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phytologie

La Botanique n'est pas une science sédentaire & paresseuse, qui se puisse acquérir dans le repos & dans l'ombre d'un cabinet, comme la Géométrie & l'Histoire, ou qui tout au plus, comme la Chymie, l'Anatomie & l'Astronomie, ne demande que des opérations d'assez peu de mouvement. Elle veut que l'on coure les montagnes & les forêts, que l'on gravisse contre des rochers escarpés, que l'on s'expose aux bords des précipices. Les seuls Livres qui peuvent nous instruire à fond de cette matière, ont été jettés au hasard sur toute la surface de la terre ; & il faut se résoudre à la fatigue & au péril de les chercher & de les ramasser. De-là vient aussi qu'il est si rare d'exceller dans cette science : le degré de passion qui suffit pour faire un Savant d'une autre espèce, ne suffit pas pour faire un grand Botaniste ; & avec cette passion même, il faut encore une santé qui puisse la suivre, & une force de corps qui y réponde. M. de Tournefort étoit d'un tempérament vif, laborieux, robuste ; un grand fonds de gaieté naturelle le soutenoit dans le travail, & son corps, aussi bien que son esprit, avoit été fait pour la Botanique.

Auteur: Fontenelle Bernard le Bovier de

Info: In "Eloges des académiciens de l'Académie royale des sciences", Chez les Libraires associés, M.DCC.LXVI

[ condition nécessaire ] [ aptitude ] [ découverte ] [ nature ] [ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

cercle vicieux

Les États, en s’étant portés au secours du secteur bancaire et en ayant écarté comme solution envisageable le gel de la situation par la nationalisation, avaient déversé dans le puits sans fond des crédits qui ne seraient jamais honorés des sommes à ce point considérables que l’insolvabilité était désormais également la leur. Alors, en désespoir de cause, ils se tournèrent vers le citoyen ordinaire, en tant que contribuable, et en tant que futur retraité. On annonça l’austérité, qu’on appelait aussi "rigueur"», comme si les mesures qui seraient prises résultaient d’un impératif moral : on lui prendrait davantage sous la forme de l’impôt et des cotisations sociales. Comme l’impôt avait cessé d’être progressif, l’argent que l’on ponctionnerait, l’État l’exigerait essentiellement de ménages qui en général dépensent la totalité de celui dont ils disposent. Ce qui voulait dire que le pouvoir d’achat et donc la consommation seraient affectés. Ceux qui avaient de l’argent à ne pas savoir qu’en faire, l’État s’abstiendrait de les importuner par l’imposition : il leur emprunterait leurs fonds et les gratifierait en échange d’intérêts à des taux qui, comme nous l’avons vu, seraient en hausse, leur permettant d’avoir au bout du compte, encore plus d’argent à ne plus savoir qu’en faire.

Auteur: Jorion Paul

Info: Le capitalisme à l’agonie

[ pouvoir financier ] [ faiblesse politique ] [ crise des subprimes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ténèbres

La terreur, c'est surtout de l'imprévu ; et si la nervosité des peureux s'exaspère dans l'obscurité, c'est que cette nuit aveugle est peuplée pour eux de fantômes, auxquels ils ne peuvent donner de formes. Si, de tous temps, les enfants et les servantes ont craint de se hasarder, le soir, hors des chambres éclairées et closes, c'est que l'ombre impénétrable, l'ombre silencieuse et hostile recule tout l'infini dans le mystère et toute l'épouvante dans l'inconnu... Oh ! les grands arbres bruissants des fonds de parcs d'automne humides et solitaires, les interminables corridors des vieux logis de province à demi abandonnés, les greniers hauts comme des cathédrales, où s'entassent des vieilleries, des paperasses et des malles velues, immobiles depuis des années, et qui ne voyageront jamais plus, les chambres inhabitées des maisons de campagne des grands-parents aujourd'hui morts, la chambre qu'on n'ouvrait jamais parce qu'il s'y était passé quelque chose...
Oh ! Tous ces châteaux d'épouvante effrités aujourd'hui dans nos âmes sceptiques, mais qui tenaient jadis une si formidable place dans notre enfance effarée et inquiète, de quelle atmosphère frissonnante et glacée ils s'emplissaient pour nous à la tombée de la nuit, surtout au retour de l'automne, dans ces mois brumeux et pourris d'incessantes ondées, de torrentielles pluies.

Auteur: Lorrain Jean

Info: Histoires de Masques

[ peur ] [ imagination ]

 

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post-colonialisme

Le blanchiment d’argent est en effet une source d’enrichissement pour les pays développés du grand capitalisme mondial car, in fine, les capitaux vont trouver à s’investir chez eux. En effet, le but d’un blanchisseur d’argent sale, qu’il soit colombien, africain ou russe, est d’investir son argent dans une économie développée, démocratique et où une justice non corrompue protégera son magot. […] Pour cette raison, si l’argent sale est magnétiquement attiré vers les pays riches et développés, le blanchiment d’argent est en contrepartie une source d’appauvrissement supplémentaire pour les pays pauvres. Ainsi, on estime que depuis les années soixante-dix, au cours des quarante dernières années, les pays africains ont perdu environ 1000 milliards de dollars sous forme de fuite de capitaux occultes vers les pays jugés plus sûrs. Cette vaste migration est organisée par des cabinets d’avocats, des établissements financiers ou des grandes institutions internationales du monde occidental. […] Dans le même laps de temps, on note que la dette extérieure de ces mêmes pays africains envers les grands pays capitalistes libéraux n’a augmenté "que" de 190 milliards de dollars. En solde, au plan macro-économique, on peut donc en conclure qu’au cours des 40 dernières années, un continent aussi pauvre que l’Afrique a financé les pays développés à hauteur de 810 milliards de dollars.

Auteur: Bouchard Jean-François

Info: L'éternelle truanderie capitaliste

[ nord-sud ] [ corruption ] [ détournement de fonds publics ] [ concentration monétaire ] [ concussion ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

termes

Ainsi, dans toute langue il y a des mots qui n'expriment pas exactement pour tous la même idée, n'éveillent pas en tous la même image, fait notable qui explique bien des mésintelligences et bien des erreurs. Nous touchons ici à un point capital de la vie du langage, les rapports des mots avec les images qu'ils évoquent. Le plus ordinairement, chez chacun de nous, les mots, désignant des faits sensibles, rappellent à coté de l'image générale de l'objet un ensemble d'images secondaires plus ou moins effacées, qui colorent l'image principale de couleurs propres, variables suivant les individus. Le hasard des circonstances, de l'éducation, des lectures, des voyages, des mille impressions qui forment le tissu de notre existence morale, a fait associer tels mots, tels ensembles d'expressions à telles images, à tels ensemble de sensations. De là tout un monde d'impressions vagues, de sensations sourdes, qui vit dans les profondeurs inconscientes de notre pensée, sorte de rêve obscur que chacun porte en soi. Or, les mots, interprètes grossiers de ce monde intime, n'en laissent paraître au-dehors qu'une partie infiniment petite, la plus apparente, la plus saisissable : et chacun de nous la reçoit à sa façon et lui donne à son tour les aspects variés, fugitifs, mobiles, que lui fournit le fonds même de son imagination.

Auteur: Darmesteter Arsène

Info: Vie des Mots Etudiee Dans Leurs Significations

[ relatifs ] [ intersubjectifs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nord-sud

Edgard Morin constate : "La domination de l'Occident est la pire de l'histoire humaine dans sa durée et son extension planétaire".
Depuis plus de cinq cents ans, les Occidentaux dominent la planète. Or, je l'ai rappelé, les Blancs aujourd'hui, ne représentent guère que 12,8 % de la population mondiale. Par le passé, ils n'ont jamais dépassé 24%.
Domination minoritaire donc, mais domination féroce - et hautement organisée.
Quatre systèmes de domination se sont succédé dans l'Histoire.
1) D'abord celui dit des "conquêtes". Dès 1492, les occidentaux ont découvert les Amériques et pris possession des terres. Ils ont détruit ou mis aux fers des populations jusqu'alors inconnues.
2) Vint ensuite le temps du commerce triangulaire, de la déportation massive d'Africains noirs vers le continent américain dépeuplé par les massacre des Indiens.
3) Suivit un troisième système d'oppression occidentale : durant tout le XIX siècle se mit en place, surtout en Afrique, mais également en Asie, le système colonial. L'occupation militaire garantit l'accès direct aux ressources minières et agricoles............
4) .....Dans la perception des peuples du Sud, l'actuel ordre du capital occidental globalisé, avec ses mercenaires de l'Organisation mondiale du commerce, du fonds monétaire international, de la Banque mondiale, ses sociétés transcontinentales privées et leur idéologie néolibérale, représente le dernier, et de loin le plus meurtrier, des systèmes d'oppression advenus au cours des cinq siècles passés.

Auteur: Ziegler Jean

Info: La haine de l'Occident, page 122

 
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bienséance

Selon [Richard] Sennett, ce qu’il y a de meilleur dans la tradition culturelle de l’Occident trouve son origine dans les conventions qui, jadis, réglaient les relations impersonnelles des gens en public. Ces conventions, qu’on trouve aujourd’hui contraignantes, artificielles et incompatibles avec la spontanéité affective, créaient des barrières de politesse entre les gens, établissaient des limites aux manifestations publiques de l’affectivité, mais encourageaient le cosmopolitisme et la courtoisie. A Londres ou à Paris, au XVIIIe siècle, la sociabilité n’était pas fonction de l’intimité. "Des étrangers pouvaient faire connaissance dans une rue ou dans un jardin et s’adresser la parole sans aucune gêne." Ils possédaient en commun un fonds de "signes publics" qui permettaient à des gens qui n’appartenaient pas au même milieu de s’entretenir poliment et de coopérer, sans devoir, pour autant, dévoiler leurs secrets les plus intimes. Mais cette réserve disparut au XIXe siècle : on se mit à croire que le comportement public d’un individu révélait sa personnalité intérieure. Le culte romantique de la sincérité et de l’authenticité arracha les masques que l’on portait en public, mina la distinction entre vie publique et vie privée. On se mit à considérer le domaine public comme un miroir de soi ; on perdit la capacité de distanciation, et donc de nouer des relations sur le mode du jeu, car le jeu présuppose un certain détachement par rapport à soi-même. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 56-57

[ avantages ] [ dédramatisation ] [ bonnes manières ] [ lubrifiant social ]

 

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finances

- Dunn a mentionné l'existence de deux AI dans la vie publique...
- Romain côté républicain, Zoé côté démocrate. Une seule AI pourrait écrire pour les deux camps mais les candidats aiment à croire que leur nègre est du même bord qu'eux. Le public a réservé un excellent accueil aux premiers discours.
- Parce qu'ils ignoraient qu'ils sortaient du cerveau d'un ordinateur !
- Vous croyez que les politiciens écrivent eux-mêmes leurs interventions ? Ils donnent quelques indications à leurs conseillers, ajoutent deux ou trois blagues et le tour est joué. Ils ne sont plus que des porte-parole, des marionnettes choisies pour leurs dents blanches et leur capacité à lever des fonds.
- Et dans la finance.
- Oh, dans ce domaine, nous n'avons rien inventé. Le trading algorithmique représente déjà plus de la moitié des transactions boursières.
Dans l'air choqué de Frank, Weiss expliqua :
- Des programmes conçus pour exploiter les minuscules imperfections du marché passent des milliers d'ordres valables pour les durées très courtes. Ils achètent l'action IBM à 15h58 parce qu'ils ont remarqué qu'elle avait tendance à grimper dans les dernières minutes de la séance et la revendent trois secondes plus tard pour une poignée de centime de plus.
- Et vous dites que ces transactions représentent déjà la moitié des volumes ? Mais alors, ça signifie que...
- Que les programmes traitent souvent entre eux.

Auteur: Bello Antoine

Info: Ada

[ informatique ] [ HFT ] [ bourses ]

 

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humour

... un chien, c'est déjà pas finaud mais l'otarie c'est pire... Pardon, mon pote, mais mets-toi deux secondes dans la peau de Darwin. Tu essaies de faire un truc un peu carré. Tu ranges tout bien : Les poissons avec les poissons. Les mammifères avec les mammifères. Les oiseaux avec les oiseaux. T'es claqué et tu bâcles un peu la fin, en faisant un gros tas avec le reste... Les insectes et tous les trucs merdiques. Et puis, quand t'as vraiment fini, juste avant de boire une bière bien méritée, tu te retrouves avec l'otarie sur les bras. Et juste là, tu fonds en larmes devant ce machin mi-thon mi-cochon, impossible à garer... L'otarie, t'avoueras que c'est quand même un peu la honte. C'est les fonds de tiroir de la création, cette bestiole. C'est ni fait ni à faire.
– Oui, mais c'est gentil.
– Gentille, une otarie ? Gentille, mon cul ! Dans l'imaginaire gnangnan, c'est une chouette bestiole, avec une trogne craquante qui joue à la baballe ! Mais, mon vieux, ça pèse trois cents kilos, cette merde ! Et ça a des dents comme des sécateurs ! "Gentil" ? Mais de quoi tu parles ? Ça passe son temps à trucider les bébés manchots pour le fun, à déchiqueter des familles entières de maquereaux... Si tu veux le fond de ma pensée, une otarie, c'est un serial killer déguisé en peluche.

Auteur: Le Guilcher Arnaud

Info: Pile entre deux

[ animal ]

 

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jungle

Ce qui m'étonnait le plus était l'infini mimétisme de la nature vierge. Ici rien ne répondait à son aspect ; il se créait un monde d'apparences qui cachait la réalité, qui remettait en question beaucoup de vérités. Les caïmans à l’affût dans les bas fonds de la forêt inondée, immobiles, la gueule prête, ressemblaient à des troncs pourris, recouverts d'anatifes ; les lianes avaient l'air de reptiles, les serpents de lianes, quand leur peaux n'avaient pas des nervures de bois précieux, des ocelles d'ailes de phalènes, des écailles d'ananas ou des anneaux de corail ; les plantes aquatiques formaient le tissus serré d'un tapis touffus, cachaient l'eau qui coulait en dessous, prenaient l'aspect d'une végétation de terre ferme ; les écorces tombées prenaient tout à coup une consistance de laurier en saumure ; les champignons étaient des coulées de cuivre, des saupoudrages de souffre, près de l'aspect trompeur d'un caméléon un peu trop branche, un peu trop lapis-lazuli, un peut trop plomb strié d'un jaune intense, lequel simulait à présent des éclaboussures de soleil tombées à travers des feuilles qui ne laissaient jamais passer le soleil tout entier. La forêt vierge était le domaine du mensonge, du piège, du faux semblant ; tout était travesti, stratagème, jeu d'apparences, métamorphoses. Domaine du lézard concombre, de la châtaigne hérisson, de la chrysalide mille-pattes, de la larve à corps de carotte, du poisson-torpille, qui foudroyait du fond de la vase visqueuse.

Auteur: Carpentier Alejo

Info: Le partage des eaux, pp 222 et 223

[ masques ] [ littérature ] [ reflets ]

 

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