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bazar

A quelques pas, avec des gestes de démiurges, des conteurs récitent des légendes. A côté d'eux, des diseuses de bonne aventure, filles du Sud aux yeux câlins, adressent des signes aux passants. De tout cela, montent des odeurs fauves, des relents de graisse brûlée. Une rumeur faite de mille cris, de mille appels, d'insultes, de chants monotones, enfièvre l'air. A tue-tête, un crieur public annonce on ne sait quoi, que personne ne comprend. Plus loin, un homme à figure rouge, congestionné, bat des mains, secoue frénétiquement sa tête enturbannée. Sa physionomie change à chaque instant d'expression : étonnée, indignée, puis enthousiaste, grave. Il ne se lasse pas de discourir, sa harangue sonne clair par-dessus le brouhaha.
- Venez, mes amis! On vous dira la vérité sur vos maladies! On vous ordonnera des remèdes efficaces pour tout ce qui vous fait souffrir! Approchez!

Auteur: Dib Mohammed

Info: Un été africain

[ foire ] [ bonne aventure ] [ divination ] [ marché ] [ décor ]

 

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baise

elle passa sa jupe par
dessus la tête
et je découvris ses collants
quelque peu filés.

c’était la vie.
maintenant nous allions faire ce qu’il fallait
faire. j’allais faire ce qu’il fallait faire
après tout ce baratin.
c’était comme dans une soirée –
deux idiots
avaient été faits aux pattes.

sous les draps
et après que j’eus
éteint
elle portait toujours ses
collants. elle espérait une
nuit de gala.
je ne pouvais l’en blâmer. mais
je me demandais pourquoi elle était avec
moi dans ce lit ? où étaient passés les autres
types ? comment pouvais-je être
heureux ? avec quelqu’un que
les autres avaient abandonné ?

nous n’avions pas encore fait ce qu’il fallait
faire nous allions cependant le faire.

c’était comme lorsqu’on
tente de faire admettre par son percepteur
sa solvabilité. je lui enlevai ses collants. et je
décidai de ne pas lui faire
minette. même si
j’y pensai après
coup.

nous allions dormir ensemble
cette nuit-là
en tentant de nous fondre
dans le papier peint du mur.

j’ai essayé, j’ai échoué,
et je me suis absorbé dans la contemplation
de ses cheveux
principalement de ses cheveux
avec quand même
une variante
sur ses narines
porcines.

j’essaie
de nouveau.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pages 33-34

[ foireuse ] [ impuissance ] [ besogne ] [ sexe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

programmes tv

Je suis très déçu par Arte, j’espérais plus d’arrogance. Pour le moment, cette chaîne n’est qu’un tout petit ennui qui se traîne et dont il serait superflu de chercher à s’indigner. Son apparition s’annonçait comme le télé-événement le plus ringard de l’année, ce n’est qu’un épisode de plus de la dégringolade feutrée du spectacle décidément touché à mort. Par où agripper toutes ces vieilles choses lentes et grises, ces documentaires de patronage, ces soirées diapos, toute cette poudre aux yeux de fausse créativité, tout ce pénible moulin à prières et à contre-emploi, toutes ces litanies franco-protestantes où marmonne, à longueur de soirée, la bien-pensance culturelle la plus confite en dévotions ? […]

Arte, dont la vocation glaçante est de faire régner le chantage à la culture sur le réseau hertzien, n’a d’intérêt que si on se souvient encore de ce qu’elle est venue boucher et pourquoi. En fin de compte, c’est comme mémorial dénégatif que cette chaîne prend ses vraies dimensions. La disparition de la Cinq paraît déjà si lointaine que tout le monde l’a oubliée. […]

On a coulé Arte comme une chape de béton muséologique sur le télétchernobyl de l’explosion de la Cinq. Et, depuis, on voudrait bien faire croire que la première bataille perdue du spectacle n’a jamais eu lieu. Attendons les fissures.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 443-444

[ renouvellement foireux ] [ vacheries ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

souk

Pour arriver chez moi, il fallait monter des rues et des rues mauresques, tortueuses, coupées de couloirs sombres sous la forêt des porte-à-faux moisis.
Devant les boutiques inégales, on côtoyait des tas de légumes aux couleurs tendres, des mannes d’oranges éclatantes, de pâles citrons et de tomates sanglantes. On passait dans la senteur des guirlandes légères de fleurs d’oranger ou de jasmin d’Arabie lavé de rose avec, au bout, des petits bouquets de fleurs rouges.
Il y avait des cafés maures avec des pots de romarin et des poissons rouges flottant dans des bocaux ronds sous des lanternes en papier, des gargoulettes où trempaient des bottes de lentisque.
À côté, c’étaient des gargotes saures avec des salades humides et des olives luisantes, des étalages de confiseurs arabes avec des sucres d’orge et des pâtisseries poivrées, des fumeries de kif où on jouait du flageolet.
On frôlait des Mauresques en pantalons lâches et en foulards gorge-de-pigeon ou vert Nil, des Espagnoles avec des roses de papier piquées dans leurs crinières noires.
On pouvait acheter de tout, on entendait tous les langages, tous les cris de la vie méditerranéenne, bruyante, toute en dehors, mêlée aux réticences et aux chuchotements de la vie maure.
Enfin, au fond d’une impasse, par une porte branlante, on entrait dans un patio frais, plein d’une ombre séculaire.

Auteur: Eberhardt Isabelle

Info: Pages d'Islam, Le mage

[ marché ] [ foire ]

 

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