Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 130
Temps de recherche: 0.0488s

foi

Je ne peux te prier puisque tu n’existes pas. Une bagatelle. Je contiens à la fois l’existence et son contraire. Tu t’annules toi-même. Tu absous trop de meurtres commis en ton nom. Je n’absous rien. Je suis au-dessus de ces choses. Mon nom n’est pas mon être. Quand les hommes usent de mon nom, cela signifie qu’ils ne me connaissent pas. Que dois-je faire ? Ce que tu es forcé de faire. Et si je refuse de croire en toi ? Mon existence ne dépend pas de ta croyance. Donc tu es détaché des hommes. Que signifie alors l’amour de Dieu ? L’acceptation passionnée de moi-même comme mon plus haut accomplissement, tel qu’il se manifeste à des sensibilités nées ou à naître dans cet univers tenu pour mon vêtement palpable. Les hommes sont un brin de ce vêtement. Pourquoi es-tu descendu sur terre en tant qu’homme ? Je fais ce que je veux. Les hommes doivent apprendre. La communauté humaine d’amour doit être l’image de la perfection de l’ordre divin. Les hommes n’ont rien appris. Est-ce que cela ne prouve pas un défaut dans la substance divine ? Quand les hommes auront accompli leur totale destruction, il en subsistera un qui, lui, aura appris. Cela suffira. Et je puis attendre. Ce n’est pas toi qui parles. Tu n’es qu’une voix parmi toutes celles qui, comme flèches de vent, soufflent par les fissures de ma cervelle. T’attendais-tu à ce qu’il en fût autrement ?

Auteur: Burgess Anthony

Info: Mort à Deptford p 64

[ provocation ] [ incarnation ] [ réfutation ] [ prosopopée ]

 
Commentaires: 7
Ajouté à la BD par Plouin

songe

Rêve. Un homme jeune (du type maigre, aigu, de certains intellectuels agiles et tranchants) me contraint à tirer à l'arc, en pleine ville, sur quelqu'un (dont je ne sais plus du tout qui c'était, ni même si je l'ai su alors, probablement aussi un homme jeune). J'examine avec effroi la pointe de la flèche, assez aiguë pour tuer. Comme, volontairement sans doute, j'ai échoué, il m'impose de réitérer l'épreuve, j'essaie d'échapper à son emprise; il faut tirer dans une sorte de galerie ou de passage souterrain où circule beaucoup de monde. Je lui fais remarquer qu'une des flèches est courbe : essayant de me dérober comme je peux. Lui, précise que si passe, au moment où je tirerai, une troupe de jeunes Israélites à vélo, cela sera sans importance, puisque ce sont, de toute manière, des Romains. Je proteste, indigné par cette vieille théorie censée légitimer l'antisémitisme, je l'insulte, notre conflit devient très violent. Je finis par crier que je ne tirerai pas, ou sur lui. J'essaie de le fuir (le lieu est alors la place Saint-François, à Lausanne). A un moment donné, il me dit, toujours extrêmement agressif et pressant : "Aime-t-elle les timbres?"; sur quoi il va en acheter. Elle, c'est ma fille. Je comprends qu'il veut la tuer en empoisonnant la colle des timbres. Je me récrie. Enfin, je romps avec lui.
Cet homme était, littéralement, le diable. L'atmosphère du rêve était de violence, de méchanceté extrême, de conflit brutal.

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: Autres journées Journal, sept 1981

[ peur ]

 

Commentaires: 0

cunnilingus

J’ai mangé ta chatte comme une pêche,

J’ai avalé le noyau

Le duvet,

Calé entre tes jambes

J’ai sucé mâchouillé léché

Avalé tout ton être,

Ai senti tout ton corps se tendre et tressaillir comme un

Fusil-mitrailleur

J’ai fait de ma langue une flèche

Et le jus a coulé

Et j’ai avalé

Pris de folie

Suçant l’intégralité de tes entrailles –

Ton con tout entier dans ma couche aspiré

J’ai mordu

J’ai mordu

Et avalé

Et toi aussi

Tu as cédé à la folie

Alors je me suis retiré pour recouvrir

De baisers ton nombril

Avant de glisser entre les fleurs blanches de tes jambes



J’ai embrassé croqué

Mordillé,

Encore une fois

Tout du long

Ces merveilleux poils pubiens

Qui m’attiraient m’attiraient toujours plus

J’ai résisté tant que possible

Et puis j’ai bondi sur la chose

Suçant et lapant,

Des poils dans mon âme

Un con dans mon âme

Ton être entier dans mon âme

Dans un lit miraculeux

Avec dehors des cris d’enfants

S’amusant sur leurs vélos

A roulettes aux environs de

5 heures de l’après-midi

Tous les poèmes d’amour étaient écrits :

Ma langue est entrée dans ta chatte et dans ton âme

Le couvre-lit bleu était là

Sans oublier les enfants dans l’allée

Et ça chantait et ça chantait et ça chantait et

Ça chantait.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, "chanson d'amour"

[ faim ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

citation s'appliquant à ce logiciel

Imaginons un dispositif futur pour l'usage individuel, une sorte de dossier-bibliothèque privé et mécanisé. Inventons lui un nom au hasard, le "memex". Ce serait un dispositif par lequel un individu stockerait tous ses livres, enregistrements et informations et qui serait mécanisé de sorte qu'il puisse être consulté avec grande vitesse et flexibilité.

Ce serait une extension de sa mémoire intime. Le propriétaire du memex pourrait être, disons, intéressé par l'origine et les propriétés de l'arc et de la flèche. Spécifiquement il étudierait pourquoi l'arc turc court fut apparemment supérieur au long arc anglais lors d'escarmouches durant les croisades.

Il aurait donc des dizaines de livres et d'articles pertinents pour son memex. D'abord il consulterait une encyclopédie, trouverait un article intéressant, mais imprécis... Ensuite, dans une autre chronique, il dégotterait un autre texte pertinent qu'il joindrait au précédent. Ainsi commencerait-il à construire une chaine de beaucoup de textes et autres commentaires. De temps à autre il y ajouterait une remarque de son cru, l'insérant dans la chaîne principale ou la joignant par un lien latéral à un texte particulier.

Quand il deviendrait évident que les propriétés élastiques des matériaux utilisés ont beaucoup à faire avec l'efficacité des arcs, il créerait alors une arborescence latérale qui prendrait en compte certains ouvrages sur l'élasticité et les tables de constantes physiques inhérentes. Il pourrait aussi y insérer un texte d'analyse de son cru. Ainsi se construirait une sorte de parcours de son exploration mentale dans le labyrinthe des textes et autres matériaux disponibles concernant l'évolution des arcs. Et surtout, le parcours de cette promenade cérébrale, ne s'effacerait pas.

Auteur: Bush Vannevar

Info: The Atlantic Monthly, As We May Think, July 1945

[ réflexion ] [ outil ] [ informatique ] [ FLP personnalisé ]

 

Commentaires: 0

mégapole

[...] ... On ne voit, du fleuve qui borde la ville au nord, qu'un prodigieux panorama. On ne peut le contempler qu'avec une espèce d'appréhension, mais on a parfois le souffle coupé par la majesté du spectacle. Les silhouettes claires des immeubles s'élancent à l'assaut du ciel, dévorant l'azur : des surfaces planes, d'autres longues, des rectangles grossiers et des flèches acérées, des minarets et des pics, toutes les formes géométriques imaginables se profilent contre le lavis bleu et blanc du ciel.

La nuit, en descendant le long de River Highway, la voie sur berge, des myriades de soleils vous éblouissent, une espèce de voie lactée qui s'étend de la ville vers le sud, et s'empare de la cité dans une brillante démonstration de magie électrique. Tout autour de la ville, les réverbères des boulevards extérieurs scintillent, proches ou lointains, et viennent se refléter dans les eaux sombres du fleuve. Les fenêtres des immeubles grimpent de plus en plus haut vers les étoiles, en lumineux rectangles, et vont se fondre dans le halo vert, jaune et orange qui embrase le ciel. Les feux verts et les feux rouges ont l'air de vous faire de l'oeil, et, le long du Stem, tout cet étalage incandescent se mélange en une aveuglante orgie de couleurs.

La ville s'offre comme un écrin éblouissant de bijoux précieux, stratifiés en couches lumineuses d'une vibrante intensité.

Les immeubles forment le décor.

Face au fleuve, ils brillent de tous leurs feux artificiels. On les contemple, fasciné, en retenant sa respiration.

Derrière les immeubles, derrière les lumières, il y a les rues.

Dans les rues, il y a des ordures. ... [...]

Auteur: McBain Ed

Info: Du balai ! Se passe dans la ville d'Isola, cité fictive semblable à New York

[ buildings ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

animal domestique

Journée particulière. Je pars avec mon chien dans la forêt comme de coutume. Soudain il file comme une flèche à l'intérieur d'un sous-bois de résineux très sombre. Après quelques secondes j'entends des feulements impressionnants. Inquiet (Merlin a parfois des problèmes de bagarre avec d'autres chiens - nous somme en Suisse) je fonce en courant dans le sous-bois. Je suis en pantoufles de gym, il fait moins 2 et il y a 20 cm de neige. J'arrive au sommet d'une forte pente et je vois la tête d'un chevreuil qui se débat dans le petit cours d'eau au fond du ravin, le chien n'est pas visible, caché par le dévers. Je hurle. Merlin surgit et remonte aussitôt vers moi, la tête dans les épaules, genre " j'ai encore fait une connerie."
Je le ramène à la maison pour l'y laisser, mets des chaussures adaptées et repars le long du ruisseau dans le creux très accidenté de la gorge pour découvrir le chevreuil, un jeune adulte magnifique, allongé dans 20 cm d'eau. Mort. Je le prends sur mes épaules et le remonte péniblement à la maison.
5 heures plus tard, grâce à Christian, il ne reste rien. Si ce n'est 7 ou 8 kilos de viande finement découpée dans le congélateur.
C'est en désossant la bête que nous avons pu constater qu'elle a les deux hanches cassées, probablement suite à sa chute dans le ruisseau dans la poursuite-bagarre. J'imagine mal Merlin capable de faire ça tout seul.
J'ai ensuite jeté le reste des abats en pleine nature, dans un endroit reculé, au contraire des indications de Christian qui m'avait conseillé de creuser un trou et d'enterrer le tout.

Auteur: Mg

Info: 28 fév. 2013

[ chasse ] [ boucherie ]

 

Commentaires: 0

papa

Mon fils, quel magnifique mystère que mon fils, si attentif à mes moindres faits et gestes, si prompt à s'enflammer pour ma moindre action un peu spectaculaire mais, à l'instar de ses soeurs, tellement plus secret, caché, abritant, je crois, une spatialité intérieure plus ample, plus sérieuse, plus libre, déjà conscient par instinct de son avenir de combattant destiné - je n'ose écrire franchement, condamné - à séduire, exister. Faire sa place. Ses soeurs, petites boules d'amour chatoyantes, déjà tellement dans leur espace propre de petites dames, confiantes dans l'amour du monde, dans la transmission de la vie, prêtes à se livrer pour leur descendance... appliquées... inquiètes dans leurs certitudes, préparant depuis la nuit des temps le nid à venir... l'oeil aux aguets dans l'attente du prince charmeur car, quand à leur naïveté je suis d'un optimisme convaincu, elles devineront beaucoup et se tromperont rarement.
Elles défensives, lui au contraire, balançant franchement ses petits bras contre la réalité tangible, mettant en place ses capacités de mesure. Comme l'a si bien écrit Gibran, nous ne sommes que les arcs qui projettent les enfants, avec pour simple mission d'envoyer ces flèches d'un relâchement assuré et attentif de la main. Une main inquiète, tu le sais, qui a l'expérience de ces cibles mouvantes aux carreaux indécis, traits fragilisés par une impulsion trop ceci ou trop cela dans un parcours ou entrent en compte de redoutables charmes.
Mon fils, mes filles, quelques-unes parmi je ne sais combien de centaines d'autres millions de graines jetées aux vents. Brises, tourbillons, ouragans, souffles que l'on espère magnanimes mais dispensateurs de sursauts, rafales, tornades, cyclones pédagogiques habilement distribués par le destin. Avec une préférence pour le Zéphyr.

Auteur: Mg

Info: 2002

[ pensée-d'homme ]

 

Commentaires: 0

interactions

A Chloé, grande ville, les gens qui circulent dans les rues sont tous des inconnus. À chaque rencontre, ils imaginent mille choses les uns sur les autres ; des rencontres qui pourraient avoir lieu entre eux, des conversations, des surprises, des caresses, des morsures. Mais personne ne salue personne ; les yeux se bloquent une seconde, puis s'éloignent, cherchent d'autres yeux, ne s'arrêtent jamais. Une jeune fille s'avance, qui fait tournoyer une ombrelle sur son épaule, faisant aussi légèrement tournoyer ses hanches arrondies. Une femme en noir déboule, affichant son âge, yeux agités sous son voile, lèvres tremblantes. Un géant tatoué arrive ; un jeune homme aux cheveux blancs ; une femme naine ; deux filles, des jumelles, habillées de corail. Quelque chose court entre eux, échanges de regards comme des lignes qui relient une figure à une autre et dessinent des flèches, des étoiles, des triangles, jusqu'à ce que toutes les combinaisons soient épuisées en un instant, alors que d'autres personnages entrent en scène : un aveugle avec un guépard en laisse, une courtisane avec un éventail à plumes d'autruche, un éphèbe, une grosse femme. Et ainsi, lorsque quelques personnes se trouvent par hasard réunies, s'abritant de la pluie sous une arcade, ou se pressent sous un auvent de bazar, ou arrêtées pour écouter des musiciens, des rencontres, séductions, copulations, des orgies se consomment entre elles sans qu'un mot soit échangé, sans qu'un doigt ne touche quoi que ce soit, presque sans qu'un œil soit levé.

Une vibration voluptueuse agite constamment Chloé, la plus chaste des villes. Si les hommes et les femmes commençaient à vivre leurs rêves éphémères, chaque fantôme deviendrait une personne avec laquelle débuter une histoire de poursuites, de faux-semblants, de malentendus, de heurts, d'oppressions, et le carrousel des fantasmes s'arrêterait.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ foule ] [ mégapole ] [ rapports humains ] [ fugacité ] [ potentialités ] [ anonymat ] [ cité imaginaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

aqua simplex

Pour bien dégager cette "participation" qui est l’essence même de la pensée des eaux, du psychisme hydrant, nous aurons donc besoin de nous appesantir sur des exemples trop rares. Mais si nous pouvons convaincre notre lecteur qu’il y a, sous les images superficielles de l’eau, une série d’images de plus en plus profondes, de plus en plus tenaces, il ne tardera pas à éprouver, dans ses propres contemplations, une sympathie pour cet approfondissement ; il sentira s’ouvrir, sous l’imagination des formes, l’imagination des substances. Il reconnaîtra dans l’eau, dans la substance de l’eau, un type d’intimité, intimité bien différente de celles que suggèrent les "profondeurs" du feu ou de la pierre. Il devra reconnaître que l’imagination matérielle de l’eau est un type particulier d’imagination. Fort de cette connaissance d’une profondeur dans un élément matériel, le lecteur comprendra enfin que l’eau est aussi un type de destin, non plus seulement le vain destin des images fuyantes, le vain destin d’un rêve qui ne s’achève pas, mais un destin essentiel qui métamorphose sans cesse la substance de l’être. Dès lors, le lecteur comprendra plus sympathiquement, plus douloureusement un des caractères de l’héraclitéisme. Il verra que le mobilisme héraclitéen est une philosophie concrète, une philosophie totale. On ne se baigne pas deux fois dans un même fleuve, parce que, déjà, dans sa profondeur, l’être humain a le destin de l’eau qui coule. L’eau est vraiment l’élément transitoire. Il est la métamorphose ontologique essentielle entre le feu et la terre. L’être voué à l’eau est un être en vertige. Il meurt à chaque minute, sans cesse quelque chose de sa substance s’écroule. La mort quotidienne n’est pas la mort exubérante du feu qui perce le ciel de ses flèches ; la mort quotidienne est la mort de l’eau. L’eau coule toujours, l’eau tombe toujours, elle finit toujours en sa mort horizontale. Dans d’innombrables exemples nous verrons que pour l’imagination matérialisante la mort de l’eau est plus songeuse que la mort de la terre : la peine de l’eau est infinie.

Auteur: Bachelard Gaston

Info: L’eau et les rêves. Essai sur l’imagination de la matière. IV

[ H₂O ] [ éternel provisoire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

humanisme

Pierre Clastres appartenait à la génération formée par l'anthropologue suisse Alfred Métraux. Clastres, spécialiste des Indiens Guarani et Guayaki du Paraguay, dont il étudiait notamment l'institution politique de la chefferie, menait une enquête de terrain auprès des Indiens Chulupi qui vivent dans le Chaco paraguayen. Au cours de leurs conversations, les Indiens lui rapportèrent un événement arrivé une trentaine d'années auparavant le long du fleuve Pilcomayo qui marque la frontière avec l'Argentine. Un soir, alors que les soldats argentins campaient de l'autre côté du fleuve, l'un d'entre eux le traversa à la nage et s'approcha d'eux. Les Indiens étaient très méfiants car les Argentins les avaient souvent attaqués. Mais le soldat était venu, au péril de sa vie, les prévenir que le lendemain à l'aube les autres allaient passer le fleuve pour massacrer toute la tribu. Par prudence les Indiens quittèrent le campement et le lendemain, en effet, les guetteurs restés à l'arrière virent débarquer les troupes. "Le soldat ne nous avait pas menti, dirent-ils à Pierre Clastres, il nous a sauvé. On ne l'a jamais revu"... Ce soldat était Alfred Métraux, qui menait une enquête sur les Indiens Mataco et Toba dans le Chaco argentin. Il campait à proximité des Argentins et avait entendu leurs propos. Il portait des vêtements assez semblables aux leurs, ainsi les Chulupi l'avaient pris pour un homme de troupe. Sans craindre les piranhas qui pullulaient dans le fleuve ni les flèches des Indiens de l'autre rive, il avait jugé de son devoir de les avertir. Beaucoup plus tard, quelques semaines avant sa mort, Alfred Métraux avait raconté ça à Pierre Clastres qui s'en est souvenu lorsque les Chulupi lui ont rapporté l'événement. Alfred Métraux se suicida un 11 avril et son corps ne fut retrouvé que le 20. Il succomba à l'absorption de barbituriques et enregistra sur un carnet les étapes de son intoxication. Dans sa lettre d'adieu il protestait vivement contre l'indifférence de la société envers les personnes âgées, d'une cruauté sans équivalent dans les sociétés qu'il avait étudiées sur la planète. Idée qu'il présenta comme raison de son geste.

Auteur: Internet

Info:

[ anecdote ] [ insolite ] [ dernières paroles ] [ héroïsme ]

 

Commentaires: 0