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torture

Deux gardes m’ont conduite dans une grand pièce au bout du couloir. Avant le début de l’interrogatoire, ils m’ont braqué une puissante lampe sur les yeux. A toutes les questions, j’ai juste répondu : "je ne sais pas." L’un deux a déchiré l’arrière de ma robe et, quand le premier coup a cinglé mon dos, j’ai eu l’impression qu’une lame souple me tailladait la chair. Un cri m’a échappé mais, quand les autres coups se sont abattus à intervalles réguliers, j’ai pu me préparer. Le plus insupportable était l’indignité de tout cela. Je suis revenue à moi dans le silence de ma cellule sombre, la joue contre le sol dur, et j’ai roulé sur le dos pour laisser la fraîcheur du ciment apaiser ma douleur.

Auteur: Ghahremani Zohreh

Info: Un ciel de coquelicots

[ interrogatoire ]

 

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repas

Un peintre ou un poète eût fait de cette truite au beurre de Montpellier frappé de glace un portrait enchanteur, dit le chanoine. Voyez cette charmante petite truite, à la chair couleur de rose, à la tête nacrée voluptueusement couchée sur ce lit d'un vert éclatant, composé de beurre frais et d'huile vierge, congelés par la glace, auxquels l'estragon, la ciboulette, le persil, le cresson de fontaine ont donné cette gaie couleur d'émeraude ! Et quel parfum ! Comme la fraîcheur de cet assaisonnement contraste délicieusement avec le haut goût des épices qui le relèvent ! Et ce vint de Sauternes ! Quelle ambroisie si bien appropriée, comme dit ce grand homme de cuisine, au caractère de cette truite divine qui me donne un appétit croissant !

Auteur: Sue Eugène

Info: Un déjeuner de chanoine

[ littérature ]

 

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torride

La première semaine d'Août trône au sommet de l'été, pic du déroulement annuel, comme le plus haut siège de la grande roue lorsqu'elle stoppe sa rotation. Les semaines qui précèdent sont l'ascension à partir du printemps doux et celles qui suivent une descente vers la fraîcheur de l'automne. Mais la première semaine d'août est immobile, chaude. Elle est aussi curieusement insonore, avec des aubes vierges et blanches et des midis hurlants, et des couchers de soleil barbouillés de trop de couleur. Souvent la nuit il y a des éclairs, mais qui frémissent sans bruit. Pas de tonnerre, pas de pluie qui soulage. Ce sont des moments étranges et haletants, sans souffle, ces jours de canicule, au point que les gens sont amenés à faire des choses qu'ils regretteront après-coup.

Auteur: Babbitt Natalie Zane

Info: Tuck Everlasting

[ été ] [ littérature ]

 

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décor transalpin

Paysage toscan, agréable et noble. Les blés en herbe sont éblouissants de fraîcheur ; au-dessus d'eux s'ordonnent des files d'ormeaux chargés de vignes, bordant la rigole qui les arrose. La campagne est un verger que les eaux aménagées viennent fertiliser. On voit ces eaux venir abondamment des montagnes et se tordre bleues et limpides sur leur lit trop large de cailloux roulés. Partout des traces de prospérité. Le versant des montagnes est piqué de mille petits points blancs ; ce sont des maisons de campagne et de plaisance ; elles sont là chacune dans son bouquet de châtaigniers, d'oliviers et de pins. On voit des marques de goût, de bien-être dans celles qu'on aperçoit en passant ; les fermes elles-mêmes ont un portique au rez-de-chaussée ou au premier étage pour prendre le frais du soir.

Auteur: Taine Hippolyte

Info: Voyage en Italie

[ terres cultivées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Europe nord et sud

Quel autre pays, où l'on puisse jouir d'une liberté si entière, où l'on puisse dormir avec moins d'inquiétude, où il y ait toujours des armées sur pied exprès pour nous garder, où les empoisonnements, les trahisons, les calomnies soient moins connus, et où il soit demeuré plus de reste de l'innocence de nos aïeux ? Je ne sais comment vous pouvez tant aimer l'air d'Italie, avec lequel on respire si souvent la peste, et où toujours la chaleur du jour est insupportable, la fraîcheur du soir malsaine, et où l'obscurité de la nuit couvre des larcins et des meurtres. Que si vous craignez les hivers du Septentrion, dites-moi quelles ombres, quel éventail, quelles fontaines vous pourraient si bien préserver à Rome des incommodités de la chaleur, comme un poële et un grand feu ici d'avoir froid ?

Auteur: Descartes René

Info: "Descartes à Balzac, Amsterdam, 5 mai 1631" in "Oeuvres", éd. Librairie Félix Alcan, p. 190-191

[ confort ] [ ethos ] [ choix d'une résidence ] [ dénigrement ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

paysage

Paysage toscan, agréable et noble. Les blés en herbe sont éblouissants de fraîcheur ; au-dessus d'eux s'ordonnent des files d'ormeaux chargés de vignes, bordant la rigole qui les arrose. La campagne est un verger que les eaux aménagées viennent fertiliser. On voit ces eaux venir abondamment des montagnes et se tordre bleues et limpides sur leur lit trop large de cailloux roulés. Partout des traces de prospérité. Le versant des montagnes est piqué de mille petits points blancs ; ce sont des maisons de campagne et de plaisance ; elles sont là chacune dans son bouquet de châtaigniers, d'oliviers et de pins. On voit des marques de goût, de bien-être dans celles qu'on aperçoit en passant ; les fermes elles-mêmes ont un portique au rez-de-chaussée ou au premier étage pour prendre le frais du soir.

Auteur: Taine Hippolyte

Info: Voyage en Italie

[ décor ]

 

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végétaux

Les fleurs, les fleurs que là-bas j'ai vécues ! Des fleurs que la vue traduisait en noms, les reconnaissant, et dont notre âme cueillait le parfum, non pas en elles-mêmes mais dans la mélodie de leurs noms. Des fleurs dont les noms étaient, répétés en longues suites, des orchestres de parfums sonores… Des arbres dont la verte volupté mettait ombre et fraîcheur dans la façon dont ils s'appelaient… Des fruits dont le nom était comme planter les dents dans l'âme de leur pulpe… Des ombres qui étaient des reliques d'autrefois si heureux… Des clairières, des clairières toutes claires, qui étaient des sourires plus francs du paysage bâillant tout auprès… Ô heures multicolores !… Instants-fleurs, minutes-arbres, ô temps figé en espace, temps mort d'espace et couvert de fleurs, et du parfum des fleurs, et du parfum du nom des fleurs !

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité, Grands textes, I : "Madonne des eaux dormantes"

[ souvenirs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

exil

On s'était rencontrés quelque part, c'était sûr,
dans quelque queue humaine à l'aube, il bruinait
- pour un pain, ou pour un visa, c'était long,
c'était long la guerre, la paix,
longue et sordide l'aube,
et cette découverte du rien, si lente, oh !
et ce malaise au coeur plus lourd qu'une grossesse
l'humiliation d'être rien,
des émigrants sans passeport,
de nul peuple, d'aucun pays,
chacun parlant une autre langue,
la langue de sa petite vie obscure,
la langue d'un désir de pain, de destruction,
de tendresse, de miel, de songe, de puissance,
d'un toit avec une fraîcheur dans le lit...
Et j'étais parmi eux parlant ma propre langue
que je ne comprenais plus, ah !
Et j'avançais craignant qu'on m'oubliât et je criais
de peur, de faim, d'angoisse :
"Moi aussi... moi aussi, je suis un dieu. Pitié !"

Auteur: Fondane Benjamin Wechsler

Info: In "Ulysses", éd. Syracuse University Press, p. 92

[ déréliction ] [ communauté ] [ solitude ] [ perdu ]

 

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indépendance

A vivre seul, au moins quelques années, on apprend à passer du besoin qui ligote au désir et au rêve qui ouvrent grand l'espace en soi et autour de soi. A vivre seul, on apprend à choisir ses relations au lieu de les supporter, de s'en accommoder. Sauvage et sociable tout à la fois, l'individu solitaire ne se croit pas obligé d'aller à des repas de famille, de participer à des fêtes dont les convives l'ennuient. Et de cela il ne se sent nullement culpabilisé parce qu'il est en accord avec ce qu'il fait. Se tenir en solitude, c'est chérir une situation propice à inattendu, à l'incroyable dont les tableaux de Van Eyck et de Brueghel esquissent l'apparition. C'est se vouloir disponible, absolument; et non disponible pour quelque chose, en attente de quelqu'un. Se tenir dans la fraîcheur du commencement. C'est donc un état émerveillé.

Auteur: Kelen Jacqueline

Info: L'esprit de solitude

[ égoïsme ] [ liberté ] [ art pictural ] [ plaisir ] [ ouverture ]

 

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météo

Le froid m'a longtemps préoccupée, en qualité d'intrigue / Récits d'explorateurs polaires, contes enfantins... Il devenait sujet et dictait l'ordre des fictions. Le froid est un état d'abstraction : la neige en est une de ses manifestations, légère et molle par opposition au givre ou au gel. Le froid n'est pas une métaphore de la mort (comme chez Dante), ou de l'enfer, il est un état de fixité, qui arrête le temps, et donne une durée à l'objet. C'est un état de pause - comme la pause vidéo. C'est un état de sensation : il se mesure aux frissons ou à la gelure.
C'est un état de dualité : il brûle quand il est trop fort (sous la glace, le feu). C'est un état d'absorption : il absorbe les sons, les odeurs, les formes. Et c'est aussi un état des choses, qui se mesure à l'aide du mercure du thermomètre...

Auteur: Tallec Nathalie

Info: L'abécédaire de Nathalie T., catalogue de son expo, Solo intégral, My Way

[ température ] [ fraîcheur ] [ hiver ]

 

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