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croissance de la pensée

C¹est une chose bien étrange que les pensées.

Elles ne sont souvent rien de plus que des accidents qui disparaissent sans laisser de traces, elles ont leurs temps morts et leurs saisons florissantes.

On peut faire une découverte géniale et la voir néanmoins se faner lentement dans vos mains, telle une fleur.

La forme en demeure, mais elle n'a plus ni couleur, ni parfum.

C¹est-à-dire que l¹on a beau s'en souvenir mot pour mot, que sa valeur logique peut bien être intacte, elle ne rôde plus qu¹à la surface de notre être, au hasard, et sans nous enrichir.

Jusqu¹à ce que revienne soudain - quelques années plus tard peut-être - un moment où nous prenons conscience que dans l¹intervalle, même si notre logique a paru en tenir compte, nous avons complètement négligé sa présence.

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "Les désarrois de l¹élève Törless"

[ contingence ] [ appartenance ] [ comprendre ] [ synchronicité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psycho-sociologie politique

Les libéraux aiment à voir dans le populisme un réflexe ancien et atavique — un rejet xénophobe de "l'autre", une réaction viscérale contre la raison libérale, la nostalgie d'une unité et d'une simplicité perdues. Il a pourtant aussi quelque chose de très moderne : depuis l'implosion du socialisme, le populisme est le levier politique employé par les oubliés de la réussite pour réfréner, voire ramener sur terre, ceux qui réussissent dans ces sociétés dans l'ensemble extraordinairement prospères et florissantes.

Il est souvent envisagé aussi comme un phénomène essentiellement économique : une réaction contre les pertes d'emplois et la concurrence dues à la mondialisation, de la part de gens qui ont la sensation de ne rien y gagner. C'est parfois le cas mais, comme je l'ai déjà avancé, le populisme est un phénomène sociéto-culturel et identitaire plus que socioéconomique, c'est pourquoi tant de responsables politiques, particulièrement à gauche, ignorent comment y répondre. Et c'est sur les questions culturelles, pas économiques, que le consensus est le plus endommagé dans les démocraties libérales. […]

On pourrait même voir dans le populisme une forme d'idéalisme, un autre versant de la politique "post-matérialiste" habituellement associée plutôt au mouvement écologiste. Une quête de sens et d'identité collective dans un monde moderne profane, individualiste, dominé par l'économie.

Auteur: Goodhart David

Info: Les deux clans. Chapitre 3 : Le populisme européen et la crise de la gauche.

[ ouvriérisme ] [ démagogie ] [ nationalisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

reportage

J'aime aller chez les Roms. C'est rarement des vacances. Je ne choisis pas les communautés les plus florissantes. Je vais dans les cloaques. Ces lieux sont hallucinants de misère. Un mot me vient, il est familier, excusez-moi, c'est : barge. Des endroits barges. Je n'arrive pas en sifflotant. Je ne brandis pas mes appareils photo. Je mesure combien un type qui entre, fait clic-clac et ressort peut sembler ignoble à des gens qui n'ont rien. Je ne prends pas non plus l'air sinistre ou contrit. J'essaie d'être moi-même. Ce n'est pas facile, quand on est remué. Les gosses me font tourner en bourrique. Ils me tirent, me poussent, crient pour que je leur tire le portrait, se pendent aux courroies de mes appareils, dix fois, cent fois, jusqu'à l'exaspération. Pourtant, je leur dois souvent des moments de beauté foudroyants qui, avec un peu de chance, se retrouvent sur les photos. Comme je prends la précaution d'être bien accompagné, je suis généralement bien accueilli, par des gens qui n'ont de cesse que de m'ouvrir leur porte et de m'asseoir à leur table. Si je reviens, ce que j'essaie de faire, plusieurs fois de suite, ou à des mois de distance, je suis reconnu et l'affection franchit un pas. J'apporte les tirages des photos, parfois les clopes et le repas. Dans les sujets que j'ai visités comme photographe, souvent tragiques, j'ai toujours cherché la survivance, au fond, de ce qui rend heureux. Les petites choses. Les scènes où rien ne se passe et où, de fait, tout se passe. Les bas-côtés des évènements. Chez les Roms, ces scènes abondent. Le présent est là, brut, sans chichis, avec une intensité qu'il y a rarement ailleurs.

Auteur: Keler Alain

Info: Des nouvelles d'Alain. Ecrit avec Emmanuel Guibert

[ romanichels ] [ vivre ]

 

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