problème, ils proposèrent : "Enterrons la divinité de l'homme dans la terre."
Mais Brahma répondit: "Non, cela ne suffit pas, car l'homme creusera et la trouvera."
Alors ils suggérèrent : "Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des océans."
Mais Brahma répondit à nouveau: "Non, car tôt ou tard, l'homme explorera les profondeurs de tous les océans, et il est certain qu'un jour, il la trouvera et la remontera à la surface."
Déconcertés, les dieux proposèrent: "Il ne reste plus que le ciel, oui, cachons la divinité de l'homme sur la Lune."
Mais, Brahma répondit encore: "Non, un jour, l'homme parcourra le ciel, ira sur la Lune et la trouvera."
Les dieux conclurent: "Nous ne savons pas où la cacher car il ne semble pas exister sur terre ou dans la mer d'endroit que l'homme ne puisse atteindre un jour."
Alors Brahma dit: "Voici ce que nous ferons de la divinité de l'homme: nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c'est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher."
Ainsi, depuis ce temps-là, l'homme a fait le tour de la terre, il a exploré, escaladé, plongé et creusé, exploré la lune et le ciel à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui.

Auteur: Internet

Info: vieille légende hindoue

[ être humain ] [ religion ] [ esprit ]

 

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possessivité maternelle

Un soir enfin le baron parla du collège ; et Jeanne aussitôt se mit à sangloter. Tante Lison effarée se tenait dans un coin sombre.

La mère répondait : "Qu’a-t-il besoin de tant savoir ? Nous en ferons un homme des champs, un gentilhomme campagnard. Il cultivera des terres comme font beaucoup de nobles. Il vivra et vieillira heureux dans cette maison où nous aurons vécu avant lui, où nous mourrons. Que peut-on demander de plus ?"

Mais le baron hochait la tête. "Que répondras-tu s’il vient te dire, lorsqu’il aura vingt-cinq ans : Je ne suis rien, je ne sais rien par ta faute, par la faute de ton égoïsme maternel. Je me sens incapable de travailler, de devenir quelqu’un, et pourtant je n’étais pas fait pour la vie obscure, humble, et triste à mourir, à laquelle ta tendresse imprévoyante m’a condamné."

Elle pleurait toujours, implorant son fils. "Dis, Poulet, tu ne me reprocheras jamais de t’avoir trop aimé, n’est-ce pas ?"

Et le grand enfant, surpris, promettait : "Non, maman."

— Tu me le jures ?

— Oui, maman.

— Tu veux rester ici, n’est-ce pas ?

— Oui, maman.

Alors le baron parla ferme et haut : "Jeanne, tu n’as pas le droit de disposer de cette vie. Ce que tu fais là est lâche et presque criminel ; tu sacrifies ton enfant à ton bonheur particulier."

Elle cacha sa figure dans ses mains, poussant des sanglots précipités, et elle balbutiait dans ses larmes : "J’ai été si malheureuse… si malheureuse ! Maintenant que je suis tranquille avec lui, on me l’enlève… Qu’est-ce que je deviendrai… toute seule… à présent ?… "

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, pages 253-254

[ séparation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

recherche scientifique

Supposons qu'un physicien imaginaire, élève de Niels Bohr, se voit présenter une expérience dans laquelle une particule de virus pénètre dans une cellule bactérienne et, 20 minutes plus tard, la cellule bactérienne est lysée et 100 particules de virus sont libérées.  Il dira : "Comment se fait-il qu'une particule ait pu pénétrer dans une cellule bactérienne ? "Comment se fait-il qu'une particule soit devenue 100 particules du même type en 20 minutes ? C'est très intéressant. Voyons comment cela se passe ! Comment la particule pénètre-t-elle dans la bactérie ? Comment se multiplie-t-elle ? Se multiplie-t-elle comme une bactérie, en se développant et en se divisant, ou se multiplie-t-elle par un mécanisme totalement différent ? Doit-elle se trouver à l'intérieur de la bactérie pour se multiplier, ou peut-on détruire la bactérie et faire en sorte que la multiplication se poursuive comme avant ? Cette multiplication est-elle une astuce de la chimie organique que les chimistes organiciens n'ont pas encore découverte ? Nous allons le découvrir. Il s'agit d'un phénomène si simple que les réponses ne peuvent être difficiles à trouver. Dans quelques mois, nous le saurons. Il suffit d'étudier comment les conditions influencent la multiplication. Nous ferons quelques expériences à différentes températures, dans différents milieux, avec différents virus, et nous saurons. Peut-être devrons-nous pénétrer dans les bactéries à des stades intermédiaires entre l'infection et la lyse. Quoi qu'il en soit, les expériences ne prennent que quelques heures chacune, de sorte que le problème ne sera pas long à résoudre".

Huit ans plus tard, il n'a pas réussi à résoudre le problème qu'il s'était fixé. Mais il pourra vous dire "Eh bien, j'ai fait une petite erreur.  Ce n'était pas faisable en quelques mois. Peut-être qeu ça va prendre quelques décennies, et peut-être faudra-t-il l'aide de quelques dizaines d'autres personnes. Mais voyez un peu ce que j'ai trouvé, peut-être aurez-vous envie de vous joindre à moi."

Auteur: Delbrück Max Ludwig Henning

Info: In "Experiments with Bacterial Viruses (Bacteriophages)", Harvey Lecture (1946), 41, 161-162. Cité dans Robert Olby, The Path of the Double Helix : The Discovery of DNA (1974, 1994), 237.

[ point d'entrée ] [ complexité ] [ détail ] [ intriguant phénomène ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

niveaux de manifestation de l'être

Nous ferons remarquer ensuite que qui dit "secte" dit nécessairement, par l’étymologie même du mot, scission ou division ; et, effectivement, les "sectes" sont bien des divisions engendrées, au sein d’une religion, par des divergences plus ou moins profondes entre ses membres. Par conséquent, les "sectes" sont forcément multiplicité, et leur existence implique un éloignement du principe, dont l’ésotérisme est au contraire, par sa nature même, plus proche que la religion et plus généralement l’exotérisme, même exempts de toute déviation. C’est en effet par l’ésotérisme que s’unifient toutes les doctrines traditionnelles, au-delà des différences, d’ailleurs nécessaires dans leur ordre propre, de leurs formes extérieures ; et, à ce point de vue, non seulement les organisations initiatiques ne sont point des "sectes", mais elles en sont même exactement le contraire.

En outre, les "sectes", schismes ou hérésies, apparaissent toujours comme dérivées d’une religion donnée, dans laquelle elles ont pris naissance, et dont elles sont pour ainsi dire comme des branches irrégulières. Au contraire, l’ésotérisme ne peut aucunement être dérivé de la religion ; là même où il la prend pour support, en tant que moyen d’expression et de réalisation, il ne fait pas autre chose que de la relier effectivement à son principe, et il représente en réalité, par rapport à elle, la Tradition antérieure à toutes les formes extérieures particulières, religieuses ou autres. L’intérieur ne peut être produit par l’extérieur, non plus que le centre par la circonférence, ni le supérieur par l’inférieur, non plus que l’esprit par le corps ; les influences qui président aux organisations traditionnelles vont toujours en descendant et ne remontent jamais, pas plus qu’un fleuve ne remonte vers sa source. Prétendre que l’initiation pourrait être issue de la religion, et à plus forte raison d’une "secte", c’est renverser tous les rapports normaux qui résultent de la nature même des choses ; et l’ésotérisme est véritablement, par rapport à l’exotérisme religieux, ce qu’est l’esprit par rapport au corps, si bien que, lorsqu’une religion a perdu tout point de contact avec l’ésotérisme, il n’y reste plus que "lettre morte" et formalisme incompris, car ce qui la vivifiait, c’était la communication effective avec le centre spirituel du monde, et celle-ci ne peut être établie et maintenue consciemment que par l’ésotérisme et par la présence d’une organisation initiatique véritable et régulière.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 75

[ logique d'émanation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

neurochirurgie

Quant à cette opération, il s’agit, comme vous le savez certainement, de chirurgie éveillée. Cela signifie que vous serez d’abord endormi pour que nous puissions ouvrir le crâne et librement accéder à la surface du cerveau sur laquelle il nous faut intervenir. Soit, chez vous, la partie gauche immédiatement au-dessus de l’oreille et approximativement jusqu’au milieu de la partie supérieure de la tête… Cela prendra environ deux heures. Puis nous vous réveillerons. Vous ne sentirez aucune douleur mais serez allongé sur votre côté droit et attaché de tous côtés, de manière à être totalement immobilisé. Vous serez légèrement penché vers le bas afin que la gravitation pousse naturellement votre cerveau sur la surface supérieure droite de votre crâne. Ceci nous donnera moins de pression et un peu plus d’espace au lieu exact de l’intervention. Seule votre main droite pourra bouger et par moments nous vous demanderons de le faire pour nous assurer que nous ne provoquons pas une éventuelle paralysie.

Par ailleurs, vous aurez devant les yeux un ordinateur dont l’écran vous présentera divers exercices de lecture et de calcul. Exercices qu’il vous faudra faire à haute voix. Il s’agira pour nous, pendant cette période initiale, d’identifier le plus précisément possible où se trouvent, dans votre cerveau, les liens dont dépendent le langage et les mathématiques. Vous savez évidemment que la neurologie situe depuis longtemps, chez des droitiers comme vous, ces capacités dans l’hémisphère gauche, à des endroits spécifiques. Toutefois quelques sujets fonctionnent, si l’on veut, comme à l’envers. Chez eux l’hémisphère droit joue la fonction de l’hémisphère gauche et réciproquement. C’est ce que l’on appelle "les gauchers". Il arrive aussi qu’un accident ou une tumeur d’évolution lente, comme la vôtre, permette aux fonctions cérébrales d’émigrer – il n’y a pas d’autre terme – d’un hémisphère à l’autre. C’est rare, mais cela arrive. Ce n’est pas votre cas. […] Donc, chez vous, c’est bien à gauche que se trouvent ces fonctions. Mais nous savons, depuis maintenant plusieurs années, que la localisation de ces régions cérébrales varie très légèrement d’individu à individu. Afin de tenter d’éviter tout dommage chirurgical, nous sommes donc obligés de commencer par dresser une carte spécifique de votre cerveau. En vous faisant faire ces exercices, qui sont élémentaires, nous ferons passer par endroit un très léger courant électrique. Rassurez-vous, vous ne sentirez rien, mais l’intérêt de ce courant est que lorsqu’il passera exactement à l’endroit où votre cerveau sera en train de travailler pour lire ou calculer, il cessera alors, lui, de fonctionner, et vous de parler. De cette espèce de paralysie d’un instant, vous ne vous rendrez très probablement même pas compte, mais nous si. Nous aurons alors trouvé les lieux qui, chez vous, concernent le langage et le calcul.

Auteur: Declerck Patrick

Info: Dans "Crâne", pages 53 à 55

[ technique ] [ aires cérébrales ] [ opération chirurgicale ]

 

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déclaration d'amour

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et nous ferons un couple adorable de vieux.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
Sur le banc familier, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer;
Nous aurons une joie attendrie et très douce,
La phrase finissant souvent par un baiser.
Combien de fois jadis j'ai pu dire : "Je t'aime!"
Alors, avec grand soin, nous le recompterons.
Nous nous ressouviendrons de mille choses, même
De petits riens exquis dont nous radoterons.
Un rayon descendra, d'une caresse douce,
Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser,
Quand, sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.
Et, comme chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain
Qu'importeront alors les rides du visage,
Si les mêmes rosiers parfument le chemin?
Songe à tous les printemps qui dans nos coeurs s'entassent.
Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens.
Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens;
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main,
Car, vois-tu, chaque jour je t'aime davantage
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain!
En ce cher amour qui passe comme un rêve
Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur,
Retenir, s'il se peut, l'impression trop brève,
Pour le ressavourer plus tard avec lenteur.
J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare
Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours.
Je serais riche alors d'une richesse rare,
J'aurais gardé tout l'or de mes jeunes amours,
Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève
Ma mémoire parfois me rendra la douceur;
Car de ce cher amour qui passe comme un rêve
J'aurais tout conservé dans le fond de mon coeur.
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et tu me parleras d'amour en chevrotant.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec des yeux remplis des pleurs de nos vingt ans...
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs!

Auteur: Gérard Rosemonde

Info: Le dernier rendez-vous

[ poème ]

 

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