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profession

Plus pauvre encore (que le bucheron), plus sale, plus chétif et plus inquiétant est le charbonnier. Ne maniant pas le fer mais le feu - le plus grand ennemi du bois, il est réellement diabolique. Le charbonnier ne se marie pas et n'a pas de postérité. Il ne quitte la forêt que pour s'enfermer dans une autre forêt, afin d'y continuer son oeuvre de destruction et de crémation. En toutes régions, les villageois ont peur du charbonnier. Dans les textes littéraires, notamment dans les romans courtois, les auteurs mettent quelquefois en scène un preux chevalier perdu au coeur de la forêt et contraint de demander son chemin à un horrible charbonnier. Pour les lecteurs du XIIe et du XIIIe siècle, cette rencontre constitue celle des extrêmes ; c'est le contraste social le plus fort qui puisse être imaginé. Dans ces textes, le charbonnier est toujours décrit de la même façon : petit, noir, velu, les yeux rouges et enfoncés, la bouche tordue et cruelle ; c'est l'archétype de l'homme situé au plus bas de l'échelle sociale : il est à la fois misérable, animal et démoniaque.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, p. 99

[ hiérarchie ] [ historique ] [ sociologie ]

 

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radioactivité

Ce que j'ai face à moi, ce que je dessine n'est pas la vérité ! Je ne vois pas le désastre, mais une explosion de couleurs resplendissantes. Seul le compteur me dit : " C'est contaminé, ne reste pas là ! "
Comment dessiner l'invisible ?
J'avais imaginé dessiner des forêts noires, des arbres tordus, décharnés, étranges ou monstrueux... J'avais mes craies noires, mes encres sombres, mes fusains... Mais la couleur s'impose à moi.
Mon dessin ne dit rien du réel. Quelle étrangeté que de devoir représenter ce que je ne vois pas, ne ressens pas ! Mes sens me disent le contraire de ce que m'indique le dosimètre. Je suis pris de vertige. Pripiat, ville désolée, colle à ce que je m'imaginais de la catastrophe, correspond à l'image que je me faisais du désastre. Mais ici dans la zone ? Cette vibration subtile des couleurs couvre l'effroyable réalité qui se cache à mes yeux. Dessiner, c'est soulever la surface du visible et je me sens impuissant. Va pour Pripiat et ses rues vides et grises, Mais les forêts bleues ? Quoi, alors ? La beauté ? Comment ça, la beauté ?

Auteur: Lepage Emmanuel

Info: Un printemps à Tchernobyl

[ atomique ]

 

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hygiène

Robb Dunn, de l’université de Raleigh, en Caroline du Nord, s’est fait une spécialité de récolter les bactéries qui fourmillent à la surface des pommeaux de douche (des milliards de milliards), la flore des aisselles, les mites du visage et autres sympathiques commensaux de notre corps et de notre domicile. Il en tire des enseignements paradoxaux. Plus l’eau est traitée avec des produits chimiques destinés à tuer les microbes, plus les biofilms des pommeaux de douche contiennent de mycobactéries pathogènes. Plus notre foyer abrite d’espèces, plus notre système immunitaire est efficace. Et plus ces espèces occupent pleinement les niches où elles prolifèrent, mieux notre domicile est protégé contre l’invasion d’espèces pathogènes. Plus curieux encore : le nombre de plantes et de papillons présents dans votre jardin (si vous en avez un) est corrélé à la robustesse de la communauté de microbes qui habitent votre peau. Il est grand temps de considérer notre foyer et notre corps comme d’authentiques écosystèmes, au même titre qu’une lagune ou une forêt. Notre conseil : ne vous lavez pas trop à fond ni trop souvent et faites le ménage avec modération.

Auteur: Postel-Vinay Olivier

Info: "Le Books du jour", 7 janvier 2019

[ écosystème ] [ complémentarité ] [ Gaïa ] [ stabilité ] [ équilibre ] [ bactéries ] [ paradoxe ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

anecdote

Parmi les merveilles d'Alexandrie, se trouve l’étonnante colonne de marbre que l'on voit a l’extérieur de la ville, et qui porte le nom de colonne des Piliers*. Elle est située au milieu d'une forêt de palmiers, et on la distingue de tous ces arbres a son élévation prodigieuse. Elle est d'une seule pièce, artistement taillée, et on l'a dressée sur des assises en pierres carrées qui ressemblent a d’énormes estrades. On ne sait pas comment elle a été érigée en cet endroit, et on ne connaît pas d'une manière positive par qui elle a été élevée.

Ce qui suit appartient a Ibn Djozay: "Un de mes professeurs, qui avait beaucoup voyagé, m'a raconté qu'un archer d'Alexandrie monta un jour en haut de cette colonne, avec son arc et son carquois, et qu'il s'y tint tranquillement. Le bruit de cette ascension s’étant répandu, un grand concours de peuple se réunit pour le voir, et l’étonnement qu'il causa dura longtemps. Le public ignorait de quelle manière il s’était hisse au haut de la colonne. Quant à moi je pense qu'il était poussé par la crainte ou mu par la nécessité."

Auteur: Ibn Battûta

Info: Voyages. *Aussi bizarrement nommée "colonne de Pompée"

[ escalade ] [ mystère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

imagination

La pensée qui conçut lumière, lourd, gris, jaune, immobile, rapide, imagina aussi une magie qui rendrait les choses lourdes, légères, et capables de voler, qui changerait le plomb gris en or jaune et le rocher immobile en eaux courantes. Si elle pouvait faire l'un, elle pouvait aussi faire l'autre ; elle fit inévitablement les deux. Dès lors que l'on peut emprunter le vert à l'herbe, le bleu au ciel et le rouge au sang, on a déjà un pouvoir d'enchanteur - sur un certain plan ; et le désir d'exercer ce pouvoir dans le monde extérieur à notre pensée s'éveille. Il ne s'ensuit pas que l'on usera bien de ce pouvoir sur tous les plans. On peut mettre un vert cadavérique sur le visage d'un homme et produire une horreur ; on peut faire briller la rare et terrible lune bleue ; ou l'on peut amener les forêts à pousser un feuillage d'argent et les béliers à porter des toisons d'or, et mettre un feu flambant dans le ventre du dragon froid. Mais dans pareille "fantaisie", comme on dit, une nouvelle forme est créée ; la Faërie commence...

Auteur: Tolkien John Ronald Reuel

Info: Faërie

[ création ] [ couleurs ] [ mélanges ] [ écriture ]

 

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couchant

La nuit tombe de bonne heure, en septembre, au bord de la mer blanche, le crépuscule est bref, les nuits d'un noir d'ardoise, froides. Parfois, avant de se coucher, le soleil s'arrache aux nuages, jette un dernier rayon expirant sur la mer, la côte vallonnée, envoie un reflet jaune dans les petites fenêtres des hautes isbas, puis rougit aussitôt, s'aplatit et disparaît dans les flots.
Une bande crépusculaire d'un rouge sombre diffuse un éclat mat, le ciel haut et froid irradie une lumière faible, vacillante, tandis que la terre, les isbas du village, les pentes avec leurs pâtures bordées d'un hérissement de forêts aux petits arbres rabougris, tout, sombre dans l'obscurité et seules, près des bureaux, répondent à la chute du jour des billes de bois fraîchement écorcées et luisent des copeaux gras qui craquent sous le pied.
Quelques petits feux de bois vont s'allumer sur le rivage, tout près de l'eau : ce sont des gamins qui, assis à croupetons, se font rôtir des pommes de terre. Puis les fenêtres s'éclaireront... Mais bientôt tout s'éteindra, feux et lumières, et le village sombrera dans un long sommeil d'automne.

Auteur: Kazakov Iouri

Info: La belle Vie, MARTHA L'ANCIENNE, I

[ littérature ]

 

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nature

<Fablebarge> Je sais, je suis un hêtre extraordinaire! ^^
<LuDaX> Un hêtre? Ta langue a fourché dans ta buche? :)
<Fablebarge> Arrête! Tu me chêne!
<LuDaX> Allons allons... tu es gland maintenant! Tu ne dois plus rougir de ce genre de choses
<Fablebarge> Tu sais bien que je m'écorce d'être drôle!
<LuDaX> Et tu fais du très bon bouleau pour ça!
<Fablebarge> Stop!!! Tu vas me faire pleureur! :D
<LuDaX> Je suis un peuplier de rire!
<Fablebarge> Sapinrlipopette!
<LuDaX> Mais quelle source inépuisable! Tes idées bourgeonnent à une vitesse incroyable!
<Fablebarge> Oui! A chaque fois je suis cyprès du but!
<LuDaX> Et tu y arrives très bien! Marron-nous encore quelques minutes avant mon départ!
<Fablebarge> Mélèze tomber frangin!!!
<LuDaX> Mais tu es connecté sur l'encyclopédie du bois ma parole! Tu es le saule que je connaisse avec qui je peux avoir un délire pareil!
<Fablebarge> Epicéa ça que tu sers au taff? A délirer sur les arbres?
<LuDaX> Boah tu sais, si je ne t'avais pas, je ne prendrais pas racines ici!
<Fablebarge> Il n'y a pas à dire, on tient le bambou! :-)
<LuDaX> Allez a+ vieille branche...

Auteur: Internet

Info:

[ forêt ] [ jeu de mots ] [ dialogue-web ]

 

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songe

Cette nuit là elle eut ce rêve : Il y avait, lors d'une grande réunion de diverses familles, une scène de discussion animée entre adultes. Les enfants présents - les siens y étaient, tout comme Jean-Sébastien - enthousiastes comme toujours amenaient continuellement des interruptions qui dérangent la continuité des phrases, si sérieuses, des adultes. Coupures qui, à la longue, entrainèrent quelques haussements de voix puis, finalement, l'enfermement de Jean-Sébastien dans une voiture. Il y eut alors un zoom arrière et les humains se transformèrent en arbres. C'étaient les mêmes individus mais qui en sapin, en hêtre, etc.. Et, dans un film accéléré, elle put alors contempler la nouvelle forêt ainsi formée endurer la douce agression des jeunes pousses qui, après s'être hardiment insinuées au pied des grands troncs, s'accrochaient ensuite aux premières frondaisons, avant de vaillamment titiller les niveaux supérieurs et d'émerger au sommet pour faire partie de la canopée. Et voir le soleil. Elle se retrouva assise sur son lit, en nage. Et l'enfant dans la voiture ?... Pourquoi ces plages temporelles mélangées ?... Pourquoi Jean-Sébastien n'avait-il plus cette volonté de monter, de toucher les crêtes... cette curiosité de la vie ?

Auteur: MG

Info: Jean-Sébastien, 1998

[ analogie ] [ adultes-enfants ]

 

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désidéalisation

Je ne jalouse pas ces pompeux imbéciles

Qui s’extasient devant le terrier d’un lapin

Car la nature est laide, ennuyeuse et hostile ;

Elle n’a aucun message à transmettre aux humains.



Il est doux, au volant d’une puissante Mercedes,

De traverser des lieux solitaires et grandioses ;

Manoeuvrant subtilement le levier de vitesses

On domine les monts, les rivières et les choses.



Les forêts toutes proches glissent sous le soleil

Et semblent refléter d’anciennes connaissances ;

Au fond de leurs vallées on pressent des merveilles,

Au bout de quelques heures on est mis en confiance ;



On descend de voiture et les ennuis commencent.

On trébuche au milieu d’un fouillis répugnant,

D’un univers abject et dépourvu de sens

Fait de pierres et de ronces, de mouches et de serpents.



On regrette les parkings et les vapeurs d’essence,

L’éclat serein et doux des comptoirs de nickel ;

Il est trop tard. Il fait trop froid. La nuit commence.

La forêt vous étreint dans son rêve cruel.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Nature" dans "Poésie"

[ civilisation ] [ comparaison ] [ domination technologique ] [ anti-nature ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fondu-enchaîné

Ici, la forêt s'étendait plus loin ; mais plus on avançait, plus les arbres étaient rudimentaires, pour finir par ne plus ressembler du tout à des arbres. Bientôt ils devinrent approximatifs, à peine une vague idée de ce que doit être un arbre : un tronc gris-brun en bas, et, en haut, un barbouillage verdâtre tenant lieu de feuilles. Peut-être que l'autre mère ne s'intéressait-elle pas beaucoup aux arbres ; ou alors, elle ne s'était pas donné la peine de façonner correctement cette partie de la propriété parce que personne ne s'était jamais aventuré aussi loin. Coraline continua à marcher. Alors la brume apparut. Ce n'était pas une brume humide, comme la brume ou le brouillard normaux. Et elle n'était ni tiède ni froide. En fait, Coraline avait la sensation d'avancer dans le néant. "Je suis une exploratrice, songea-t-elle. Et il faut que je m'en aille d'ici par tous les moyens. Alors je continue à avancer." Autour d'elle il n'y avait plus qu'un vaste rien du tout, comme une feuille de papier vierge ou une très, très grande pièce vide toute blanche. Ni température, ni odeur, ni texture, ni goût - rien.

Auteur: Gaiman Neil

Info: Coraline

[ rêve ] [ onirisme ] [ littérature ]

 

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