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euthanasie

Striglitz s'arrête devant le premier lit. Il examine la courbe de température, sort discrètement son browning et en approche le canon du front du malade : - Voilà qui est fait. Tu ne souffriras plus, petit frère - prononce-t-il avec une tendresse qui n'est pas feinte. Il continue sa promenade, suivi du sergent. Un jardinier massif, et son aide, frêle, élancé, plein de confiance en son maître. Tous deux semblent accomplir un rite muet. Les déclics sont à peine perceptibles. Les malades attendent, longues poupées emplâtrées et blanches. Leurs yeux - des hannetons lourds, noirs et brillants, s'envolent vers le plafond et retombent, plus bas, toujours plus bas, les ailes coupées.

Auteur: Rawicz Piotr

Info: Le Sang du ciel

[ littérature ]

 

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déclaration d'amour

Suivez-moi, Marquise,
Parmi les parfums et la brise,
Vers le Temple d'Amour
Qui nous sourit aux derniers rais du jour,
Suivez-moi, Bergère,
Parmi la mousse et la fougère,

Et les fleurs s'ouvrant sous vos pas,
Diront: " d'Amour, la mère
Est plus sévère,
Et Flore a moins d'appas ! "
Venez sous l'aubépine rose,
Moins rose que ta lèvre éclose !

Permettez qu'enfin je repose
Mon front tout près de votre coeur !
Votre sein bat plus vite...
En vain votre regard m'évite...
Ta main si frêle est trop petite
Pour cacher ta rougeur !

Venez donc, Marquise !
Goûtons ensemble l'heure exquise
Car l'Amour vous a conquise
Et c'est la fin du jour !

Auteur: Holmès Augusta

Info: À Trianon

[ poème ]

 

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poème

Vers où t'emporte l'eau,
Frêle esquif sur les flots,
Toi que les remous malmènent et ballottent?
De quoi l'homme est-il fait?
De virevoltants feux follets
Et sous ses pas le sable se dérobe.
Certains naissent dans la joie, certains dans le malheur,
Mais la même horloge pour chacun égrène les heures
Et quand elle s'arrête sonne l'instant de la mort.
Vers où t'emporte l'eau,
Frêle esquif sur les flots?
Parmi les hommes nul n'en a la prescience.
Tout sur terre, ciel et mer,
Tout, oui, tout est éphémère.
Pourquoi l'âme serait-elle si différente?
Pourtant il est si doux de rêver voir encore
Naître au prochain printemps une nouvelle aurore
Et sentir souffler dans les collines les vents.
Ou tout serait-il faux?
Vers où t'emporte l'eau?

Auteur: Eino Leino

Info:

[ question ] [ océanique ]

 

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choc littéraire

Quand vous avez dix-sept ans, vous tombez sur Céline, ou bien vous êtes voué à demeurer toujours un grand niais qui ne ressent rien, ou bien vous vous retrouvez secoué de fond en comble. Tous les autres, c’étaient des "pfut-gens-de-lettres", lui c’était vrai, c’était plein, solide, au fond du gouffre, mais ferme. Après lui, autour de lui, il n’y avait rien. Et Sartre même dans "La Nausée", pourtant bien nourrie de Céline, n’apparaissait que comme un petit prof académique. […] Céline n’est pas triste. Son comique est irrésistible. C’était enfin l’écrivain que rien n’arrête. L’individualisme poétisé au possible, opprimé certes, mais se posant en frêle héros, face à tous les collectivismes y compris le "standarisationnisme" capitaliste. Je dis que, depuis 1950, personne n’échappe à Céline. Je parle des écrivains et pas des écrits-vains.

Auteur: Albert-Weil Jean-Claude

Info: Antaios n° 13, "Figures et Éveilleurs", Bruxelles, 1998

[ imbattable ] [ inspirateur ] [ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

religion

Le Pogge* n'aimait pas les moines. Il connaissait pourtant des frères remarquables, des hommes érudits et d'une grande rectitude morale, mais de manière générale, il les trouvait superstitieux, ignorants et d'une paresse désespérante. Pour lui, les monastères étaient des repaires d'individus inaptes à la vie dans le monde. Les nobles y envoyaient les fils qu'ils jugeaient inadaptés, trop frêles ou bons à rien ; les marchands y envoyaient leurs enfants attardés ou paralytiques ; et les paysans, des bouches impossibles à nourrir. Les plus robustes avaient au moins l'avantage de pouvoir exploiter les jardins ou les champs adjacents, mais pour la plupart, pensait le Pogge, c'était un ramassis de fainéants. Derrière les murs épais des cloîtres, ils marmonnaient leurs prières et vivaient des revenus de ceux qui exploitaient les vastes terres de leur monastère.

Auteur: Greenblatt Stephen

Info: Quattrocento, *érudit, humaniste et politique italien de la Renaissance

[ méfiance ] [ rebuts humains ]

 

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poterie

Siècles durant leur place est là, dès le début premier,

grotesques et bêtes, goitreux silencieux.

Des potiers, aptes à mouiller la glaise et la brûler.

Tels des dragons retardés et cléments

figures oblongues comme des cornemuses

mecs archaïques, qui portent si heureux

un rêve frêle durant les jours recluses.



La roue tournoie en grésillant en chaque foyer autour.

Les cœurs portent, toujours, les vieux modèles.

Les potiers œuvrent en sommeillant, et s'assoupissent près du four.

Très rarement ils sont hantés

par quelque fée ou des étincelles.



Dans les vallées des récoltes sublimes

il n'y a pas un bled aux âmes plus lentes

ni autre lieu où l'on saurait y cuire

des cruches aussi belles et si câlines,

avec des croupes de filles indignes et saintes.

Auteur: Blaga Lucian

Info: Les potiers, traduit du roumain par Cindrel Lupe

[ céramistes ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

déclaration d'amour

Je t'aime d'être faible...
Je t'aime d'être faible et câline en mes bras
Et de chercher le sûr refuge de mes bras
Ainsi qu'un berceau tiède où tu reposeras.

Je t'aime d'être rousse et pareille à l'automne,
Frêle image de la Déesse de l'automne
Que le soleil couchant illumine et couronne.

Je t'aime d'être lente et de marcher sans bruit
Et de parler très bas et de haïr le bruit,
Comme l'on fait dans la présence de la nuit.

Et je t'aime surtout d'être pâle et mourante,
Et de gémir avec des sanglots de mourante,
Dans le cruel plaisir qui s'acharne et tourmente.

Je t'aime d'être, ô soeur des reines de jadis,
Exilée au milieu des splendeurs de jadis,
Plus blanche qu'un reflet de lune sur un lys...

Je t'aime de ne point t'émouvoir, lorsque blême
Et tremblante je ne puis cacher mon front blême,
Ô toi qui ne sauras jamais combien je t'aime !

Auteur: Vivien Renée

Info: Recueil : A l'heure des mains jointes

[ poème ]

 

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spectateur

Vers neuf heures, lorsque je me réveillai, c’était une orgie : les marchés sont les orgies des heures matinales, et la faim, comme aurait dit Jean Paul, sonne l’ouverture du jour, comme l’amour la finale. Les pièces de monnaie firent leur entrée sur un rythme syncopé et, lentement, se pressèrent et se bousculèrent des filles avec des filets rebondis qui de tous côtés invitaient à profiter de leurs rondeurs. Mais à peine étais-je descendu tout habillé sur la place, au moment où je voulais aller sur scène, que l’éclat et la fraîcheur du spectacle avaient disparu. Je compris que tous les dons du matin, comme le lever du soleil, doivent être reçus sur des hauteurs. Et ce qui illuminait, il y a un instant encore les dés frêles du pavé, n’était-ce pas une aurore mercantile ? Elle était maintenant ensevelie sous les papiers et les ordures. Au lieu de la danse et de la musique, il n’y avait plus que l’échange et le trafic. Rien ne peut être aussi irrévocablement perdu qu’un matin.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Weimar" in Images de pensée, pages 89-90

[ décalage ] [ animation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

interroger

J'ai parlé assez souvent d'une frêle chandelle qui permet de s'éclairer seul, la nuit, dans une vaste et sombre forêt. Cette petite chandelle — la raison — est un outil modeste mais c'est tout de même notre bien le plus précieux dans un monde dont nous ne devons pas laisser les commandes aux charlatans à courte vue qui exploitent notre candeur et notre ignorance.
"Souffle la chandelle" disent ces charlatans, "tu y verras bien mieux".
À nous, bien sûr, de ne pas souffler mais d'entretenir au contraire la flamme de cette chandelle, de ce flambeau prométhéen, que nos Anciens ont porté vaillamment et que, nous tous, nous devons transmettre à nos suivants…
J'espère avec Maître Yoda que la Force sera avec nous et que le présent ouvrage aidera à se poser quelques questions et à comprendre que l'intérêt — je n'ose pas dire le salut — des habitants de la planète Terre passe par une instruction scientifique, une éducation à la science donc bien sûr à ses résultats mais surtout à SA MÉTHODE.

Auteur: Broch Henri

Info: L'Art du Doute, ou comment s'affranchir du prêt-à-penser

[ mettre en question ] [ zététique ] [ rationalisme ]

 

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pacifistes libérateurs

Mais le XXe siècle n’est pas que l’histoire d’une suite d’échecs des aspirations à la liberté et à la justice. En Inde, une petit homme frêle – "un fakir va-nu-pieds", comme l’appelait Churchill – a réalisé l’impossible : faire céder un des plus grands empires de son époque. Aux États-Unis, un pasteur noir a donné sa vie pour faire valoir d’égalité des hommes de couleurs et des blancs. En Afrique du Sud, un condamné politique, par par son exemple, réussit la réconciliation "impossible" entre noirs et Afrikaners et évite le bain de sang jugé "inévitable". En Pologne, un petit électricien fait plier le pouvoir. En Serbie, les jeunes rockeurs de "Otpor" libérèrent leur pays d’un dictateur sanguinaire.

Bien sûr, ce sont des hommes différents, des pays différentes, et des situations différentes, mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir ce qui les lie toutes : aucune de ces victoires n’a jamais été obtenue par des armes, des appels à la haine, la colère ou la vengeance. Pour leur cause, ces héros à mourir, pas à tuer.

Auteur: Dorison Xavier

Info:

[ meneurs consensuels ] [ modèles ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste